Enjeux de la guerre israélo-arabe de 1948

Enjeux de la guerre israélo-arabe de 1948

Protagonistes de la guerre de Palestine de 1948

Conflit israélo-arabe

Flag of the Arab League.svg Flag of Israel.svg

Guerres et conflits
Guerre de Palestine de 1948
Guerre des frontières d'Israël (1949-1956)
Guerre de Suez (1956)
Guerre des Six Jours (1967)
Guerre d'usure (1968-1970)
Guerre du Kippour (1973)
Conflit israélo-libanais de 1982
Première Intifada (1987-1993)
Seconde Intifada (2000-..)
Conflit israélo-libanais de 2006
Guerre de Gaza 2008-2009
Conférences et sommets
Conférence de Madrid de 1991
Sommet de Camp David II
Sommet de Taba
Initiative de Genève
Accords et traités de paix
Accords d'armistice de 1949
Accords de Camp David (1978)
Traité de paix israélo-égyptien (1979)
Accord israélo-libanais du 17 mai 1983
Accords d'Oslo
Traité de paix israélo-jordanien (1994)
Accord intérimaire « Oslo II »
Accords de Wye Plantation
Résolutions du Conseil de sécurité
Résolution 194 (1964)
Résolution 242 (1967)
Résolution 338 (1973)
Résolution 476 (1980)
Résolution 478 (1980)
Résolution 1322 (2000)
Résolution 1397 (2002)
Résolutions de l'AG des Nations unies
Résolution 181, 1947
Résolution 194, 1948
Résolution 3236, 1974
Résolutions 3376 et 3379, 1975
Résolution 4686, 1991

Le 29 novembre 1947, lAssemblée générale des Nations unies vote le Plan de partage de la Palestine proposé par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) avec laccord des deux superpuissances émergentes de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et lUnion soviétique.

Dès le lendemain, la guerre civile éclate en Palestine. Sous lœil globalement passif des autorités britanniques qui préparent leur retrait, la communauté juive sioniste et la communauté arabe palestinienne saffrontent avec une violence croissante. À partir de la fin janvier 1948, des volontaires arabes sous lautorité de la Ligue arabe entrent en Palestine.

Dans un deuxième temps éclate une guerre inter-États : après le retrait britannique et la déclaration dindépendance dIsraël, les armées arabes de Transjordanie, dÉgypte, dIrak et de Syrie[1] interviennent dans le conflit. Elles y affrontent larmée israélienne, en particulier autour de Jérusalem.

Les motivations et les objectifs politiques des protagonistes du conflit ainsi que les moyens militaires dont ils disposent à sa veille sont décrits dans cet article. Ils sont une clé essentielle pour en comprendre le déroulement et lissue.

Sommaire

Contexte historique

Dès la fin du XIXe siècle, la Palestine connaît une immigration de Juifs venant de la diaspora et rassemblés au sein du mouvement sioniste. Ces derniers considèrent que les territoires du Royaume dIsraël biblique sont lendroit la nation juive pourrait sautodéterminer et se protéger de lantisémitisme[2].

En 1901, le Fond national juif est fondé à Bâle lors du 5e Congrès sioniste. Sa fonction est dacheter des terres en Palestine et dy développer le pays en vue de limplantation des Juifs.

Plusieurs Aliyahs de plus en plus importantes se succèdent : 10 000 Juifs immigrent en Palestine fin du XIXe siècle, 35 000 entre 1903 et 1914 et 35 000 de nouveau entre 1919 et 1923. Les Arabes, majoritaires en Palestine, sopposent à cette immigration croissante[3].

En 1914, le Royaume-Uni et lEmpire ottoman entrent en guerre dans le cadre de la Première Guerre mondiale.

En 1915, le Haut Commissaire britannique dÉgypte, sir Henri McMahon, promet au roi Hussein ibn Ali lindépendance et le contrôle arabe sur les territoires qui seraient libérés de la mainmise ottomane. En 1917, la déclaration Balfour officialise le soutien du gouvernement britannique à létablissement dun foyer national juif en Palestine. En décembre 1917, le général Allenby prend Jérusalem. En 1918, le Royaume-Uni achève sa prise de contrôle de la Palestine et défait les armées ottomanes.

Les premières violences éclatent en 1920 et 1921 lors des émeutes de Jérusalem et des émeutes de Jaffa.

En juillet 1922, la Société des Nations confie au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine et en septembre, les Britanniques fondent lÉmirat arabe de Transjordanie sur la rive est du Jourdain[4],[5]. La région prend une importance stratégique pour la Grande-Bretagne qui contrôle également lIrak et qui est présente en Égypte et en Arabie saoudite.

Dès la fin des années 1920, limmigration sintensifie encore avec larrivée des Juifs fuyant les persécutions en Europe. Ce sont 80 000 nouveaux immigrants qui arrivent entre 1924 et 1928 et on en compte encore 180 000 jusquen 1939. De nombreux conflits éclatent entre Juifs et Arabes. Notamment, les émeutes de 1929 qui font 133 morts côté juif et 116 côté arabe et la Grande Insurrection de 1936 à 1939 au cours de laquelle les Arabes entament une grève générale qui se solde par plus de 5 000 morts côté arabe et 500 morts côté juif[6] et qui voit larrestation, lexil ou la mort de la plupart des leaders politiques arabes palestiniens[7].

Suite à cette insurrection, les Britanniques envisagent tout dabord une partition entre les populations juive et arabe. Une commission est désignée, dirigée par Peel. Ses travaux aboutissent en 1937 à un plan de partage qui nest en fin de compte pas retenu. En lieu et place, les Britanniques adoptent, en 1939, le troisième Livre Blanc qui abandonne lidée de la partition des territoires du mandat en faveur dun État indépendant palestinien gouverné par les Arabes et les Juifs et limitent de façon draconienne limmigration juive vers la Palestine[8].

En 1945, on compte environ 600 000 Juifs pour 1 200 000 Arabes en Palestine[9] tandis que 250 000 Juifs, survivants de lHolocauste, attendent dans les camps de réfugiés en Europe et à Chypre[10].

Durant la période 1945-1947, plusieurs plans sont proposés pour apporter une solution au problème de la Palestine. Au niveau local, les représentants juifs et arabes adoptent des positions nationalistes inconciliables et refusent lun et lautre toute idée dun État bi-national. Les positions internationales ne sont pas plus conciliables : en juillet 1946, le rapport britannique de Morrison et Grady propose un plan de division de la Palestine en provinces autonomes dont les intérêts collectifs seraient gérés par une puissance mandataire. Le 4 octobre, le président Truman fait une déclaration favorable à un partage de la Palestine entre Juifs et Arabes. En février 1947, le ministre des Affaires étrangères britannique, Ernest Bevin, propose une libre immigration juive contre lindépendance de la Palestine dans un délai de cinq ans. En réponse, les Sionistes avancent leur propre projet de partage, tandis que les Arabes demandent lindépendance immédiate de la Palestine[11].

Le 18 février 1947, faute de pouvoir apporter une solution aux troubles dans le pays, Ernest Bevin annonce officiellement la transmission du dossier à lONU. Le 28 avril, celle-ci confie à une commission spéciale, lUNSCOP, le soin détudier le problème. Celle-ci remet son rapport fin août.

Le 29 novembre 1947, lAssemblée générale des Nations unies approuve un plan de partage de la Palestine mandataire en deux États : lun juif, et lautre arabe ; la ville de Jérusalem[12] relevant quant à elle dun statut de ville internationale. Le plan est accepté par les Juifs qui ont milité en ce sens mais il est rejeté par les Arabes palestiniens et par lensemble des pays arabes qui exigent la création dun État indépendant arabe sur lensemble de la Palestine.

Centralisation du pouvoir au sein du Yichouv autour de David Ben Gourion

Politique du Yichouv

Structure

Depuis la fin des années 1930, la communauté juive en Palestine, appelée le Yichouv, sest construit une structure politique puissante et efficace dont les pratiques et les dirigeants sont soumis aux principes démocratiques[13]. La majorité des partis sionistes, à lexception de la droite nationaliste du Parti révisionniste se trouvent représentés dans deux organisations dirigeantes principales : lAgence juive en Palestine et lOrganisation sioniste mondiale au niveau international. Au sein de ces deux organisations, la gauche sioniste représentée par le Mapaï de David Ben Gourion est majoritaire en alliance avec les centristes représentés par les Sionistes généraux de Chaïm Weizmann.

En novembre 1947, tout le pouvoir de décision est concentré au sein de deux comités, lun militaire et lautre politique, auxquels sont transférés les pouvoirs du Comité exécutif national. Ces deux comités sont dirigés par David Ben Gourion[14].

Les deux organisations armées clandestines issues de la droite nationaliste, lIrgoun de Menahem Begin et le Lehi dYitzhak Shamir conservent leur autonomie vis-à-vis de lAgence juive. Elles gardent le droit dacheter des armes[15] de leur côté mais se « soumettent à Ben Gourion »[14]. Elles sont considérées comme terroristes par les autorités britanniques[16],[17] et lAgence juive sen dissocie, tout en les tolérant[18].

Objectifs

Globalement, le Yichouv est uni derrière un objectif commun qui soude la grande majorité de la nation juive en Palestine et au sein de la diaspora : la fondation dun État juif.

Certains différends existent toutefois sur les limites territoriales que doit prendre cet État[19]. Pour David Ben Gourion, lessentiel est den avoir un. Ses limites initiales importent peu. Une fois structuré, organisé et armé, celui-ci pourrait sétendre si nécessaire. Cette vision nest toutefois pas partagée par la droite sioniste qui na pas accepté pas la création de la Transjordanie et qui considère que la présence sioniste y est un droit[19] dont ils ont été dépossédés suite à son indépendance en 1922[20].

