- Bloc de l'Est
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Le bloc de l'Est (aussi appelé pays de l'Est ou simplement Est, mais aussi bloc communiste ou bloc soviétique) est le nom qui fut donné, après la Seconde Guerre mondiale, à l'ensemble de pays dont les régimes se réclamaient du socialisme et ayant été sous le contrôle plus ou moins direct de l'Union soviétique, membres du Pacte de Varsovie et du COMECON.
Pendant la Guerre froide, et après la prise du pouvoir par les communistes dans divers pays du monde et spécialement en Chine, l'habitude a été couramment prise en « Occident » (« pays capitalistes », etc.) de désigner ainsi les ennemis du « monde libre ».
L'homogénéité du « Bloc communiste » était néanmoins relative, notamment à partir de la rupture sino-soviétique.
Parmi les pays dirigés par un parti communiste, la Yougoslavie de Tito avait un statut particulier : elle ne fut jamais membre du Pacte de Varsovie et adopta un positionnement neutre à partir de la rupture Tito-Staline en 1948.
Sommaire
Pays du bloc de l'Est
Les pays faisant partie du bloc de l'Est étaient :
- Union des républiques socialistes soviétiques ;
- République populaire de Bulgarie ;
- République socialiste de Roumanie ;
- République populaire de Hongrie ;
- République démocratique allemande ;
- République populaire de Pologne ;
- République populaire socialiste d'Albanie (jusqu'au début des années 1960; après la rupture sino-soviétique, le pays s'est allié à la République populaire de Chine maoïste, adoptant ensuite un positionnement autarcique) ;
- République socialiste tchécoslovaque.
On peut également rajouter la République populaire mongole dans cette liste.
Histoire
Après la guerre, les régimes dits communistes connaissent une forte avancée dans le monde, avec le soutien soviétique.
En Europe
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique profite de ses succès militaire pour exporter son régime, conformément aux idées initialement développées par Lénine (progression du communisme, non par une révolution mondiale, mais pays par pays, à partir de l'URSS considéré comme une place forte). Dès cette époque, Tito reste maître chez lui et à l'écart, puisqu'il a vaincu l'Allemagne sans l'aide des troupes soviétiques.
Lors des accords de Yalta et de Potsdam, aucune zone d'influence n'est « officiellement » reconnue à aucune partie en présence[réf. nécessaire]. Au contraire, la tenue d'élections libres est prévue, sur le papier, dans l'Europe libérée. Mais Staline veut constituer un glacis protecteur en Europe de l'Est[réf. nécessaire], tandis que les États-Unis se méfient de l'Union soviétique. Staline, lui, soutient les communistes de l'Europe de l'Est qui appliquent la stratégie du Cheval de Troie et du salami (noyautage de l'administration, élimination des adversaires un à un en menant des campagnes de provocation ou de diffamation, fraude électorale)[réf. nécessaire].
Les communistes gagnent ainsi les élections et/ou s'emparent du pouvoir en Yougoslavie, en Bulgarie, en Roumanie, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Allemagne de l'Est, en Hongrie et en Albanie.
Progressivement, Staline accroit son hégémonie. La crise de Berlin (1948-1949) provoque la fermeture des frontières et force les pays de l'Est à regarder exclusivement vers l'URSS. Par réaction au plan Marshall et la création de l'OTAN (1949), il met en place le COMECON puis le Pacte de Varsovie. La langue russe est systématiquement enseignée, et devient seconde langue du bloc. Le rouble transférable devient la monnaie d'échange. Les forces du Pacte de Varsovie écrasent l'insurrection de Budapest en automne 1956 et le printemps de Prague (Tchécoslovaquie, 1968), des dirigeants plus dociles remplacent ceux qui ont fait montre de trop d'indépendance.
En Asie
Le 1er octobre 1949, Mao proclame la République populaire de Chine. Le nationaliste Tchang Kaï-chek, soutenu par les Occidentaux, se réfugie sur l'île de Taïwan (reconnue comme la seule Chine à l'ONU jusqu'en 1971, considérée aujourd'hui comme une province en dissidence par la RPC).
La Chine de Mao considère alors l'URSS comme un modèle à suivre. Elle entame des réformes avec l'aide de conseillers soviétiques (planification, etc.). Par la suite, il se produit une rupture entre la Chine et l'Union soviétique. Pour Mao : « La Chine est trop lourde pour être un simple satellite de l'URSS ». Mao reproche également à Nikita Khrouchtchev la déstalinisation (il craint des répercussions dans son pays) et sa doctrine de la « coexistence pacifique ». La condamnation par les Soviétiques du « Grand Bond en avant » (1958-1960) marque la rupture entre les deux pays. En 1960, Moscou interrompt toute aide à Pékin. Zhou Enlai rend la crise publique en 1961 à l'occasion du XXIIe congrès du PCUS. Désormais, il n'existe plus un « bloc communiste » mais diverses zones d'influence. Le mouvement communiste international a désormais plusieurs pôles : Belgrade avec Tito, Moscou avec Khrouchtchev, et Pékin avec Mao.
La Corée du Nord rejoint le bloc de l'Est dès 1948, sous le commandement de Kim Il-sung. Dès lors, deux républiques coréennes indépendantes sont proclamées : la Corée du Nord stalinienne, et la Corée du Sud : une dictature militaire sous influence américaine, qui devient une démocratie dans les années 1980. Enfin, l'Union soviétique soutient Hô Chi Minh dans sa lutte pour l'indépendance de l'Indochine française, qui donne naissance à la République démocratique du Viêt Nam, puis au Viêt Nam, après l'absorption de la République du Viêt Nam.
COMECON
Pacte de Varsovie
Outre le bloc soviétique et les pays sous influence chinoise, le bloc de l'Est comprenait les signataires du Pacte de Varsovie créé en 1955 (Albanie, Bulgarie, Roumanie, Allemagne de l'Est, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), ainsi que l'Afghanistan, le Cambodge, la Corée du Nord, Cuba et le Viêt Nam.
Cette alliance militaire était concurrente de l'OTAN, créée en 1949.
Effondrement
En tant que premier secrétaire du Parti, Gorbatchev organise des réformes (Glasnost et Perestroïka), ces dernières entraînent l'accélération de l'effondrement du Bloc de l'Est et se terminent avec la chute du mur de Berlin en 1989 occasionnant la fin de la Guerre froide. Les anciens pays d'Europe de l'Est se tournent rapidement vers l'économie de marché et la démocratie parlementaire.
En 1991, la création de la Communauté des États indépendants (CEI) dissocie officiellement la Russie de ses pays satellites. L'Union soviétique n'existe plus.
Au début du XXIe siècle, les seuls pays dans le monde se réclamant encore du communisme sont la Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Viêt Nam et le Laos. Encore faut-il noter que la Chine et le Viêt Nam ont fait une large place à l'économie de marché, et que la Corée du Nord a retiré de sa constitution toute référence au socialisme et communisme, au profit du songun et du juche[1].
Notes et références
- Le régime de Pyongyang amende sa Constitution, article paru le 25 septembre 2009, sur le site de Radio France internationale.
Bibliographie
- Georges Mink, Vie et mort du bloc soviétique, Casterman, 1997 (ISBN 2-2036-1013-1)
- Jean-Yves Potel, Les Cent Portes de l'Europe centrale et orientale, Editions de l'Atelier, 1998 (ISBN 2-7082-3321-1)
- Jean-François Soulet, L'Empire stalinien. L'URSS et les pays de l'Est depuis 1945, LGF, coll. Références, 2000 (ISBN 2-2539-0565-8)
Annexes
Articles connexes
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