- Château de Vilgénis
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Château de Vilgénis
La façade nord depuis le parc.Période ou style Empire Type Château Architecte ? Début construction 1823 Fin construction 1852 Propriétaire initial Charles Arnoult Delorme Destination initiale Habitation Propriétaire actuel Air France Destination actuelle Centre de formation Protection Monument historique (1948 et 1977) Coordonnées Pays France Région historique Hurepoix Région Île-de-France Département Essonne Commune française Massy Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Vilgénis est un château français situé dans la commune de Massy, en pays Hurepoix, aujourd'hui le département de l'Essonne et la région Île-de-France, à quinze kilomètres au sud-ouest de Paris.
Sommaire
Situation
Le château de Vilgénis est implanté à Massy à proximité des frontières avec Verrières-le-Buisson et Igny, sur la rive droite de la rivière la Bièvre, aux confins de la vaste forêt de Verrières.
Histoire
Une villa rustica, la villa Johannis était implantée à l'emplacement actuel du château depuis l'époque gallo-romaine.
En 1216 y fut implanté une ferme fortifiée. Vers 1502, un premier château fut édifié, composé d'une basse-cour équipée de bâtiments agricoles et d'un donjon, entourés d'une enceinte flanquée de quatre tours. Le domaine appartenait alors à la famille Fourquaud, avocats et procureurs au Parlement de Paris, et seigneur de Villegenis et de Villemoisson. En 1575, le domaine passe à la famille de Vigny, qui agrandit le domaine avec les terres d'Igny et Gommonvilliers. En 1616, c'est Bertrand de Solly qui achète le domaine relevant de la baronnie de Macy, puis en 1618, c'est Charles Levoyer qui l'acquière. En 1643, il revient à Étienne de Vigny, en 1651 à Pierre d'Albertas, Chevalier de Ners et Gémenos, en 1688, c'est Guy Carré de Montgeron qui en prit possession, avant de le rendre à Henry Renaud d'Albertas, héritier de son oncle.
En 1719, Claude Glucq, magistrat et industriel racheta le domaine complet qui comportait alors une maison bourgeoise et une ferme. Il décora la maison d'œuvres d'art de Watteau (dont L'Enseigne de Gersaint) et Alexandre-François Desportes, il agrandit le domaine et fit construire une chapelle. En 1741, c'est le Claude Pierre Marquis de Sabrevois qui achète l'ensemble du domaine, qu'il revendit en 1744 à Élisabeth-Alexandrine de Bourbon, fille de Louis III de Bourbon-Condé et de Louise-Françoise de Bourbon. Elle le fit reconstruire, décorer par Alexandre-François Desportes et Nicolas Coustou et entourer d'eau vive.
En 1765, il revint à Louis V Joseph de Bourbon-Condé qui fit replanter le parc, redessiner l'entrée du château et reconstruire les communs en 1774, aménager une glacière. En 1787, il fut donner à Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé qui hérita d'un domaine de 455 hectares. En 1789, il fut pillé, le 18 août 1795, il fut vendu à M. Detmar-Basse qui y installa une filature textile puis il revint en 1806 à François Duprey-Blampain.
En 1823, Charles Arnoult Delorme fit démolir le château pour construire le Passage Delorme, il édifia à la place une maison bourgeoise décorée par Jean-Auguste-Dominique Ingres. En 1852, le prince Jérôme Bonaparte acheta le domaine, agrandit la demeure dans le Style Empire et les communs, fit construire des écuries, augmenta la superficie du parc jusqu'au cours de la Bièvre qu'il fit creuser pour former deux lacs, dont un présentant la forme du bicorne à la cocarde de son frère Napoléon Ier. En 1860, c'est son fils Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte qui en hérita, il le vendit en 1865 au peintre André Giroux qui le légua à son gendre Louis Eugène Bazin-Giroux.
En 1906, le château fut acheté par l'homme d'affaires américain William Ellis Corey en cadeau de mariage pour son épouse la cantatrice Mabelle Gilman. Après leur divorce, elle garda le château et y reçut son amant, l'infant d'Espagne Louis-Ferdinand d'Orléans. Au sortir de la Première Guerre mondiale, le château servi de maison de convalescence pour les officiers américains.
Du 14 juin 1940 au 28 juin 1941, l'état-major des unités de cavaleries de la SA s'installèrent au château, ils revinrent un juillet 1944 avant leur reddition en août 1944 obtenu par le commandant La Perrière de la 2e Division Blindée. Dès 1945, l'Armée de l'air réquisitionna le château, en 1946, Air France entama des négociations avec la famille Corey pour acheter le domaine mais ce fut finalement l'État par l'intermédiaire du ministère des Travaux publics qui acheta le tout et construisit les premiers baraquements, avant de prononce l'expropriation le 24 août 1950[1].
