- Jean Laigret
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Jean Laigret, né le 17 août 1893 à Blois et mort le 11 mars 1966 à Molineuf, est un médecin et biologiste français.
Sommaire
Biographie
Jean Laigret est né le 17 août 1893, à Blois dans le Loir-et-Cher.
Après des études de médecine comme élève de l'École principale du service de Santé de la Marine à Bordeaux, il sert durant la Première Guerre mondiale de 1914 à 1918 dans l'infanterie, le Génie et les Tirailleurs sénégalais. Blessé en 1915, il reçoit la croix de Guerre.
Il soutient, à Bordeaux, en 1919 sa thèse de doctorat en médecine sur contribution à la prophylaxie de la syphilis et après avoir été médecin de l'hôpital Indigène du Moyen-Congo, à Brazzaville de 1921 à 1923, il suit le cours de microbiologie de l'Institut Pasteur dans le groupe d'élèves dirigé par J. Dumas et devient l'adjoint de M. Blanchard, directeur de l'Institut Pasteur de Brazzaville. Il travaille sur le traitement des trypanosomiases en testant le 270 F (orsanine) et le 309 F (suramine) mis au point par Ernest Fourneau.
En 1924, il est élu membre correspondant de la Société de pathologie exotique (SPE) et en deviendra membre titulaire honoraire en 1934.
Il revient en France en 1926, sera nommé chef de laboratoire à l'Institut Pasteur de Saïgon, où il reste seulement quelques mois en 1927 avant d'être envoyé en mission à Dakar, où sévit une épidémie de fièvre jaune, pour assurer l'hygiène de la ville. Il y est bientôt rejoint par A.W. Sellards, venu avec des macaques rhésus sur lesquels A. Stockes, chef de mission de la Fondation Rockefeller, aurait réussi à reproduire la fièvre jaune, avant d'en décéder. A. W. Sellards et J. Laigret parviennent à isoler une souche de fièvre jaune qu'ils baptisent "souche française".
Après un séjour en France, il revient en Afrique comme médecin du service d'hygiène de Dakar en 1928. Il assure également le secrétariat de la Conférence africaine de la fièvre Jaune, présidée par le médecin général inspecteur Lasnet et devient en 1929 directeur du laboratoire de Bamako au Mali.
Rentré en France, il est nommé en 1930 moniteur du Cours de microbiologie de l'Institut Pasteur puis en 1932 chef de laboratoire de l'Institut Pasteur de Tunis. Ch. Nicolle lui confie la mise au point d'un vaccin antityphique humain, à partir du virus typhique murin qui, bien que bénin pour l'homme, garde une action immunisante contre le typhus transmis par les poux.
De 1931 à 1934, il travaille sur l'atténuation de la souche de virus amaril par passage sur des cerveaux de souris, technique mise au point par A.W. Sellards et M. Theiler. Après une cinquantaine de passages, le virus se révèle non pathogène pour le singe. Une fois la souche stabilisée par dessiccation au phosphate de soude, il effectue les premiers essais de vaccination sur lui-même, puis sur 70 autres personnes, afin de démontrer que le sang des vaccinés a acquis une immunité.
Il repart en mission à Dakar en 1934, alors que l'épidémie de fièvre jaune se réveille en AOF. Il installe un centre de production de vaccin antiamaril, puis applique à grande échelle le vaccin sur la population. Malgré un certain nombre de réactions fébriles bénignes, la vaccination est un succès.
Alors qu'il est chargé de conférences à la chaire d'hygiène, puis à la chaire de bactériologie, à la faculté de médecine de Paris de 1935 à 1937, il est lauréat du prix Bréant de l'Académie des sciences pour son vaccin antiamaril le 21 décembre 1936 et fait partie avec les Drs Lasnet et Wroczinski de la mission envoyée en Espagne par l'Organisation d'Hygiène de la SDN, en vue d'étudier les moyens de prévention des maladies infectieuses dans la population civile.
Après avoir été de nouveau collaborateur du Dr Lasnet pour une mission de la SDN chargée de l'étude de la prophylaxie des maladies épidémiques en Chine, au Kouang-Si et Kouang Toung en 1937 et 1938, en 1940 il applique sa méthode de vaccination contre le typhus en Tunisie et en Algérie.
Il est révoqué par le gouvernement de Vichy en 1941. Il est chargé de cours à la faculté de Médecine d'Alger en remplacement du Professeur E. Pinoy. Travaille parallèlement sur la fabrication d'hydrocarbure à partir de bactéries anaérobies du sol, de type Clostridium perfringens. Il est élu correspondant pour la division d'hygiène de l'Académie nationale de Médecine le 3 mars 1942.
