Comte de Montfort

Comte de Montfort

Jérôme Bonaparte

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Jérôme Bonaparte

Jérôme Bonaparte, né Girolamo de Buonaparte est né le 9 novembre 1784 à Ajaccio (Corse) et mort le 24 juin 1860 au château de Vilgénis (Seine-et-Oise) (de nos jours Massy), fils de Charles-Marie Buonaparte et de Maria-Létizia Ramolino, est le plus jeune frère de Napoléon. Il est le roi Jérôme Napoléon, prince français ; roi de Westphalie de 1807 à 1815.

Sommaire

Biographie

Il n’avait que neuf ans lorsqu’en 1793, sa famille se réfugia en France, par suite de son bannissement politique de la Corse et 12 quand son frère Napoléon, général dans l'armée républicaine se distingua lors de la campagne d'Italie et signa, sans en avertir au préalable son gouvernement, le Traité de Campoformio qui donnait à la France toute la rive gauche du Rhin jusqu'à la mer du nord... Il avait quinze ans, lorsque ce même frère prit le pouvoir en 1799 et devint premier consul.

Au sortir du collège de Juilly, où il fit ses études, il entra dans la marine en janvier 1800, où, l’année suivante, il obtint le grade de lieutenant. Son beau-frère, le général Leclerc, l’emmena à Saint-Domingue. Il prit part à l'expédition de Saint-Domingue et fut renvoyé peu de temps après par Leclerc, avec des dépêches importantes pour le premier Consul.

Sa mission remplie, Jérôme qui avait le commandement de la frégate l’Épervier, repartit sur-le-champ pour la Martinique, et, à la fin de 1802, par suite de la reprise des hostilités entre la France et le Royaume-Uni, il eut ordre d’établir une croisière devant la rade de Saint-Pierre et l’île de Tobago.

Elizabeth Patterson en 1804 (triplée)

Quelques mois après, obligé par les forces ennemies de cesser sa surveillance, il se retira à New York, il y épousa en 1803, quoique mineur et sans le consentement de sa famille, Elizabeth Patterson, fille d’un commerçant de Baltimore. Ce mariage, comme celui de son autre frère Lucien, déplut à Napoléon qui, malgré la douleur et la résistance de Jérôme, tendrement attaché à sa femme dont il avait un fils, le fit casser pour cause de minorité.

En 1805, il revint en France et courut plusieurs fois le risque d’être enlevé par les Britanniques pendant la traversée.

L’Empereur le chargea immédiatement de se rendre à Alger pour y racheter 250 Génois que le dey d'Alger retenait en esclavage.

À la suite de cette mission, qu’il remplit avec succès, il fut élevé au grade de capitaine de vaisseau. Commandant un vaisseau de 74, le Vétéran, avec un bon second pour l'aider, le futur amiral Halgan, il participa à la croisière de l'escadre du contre-amiral Willaumez vers le cap de Bonne-Espérance puis la Martinique. En août, un fort coup de vent disperse les bâtiments, Monsieur Jérôme en profite pour quitter l'escadre sans prévenir son supérieur, et rentre en France. Poursuivi par les Britanniques jusqu'aux Glénans, sauvé par son pilote Jean Marie Furic, il parvient à se réfugier à Concarneau où le Vétéran restera trois ans.

Cette année même, il est nommé contre-amiral, prince français, avec une rente de un million, décoré du Grand-Aigle de la Légion d'honneur (correspondant à la dignité actuelle de Grand-Croix) et retrouve sa place dans l'ordre de l'hérédité familiale.

En 1807, il quitte le service de mer pour prendre le commandement d’un corps d'armée de Bavarois et de Wurtembourgeois, à la tête duquel il enlève la Silésie au roi de Prusse, succès qui lui valut le grade de général de division, trois mois après la paix de Tilsitt.

Dans le mois d’août 1807, Jérôme épouse la princesse Catherine de Wurtemberg, fille de Frédéric Ier de Wurtemberg, et six jours après, il est créé roi de Westphalie. Les diverses puissances reconnaissent ce nouveau monarque, qui reçoit en même temps de l’empereur Alexandre Ier de Russie la décoration de l’ordre de Saint-André de Russie.

