- Institut Pasteur
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Institut Pasteur Création 1888 Siège 25-28, rue du Docteur-Roux
75015 ParisPays France Directeur Alice Dautry Disciplines Microbiologie Site web http://www.pasteur.fr/
http://www.aiderpasteur.fr/modifier L’Institut Pasteur est une fondation française privée à but non lucratif qui se consacre à l'étude de la biologie, des microorganismes, des maladies et des vaccins. Il est ainsi nommé d'après Louis Pasteur, son fondateur et premier directeur qui, en 1885, a mis au point le premier vaccin contre la rage. Institué par décret le 4 juin 1887,et fondé grâce à une souscription publique internationale[1] , il fut inauguré le 14 novembre 1888 par Sadi Carnot.Louis Pasteur lui destinait alors trois objectifs : « [Il] sera à la fois un dispensaire pour le traitement de la rage, un centre de recherche pour les maladies infectieuses et un centre d'enseignement pour les études qui relèvent de la microbie »[2].
Pendant plus d’un siècle, l’Institut Pasteur a été à la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses. Cette organisation internationale de recherche, basée à Paris, a été la première à isoler en 1983 le VIH, virus qui provoque le SIDA. Au fil des années, il a été à l'origine de découvertes révolutionnaires qui ont permis à la médecine de contrôler des maladies virulentes, telles que la diphtérie, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, la grippe, la fièvre jaune et la peste épidémique, le SIDA. Depuis 1908, huit scientifiques de l’Institut ont été récompensés par un prix Nobel de médecine ou de physiologie.
Sommaire
Une histoire associée à de nombreuses découvertes
L’Institut Pasteur est fondé en 1887 par Louis Pasteur, scientifique français que ses premières expériences sur la fermentation, réalisées pour les industries de la bière, ont mené à des recherches fondamentales en bactériologie. En effet, au moment où il fonde son Institut, Pasteur a déjà découvert le principe de la stérilisation, connu sous le nom de pasteurisation et qui régit aujourd'hui la pratique universelle de l’antisepsie. D’autre part, il a déjà développé des techniques de vaccination contre les infections bactériennes et il est connu pour avoir mis au point un vaccin efficace contre la rage.
Pasteur s’intéresse tout autant à la recherche fondamentale qu’à ses applications pratiques, et les cinq premiers départements de son Institut sont dirigés par des savants de formation très diverse. Un normalien, Émile Duclaux, est chargé de la recherche en microbiologie, un autre, Charles Chamberland, de la recherche sur les microorganismes appliquée à l’hygiène. Un biologiste, Ilya Ilitch Metchnikov, s’occupe de la recherche en morphologie des microorganismes et deux médecins, Joseph Grancher et Émile Roux, de la recherche en technique microbienne. Un an après l'inauguration de l’Institut, Roux inaugure le premier cours de microbiologie jamais dispensé, alors intitulé cours de microbie technique.
Les successeurs de Pasteur maintiennent la tradition, comme le montre cette chronologie, très incomplète, des réalisations de l'Institut :
- 1889 : Émile Roux et Alexandre Yersin décrivent le mécanisme d’action de Corynebacterium diphtheriae et mettent au point un traitement de la diphtérie par les antitoxines ;
- 1894 : Alexandre Yersin découvre l’élément pathogène de la peste bubonique, Yersinia pestis ;
- 1898 : Paul-Louis Simond découvre le rôle de la puce dans la transmission de la peste ;
- 1907 : Alphonse Laveran reçoit le prix Nobel pour ses recherches, effectuées en collaboration avec Félix Mesnil, sur le rôle des protozoaires parasites du sang dans certaines maladies, et notamment la Malaria ;
- 1908 : Ilya Ilitch Metchnikov reçoit le prix Nobel, pour ses contributions à la compréhension du fonctionnement du système immunitaire ;
- 1910 : Constantin Levaditi et Karl Landsteiner démontrent que la poliomyélite est due à un virus filtrant ;
- 1914-1918 : des chercheurs de l'Institut mettent au point un gaz de combat efficace, la chloropicrine[3] ;
- 1917 : Félix d'Hérelle découvre le bactériophage, virus qui se répand uniquement à l’intérieur des bactéries ;
- 1919 : Jules Bordet reçoit le prix Nobel pour ses découvertes sur le système immunitaire, et spécialement sur les implications des anticorps et sur les mécanismes de l’action du complément.