Jérusalem est au cœur d'un autre débat. Le plan de partage attribue à cette ville un statut international et ne la rattache ni à lÉtat arabe, ni à lÉtat juif. Or, son importance est énorme. Jérusalem est la première ville sainte du Judaïsme et elle a conservé un caractère symbolique fondamental au sein de la diaspora juive depuis lexode forcé des Juifs hors de Palestine 2 000 ans plus tôt[21],[22]. Lorigine du nom sionisme fait dailleurs référence à Sion, une de ses collines. Mais Jérusalem est également une ville sainte dans le Christianisme et lIslam et procure de ce fait un certain prestige au pays qui la contrôle.
Stratégiquement, Jérusalem comporte une communauté juive de près de 100 000 personnes[23], ce qui représente un sixième de la population du Yichouv. Par contre, elle est complètement entourée de faubourgs arabes et se retrouve isolée du reste de la communauté juive qui est principalement localisée dans la plaine côtière entre Tel-Aviv et Haïfa ainsi quen Galilée. Le contrôle de la ville constitue un des enjeux majeurs de la guerre[24] et les combats les plus durs sy concentrent[25].

La Palestine comprenant initialement 1 200 000 Arabes pour 600 000 Juifs[9], la question de la création dun État juif pose un problème démographique[26]. La viabilité voire lexistence dun État juif avec une majorité ou même une forte minorité arabe est mise en péril[27]. Si une réponse possible vient de limmigration juive[28], notamment via les 250 000 Juifs qui attendent dans les camps de réfugiés en Europe et à Chypre[29] ou via les 800 000 Juifs[30] de la diaspora vivant dans les pays arabes, la possibilité du transfert de la population arabe palestinienne en dehors de lÉtat juif fait débat depuis de nombreuses années au sein des autorités sionistes[31]. La possibilité que ce débat ait mené à létablissement dune politique dexpulsion planifiée de longue date fait lobjet dune controverse entre historiens. Elle est développée dans larticle traitant de lexode palestinien.

Forces militaires et paramilitaires

Organisation

Lorganisation en milices de la Haganah est transformée pour se rapprocher de celle dune véritable armée. Dès novembre 1947, elle est placée sous le commandement militaire unifié dun état-major (Hamifkada Haarzit), avec à sa tête Yaakov Dori et son second Yigael Yadin (en réalité le général en chef de facto[32]). Létat-major est lui-même placé sous lautorité directe du cabinet politique dirigé par David Ben Gourion[14].

En novembre 1947, la Haganah est une force paramilitaire clandestine. Elle se structure autour dune force mobile, le Hish, comportant 2 000 hommes et 10 000 réservistes (âges entre 18 et 25 ans) et une force délite, le Palmach, comportant 2 100 hommes et 1 000 réservistes. Les réservistes effectuent un entraînement de 3-4 jours / mois et retournent à la vie civile le reste du temps. Ces forces mobiles peuvent sappuyer sur une force de garnison, le Him, totalisant 20 000[33] hommes âgés de plus de 25 ans et sur le Gadna, regroupant 9 500 jeunes de 14 à 17 ans. La Haganah dispose dune « force navale », le Palyam, qui compte 350 hommes.[34],[35],[36],[37],[38].

Le Yishouv sest également doté de deux services de renseignements : un intérieur, le SHAY, dirigé par David Shealtiel et Iser Beeri avec une section arabe fondée par Ezra Danin et un extérieur, le Daat avec sa section arabe, le Daat/A dirigée par Joshua Palmon[39].

Qualité des troupes

« La liste (des troupes) savère trompeuse car, en pratique, seul le Palmach dispose de recrues entraînées, expérimentées et donc à même dassurer dautres missions que la traditionnelle protection des colonies »[40].

Une forte proportion des membres du Palmach et de la Haganah sont cependant des vétérans qui ont fait partie des 28 000 soldats ayant servi dans larmée britannique au sein de la Brigade juive[41] ou des 20 000 hommes qui ont servi dans la police ou dans des unités mandataires comme le Notrim (comportant certaines unités d'élite), le FOSH ou le Hish.

Même si certains de ses membres ont lexpérience des armées modernes, la Haganah en tant que telle na jamais mené, du fait de la clandestinité, dopérations denvergure comme nécessaire en période de guerre. Sa plus grande unité tactique est la compagnie et sa plus grande unité opérationnelle est la section[37]. Fin 1947, la Haganah ne comporte quune brigade dinfanterie[42],[43].

Le Palmach est une unité délite constituée de commandos. Il a pour mission principale de tenir les kibboutzim avancés et isolés comme en Galilée, le long de la frontière syrienne, aux alentours de Jérusalem (Kfar Etzion) et dans le Néguev. Cette utilisation des unités délites sinscrit dans la politique de Ben Gourion qui « interdit » labandon de toute terre sous contrôle juif.

Irgoun et Lehi

LIrgoun et le Lehi conservent leur autonomie militaire mais gardent des contacts informels avec la Haganah. Lobjectif de création dun État juif les rapproche. LIrgoun compte de 2 000 à 4 000 combattants et le Lehi entre 500 et 800[44],[45].

LIrgoun avait mené une campagne dattentats contre les civils arabes entre 1937 et 1939, avant de décréter un cessez-le-feu en 1940. Toutefois, une faction de lIrgoun a refusé ce cessez-le-feu et créé le Lehi. Les actions du Lehi ont alors visé les Britanniques. En février 1944, lIrgoun met fin à son cessez-le-feu et prend les armes contre les Britanniques. Cette campagne des deux organisations dure jusquen 1947, et explique en partie le retrait britannique[46].

De novembre 1947 à leur dissolution (mai-juin 1948), le Lehi et lIrgoun reprennent leurs attentats contre les civils arabes. Bien que les Britanniques soient en phase de retrait, on note encore des actions ponctuelles de lIrgoun contre ceux-ci[47] accusés de favoriser les Arabes[48],[49].

Armement et équipement

Mitraillette Sten

Larmement et léquipement font défaut aux forces juives clandestines[50] du fait de lopposition des autorités mandataires à la présence de toute milice armée sur le territoire sous son contrôle. Dans le cadre du maintien de lordre, les Britanniques effectuent des inspections régulières le long de routes et dans les implantations juives. Toutes les armes trouvées sont confisquées. Les forces juives sont en conséquence très mal équipées, ne disposent que darmes légères et de véhicules blindés artisanaux[51].

« En avril 1947, dans les stocks de la Haganah, on dénombre très exactement 10 073 fusils, 1 900 mitraillettes, 444 mitrailleuses légères, 186 mitrailleuses moyennes, 676 mortiers de 2 pouces, 96 mortiers de 3 pouces, 93 738 grenades à main et 4 896 603 cartouches. Pas de mitrailleuses lourdes, pas de canons, et a fortiori ni char, ni avion, ni navire de guerre »[40],[44],[52]. Ce stock darmes est clandestin, le port darmes étant un crime passible de la peine de mort[44] et à mettre en parallèle avec le nombre de combattants disponibles : environ 35 000. En pratique, seul 1 combattant sur 3 est armé et cette proportion se monte à 2 sur 3 au sein du Palmach[44].

Le Yichouv sest néanmoins organisé pour pallier ces manques. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs ateliers clandestins de fabrication darmes ont été installés sur le territoire du mandat. Entre octobre 1947 et juillet 1948, ils fabriquent plus de 3 000 000 cartouches, 150 000 grenades, 16 000 mitraillettes stens et 210 mortiers de 3 pouces[37].

Les Juifs ne manquent pas non plus daudace. Sous la direction de Yehuda Arazi, un ancien membre de la police palestinienne mandataire, la Haganah pille des convois de munitions et des entrepôts darmes britanniques. Sa tête est mise à prix à 2 000 livres sterling par les Autorités Mandataires[53].

Yehuda Arazi achète également des armes en Europe. Pour les acheminer, il utilise la couverture dune fabrique de matériel agricole quil a racheté à Varsovie. Entre 1945 et 1948, ce sont près de 3 000 fusils, 226 mitrailleuses, 10 000 grenades, 3 000 000 de cartouches, des centaines dobus de mortiers et 3 avions de tourisme quil a réussi à introduire en Palestine[53].

Deux anecdotes illustrent la pauvreté de larmement dont dispose le Yichouv :

  • à Jérusalem, un faux couple damoureux de lIrgoun dépouille de leurs armes les soldats britanniques qui ont le tort de se promener seuls. Ce sont près de 80 revolvers qui sont ainsi rassemblés[54];
  • deux vieux canons turcs entreposés au Menorah Club de Jérusalem sont dérobés une nuit et sciés. David Leibovitch, un ingénieur agronome dorigine sibérienne en fait les premières armes lourdes de la Haganah : les Davidka[55].

À partir de 1947, la Haganah se procure armes, munitions et un peu darmement lourd (principalement des avions) dans les surplus laissés par la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Amérique du Nord. Lapprovisionnement prend une ampleur nettement plus importante par la suite (voir la section sur le problème du matériel)[56].

Dissensions au sein du camp arabe

Les camps palestiniens et arabes sont divisés par des intérêts divergents accentués par au minimum de la méfiance voire une hostilité ouverte qui les « rendent incapables dun effort concerté dorganisation interne »[57]. Pappé résume la situation en ces termes : « (…) il nest guère intéressant de sattarder sur les subtilités de leurs divergences. (…) Mais ils ne pouvaient pas faire grand choses pour sauver les Palestiniens du désastre allaient les conduire la suffisance des politiciens et lincompétence des généraux. »[58].

