- Ernest Duchesne
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Ernest Duchesne (Paris 13e, 30 mai 1874[1] - Amélie-les-Bains-Palalda, 12 avril 1912) était un médecin français qui découvrit que certaines moisissures pouvaient neutraliser la prolifération des bactéries. Il fit cette découverte, qui resta inappliquée, trente-deux ans avant celle d'Alexander Fleming qui montra les propriétés antibiotiques de la pénicilline, substance dérivée de ces moisissures.
Duchesne fait ses études à l'École du Service de Santé Militaire de Lyon, en 1894. Sa thèse, Contribution à l’étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes : antagonisme entre les moisissures et les microbes, qu'il défend en 1897 pour obtenir son doctorat, est la première étude considérant les possibilités thérapeutiques des moisissures résultant de leur activité antimicrobienne.
En particulier, Duchesne étudie l'interaction entre Escherichia coli et Penicillium glaucum, prouvant que ce dernier peut éliminer complètement la première dans une culture contenant ces deux seuls organismes. Il prouve également qu'un animal inoculé avec une dose mortelle de bacilles de la typhoïde est exempt de maladie s'il a été préalablement inoculé avec le Penicillium glaucum. Il demande que des recherches plus approfondies soient effectuées, mais l'armée, après lui avoir délivré son diplôme, ne fait aucune autre recherche dans ce domaine prometteur. Duchesne ne remettra plus les pieds dans un laboratoire.
Duchesne fait son internat au Val de Grâce avant d'être nommé aide major de 2e classe dans le 2e Régiment de Hussards de Senlis. En 1901, il épouse Rosa Lassalas résidente à Cannes qui décède deux ans plus tard de la tuberculose. En 1904, Duchesne contracte une maladie pulmonaire inconnue. Trois ans plus tard, l'armée le décharge de son service et l'envoie dans un centre de soin à Amélie-les-Bains où il finit sa vie.
Duchesne meurt à l'âge de 37 ans le 12 avril 1912 et est enterré dans le Cimetière du Grand Jas à Cannes, à côté de son épouse.
C'est en 1946 que Ramon et Richou publient un article dans la revue « le Progrès Médical » où ils rappellent l'antériorité des travaux de Duchesne. En 1949, l’Académie nationale de médecine le reconnaît comme le précurseur de la thérapie au moyen des antibiotiques, l’une des plus grandes découvertes du XXe siècle. Son nom a été donné à la promotion 1983 de l'École du service de santé des armées de Lyon-Bron.
Citation
Dans le dernier paragraphe de sa thèse, Duchesne affirme : « On peut donc espérer qu'en poursuivant l'étude des faits de concurrence biologique entre moisissures et microbes, étude seulement ébauchée par nous et à laquelle nous n'avons d'autre prétention que d'avoir apporté ici une très modeste contribution, on arrivera, peut-être, à la découverte d'autres faits directement utiles et applicables à l'hygiène prophylactique et à la thérapeutique. »
Notes et références
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, 13e arrondissement, acte de naissance n° 886, année 1874.
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1874
- Naissance dans le 13e arrondissement de Paris
- Décès en 1912
- Médecin du XXe siècle
- Médecin français
- Médecin militaire
- Enterré au Cimetière du Grand Jas
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