- 1921 : Albert Calmette et Camille Guérin cultivent le bacille de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis, et développent le premier vaccin antituberculeux efficace, connu sous le nom de BCG (Vaccin Bilié de Calmette et Guérin) ;
- 1928 : Charles Nicolle reçoit le prix Nobel pour avoir résolu le mystère de la transmission du typhus, spécialement pour avoir déterminé le rôle du pou dans cette transmission ;
- 1932 : Jean Laigret développe le premier vaccin contre la fièvre jaune ;
- 1935 : Jacques Tréfouël, Thérèse Tréfouël, Federico Nitti et Daniel Bovet découvrent les propriétés thérapeutiques du sulfamide ;
- 1937 : Daniel Bovet et Anne-Marie Staub découvrent les premiers médicaments antihistaminiques ;
- 1946 : Daniel Bovet découvre le premier curare non dépolarisant de synthèse ;
- 1951 : André Lwoff établit l’existence des provirus ;
- 1954 : Pierre Lépine développe un des premiers vaccins antipoliomyélitiques ;
- 1957 : Daniel Bovet reçoit le prix Nobel pour ses découvertes sur les antihistaminiques et les curarisants de synthèse ;
- 1970 : Jean-Pierre Changeux isole le premier récepteur d’un neurotransmetteur, l’acétylcholine ;
- 1983 et 1985 : Luc Montagnier, Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi découvrent les deux virus VIH responsables du SIDA, ce pour quoi Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi reçoivent le prix Nobel de médecine en 2008.
Une erreur importante de l'Institut fut d’ignorer, en 1897, le mémoire d'Ernest Duchesne sur l'utilisation de Penicillium glaucum pour soigner les infections. L'exploitation précoce de cette découverte aurait pu sauver des millions de vies.
L'Institut ouvre une nouvelle ère de médecine préventive avec le développement de vaccins contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la poliomyélite et l’hépatite B. Pour ce qui est de la médecine curative, c'est en 1911 qu'elle prend son essor à l'Institut, année où Ernest Fourneau crée le laboratoire de chimie thérapeutique, qu'il dirige jusqu'en 1944, et d'où sortent de très nombreux médicaments, parmi lesquels on peut citer le Stovarsol, premier arsenical thérapeutique pentavalent, le Prosympal, premier adrénolytique alpha de synthèse, le Pipéroxane, premier antihistaminique, le Dacorène, premier médicament actif sur le rythme cardiaque, ou le Flaxedil, premier curarisant de synthèse. La découverte des propriétés thérapeutiques du sulfamide, par J. et Th. Tréfouël, F. Nitti et D. Bovet, dans le laboratoire de Fourneau, ouvre la voie de la sulfamidothérapie.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les chercheurs de Pasteur se sont essentiellement concentrés sur la biologie moléculaire. Leurs réussites ont été reconnues en 1965, lorsque le prix Nobel a été attribué collectivement à François Jacob, Jacques Monod et André Lwoff pour leurs travaux sur la régulation des virus. En 1985, le premier vaccin humain obtenu par génie génétique à partir de cellules animales, le vaccin contre l’hépatite B, a été développé par Pierre Tiollais et ses collaborateurs.
Une organisation à travers les temps
L'Institut Pasteur connut une situation financière délicate dans les années 1960 qui le pousse à demander des subventions de l’État français en 1965 ce qui lui fut accordé sous la condition que les activités de production et de commercialisation soient clairement distinctes de la recherche. Après un premier accord avec le laboratoire Roger Bellon,l'Institut finit par créer sa propre entreprise - Institut Pasteur Production (IPP), en 1972. En 1974, Sanofi entre à hauteur de 35% dans le capital d'IPP, cette participation devient majoritaire en 1980 (50%). Fin janvier 1985 il est décidé de séparer les deux secteurs de production : à Pasteur-Sanofi diagnostics revient la production des produits de diagnostic (réactifs biologiques)et à Pasteur-Mérieux la production de vaccins et de sérums. l'institut Mérieux devient, lui aussi, majoritaire (51%) dans son association avec l'Institut Pasteur[3]. Jacques Monod accéda à la direction de l'Institut le 10 mars 1971 .