En synthèse, il y a 3 factions principales dans le camp arabe :

La Ligue arabe joue quant à elle un rôle de porte-parole.

Pour chacun de ses camps, la Palestine constitue un enjeu différent et chacun dispose de moyens différents pour tenter d'atteindre ses objectifs.

Structures politiques et militaires palestiniennes

Représentativité du Haut Comité arabe

La structure politique palestinienne de lépoque est de double nature : à côté dune féodalité rurale basée sur les clans. Les centres urbains sont dirigés par plusieurs douzaines de grandes familles rassemblées au sein duAyan. Ces dernières rassemblent toute la classe dirigeante de la société arabe palestinienne (propriétaires terriens, politiciens, juges, marchands, maires, hauts fonctionnaires, leaders religieux, etc.). Elles se regroupent néanmoins autour de deux factions principales et rivales : les Nashashibis et les Husseinis[59]

Cest principalement au cours de la Grande Révolte de 1936-1939 que le nationalisme arabe palestinien a pris son essor sous la poussée des Husseinis. Toutefois, la révolte fut durement réprimée par les Britanniques, avec la collaboration des sionistes et des Nashashibis[60] et le mouvement nationaliste ne put jamais prendre une ampleur équivalente au nationalisme sioniste. Depuis cette époque, les Husseinis, rassemblés au sein du Haut Comité arabe et avec à leur tête le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini, ont pris le pas sur les Nashashibis.

En 1947, le Mufti ne fait pas lunanimité et son autorité nest pas reconnue partout. De plus, il na pas encore su organiser les relais permettant de garantir une véritable structure nationale en dehors des grandes agglomérations[61]. Localement, les « comités nationaux » agissent la plupart du temps de manière indépendante.

Ainsi, tandis que les intentions du Haut Comité Arabe sont claires et opposées à toute négociation avec le Yishouv, les pouvoirs locaux ont la plupart du temps négocié des accords séparés avec les autorités sionistes[62].

Le Haut Comité Arabe annonce de son côté, et sans ambiguïté, quil sopposerait à la partition de la Palestine et à la création dun État juif par tous les moyens, dont lusage de la force[63].

Dans les faits, la classe politique palestinienne abandonne ses responsabilités. « En juillet 1947, sur les 12 membres du Haut comité arabe, il nen reste que 3 en Palestine. Les autres sont à Damas tandis que le chef du mouvement, le Mufti Hadj Amin al-Husseini, est au Caire. Les Anglais lui ont interdit de se rendre en Palestine mais alors que cette interdiction a été réduite à la région de Jérusalem, jamais il ne se rendra dans les villes et villages de la Palestine du mandat »[64]. La plupart des dirigeants locaux sont également les premiers à quitter le pays une fois que la violence éclate[65].

Le mufti na pas non plus de reconnaissance internationale. Les Britanniques le considèrent comme un ennemi[66] notamment suite à son implication dans la Grande Révolte. Enfin, sa collaboration avec le régime Nazi durant la Seconde Guerre mondiale ne lui attire pas la sympathie internationale. (Voir à titre dillustration cette caricature parue dans le New York Times du 16 mai 1948 avec le commentaire : Not like Dachau. Is it. Herr Mufti). Dans le contexte de la Shoah, ces liens font dailleurs de lui une figure dennemi emblématique voire mythique aux yeux de la communauté juive[67].

« Même sesalliésarabes se méfient de lui. Il est devenu persona non grata dans les sommets arabes qui se succèdent pour préparer la lutte contre le plan de partition »[68]. Il parvient toutefois à imposer sur le terrain deux de ses représentants : son neveu, Abdel Kader al-Husseini ainsi quHassan Salameh, mais les conflits entre politiciens se retrouvent entre généraux sur le terrain.

Jaysh al-Jihad al-Muqaddas (Armée de la Guerre Sainte)

Les troupes palestiniennes sont rassemblées au sein de lArmée de la Guerre Sainte mais il sagit plus de larmée personnelle des Husseinis que dune véritable armée palestinienne.

Initialement composée de quelques centaines dhommes, cette force se monte fin mai 1948 à 4 000 hommes, dont de nombreux Frères musulmans, et est renforcée plus tard par 8 000 volontaires, dont seulement entre 1/10 et 1/4 de Palestiniens[69].

Parmi ces volontaires, se trouvent des mercenaires européens. À la mi-février, plusieurs centaines de Bosniaques Musulmans, anciens de la Wehrmacht[70], rejoignent les Arabes de Haïfa et les forces de Salameh à Lydda ils servent dinstructeurs aux Palestiniens. Abdel Kader al-Husseini accueille également une trentaine dAllemands et des déserteurs britanniques[71].

La Jaysh al-Jihad al-Muqaddas est active principalement dans le siège de Jérusalem en attaquant les convois de ravitaillement en provenance de Tel-Aviv ainsi que dans le siège des implantations juives du Néguev.

Toutefois, « ils seront trop peu et trop faibles pour avoir un impact sur le rapport des forces dans le pays »[72].

Forces locales

Des milices locales sont instaurées dès le début des hostilités et rassemblent danciens soldats palestiniens de larmée britannique dans laquelle environ 12 000 dentre eux ont servi, les membres dorganisations paramilitaires davant la guerre (telles que Najada et Futuwa) et danciens policiers ou des déserteurs des Forces frontalières transjordaniennes. Sur lensemble de la Palestine, leur nombre se monte entre 11 000 et 12 000 hommes. Leur rôle dans le conflit reste toutefois limité et passif[73],[74],[75].

Armement

Les Arabes palestiniens sont soumis au même problème que les Juifs. Pendant la rébellion de 1936-39, les Britanniques ont confisqué une large portion des armes que les Arabes possédaient. Toutefois, en 1942, le SHAY a calculé que les Arabes palestiniens disposaient de 50 000 armes à feu. Cette « estimation très exagérée » augmente encore après la guerre suite aux rapports de vol dans les camps militaires et les achats darmes dans les pays arabes voisins[76].

Tout comme les Juifs, ils vont faire appel à limprovisation en dérobant munitions, armes et pièces de rechange dans les dépôts britanniques, ou en dérobant des camions chargés darmes avec la complicité de certains Britanniques. Le 14 décembre 1947, des militants arabes volent ainsi 400 fusils et mitraillettes ainsi quun stock important de munitions dans les dépôts des auxiliaires de police arabes à Ramleh. Toutefois, ces méthodes sont limitées. Elles ne suffisent pas à constituer des stocks darmes assez importants pour mener une guerre[77].

En synthèse, la direction palestinienne na clairement pas les moyens de ses ambitions. Elle « ne dispose pas de véritable force militaire et (…) sans appui extérieur, elle na absolument aucune chance de succès contre les Juifs »[78].

Le roi Abdallah de (Trans)Jordanie

Carte de la Palestine et de la Transjordanie (1922 - 1948)

La Transjordanie est certes un petit État de moins de 500 000 habitants, mais les Hachémites ont toujours été fidèles aux Britanniques et sont leurs alliés les plus solides au Moyen-Orient.

Historique

Le pays a été créé en septembre 1922 par les Britanniques (indépendance en 1946), quelques mois après lobtention de leur mandat sur la Palestine. Son souverain, le roi Abdallah Ier de Jordanie est le troisième fils du Chérif de la Mecque Hussein ibn Ali qui a organisé la révolte arabe contre les Turcs et à qui McMahon avait promis lindépendance arabe sur les territoires libérés.

En scindant géographiquement leur mandat les Britanniques voulaient respecter leur promesse à ibn Ali tout en limitant à louest du Jourdain limmigration sioniste [réfnécessaire][79]

Durant la Seconde Guerre mondiale, les forces transjordaniennes ont combattu aux côtés des britanniques et garanti leur souveraineté dans la région.

La Transjordanie est soutenue par le Foreign Office et le Ministre des Affaires étrangères britannique : Ernest Bevin[80].

Politique

Le roi Abdallah Ier de Jordanie a été un allié des Nashashibis, ce qui fait du Mufti son ennemi en Palestine[81]. Mais ce sont surtout les divergences dobjectifs politiques qui vont opposer les deux hommes.

En 1945, Abdallah a fait part au Foreign Office de son ambition de constituer une « Grande Syrie » qui aurait regroupé sous sa tutelle la Syrie, le Liban, la Palestine et la Transjordanie[80]. Le Mufti et son projet dÉtat palestinien indépendant sont donc ses adversaires naturels.

« Labsence chez lui dantisémitismece qui le différencie beaucoup de dirigeants arabes de lépoqueet une communauté dintérêts avec les sionistes pour sopposer au mouvement national palestinien » le poussent donc naturellement à se rapprocher des autorités sionistes dès lépoque de la Grande Révolte[82].

En novembre 1947, quelques jours avant le vote à lONU sur le plan de partition, lors dune rencontre secrète entre Golda Meir et le roi Abdallah organisée dans une centrale électrique juive de Transjordanie, ce dernier confirme à Golda Meïr son amitié pour la cause sioniste. Il se montre favorable au plan de partage et déclare que si lONU le vote, il annexerait le territoire accordé aux Arabes[83],[84]. Il nest pas clair que les intentions dAbdallah aient été connues des autres dirigeants arabes.

Légion Arabe

Blindé jordanien (musée de Latroun)

Grâce au soutien Britannique, la Transjordanie dispose de larmée la plus moderne du Moyen-Orient, ce qui donne au roi Abdallah les moyens de sa politique.

Tout d'abord, de tous les protagonistes, il s'agit de la seule armée qui ait réellement connu l'expérience du combat en participant en 1941 aux campagnes britanniques en Irak et en Syrie[85].