L'époque Air France
En 1951, le centre obtint son autonomie administrative et financière, dès 1952 s'installa le centre de formation du personnel navigant technique. Le 14 avril 1953, Air France régla les indemnités d'expropriation aux anciens propriétaires. En 1961, Air France laisse à l'État une partie des terrains pour y implanter le futur lycée polyvalent du Parc de Vilgénis. Le 30 avril 1963, l'État cède définitivement à Air France le terrain et les dépendances soit une superficie de soixante-huit hectares. Entre 1969 et 1970, le château fut restauré, le perron, la véranda et le balcon de la façade nord furent supprimés. En 1974, Air France eut le projet d'abattre les communs pourtant inscrits aux monuments historiques depuis le 18 juin 1948 mais y renonca, finalement, le 23 septembre 1977 ils furent à nouveau inscrits accompagnés du château[2].
Architecture
Le château est construit en briques et meulières, communes dans la région, et recouvert d'un enduit imitant la pierre de taille, selon un plan en « U », élevé sur trois niveaux, le dernier étant mansardé. La façade septentrionale présente une architecture rectiligne, le premier niveau accessible par un escalier à sept marches est percé de treize baies, trois pour l'avancée centrale, six pour le corps principal et deux par pavillons latéraux. La symétrie est respectée pour l'étage supérieur, le troisième niveau, mansardé présente sur le pavillon central un fronton orné d'un aigle impérial[3], huit ouvertures sont pratiquées sur la largeur, deux œils-de-bœuf de chaque côté du fronton, deux lucarnes sur chaque toits du corps central et une lucarne par pavillon latéral. Jusque dans les années 1940, un balcon en fer forgé surmontait les trois baies centrales.
Les façade occidentales et orientales sont droites et percées de cinq baies pour les premiers et deuxièmes niveaux, quatre lucarnes pour le troisième. Jusque dans les années 1960, une véranda était aménagées sur la façade orientale occultant trois des cinq fenêtres du rez-de-chaussée.
La façade principale méridionale matérialise la forme en « U » du bâtiment avec la tour centrale et le corps principal en retrait et les deux pavillons latéraux encadrant une terrasse au niveau du premier étage. Cinq ouvertures sont percées au niveau de la tour et du corps central, surmonté de deux œils-de-bœuf encadrant un nouveau fronton décoré des armes du Jérôme Bonaparte et quatre lucarnes dans la toiture mansardée, deux baies sur chaque pavillon se font face de chaque côté de la terrasse et une baie par niveau éclairent les pavillons latéraux. La terrasse couvre une avancée au rez-de-chaussée percée de neuf baies accessibles par trois escaliers à quatre marches, l'un centrale et deux latéraux en angle.
La toiture à la mansarde est couverte d'ardoise, sept cheminées percent la toiture, la tour centrale est matérialisée par une hauteur plus importante. Au centre de la toiture, un mât supportait une girouette et un paratonnerre.
S'ajoutent au château, les communs selon un plan rectangulaire avec une cour centrale, des bâtiments à deux niveaux en « U » dans le sens inverse du château, fermé par un porche surmonté d'un beffroi ; une chapelle aujourd'hui détruite et un pavillon de gardien à toit de chaume.
Parc
Le parc occupe une superficie de soixante-cinq hectares, il est planté de bosquets, et parcouru dans sa limite nord par la Bièvre qui aliment deux lacs creusés au XIXe siècle, dont l'un a la forme du bicorne de Napoléon Ier, une île faisant office de cocarde[4]. Un portail fermé par une grille en fer forgé large de cinq mètres et haute de quatre, appelé « Grille des Princes » en fermait l'accès[5]. Un étang à l'extrémité est complète l'agrément du parc, qui comportait aussi une glacière et une roseraie avec une allée couverte et une fontaine.
Aujourd'hui, le parc a été réaménagé, il accueille cinq chalets faisant office de salles de formations, trois hangars, un amphithéâtre, un gymnase, deux salles de restaurant, un centre de loisirs et plusieurs bâtiments administratifs, six parcs de stationnement ont été aménagés, quatorze courts de tennis, deux terrains de football engazonnés, une piscine[6] et une piste d'athlétisme implantés[7].
Galerie
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- André Bes, François Coulomb, Jean-Claude Le Berre, Dominique Ottello et Jean-Louis Rattier, Air France à Vilgénis, Éd. Musée Air France, mars 2009.
Sources
- Histoire du site sur le site associatif aviatechno.fr Consulté le 05/04/2009.
- Fiche du château de Vilgénis sur la base de données Mérimée du ministère de la Culture. Consulté le 05/04/2009.
- Fiche du pavillon central sur le site topic-topos.com Consulté le 05/04/2009.
- Fiche du parc de Vilgénis sur le site topic-topos.com Consulté le 05/04/2009.
- Fiche de la grille du parc de Vilgénis sur le site topic-topos.com Consulté le 05/04/2009.
- Photos de la piscine avant 1962 sur le site associatif aviatechno.fr Consulté le 05/04/2009.
- Plan du CFA Vilgénis sur le site associatif. Consulté le 05/04/2009.
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