L’Institut Pasteur aujourd’hui
Aujourd’hui, l'Institut Pasteur compte parmi les meilleurs centres de recherche mondiaux [réf. nécessaire].
Il est composé de 100 unités de recherche et de près de 2 700 personnes. On dénombre 500 scientifiques permanents, et 600 de passage chaque année, originaires de 70 pays différents. L'Institut est aussi un réseau mondial de 24 instituts hors de France qui se consacrent aux problèmes médicaux dans les pays en voie de développement ; il comprend aussi un centre d'étude diplômant et une unité de ciblage épidémiologique.
Le réseau international (RIIP) est présent dans les villes et pays suivants :
- Lille, France
- Phnom Penh, Cambodge
- Dakar, Sénégal
- Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
- Cayenne, Guyane
- Hô-Chi-Minh-Ville, Nha Trang et Hanoï, Viêt Nam
- Téhéran, Iran : fondé le le 20 janvier 1920[4]
- Abidjan, Côte d'Ivoire
- Tananarive, Madagascar
- Casablanca, Tanger, Maroc
- Nouméa, Nouvelle-Calédonie
- Saint-Pétersbourg, Russie
- Tunis, Tunisie Cet établissement a été fondé en 1893 dans le but « d'étudier sur place les moyens d'améliorer la vinification » [5]
- Athènes, Grèce
- Bucarest, Roumanie
- Niamey, Niger
- Yaoundé, Cameroun
- Séoul, Corée du Sud
- Shanghai, Chine
- New York, États-Unis
- Montréal, Canada
- Hong Kong, Chine
- Montevideo, Uruguay
- Vientiane, Laos
Centres de recherche
L’Institut Pasteur de Paris possède douze départements de recherche :
- Biologie structurale et Chimie
- Structure et Dynamique du Génome
- Microbiologie fondamentale et médicale
- Pathogénèse microbienne.
- Biologie cellulaire et Infection
- Virologie
- Parasitologie
- Biologie du développement
- Neuroscience
- Immunologie
- Médecine moléculaire
- Infections et Épidémiologie
En plus de l’isolement des virus VIH-1 et VIH-2 dans un passé récent, les chercheurs de l’Institut Pasteur ont développé un test pour la détection précoce du cancer du côlon, un vaccin contre l’hépatite B grâce au génie génétique et un test de diagnostic rapide pour la détection de la bactérie Helicobacter pylori qui est impliquée dans la formation des ulcères de l’estomac. D’autres recherches en cours concernent l’étude du cancer et plus particulièrement la détermination du rôle des oncogènes, l’identification des marqueurs tumoraux pour des tests de diagnostic et le développement de nouveaux traitements. Un domaine d’intérêt particulier est l’étude des virus des papillomes humains (VPH) et leur rôle dans les cancers génitaux. Les chercheurs sont actuellement concentrés sur le développement de différents vaccins contre de nombreuses maladies, incluant le SIDA, la malaria, la dengue et la bactérie du Shigella.
Actuellement, un vaste champ de recherche vise à déterminer les séquences complètes du génome de plusieurs organismes d’importance médicale, dans l’espoir de trouver de nouvelles approches thérapeutiques. L’Institut a ainsi contribué aux projets de séquençage génétique de la levure commune (Saccharomyces cerevisiae, un organisme qui fut si important dans l’histoire de Pasteur), terminé en 1996, de Bacillus subtilis terminé en 1997 et de Mycobacterium tuberculosis terminé en 1998.