Au moment de la campagne, elle compte entre 8 000[85] et 10 000 hommes. Elle est renforcée début 1948 suite au démantèlement des Forces frontalières transjordaniennes dont beaucoup des 3 000 hommes la rejoignent[86]. En mai 1949, elle en comptera 14 000[85]. Elle est équipée, entraînée et encadrée par 37 à 75 officiers britanniques, avec à leur tête le célèbre Glubb Pacha[87]. Elle sert aussi de force de police mandataire en Palestine et aura des garnisons dans le pays jusquau départ des Britanniques[88]. Dans la région d'Hébron, certaines ne quitteront d'ailleurs pas le pays et seront déjà présente le 15 mai[89].

Efraïm Karsh rapporte que la Légion Arabe est organisée en quatre régiments dinfanterie mécanisés soutenus par 75 véhicules blindés et 40 pièces dartillerie répartis en quatre bataillons et plusieurs compagnies dartillerie[90]. Selon Benny Morris, elle se compose de 3 brigades de 2 régiments chacune et d'une division d'artillerie "hautement professionnelle". Il souligne également que la Légion ne dispose par d'aviation[85].

Les véhicules blindés sont des blindés légers de type Marmon-Herrington Armoured Car[91] disposant notamment dun canon anti-chars de calibre 40 mm capable de tirer des obus de 1 kg à un rythme denviron 15 coups à la minute et de percer un blindage de 35 mm à 1 000 m. À titre de comparaison, les véhicules blindés artisanaux utilisés par la Haganah disposent dun double blindage de 2 × 4 mm[92].

À ceux-ci viennent sajouter des véhicules de reconnaissance de type Otter canadien et le soutien dartillerie aux brigades est fourni au moyen de canons de montagne Howitzer de 3,7 pouces pouvant tirer des obus de 20 kg à 5,5 km.

LIrak hachémite

À lépoque du conflit, lIrak compte une population de lordre de 5 000 000 habitants. Les Britanniques ont placé les Hachémites à la tête de lÉtat et ces derniers essaient dy imposer un pouvoir politique fort. Le pays connaît la pire situation interne des États du Moyen-Orient : une situation socio-économique déplorable (le taux de mortalité par exemple est dix fois supérieur à celui des pays industrialisés à lépoque), une rébellion kurde qui vient dêtre matée et des conflits politico-religieux entre Arabes sunnites (minoritaires) au pouvoir et la majorité chiite[93].

Les troubles en Palestine sont dautant plus problématiques pour lIrak que la source principale de revenus du pays, le pétrole, est dépendante de loléoduc qui aboutit à Haïfa. De fait, la fermeture de cet oléoduc provoque après la guerre une grave crise financière[80].

La position irakienne sur la Palestine est ambivalente. Avant la guerre, les gouvernants irakiens sont parmi les pays arabes les premiers à pousser pour « une intervention militaire coordonnée des États arabes en Palestine » mais bien que leur contingent sera le plus important, il ne fera pas grand chose à part occuper des positions défensives en Cisjordanie et « les ministres irakiens, qui insistèrent à de multiples reprises [sur] la mise en place d'un boycott commercial et pétrolier des puissances occidentales favorables au partage, ne firent (…) rien pour le mettre en œuvre »[94].

Sous la poussée de sa population, tout en étant soupçonné de collusion avec la Transjordanie (deux branches de la famille hachémite sont au pouvoir dans les deux pays), lIrak enverra néanmoins un des plus gros contingents arabes en Palestine.

Les forces militaires irakiennes comptent dans les 40 000 hommes et sont relativement bien équipées, organisées et entraînées. Elles sont structurées en trois divisions soutenues par un bataillon de 15 à 20 chars, 200 véhicules blindés et entre 70 à 80 pièces dartillerie. Les forces aériennes irakiennes disposent de 80 appareils dont la moitié sont opérationnels[90].

Toutes ces forces ne sont pas impliquées dans le conflit. La contribution irakienne initiale est de 3 000 hommes[95] et culmine à 20 000 hommes fin 1948[96].

LÉgypte du roi Farouk

À lépoque des événements, lÉgypte est une monarchie constitutionnelle et compte environ 20 000 000 habitants. Elle vient dacquérir son indépendance (1936), et dispose aux Nations unies dun statut équivalent aux autres pays alliés de la Seconde Guerre mondiale.

La politique égyptienne est dominée par les questions relatives au nationalisme arabe qui secouent le Moyen-Orient depuis la fin des années 1930. Elle est en conflit diplomatique et politique avec le Royaume-Uni sur la question du sud de la vallée du Nil (Soudan) et sur la question de la présence de troupes et de bases britanniques sur son territoire[97]. Le 8 juillet 1947, elle porte dailleurs laffaire devant le Conseil de sécurité de lONU.

Au niveau de la politique intérieure, le gouvernement en place doit faire face au nationalisme islamiste des Frères musulmans ainsi quà une pression populaire très favorable à la cause palestinienne.

Le gouvernement égyptien a entretenu des relations avec les mouvements sionistes jusquen novembre 1947. Il soutient bien entendu la cause palestinienne et en particulier le Grand Mufti qui est réfugié au Caire, mais cest principalement pour contrecarrer les visées du roi Abdallah sur la Palestine.

Toutefois, lÉgypte nest pas disposée à entrer en guerre ou à sopposer militairement au plan de Partage, et ne se prépare donc pas à une intervention. Les troupes sont gardées en réserve pour maintenir lordre intérieur et garder les voies de communications.

Létat-major égyptien est confiant. Dans un entretien avec le roi Farouk, le général Haïdar certifie que larmée est prête à se battre. « Il ny aura pas de guerre avec les Juifs. Ce sera une parade sans le moindre risque et notre armée sera à Tel-Aviv en moins de deux semaines » alors quen réalité, celle-ci na pas du tout été préparée et ne dispose même pas de cartes de la Palestine[98].

LÉgypte dispose dune armée régulière comprise entre 35 000 et 45 000 hommes[90],[99] formée par les Britanniques. Toutefois, selon ces derniers, larmée égyptienne est de piètre qualité et « ne peut pas être sérieusement considérée comme une force dinvasion »[100].

Les troupes sont réparties en trois brigades dinfanterie, une brigade blindée qui comprend environ 50 chars et trois bataillons dartillerie équipés de canons Hutziwer de 65[90]. Elle dispose également dune force aérienne répartie en cinq escadrons[90] et comportant : 12 Spitfire LF9, 8 Spitfire V, 9 Anson, 7 C-47, 12 Harvard, 2 Dove, 10 Magister et 10 vieux Westland Lysenders utilisés pour des attaques au sol et la communication entre QG. À cela viennent sajouter environ autant davions de chaque type mais non opérationnels ([6]).

Ce nest que quelques jours avant le 14 mai 1948 que sans prendre lavis de son gouvernement le roi Farouk ordonne limplication de lÉgypte dans la guerre en transmettant ses ordres directement aux généraux. Le contingent égyptien comprend initialement 6 000 hommes organisés en deux brigades ainsi que plusieurs contingents de volontaires totalisant environ 2 000 hommes[101]. Ses effectifs se montent à 22 000 hommes au moment de lopération YOAV[102].

La Syrie, le Liban et lArabie saoudite

Carte de la Syrie et du Liban

La Syrie compte à lépoque un peu moins de 3 000 000 habitants. Le 17 juillet 1946, elle accède à lindépendance suite à la fin du mandat français sur le pays.

Sa situation est fort similaire de celle de lÉgypte : sa politique intérieure est également dominée par des questions liées au mouvement nationaliste arabe. Elle se méfie toutefois nettement plus des visées expansionnistes des Hachémites, tant vis-à-vis de la Palestine que vis-à-vis delle-même. Son président Shukri al-Kuwatli est un proche de lArabie saoudite et du Grand Mufti et fait partie de la tendance nationaliste arabe anti-hachémite[103].

La Syrie est décidée à intervenir dans le conflit et simplique particulièrement[104]. Elle abrite sur son territoire, dans la banlieue de Damas, les camps dentraînement des troupes de lArmée de libération arabe et utilise son statut dÉtat souverain pour leur acheter des armes sur le marché international[105].

Le Liban compte environ 1 200 000 habitants et lArabie saoudite moins de 500 000[106]. Leur intervention dans le conflit sinscrit dans la logique de leurs engagements arabes mais, du fait de leur petite armée, ils ne jouent quun rôle mineur dans les combats.

Les armées syriennes et libanaises ont été formées par les Français lors de leur récent protectorat sur la région. Elles sont à lépoque fort peu développées. Larmée libanaise totalise environ 3 500 hommes répartis en quatre brigades dinfanterie et un régiment mécanisé soutenus par des unités de cavalerie et quelques pièces dartillerie. Les forces syriennes totalisent environ 10 000 hommes mais sont dans une phase de transition venant dune organisation désuète sous forme de forces de gendarmerie et cavalerie vers la formation dune division dinfanterie. En conséquence, seules deux des trois brigades de la division sont opérationnelles. Les forces syriennes sont appuyées par un bataillon mécanisé composé de chars (obsolètes) dorigine française et par une vingtaine davions dentraînement convertis en bombardiers et chasseurs[104].

La Syrie envoie une brigade dinfanterie soutenue par une compagnie de chars, deux compagnies de véhicules blindés et 24 pièces dartillerie[107], soit environ 5 000 hommes.

Le 10 mai, le gouvernement libanais annonce quil ne prendra pas part aux opérations militaires, obligeant les généraux syriens et irakiens à redéfinir leurs plans[108].