Volontaire pour reprendre du service à Alger lors du débarquement allié, il est nommé directeur du Laboratoire central de l'Armée en Afrique du Nord, réintégré à l'Institut Pasteur de Tunis en 1945 et nommé professeur de bactériologie et d'hygiène à la faculté de médecine de Strasbourg de 1950 à 1960.
Il décède à Molineuf dans le Loir-et-Cher le 11 mars 1966.
Publications
- Publications en collaboration avec : Ch. Anderson, Mme Auburtin, J. Belfort, M. Blanchard, E. Bonneau, G. Capéran, J. Ceccaldi, J. Dervish, M. Dignat, P. Durand, C. Durieux, P. Giroud, J. Jadin, Jojot, H. Le Boucher, J. Lefaucheur, Lefrou, Marcandier, C. Mathis, Nattan-Larrier, Ch. Nicolle, Ouzilleau, R. Pietrini, R. Pirot, G. Saleun, A. W. Sellards, M. Sicard, H. Sparrow, A. Tchernenko.
- Le pétrole inépuisable écologique et bon marché de Jean Laigret
Publications sur ses travaux
Les onze exemplaires de journaux suivants évoquent la création et la mise en œuvre du premier vaccin contre la fièvre jaune, par Jean Laigret et Watson Sellards :
- "Le Nouveau Cri", du 8 septembre 1934, a publié l'article : "Une découverte que les Français ne voulaient pas... découvrir".
- "Courrier du Centre", du 12 septembre 1934, a publié l'article : "La lutte contre la fièvre jaune".
- "Pr de Bx", du 9 octobre 1934, a publié l'encart : "La fièvre jaune est vaincue".
- "Time", du 15 octobre 1934, a publié l'article : "Mouse Brains v. Yellow Fever".
- Le quotidien "La Dépêche Tunisienne", du 1er mai 1935, a publié l'article : "Quelques minutes avec... le vainqueur de la fièvre jaune".
- "Presse Coloniale", du 19 février 1936, a publié la lettre : "A propos de la vaccination contre la fièvre jaune M. le Docteur J. Laigret, déclare...".
- Le quotidien "Le Monde", du 20 octobre 1951, a publié l'article : "Le prix Nobel de médecine au microbiologiste sud-africain Max Theiller pour ses travaux sur la fièvre jaune".
- Le quotidien "La Nouvelle République", du 17 mars 1966, a publié l'article : "Mort à Molineuf d'un savant : le docteur Jean Laigret".
- "La Presse Médicale", du 5 novembre 1966, a publié l'article : " Hommage à Jean Laigret (1893-1966) La petite histoire de la découverte de la vaccination contre la fièvre jaune".
- Le quotidien " La Nouvelle République", du 28 juin 1967, a publié l'encart : "Demain après-midi aura lieu l'inauguration de l'avenue Jean Laigret".
- Le quotidien "La Nouvelle République", du 3 juillet 1967, a publié l'article : "La cérémonie d'hommage à la mémoire du docteur Jean Laigret".
La revue L'Ere Nouvelle (BP 171 06407 Cannes cedex) a publié, dans son numéro 182 de janvier-février 2008 un article de Henri Durrenbach (déjà publié en 1991)
Après avoir multiplié les expérimentations Jean Laigret, a pu constater que 100 g de savon donnaient 75 cm³ de pétrole grâce à l'action du bacille Clostridium perfringens.Selon les matières, les résultats varient un peu,1 tonne d'huile fermentée donne 800 litres de pétrole brut et 200 m³ de gaz combustible, 1 tonne de déchets de viande donne 450 litres de pétrole et 140 m³ de gaz combustible, les déchets de poisson fournissent 70 % de leur poids en pétrole, les écorces d'orange et de citron 37 %, et les feuilles mortes 25 %.
On peut y ajouter les boues d'égouts (environ 185 litres de pétrole brut par tonne), auxquelles pourraient s'ajouter les ordures ménagères, les déchets d'abattoirs, sang et animaux malades, plus des algues (l'iode favorisant la fermentation) et les broussailles (ce qui réduirait de beaucoup les feux qui dévastent chaque été les forêts, incendies souvent très étendus, meurtriers, extrêmement coûteux à traiter, sans compter le rôle que toute cette biomasse brûlée joue sur le taux de carbone).