Centre d’enseignement
Depuis sa fondation, l’Institut Pasteur a réuni des scientifiques de nombreuses disciplines différentes pour des études supérieures. Aujourd’hui, approximativement 300 étudiants diplômés et 500 stagiaires postdoctoraux de 40 pays différents participent à des programmes d’études supérieures à l’Institut. Il y a des pharmaciens et des vétérinaires, aussi bien que des médecins, des chimistes et d’autres scientifiques.
Centres de référence
Des échantillons de bactéries et de virus en provenance de nombreux pays sont envoyés aux centres de référence de l’Institut pour être identifiés. L'Institut Pasteur de Paris héberge 19 centres nationaux de référence (CNR) sur des maladies ou pathogènes particuliers (grippe, rage, Listeria, ...) ainsi que 7 centres collaborateurs de l'OMS (CCOMS). En plus de servir de centre épidémiologique, l’Institut a une action de conseil auprès du gouvernement français et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations unies. Les scientifiques de l’Institut aident aussi à surveiller les épidémies et à contrôler les éruptions de maladies infectieuses dans le monde entier. Ces activités ont créé une collaboration rapprochée entre L’Institut et les Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies) aux États-Unis.
Vaccins et produits d’aide au diagnostic
La production et la vente de tests de diagnostic développés dans les laboratoires de l’Institut sont sous la responsabilité de Sanofi Diagnostics Pasteur, une filiale de la firme pharmaceutique française Sanofi, alors que la production et la vente des vaccins sont sous la responsabilité de Pasteur Mérieux, Sérums et Vaccins.
Structure et ressources
En tant qu’organisation privée à but non lucratif, l’Institut Pasteur est dirigé par un comité indépendant de directeurs, actuellement présidé par François Ailleret. Le directeur général de l’Institut Pasteur est Alice Dautry.
Financé par de nombreuses sources, l’Institut assure son autonomie et garantit l’indépendance de ses scientifiques. Les fonds de l’Institut viennent, entre autres, des subventions du gouvernement français, des honoraires de consultation, des droits de licence, des revenus de différents contrats et de dons privés.
Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, la section française de l’organisation, en tant qu’association, adhère au Comité de la Charte.
Sources
- Adapté de la présentation de l’Institut pasteur (version du 12 mars 2005)
- L’histoire de l’Institut Pasteur
- Liste des CNR relevant administrativement de l'Institut Pasteur
- Liste des CCOMS à l'Institut Pasteur
Notes et références
- Les premiers dons en vue de la création d'un Institut Antirabique sont reçus en janvier 1886 ; la souscription pour la fondation d'un Institut vaccinal contre la rage a lieu le 1er mars 1886 ;le 11 mai suivant un gala se tient au Trocadéro en faveur de l'Institut Pasteur
- M. Faure, Histoire des cours de l'Institut Pasteur, Institut Pasteur, n.d. p. 3. Sur l'histoire de l'Institut Pasteur voir M. Morange (dir.), L'Institut Pasteur. Contributions à son histoire, Paris : La Découverte, 1991, p. 89-102.
- http://www.lexpress.fr/informations/les-bonnes-affaires-de-l-institut-pasteur_599319.html.
- http://www.pathexo.fr/documents/BaltaWeb/Balta.pages/IPI.html histoire de cet institut :
- La Tunisie:essai de monographie de Paul Sebag
Annexes
Bibliographie
- Sandra Legout, « La famille pasteurienne en observation : histoire et mémoire », Histoire, économie et société, vol. 20, 2001, pp. 339-354, consultable sur le site Persée.
Articles connexes
Liens externes
- Réseau international des Instituts Pasteur
- Institut Pasteur France
- Institut Pasteur Lille
- Institut Pasteur Belgique
- Institut Pasteur Maroc
- Institut Pasteur Corée
- Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie
- Institut Pasteur de Madagascar
- Institut Pasteur de Montevideo
- Institut Pasteur de Guadeloupe
- Centre Pasteur de Hong Kong
- Site éducatif proposé par l'Institut Pasteur
- Site des jeunes chercheurs de l'Institut Pasteur
- Institut de Pasteur d'Alger-Algérie
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