LArabie saoudite envoie un contingent de 800 hommes répartis en trois bataillons[109], qui attendent à Aqaba pour se joindre aux forces égyptiennes lors de leur offensive[110].

La Ligue arabe

Puissance potentielle

La création de la Ligue arabe le 22 mars 1945 sinscrit dans le courant nationaliste panarabique. Elle rassemble initialement lÉgypte, lIrak, la Syrie, la Transjordanie, le Liban, le Yémen et lArabie saoudite dans un but commun de défense des intérêts arabe sur le plan international[111]. Son secrétaire général est lÉgyptien Abdul Rahman Hassan Azzam, dit aussi Azzam Pacha.

Selon Lapierre et Collins, « la puissance potentielle quelle représente est considérable. Ensemble, ces sept pays règnent sur 45 000 000 dhommes [dont une importante communauté juive], dispersés sur 5 000 000 km2, une entité 30 fois plus peuplée et 200 fois plus étendue que la Palestine. Sous leurs immensités désertiques se trouvent les plus importantes réserves de pétrole du monde. Ils commandent à 5 armées régulières dont 3, celles de lÉgypte, de la Transjordanie et de lIrak sont loin dêtre négligeables »[112].

Selon les services de renseignements juifs de lépoque, la totalité des forces militaires des membres de la Ligue arabe se monte à 165 000 soldats avec un budget militaire de 28 000 000 de livres sterling[100], « Si cette force avait été massivement jetée dans la bataille, malgré le pessimisme des Anglais sur sa valeur opérationnelle, elle aurait pu orienter la guerre dune façon moins favorable aux Juifs quelle ne la été »[113]. Mais cette image de puissance et dunité cache en réalité des dissensions internes évidentes au vu des relations qui lient ses membres.

Politique

La Ligue arabe est en toute logique directement concernée par le dossier palestinien quelle prend en charge dès 1946 en parlant au nom du peuple arabe palestinien devant les différentes commissions créées pour étudier le dossier ainsi quavec les délégations sionistes. "Lun des premiers actes de lorganisation a donc été de proclamer le soutien général des Arabes à la cause de la Palestine. Mais chacun des dirigeants arabes a ses propres idées sur la meilleure façon de servir cette cause. Et le plus souvent, lidée est de saisir loccasion pour servir les intérêts des dirigeants eux-mêmes, ou du moins de leurs pays"[114].

Elle est décidée à sopposer au plan de partage : le mémorandum de la réunion de la Ligue au Caire en décembre 1947 stipule que « la Ligue arabe est résolue à empêcher la création dun État juif et à protéger lintégrité de la Palestine en tant quÉtat arabe uni et indépendant »[115].

Dans les faits cest principalement par des déclarations tonitruantes quelle se distingue. "Toute une semaine de débat navait pu dégager la volonté commune dont les Arabes avaient besoin pour appliquer une telle résolution, le flot des communiqués enflammés qui avaient, jour après jour, proclamé leurs intentions belliqueuses les rendait prisonniers de leur propre rhétorique"[115].

Le 16 septembre 1947, lors dune réunion entre des représentants de lAgence juive et Azzam Pacha, le secrétaire de la Ligue arabe, ce dernier déclare :

« Le monde arabe nest pas dhumeur à faire des compromis. Il est possible, M. Horowitz, que votre plan soit rationnel et logique ; mais le destin de nations ne se décide pas sur des critères de logique rationnelle. Les nations ne concèdent jamais, elles combattent. Vous nobtiendrez rien par la paix ou le compromis. Vous obtiendrez peut-être quelque chose, mais seulement par la force des armes. Nous essaierons de vous battre. Je ne suis pas sûr que nous réussirons, mais nous essaierons. Nous avons été capables de nous débarrasser des Croisés, mais en revanche nous avons perdu lEspagne et la Perse. Peut-être perdrons-nous la Palestine. Mais il est trop tard pour parler de solutions pacifiques.[116] »

Armée de libération arabe

La Ligue arabe décide de financer et dentraîner une armée de volontaires qui iraient combattre en Palestine. Le mémorandum du Caire ratifie la décision de fournir 10 000 fusils, 3 000 volontaires et 1 000 000 de livres sterling pour permettre un déclenchement immédiat des opérations de guérilla en Palestine[115].

LArmée de libération ainsi créée, on place à sa tête le Libanais[117] Fawzi al-Qawuqji, un héros de la lutte pour lindépendance arabe. Il a notamment participé à la révolte palestinienne en 1937-1938 au côté des Nashashibis[68], ce qui fait de lui le candidat des deux royaumes Hachémites[81] et un ennemi des Husseinis. Cest cependant aussi un proche la Syrie, il espère obtenir le poste de ministre de la Défense[117]. Lors dune entrevue avec Joshua Palmon, chef de la section arabe du Daat[118], il déclare :

« Il mest indifférent que vous vous battiez contre Abdel Kader. Jespère même que vous lui donnerez une bonne leçon. Et il ne faudra pas quil compte sur mon aide.[119] »
Fawzi al-Qawuqji en 1936
(3e en partant par la droite)

LArmée de libération et la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas « entreront en collision plus quà leur tour. Leurs heurts deviendront vraiment graves en mars 1948, juste au moment lunité daction sera plus nécessaire que jamais et toutes les tentatives de médiation de la ligue resteront infructueuses »[120]. En définitive, on confie le Nord à Fawzi al-Qawuqji, la région de Jérusalem à Abdel Kader al-Husseini et le secteur de Lydda et Ramleh à Hassan Salameh, ce qui « soulagera la pression sur la principale concentration juive, en Palestine centrale »[121]. La région du Néguev est confiée au colonel égyptien Taryq Bey[122].

Les quartiers généraux de lArmée de libération arabe sont établis à Damas pour lapprovisionnement et la logistique. Un comité militaire, dirigé par le général irakien à la retraite Ismail Safwat, supervise les opérations[123](p.58). Sur le terrain, plusieurs officiers syriens en assurent le commandement des différents bataillons[124].

Les volontaires de larmée ont des origines hétéroclites : anciens officiers ou soldats, étudiants, fonctionnaires du gouvernement, fermiersSyriens, Libanais, Irakiens, Transjordaniens, Frères Musulmans dÉgypte. Il y a également quelques Yougoslaves, Allemands, Turcs ou encore des déserteurs britanniques[125].

LArmée de libération arabe comptabilise environ 10 000 hommes[125]. Avant le 15 mai, ils interviennent principalement dans le nord de la Palestine : 3 000 à 4 000 en Samarie, 1 000 répartis en petits groupes de guérilla en Galilée, 200-300 à Haïfa, 200 à Jaffa, environ 700 dans la région de Jérusalem et une centaine dans le district de Gaza.

Les nouveaux historiens les décrivent comme mal équipés, mal entraînés et indisciplinés mais les rapports britanniques de lépoque font état de forces bien organisées et bien équipées, notamment en transports mécanisés[126]. Selon Lapierre et Collins, « contrairement aux Palestiniens, ces volontaires étrangers disposent dun armement correct. Leurs transmissions et leurs transports restent toutefois primitifs (…). Quant à lintendance, (…) El Qawuqji laissera larmée vivre du pillage des colonies juives. Que son stock de médicaments ne comprenne que des laxatifs et de laspirine ne linquiète pas davantage. Il ne prévoit pas de longue campagne ni des pertes graves »[127].

La démission britannique

Situation internationale

LEmpire britannique est en période de crise, notamment avec lindépendance de lInde et du Pakistan et la chute de son influence au Moyen-Orient. Le Royaume-Uni connaît également des soucis avec les autorités égyptiennes, qui ont porté le contentieux sur les bases militaires britanniques devant lONU. Enfin, le dossier palestinien empoisonne les relations de lEmpire avec les États-Unis, dont laide est indispensable au maintien du niveau de vie de la population du pays dans la difficile période de laprès-guerre[128].

Politique locale

Le Haut Commissaire britannique en Palestine Alan Cunningham

Au niveau local palestinien, les Britanniques ont proposé plusieurs plans pour apporter une solution au problème : sans succès. Sur le terrain, le coût économique de leur maintien en Palestine est élevé, tant pour y maintenir lordre que pour administrer le pays. Les pertes en vies humaines suite à la lutte que leur mènent les groupes sionistes de droite passe difficilement au sein de lopinion publique. Enfin, Londres ne veut pas voir le Mufti prendre le pouvoir en Palestine[129].

Le Royaume-Uni va donc jouer la carte de son dernier allié au Moyen-Orient : le roi Abdallah de Jordanie.

La solution de partage de la Palestine entre les sionistes et le royaume Hachémite avait déjà été envisagé par la Commission Peel en 1937. « Par bien des points, elle avait adopté la solution dAbdallah. Un journal de Jaffa, Filastin, la qualifia alors de la solution de la "grande Transjordanie", expression adoptée ensuite par le Foreign Office pour désigner sa propre solution à la question palestinienne »[130].

En septembre 1947, le Royaume-Uni német aucune objection à la suggestion dAbdallah de semparer de la partie arabe de la Palestine mais refuse toutefois sa proposition de laisser entrer la Légion arabe en Palestine pour les y aider à maintenir lordre[131],[132]. La possibilité de voir le contrôle du Néguev tomber dans les mains dun de leurs alliés serait également au centre de discussions à venir.