Le quotidien "Alger Républicain", du 28 aout 1947, a publié l'article : "Le docteur Jean Laigret découvre l'origine du pétrole - Le microbe A 5029 provoquant la fermentation d'acides gras produit du pétrole".
Le quotidien "France Soir", du 28 aout 1947, a publié l'article ; "Dans son laboratoire de l'Institut pasteur de Tunis - Un savant français fabrique du pétrole avec de l'huile d'olive".
Le quotidien "La Dépêche de Constantine et de l'est algérien", du 29 aout 1947, a publié l'article : "Le docteur Jean Laigret, de Tunis - l'homme qui fabrique du pétrole - 1 gr. de savon = 3 cm3 de gaz-oil".
L'hebdomadaire "Carrefour", du 3 septembre 1947, a publié l'article : "L'huile d'arachide, la mousse et le varech serviront demain à fabriquer l'essence" où il est question de la méthode du docteur Jean Laigret.
L'hebdomadaire "La Tunisie Agricole", du samedi 13 septembre 1947, a publié l'article : "Reportage express de la "Tunisie Agricole" - La Tunisie fabriquera-t-elle demain les carburants nécessaires à sa motoculture?" basé sur une rencontre avec Jean Laigret dans son laboratoire de l'Institut Pasteur de Tunis.
Le quotidien "La République du Centre", du 26 septembre 1947, a publié l'article : "Le professeur Jean Laigret, créateur du "pétrole de laboratoire", nous parle de sa découverte - "Vous pouvez dire que ce sont des microbes qui font le pétrole, que ces microbes sont connus, et qu'on peut reproduire à volonté ce phénomène naturel" - Mais de longs travaux sont encore nécessaires pour une application industrielle".
Le quotidien "France Soir", du 29 avril 1949, a publié l'article : "Mieux que les gisements naturels de Tunisie - Le Dr Laigret, de Tunis fabrique du pétrole avec n'importe quel déchet "Mes recherches sont achevées, a-t-il dit, je cède maintenant la place à l'industrie".
Le quotidien "France Soir", du 2 mai 1949, a publié l'article : "Une interview du Dr Laigret qui trouve du pétrole dans les égouts et l'écorce d'orange : "Le pétrole de fermentation reviendra moins cher que le pétrole naturel" - "C'est une grande révolution économique qui s'annonce".
Le quotidien "La Dépêche Tunisienne", du samedi 30 avril 1949, a publié l'article : "Le docteur Laigret termine à l'Institut Pasteur ses recherches sur la production du pétrole par fermentations de matières organiques - La station d'épuration des eaux d'égouts ou le lac de Tunis produiront-ils un jour du pétrole et du gaz?".
La Revue "Science et Vie" a publié un article : "Découvert à Tunis par un biologiste français - Le pétrole de fermentation peut être produit partout" sur sa méthode de production de méthane et de pétrole par action du bacille Clostridium perfringens, dans son numéro 382 de juillet 1949 des pages 3 à 8.
Le quotidien "La Nouvelle République", du 17 mars 1966, a publié l'article : "Mort à Molineuf d'un savant : le docteur Jean Laigret" où ses recherches et découvertes sont évoquées.
Notes et références
Références bibliographiques
- Laigret (Jean) - Titres et Travaux Scientifiques du Dr J. Laigret chef de laboratoire à l'Institut Pasteur de Tunis, 1936 (Archives de l'Institut Pasteur).
- Laigret (Jean) - Curriculum vitae de M. Laigret et les références bibliographiques de ses publications, février 1942 (Archives de l'Institut Pasteur).
- Laigret (Jean) - Titres et Travaux Scientifiques, 15 p. dac. ronéo., 1947 (archives Pasteur, TRE.DS.57).
- Laigret (Jean) - Titres et Travaux Scientifiques, 1959 (Bibliothèque de l'Académie Nationale de Médecine)
- Laigret (Jean), "La petite histoire de la découverte de la vaccination contre la fièvre jaune", Médecine Tropicale, 65, 2005, pp. 290-292.
Liens externes
- http://www.pasteur.fr/infosci/archives/lai0.html
- http://quanthomme.free.fr/qhsuite/LaigretJeanPetroleFermentation.htm
- http://www.econologie.com/projet-laigret-faire-du-petrole-vert-biologique-nouvelle-3917.html
- http://www.econologie.com/forums/groupe-de-travail-projet-petrole-du-dr-jean-laigret-vt5922.html
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