Le roi Jérôme avait alors vingt-cinq ans et toute la fougue de la jeunesse. Fier de la position de son frère et de la sienne, il manque souvent de modération et de prudence dans le choix de ses amis. Dépensier et frivole, il multiplie les maîtresses. La reine qu'on appelle « la dinde de Westphalie », ferme les yeux car elle adore son mari qu'elle surnomme Fifi... Ses ministres Beugnot et Reinhart, nommés par Napoléon pour mener les affaires, ne peuvent le raisonner. Bientôt « le roi trouvera son trésor épuisé, ses sujets accablés, ses ministres désolés, le crédit anéanti, les ressources dévorées à l'avance »...Napoléon s'exprima sur son compte à l'île Sainte-Hélène avec quelque sévérité, à juste titre...

Celui qu'on nomme « König Lustig » établit sa résidence à Cassel, introduisit dans son royaume les institutions françaises et abolit de nombreux abus. Il commençait à y joindre l’entente des affaires publiques, lorsque les événements politiques vinrent rendre le prince à la vie privée. État modèle, le Royaume de Westphalie devait servir de référence aux autres territoires allemands. Il reçut la première constitution et abrita le premier parlement en pays germanique. Jérôme importa de Paris le style Empire au langage conforme aux nouvelles visées politiques et Cassel connut un essor culturel sans pareil. En tant que membre de la Confédération du Rhin, Jérôme veut son armée. C'est le général Eblé, le futur héros de la Bérézina qui mène à bien l'entreprise où l'on trouve le général normand Allix, devenu divisionnaire westphalien.

Le roi de Westphalie fit la campagne de Russie de 1812 à la tête d’une division allemande qui se distingua au combat d'Ostrovno et au combat de Moguilev[1]. Malheureusement à la suite d'un facheux conflit avec le maréchal Louis Nicolas Davout, il se laissa surprendre à la bataille de Smolensk, laissant ainsi échapper le général russe Bagration. Faute désastreuse qui le fit rétrograder sous les ordres du maréchal Davout. Vexé, Jérôme quitte l'armée sans prévenir, ce qui entraînera des retards dans les mouvements et rentre à Cassel. Napoléon furieux, fait dire que le roi est malade...

Les désastres de 1812 et de 1813 forcèrent Jérôme à quitter son royaume. La princesse son épouse ne le quitta pas dans les jours de l’adversité et l’accompagna à Paris ; mais, au mois de mars 1814, les époux durent se séparer, Jérôme pour rejoindre l’impératrice Marie-Louise d'Autriche à Blois, et la reine pour rentrer dans les États de son père. C’est en quittant Paris, à peu de distance de cette capitale, à Fossard, sur la route de Fontainebleau, qu’elle fut attaquée par une bande armée que commandait un ancien Chouan, le marquis de Maubreuil, qui avait fait partie de sa maison en qualité d’écuyer à Cassel. La princesse y perdit ses diamants, son argent et ses effets les plus précieux, qui lui furent enlevés. Catherine montra, à cette occasion, qu'elle n'était pas si « dinde » en se souvenant qu'elle est la cousine du tsar, elle alerte Alexandre Ier, alors maître de Paris. Il fait aussitôt rechercher les escrocs, par le baron Vitrolles et retrouve une grande partie du butin.

Après l’abdication de l’Empereur, en 1814, Jérôme retourna à la cour de Wurtemberg. Il était à Trieste avec sa femme, quand la nouvelle de l’événement du 20 mars le ramena à Paris. Il avait obtenu de Joachim Murat une frégate sur laquelle il parvint à s’embarquer secrètement. Il assista à la cérémonie du Champ-de-Mai, le 1er juin, et le 2 juin, il prit séance parmi les Pairs.

Le maréchal Davout, ministre de la Guerre, qui le déteste cordialement ne lui donne pas de commandement. Jérôme suivit Napoléon en Belgique, autorisé à marcher avec le général Guilleminot, qui commande la 6e division d'infanterie du Ie corps du général Reille. Il déploya aux Quatre-Bras la plus grande bravoure, mais le surlendemain, à Waterloo, lui qui n'a jamais été capable de commander une compagnie, outrepasse les ordres dans le bois d’Hougoumont. C'est un désastre où sa division sera mal utilisée toute la journée et décimée. Sans préparation d'artillerie, il culbuta deux fois l’élite des troupes britanniques, qui, protégées par une ferme fortifiée où elles s’étaient établies, faisaient un feu des plus meurtriers. Enfin il resta maître du bois après avoir été blessé au bras. Cette affaire dans la bataille coûta cher. Il était seulement prévu un point de fixation sur ce bois de Hougomont et Jérôme ayant mal compris, engagea tout le corps du général Reille, qui manqua par la suite.