Le 20 septembre 1947, peu après la remise des conclusions de lUNSCOP en faveur de la fin du mandat britannique et du partage en deux États, le Royaume-Uni décide dévacuer la Palestine sans aucun transfert organisé de compétence aux Arabes, aux Juifs ou à lONU. Cette dernière en est officiellement avertie le 27 septembre. La position officielle du Royaume-Uni est de ne donner son soutien quà une solution acceptée par les deux parties. Elle interdit par ailleurs lentrée en Palestine à la commission des Nations unies chargée dorganiser la dévolution des pouvoirs. Le départ britannique laisse donc une situation conflictuelle et désorganisée[129].

Sir Alek Kirkbride, ambassadeur du Royaume-Uni à Amman ayant en charge le dossier diplomatique joue un rôle central dans les discussions entre les parties arabes tandis que le Haut-Commissaire du Mandat, Sir Alan Cunningham organise lévacuation des soldats britanniques présents en Palestine.

Forces britanniques

À lépoque des troubles les Britanniques sont de loin la première force militaire présente au Moyen-Orient.

En Palestine même, ils disposent de 100 000 hommes, soit près du double des autres protagonistes réunis. Ils sont répartis en 2 divisions terrestres, 2 brigades dinfanteries, 2 régiments mécanisés, des unités dartillerie et plusieurs escadrons de la RAF. La 6e division aéroportée, une troupe délite, est déployée dans le nord de la Palestine. La 1re division dinfanterie est en charge de la zone centrale et du sud. La 61e brigade dinfanterie est également déployée dans le Néguev tandis que Jérusalem est sous la responsabilité de la 8e brigade dinfanterie. Le commandement britannique peut également sappuyer sur la Légion arabe dont certaines troupes sont en garnison en Palestine, sur la Force frontalière transjordanienne forte de 3 000 hommes ainsi que sur la police palestinienne comprenant 4 000 membres britanniques. Ils disposent aussi de lappui de la Flotte de Méditerranée[104].

Le déploiement culmine en juillet 1947 avec 70 200 soldats britanniques stationnés en Palestine secondés par une logistique de 1 277 conducteurs et 28 155 employés civils[133].

Les Britanniques disposent également de forces très importantes en Égypte qui interviennent sporadiquement à la fin de la guerre, ainsi que du contrôle de fait de la Légion arabe commandée par Sir John Glubb Pacha et entièrement encadrée par des officiers britanniques.

Limplication des USA et de lURSS

Le président Harry Truman


Les deux grandes puissances émergentes de la Seconde Guerre mondiale ont eu également une influence importante dans le conflit.

La politique internationale des États-Unis est marquée à la fois par son opposition au colonialisme et par une nécessité du contrôle des ressources énergétiques et en particulier du pétrole. Dans ce cadre, le département dÉtat a toutes les raisons dêtre favorable aux Arabes.

Dès les années 1930, plusieurs sociétés pétrolières américaines ont des intérêts grandissant au Moyen-Orient et y sont en concurrence avec les sociétés française, britannique ou hollandaise. De plus, le mouvement sioniste est perçunotammentcomme un mouvement colonialiste ; ce qui sinscrit mal dans le contexte de lémancipation et du nationalisme arabe face aux colonialismes français et britannique[134].

Sur le plan intérieur, toutefois, le président Truman a besoin du vote de la communauté juive des États-Unis et est sujet aux pressions du lobby sioniste. De plus, il a été marqué par le drame de lHolocauste et sa sympathie pour le mouvement sioniste est sincère[135]. Il intervient à plusieurs reprises pour prendre le parti des Juifs de Palestine, y compris contre son propre département dÉtat.

Dans le même temps, la traditionnelle politique soviétique à lencontre du sionisme a subi un revirement total. On explique ce revirement par le souci de contrecarrer la politique britannique au Moyen-Orient, voire lespoir secret de voir le futur État dIsraël devenir une tête de pont socialiste au Moyen-Orient. Quoi quil en soit, lURSS a été un allié essentiel des sionistes à lONU pour le vote du plan de partage. Et dans le cadre de la préparation à la guerre, le bloc de lEst est le pourvoyeur de larmement qui fait cruellement défaut à lÉtat juif.

Synthèse

Yichouv

Plan de partage de 1947 - Voir aussi carte détaillée (ONU)

Au 30 novembre 1947, le Yichouv est uni derrière un objectif commun : laboutissement du projet sioniste et la fondation dun État juif en Palestine mandataire.

Lautorité de son leader David Ben Gourion est globalement reconnue et le pouvoir est centralisé autour de sa personne[14]. Face à la guerre qui sannonce, le Yichouv est déjà organisé et structuré comme une entité étatique dont lAgence juive joue le rôle de gouvernement[13]. La communauté dispose également du soutien financier et politique de plusieurs organisations sionistes, dont lOrganisation sioniste mondiale.

Sil ne dispose toutefois que dune faible armée par rapport aux forces des pays arabes voisins et souffre dun manque grave de matériel, il peut compter sur une réserve importante dhommes entraînés et des mesures sont prises par Ben Gourion pour doter le futur État dune véritable armée. Les forces paramilitaires sionistes : le Palmach, la Haganah, lIrgoun et le Lehi restent ainsi très nettement supérieures aux forces palestiniennes[136].

Au niveau diplomatique, lAgence juive entretient de bons contacts avec les autorités britanniques mandataires et avec les États-Unis ils ont un supporter sincère dans le chef du président Harry Truman[135].

Haut Comité arabe

La ligne politique du Haut Comité arabe est claire : empêcher la formation dun État sioniste et créer un État arabe palestinien sur toute la Palestine[63].

Sa situation est toutefois plus délicate. Le sentiment nationaliste est à cette date nettement moins fort dans la communauté arabe palestinienne que dans la communauté juive. Le représentant du courant nationaliste, le Mufti Hadj Amin al-Husseini, et le Haut Comité arabe quil préside, ne font pas lunanimité dans la communauté palestinienne la faction des Nashashibis est pour un rapprochement avec le Royaume hachémite de Transjordanie. De plus, la plupart des leaders dont le Mufti ne sont même pas présents en Palestine[64].

Amin al-Husseini ne dispose que dun atout solide, en la personne de son charismatique neveu Abdel Kader al-Husseini, qui dirige son armée, la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas. Celle-ci est toutefois limitée à quelques centaines dhommes en novembre 1947[69]. Dans les faits, le pouvoir est assuré localement dans les villes par des « comités nationaux » qui disposent dune certaine autonomie. La direction des villages est laissée aux mukhtars. Et en définitive, les forces palestiennes ne totalisent que quelques milliers dirréguliers sans équipement ni entraînement[73],[74],[75].

Au niveau diplomatique, les Britanniques ne veulent pas du Mufti à la tête dun État palestinien[66],[129]. Ils ne lui pardonnent pas les troubles fomentés durant la Grande révolte arabe en Palestine ni ses amitiés avec les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ces dernières cristallisent dailleurs la haine des Juifs contre sa personne[137] et nattirent pas la sympathie à sa cause. Ses « alliés » arabes ne lapprécient guère[68] et ses ambitions contrecarrent les plans du Roi Abdallah, ce qui lui vaut néanmoins un certain soutien de lÉgypte et de la Syrie. Enfin, sur le terrain, le commandant des forces de lArmée de libération arabe ne sentend pas avec son neveu[120],[119].

Transjordanie

La Transjordanie est le véritable deuxième grand acteur de la guerre. Elle dispose en novembre 1947 de la meilleure armée en présence, la Légion arabe : 10 000 hommes répartis en quatre régiments entièrement mécanisés et appuyée par 75 véhicules blindés. De plus, elle est commandée, encadrée et équipée par les Britanniques[90].

Le roi Abdallah ambitionne de fonder la Grande Syrie, qui engloberait la Transjordanie, la Palestine, la Syrie et le Liban[80]. Dans le contexte du plan de Partage, il ambitionne annexer la partie arabe de la Palestine mais ses intentions à légard du Yichouv dans ce contexte restent ambiguës[82],[83]. Il a le soutien des autorités britanniques dont il est le dernier allié au Moyen-Orient et qui voient en lui un pion essentiel[80]. LIrak qui a une dynastie hachémite est son allié mais il suscite la méfiance des autres pays de la Ligue arabe, en particulier de la Syrie et de lÉgypte.

Pays arabes

Les autres membres de la Ligue arabe ne sont pas réellement intéressés par la situation en Palestine. Ils ont leurs propres problèmes. LÉgypte et lIrak connaissent des troubles internes ; lÉgypte est en lutte dinfluence avec les Britanniques sur les questions du Soudan et de la présence de bases militaires sur son territoire[106]. Limplication syrienne est plus importante[104] mais elle dispose de nettement moins de moyens. Dans le contexte du panarabisme et face à leur opinion publique, ils ne peuvent néanmoins par rester inactifs face au sionisme[114].

Sous-estimant le réel rapport des forces dans un conflit inter-palestinien, ils comptent sur lArmée de libération arabe pour fournir un soutien suffisant aux Palestiniens et se sont contentés de déclarations tonitruantes[115] et sont principalement attentifs aux ambitions dAbdallah[106]. Leurs forces potentielles restent malgré tout conséquentes et supérieures à la Légion arabe et aux forces sionistes[138]. Comme essaie de les en convaincre Ismail Safwat[139], leur intervention ou non peut peser de manière significative dans la balance[113].

Britanniques

Avec près de cent mille hommes et au vu de leur passé dans la région, les Britanniques représentent la première puissance militaire, politique et diplomatique en Palestine. Ils doivent dailleurs encore en assurer la souveraineté jusquau 14 mai. Leur objectif est de quitter rapidement la Palestine avec le moins de victimes britanniques possibles tout en y défendant leurs intérêts futurs[140] et en essayant de respecter les promesses dindépendances faites à la fois aux sionistes par Balfour et aux arabes par McMahon[141]. Ces objectifs seraient réalisés si la Palestine était partagée entre un État juif et arabe et que la partie arabe était annexée par la Transjordanie. Cest la stratégie pour laquelle ils vont opter[130].

USA et URSS

Ni les États-Unis ni lUnion soviétique nont de base dans la région stratégique du Moyen-Orient. Ils cherchent principalement à y prendre pied par voie diplomatique et y remplacer les Britanniques[134].

Staline voit dans un État juif une occasion intéressante d'y implanter une base communiste. Il apporte un soutien de taille aux Yichouv : tandis que les É.-U. imposent un embargo sur les armes et le matériel tant aux Israéliens quaux Arabes et quils font pression sur les Britanniques pour le respecter, les Soviétiques fournissent la majeure partie des armes indispensables au Yichouv puis à Israël.

Conséquences

Les ambitions, les intentions et les moyens dont disposent les protagonistes vont leur permettre de mettre en œuvre leur politique avec plus ou moins de succès. Le 30 novembre 1947, au lendemain du vote du Plan de partage, la guerre civile éclate en Palestine. Cest le commencement de la Guerre de Palestine de 1948.

Groupe darticles sur la
Guerre de Palestine de 1948
Protagonistes de la guerre de Palestine de 1948
Contexte du conflit
Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire
30 novembre 1947 - 14 mai 1948
Guerre israélo-arabe de 1948-1949
15 mai 1948 - 20 juillet 1949


Annexes

Notes et références

  1. Le Liban est souvent cité également mais les forces libanaises renoncent à lattaque quelques jours avant le 15 mai bien que les combats se porteront sur le territoire libanais à la fin de la guerre et que le Liban prendra en charge une partie de la logistique de lArmée de libération arabe. Des volontaires étrangers participent également aux combats dans chaque camp. Des volontaires juifs de diverses nationalités du côté israélien ; des volontaires libanais, bosniaques, soudanais, marocains, libyens, yéménites, allemands et britanniques du côté arabe
  2. Voir les articles : Theodor Herzl et sionisme
  3. Voir Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, p.63-70
  4. Pappé, La guerre de 1948 en Palestine, p.23-24
  5. voir larticle Palestine mandataire
  6. (en) Voir le paragraphe casualities de cet article Arab Revolt (in Palestine) pour les références sur le nombre de victimes arabes ; le nombre de victimes juives est décrit plus haut.
  7. Voir par exemple : Benny Morris, « The Birth of the Palestinian Refugee Problem Revisited », Background : a brief history, p.11.
  8. Voir par exemple : Karsh, The Palestine War 1948, Background to War, p.13-21.
  9. a et b Voir le site israelipalestinianprocon.org présentant une étude démographique recoupant plusieurs sources [1]
  10. (en) Voir le site de lUnited States Holocaust Memorial Museum [2]
  11. Voir par exemple : Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient, p.74-76.
  12. La ville de Jérusalem, symbolique, joue un rôle central dans le conflit. Voir par exemple, Lapierre et Collins, Ô Jérusalem.
  13. a et b Ilan Pappé (2000), p.74-79
  14. a, b, c et d Ilan Pappé (2000), p.79
  15. Voir lincident de lAltalena
  16. Henry Laurens (2005), p.74
  17. Le Lehi se reconnaît lui-même comme terroriste : « Les actes terroristes stimulent limagination populaire, réveillent les énergies dormantes, donnent une impulsion au mouvement révolutionnaire. » Texte publié à lété 1943 dans le N°2 du journal clandestin du mouvement : HaHazit (Le front), et repris dans Front de combat Hébreux, périodique en français du Lehi, en mai-juin 1944. Cité aussi par Histoire de la droite israélienne, p.210
  18. Voir larticle Haganah
  19. a et b Benny Morris (2003), p.15
  20. Cette polémique est toujours vivace aujourdhui auprès de certains commentateurs qui déclarent que les sionistes ont abandonner une bonne partie de leurs revendications voire de leurs droits légitimes quand la Transjordanie a été créée. Ils déclarent que ce faisant, les sionistes ont déjà cédé 80 % de territoires aux Palestiniens et quun État palestinien existe déjà dans le chef de la Jordanie actuelle. (en)Voir par exemple larticle Is Jordan Palestine ? de Daniel Pipes [3]
  21. Par exemple, lors de la célébration dun mariage juif, à la fin de la cérémonie, le marié brise un verre et clame : « lannée prochaine à Jérusalem »
  22. Voir aussi ce psaume : « Si je toublie jamais, Jérusalem, que ma droite moublie ! Que ma langue sattache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies. » (137, 5-7)
  23. Benny Morris (2003), p.13
  24. Dans leur ouvrage Ô Jérusalem (Dominique Lapierre et Larry Collins (1971) qui traite spécialement de la bataille pour Jérusalem lors de la guerre de 1948), Dominique Lapierre et Larry Collins rappellent toute limportance de la ville pour les communautés juive, arabe et chrétienne ainsi que pour les Palestiniens, la Jordanie et Israël
  25. La guerre des routes et le siège de Jérusalem mené par Abdel Kader al-Husseini, lopération Nahshon, le massacre de Deir Yassin, les batailles sanglantes pour Latroun, loffensive de la Légion arabe, la chute de la Vieille Ville et finalement son partage entre Israël et la Transjordanie.
  26. Benny Morris (2003), p.40
  27. Cest avis notamment tenu par la Commission Peel en 1937 : Benny Morris (2003), p.47
  28. Benny Morris (2003), p.45
  29. Voir le site de lUnited States Holocaust Memorial Museum [4]
  30. Information tirée de (en)Jewish exodus from Arab lands du 27.09.07. Les auteurs se basent sur Avneri, Arieh (1984). Claim of Dispossession: Jewish Land-Settlement and the Arabs, 1878-1948. Transaction Publishers. ISBN 0-87855-964-7 et Stearns, Peter N. Citation from The Encyclopedia of World History Sixth Edition, Peter N. Stearns (general editor), © 2001 The Houghton Mifflin Company, at Bartleby.com
  31. Benny Morris (2003), p.39-61
  32. Benny Morris (2003), p.4
  33. Alain Gresh et Dominique Vidal (1994), p.146 annonce 30 000 hommes.
  34. Alain Gresh et Dominique Vidal (1994), p.146 parle de 56 000 hommes. Cela sexplique par la prise en compte du Gadna, ce que les autres historiens ne font pas et par lévaluation du Him à 30 000 hommes.
  35. Yoav Gelber (2006), p.73.
  36. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.540-541.
  37. a, b et c Benny Morris (2003), p.16.
  38. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.25.
  39. Yoav Gelber (2006), p.393-410
  40. a et b Alain Gresh et Dominique Vidal (1994), p.146
  41. Benny Morris (2003), p.12
  42. Fin 1948, elle en comportera 12, dont une blindée et une mécanisée. En 2005, Forces de défense d'Israël comportait 56 brigades, dont 35 blindées, 17 mécanisées et 4 de parachutistes
  43. Ilan Pappé (2000), p.80
  44. a, b, c et d Efraïm Karsh (2002), p.25
  45. Gresh et Vidal (1994) parle de 4 000 et 1 000 respectivement)
  46. « Les opérations contre les troupes doccupation, de plus en plus audacieuses, rendent le pays ingouvernable (…). Désemparé, Bevin, [Ministre des Affaires Etrangères britannique] décide en février 1947 de porter laffaire devant lONU, non sans espérer un échec des Nations unies qui permettrait le retour en force de la Grande-Bretagne » Barnavi (1988), p.188
  47. (en)« Continuing IZL-LHI attacks on British troops resulted in increasing British inability (and reluctance) to protect jewish traffic » ; « Des attaques continuelles de lIrgoun et du Lehi contre les troupes britanniques eurent pour conséquence lincapacité (et les réticences) croissantes des Britanniques à protéger le trafic [routier] juif » (Benny Morris (2003), p.66).
  48. Il y a ainsi des représailles suite à larrestation par les Britanniques de 4 membres de la Haganah, et surtout suite à leur libération porte de Damas, en zone arabe, pour semble-t-il y être lynchés (Yoav Gelber (2006), p.24). Le 22 février 1948, lIrgoun et le Lehi, lors de 5 incidents séparés, tuent 10 Britanniques et en blessent gravement 8 autres en représailles à un attentat arabe à la voiture piégée rue Ben Yehuda à Jérusalem, qui avait coûté la vie à plus de 60 Juifs et dans lequel étaient impliqués des déserteurs britanniques au service de Hadj Amin al-Husseini (Yoav Gelber (2006), p.24)
  49. Le 29 février 1948, le Lehi mine également la voie de chemin de fer entre Le Caire et Haïfa. Lexplosion provoque la mort de 28 soldats britanniques Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire#Montée de la violence
  50. Cest vrai également en ce qui concerne les forces arabes palestiniennes.
  51. Ces véhicules blindés seront utilisés pour former les convois de ravitaillement de Jérusalem, au 1er semestre 1948
  52. Yoav Gelber (2006), p.13 confirme ces chiffres mais les considère sous-estimés
  53. a et b Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.110
  54. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.229
  55. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.226
  56. Les sources sont diverses, mais la source la plus importante et la plus fiable est constituée par les pays de lEst. Staline na pas de sympathie particulière pour le sionisme, mais sa priorité est en 1947 le départ des Britanniques du Moyen-Orient, et la défaite des États arabes qui sont leurs alliés (Égypte, Transjordanie et Irak). Il favorise le vote de novembre 1947 qui crée lÉtat juif, et il favorise larmement de la Haganah. La Haganah a donc des armes lourdes, mais pas avant avril 1948. De plus, même après le vote de novembre 1947, les Britanniques interdisent toute entrée darmement dans le pays. Les armes achetées à létranger sont donc stockées en Europe ou acheminées clandestinement. Elles nentrent véritablement quaprès le 15 mai 1948. Elles servent dans la guerre contre les États arabes (après le 15 mai 1948), mais pas au cours de la guerre civile (entre décembre 1947 et le 15 mai 1948).
  57. Henry Laurens (2005), p.71
  58. Ilan Pappé (2000), p.103
  59. Benny Morris (2003), p.21
  60. Benny Morris (2003), p.11
  61. Benny Morris (2003), p.18
  62. Henry Laurens (2005), p.82
  63. a et b United Nations Special Commission (16 avril 1948), §II.6
  64. a et b Ilan Pappé (2000), p.99
  65. Yoav Gelber (2006), p.77
  66. a et b Henry Laurens (2005), p.72
  67. Voir par exemple, La Nation et la mort, dIdith Zertal
  68. a, b et c Ilan Pappé (2000), p.104
  69. a et b Ilan Pappé (2000), p.98
  70. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.230
  71. Yoav Gelber (2006), p.43
  72. Yoav Gelber (2006), p.37
  73. a et b Ilan Pappé (2000), p.78
  74. a et b Efraïm Karsh (2002), p.26
  75. a et b Yoav Gelber (2006), p.5
  76. Yoav Gelber (2006), p.39
  77. Yoav Gelber (2006), p.38
  78. Ilan Pappé (2000), p.97-99
  79. Cette scission na jamais été acceptée par les organisations sionistes de droite telle que lIrgoun.
  80. a, b, c, d et e Henry Laurens (2005), p.55
  81. a et b Ilan Pappé (2000), p.105
  82. a et b Ilan Pappé (2000), p.158-169 - laccord entre Juifs et Hachémites, le partage des dépouilles
  83. a et b Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.143
  84. Cette rencontre est décrite en détail dans le livre dAvi Shlaim, Collusion au-delà du Jourdain qui considère que le roi Abdallah et les autorités sionistes se sont partagées la Palestine. Yoav Gelber développe une thèse opposée dans un ouvrage destiné à répondre à Shlaim : Israeli-Jordanian Dialogue, 1948-1953: Cooperation, Conspiracy, or Collusion?
  85. a, b, c et d Benny Morris (2003), p.247
  86. Efraïm Karsh (2002), p.27 indique qu'en 1947, elle compte 8 000 hommes, et passe à 10 000 hommes au début de lannée 1948
  87. site force9.net citant James Lunz, The Arab Legion 1922-1957 cite le chiffre de 37 ; Benny Morris (2003), p.247 annonce un chiffre compris entre 50 et 75.
  88. Yoav Gelber (2006), p.22
  89. Benny Morris (2003), p.248
  90. a, b, c, d, e et f Efraïm Karsh (2002), p.27
  91. Voir aussi Marmon Herrington Mk IV)
  92. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.228
  93. Henry Laurens (2005), p.52-54
  94. Eugène Rogan et Avi Shlaim (2002), Chapitre 5. L'Irak et la guerre de 1948 : une image du désordre en Irak, Charles Tripp, p.119.
  95. Henry Laurens (2005), p.91
  96. Yoav Gelber (2006), p.251
  97. La base militaire des environs du Caire est considérée comme la plus importante du monde à lépoque. Elle constitue de plus un enjeu géostratégique mondial dans le cadre de la guerre froide entre le bloc occidental et le bloc communiste. En cas de guerre, la stratégie britannique est de laisser les Soviétiques semparer du continent et de lancer des contre-attaques aériennes avec les Américains à partir des différentes bases périphériques. Celle du Caire met les bombardiers à portée des zones industrielles dUkraine et couvre la Grèce et la Turquie. Dans le même contexte géostratégique, le Sinaï est considéré par les experts comme une zone une offensive communiste potentielle pourrait être stoppée.
  98. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.453
  99. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.517
  100. a et b Ilan Pappé (2000), p.153
  101. Efraïm Karsh (2002), p.56
  102. Yoav Gelber (2006), p.203
  103. Henry Laurens (2005), p.43-49, p.45
  104. a, b, c et d Efraïm Karsh (2002), p.28
  105. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.97
  106. a, b et c Henry Laurens (2005), p.43-49
  107. Yoav Gelber (2006), p.141
  108. Yoav Gelber (2006), p.132
  109. Yoav Gelber (2006), p.200
  110. Yoav Gelber (2006), p.55
  111. Voir la charte de la Ligue arabe lors de sa création [5]
  112. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.131
  113. a et b Ilan Pappé (2000), p.153-154
  114. a et b Ilan Pappé (2000), p.102
  115. a, b, c et d Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.137
  116. David Harowitz, State in the Making, p.233
  117. a et b Yoav Gelber (2006), p.46
  118. Yoav Gelber (2006), p.405
  119. a et b Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.370
  120. a et b Ilan Pappé (2000), p.105 se référant à Shmuel Seger
  121. Ilan Pappé (2000), p.106
  122. Yoav Gelber (2006), p.53
  123. Yoav Gelber (2006), p.11
  124. Yoav Gelber (2006), p.49
  125. a et b Yoav Gelber (2006), p.51
  126. United Nations Special Commission (16 avril 1948), §II.7
  127. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.305
  128. Henry Laurens (2005), p.80
  129. a, b et c Henry Laurens (2005), p.81
  130. a et b Ilan Pappé (2000), p.166
  131. Ce refus officiel nest pas marqué dans les faits car la Légion arabe sera postée dans la plupart des garnisons de Palestine et y interviendra dans plusieurs opérations denvergure comme lévacuation de Bessan ou lattaque de Kfar Etzion.
  132. Henry Laurens (2005), p.82-83
  133. article de la wp:en citant Levenberg, 1993, p. 94.
  134. a et b Henry Laurens (2005), p.31-36
  135. a et b Henry Laurens (2005), p.49
  136. Au 30 novembre 1947, le Yichouv dispose dune force de 5 000 hommes à laquelle sajoutent 30 000 irréguliers entraînés. Les Arabes palestiniens disposent de quelques armées privées totalisant quelques centaines dhommes et dune grosse dizaine de milliers dirréguliers
  137. La sociologue et historienne Idith Zertal rapporte dans La Nation et la mort que lentrée du Mufti dans lEncyclopédie de la Shoah est aussi importante que celle dAdolf Hitler.
  138. Les armées égyptiennes, irakiennes et syriennes totalisent 100 000 hommes et disposent de chars, véhicules blindés, artillerie et aviation.
  139. Benny Morris (2003), p.33
  140. Dominique Lapierre et Larry Collins (1971), p.80
  141. Pierre Razoux (2006), p.523