Après la bataille de Waterloo, il gagne Avesnes où il réunit les restes de l'armée puis les regroupe sous Laon. Le maréchal Grouchy, qui a bien retraité depuis Namur, le rejoint et ils se dirigent sur Soissons...

Après la seconde abdication, Jérôme quitta secrètement la capitale, le 27 juin, et parvint, non sans peine, après avoir erré longtemps en Suisse et en France, à rejoindre sa femme qui s’était réfugiée chez son père. Il obtint de ce dernier le château d’Ellwangen, mais à la condition de ne pas s’en éloigner et de ne conserver aucun Français à son service.

Au mois de juillet 1816, le roi de Wurtemberg conféra à son gendre le titre de prince de Montfort, sous lequel il a été longtemps connu. Il l’autorisa, dans le mois d’août suivant, à se rendre avec sa femme et ses enfants, un fils et une fille, au château de Bimbourg, près de Vienne, pour y voir sa sœur Caroline, veuve du roi Murat. Depuis ce temps jusqu’à sa rentrée en France, Jérôme résida alternativement dans un château près de Vienne et à Trieste.

Le maréchal Jérôme à la fin de sa vie.

Jérôme Bonaparte sollicite en 1847 de rentrer en France, la monarchie de juillet le lui accorde mais pour trois mois, à la suite des événements de février 1848 il rentra définitivement. Il vécut quelque temps dans la retraite, à Paris, dans un appartement situé 3, rue d'Alger. La popularité toujours croissante de son neveu, le prince Louis Napoléon, le forçait à beaucoup de réserve pour donner moins d’ombrage au gouvernement d’alors. Cet état cessa à la nomination de Louis à la présidence, par six millions de suffrages. Jérôme reçut, le 23 décembre 1848, sa nomination de gouverneur général des Invalides, et celle de maréchal de France le 1er janvier 1850.

Il fut nommé successivement président du Sénat (1851), et fut réintégré, après le rétablissement de l'Empire, dans le titre et les honneurs du prince impérial (1852).

Son corps a été déposé aux Invalides auprès de celui de Napoléon.

Ses Mémoires et sa Correspondance ont été publiés en 1863.

Famille

Il aura un fils adultérin Charles-Henri Bach (1811-1870), père de Ferdinand Bac.

L'actuel aîné des Bonaparte, Charles Napoléon (né en 1950, fils de Louis Napoléon (1914-1997), est un descendant en ligne directe du prince Jérôme.

Vie sentimentale

Jérôme Bonaparte eut d'innombrables maîtresses et notamment :

  • La Génoise Blanche Carrega, sa préférée.
  • La comtesse Truchsess-Waldburg, née princesse de Hohenzollern-Hechingen, dame d'honneur de son épouse.
  • L'épouse du général de Coudras
  • La comtesse de Bocholtz
  • La comtesse de Lowenstein-Wertheim
  • La marquise d'Azzolino
  • La comtesse Collin de Plancy

Portrait physique

« Le roi est un jeune homme gracieux, maigre avec des cheveux foncés et des yeux noirs. Son aspect a quelque chose de robuste, l'os de la joue est saillant et l'insolence de la jeunesse apparaît sous quelques légers plis déjà formés auprès des yeux. Le menton et une forte nuque rappellent son frère auquel du reste il ne ressemble pas sous les autres rapports. » (d'un témoin oculaire : Moritz von Kaisenberg)

Il existe des photographies du roi Jérôme, chose surprenante pour quelqu'un qui a connu le Ier Empire.

Voir aussi

Liens externes

Notes & références

  1. s'orthographie également Mogilev, Moghilev, Moguiliov Mo

Sources partielles

  • « Jérôme Bonaparte », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)
  • « Jérôme Bonaparte », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

Chronologies

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Président du Sénat
1852
Raymond-Théodore Troplong
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