Documentation

Ouvrages traitant de la guerre de 1948 :

  • (en) Gelber, Yoav, Palestine 1948, Sussex Academic Press, Brighton, 2006, ISBN 1845190750
  • Gresh, Alain et Vidal, Dominique, Palestine 47, un partage avorté, Éditions Complexe, 1994, ISBN 2870277245
  • (en) Karch, Efraïm, The Arab-Israeli Conflit - The Palestine War 1948, Osprey Publishing, 2002, ISBN 1841763721
  • Lapierre, Dominique et Collins, Larry, O Jérusalem, Robert Laffont, 1971, ISBN 2266106988
  • Pappé, Ilan, La guerre de 1948 en Palestine, La fabrique éditions, 2000, ISBN 226404036X
  • (en) Pappé, Ilan, The ethnic cleansing of Palestine, Oneworld Publications Limited, 2007, ISBN 9781851685554
  • (en) Masalha, Nur, Expulsion of the Palestinians, Institute for Palestine Studies, 1992, ISBN 0887282423
  • (en) Morris, Benny, The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited, Cambridge University Press, 2003, ISBN 0521009677
  • (en) Morris, Benny (éditeur), Making Israel, The University of Michigan Press, 2007, ISBN 0472115413.
  • (en) Morris, Benny, 1948, Yale University Press, 2008, ISBN 0300126964.
  • Rogan, Eugène et Shlaim, Avi (éditeurs), 1948 : la guerre de Palestine. Derrière le mythe..., Éditions Autrement, 2002.
  • Vidal, Dominique, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), Éditions de l'Atelier, 2007, ISBN 9782708239661.

Articles :

Ouvrages généraux sur le conflit israélo-arabe :

  • Barnavi, Elie, Une histoire moderne d'Israël, Champs / Flammarion, 1988, ISBN 2080812467.
  • (en) Bregman, Ahron, Israel's Wars: À History Since 1947, Routledge, 2002, ISBN 0415287162.
  • (en) Khalidi, Walid, A Palestinian Perspective on the Arab-Israeli Conflict, Journal of Palestine Studies, 14(4), été 1985, pp35-48.
  • Laurens, Henry, Paix et guerre au Moyen-Orient, Armand Colin, Paris, 2005, ISBN 2200269773.
  • Morris, Benny, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions complexe, 2003, ISBN 2870279388.
  • (en) Morris, Benny, The Road to Jerusalem: Glubb Pasha, Palestine and the Jews, I B Tauris & Co Ltd, 2002 (ISBN 9781860648120) 
  • Razoux, Pierre, Tsahal - Nouvelle histoire de l'armée israélienne, 2006 [détail des éditions] 
  • (en) Sachar, Howard, A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time, Knopf, 3ème édition, 2007, ISBN 9780375711329.
  • Sanbar, Elias, Les Palestiniens dans le siècle, Éditions Gallimard, 2007, ISBN 2070347052.

Témoignages :

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