- Communisme Primitif
-
Communisme primitif
Le communisme primitif est, selon Karl Marx, Friedrich Engels et différentes théories communistes, l'organisation politique de la société humaine primitive.
Dans les doctrines communistes, le droit de propriété n'est pas un droit naturel mais une construction des hommes et de la société à un moment donné. Il existerait donc un état précédant l'institution de la propriété qui serait logiquement un communisme. Par ce raisonnement, on peut soutenir que le communisme a été le mode d'organisation sociale et économique dominant tout le long de la Préhistoire, du moins jusqu'au Néolithique, c'est-à-dire plus de 90% de l'histoire de l'être humain moderne (Homo sapiens). On désigne ce système du nom de communisme primitif. Les anthropologues ont réfuté l'existence de ce communisme primitif. On ne peut citer une seule société connue qui ne possèderait pas une structure minimale de pouvoir et des inégalités plus ou moins marquées dans les rapports sociaux.
Le communisme primitif s'applique globalement à toutes les sociétés dites de chasse et de cueillette, qui ont pu regrouper de quelques dizaines à plusieurs centaines d'individus.
Une égalité sociale...
Les rapports sociaux y sont égalitaires. La division du travail y est « naturelle », c'est-à-dire fondée sur les capacités physiques et intellectuelles (les goûts aussi) de chaque individu. Grossièrement, elle se traduit par une division sexuelle des tâches où l'homme chasse le gros gibier et assume les tâches les plus dangereuses, et la femme assure la cueillette et l'éducation des jeunes enfants. Elle se manifeste aussi par une division naturelle entre classes d'âge.
Mais tout cela n'entraîne pas alors une domination des vieux sur les jeunes, et des hommes sur les femmes.
... sous domination naturelle
Ces sociétés, par delà toute leur diversité, ont toutes un point en commun : elles sont dominées par les facteurs naturels, par l'environnement. Tout leur effort tend pour l'essentiel à s'affranchir de cette domination afin d'améliorer les conditions de vie et de reproduction de ses membres, depuis la création des premiers outils jusqu'aux inventions de l'élevage et de l'agriculture.
Ces améliorations sont lentes du fait que la nature est vécue comme un être vivant, une force supérieure, qui se donne à l'être humain à la condition que celui-ci la serve correctement. Dans ce contexte toute invention technique, pour pouvoir être adoptée, ne doit jamais être considérée par le groupe comme une transgression de l'ordre naturel.
Naissance des inégalités et des classes sociales
Avec l'agriculture et l'élevage, ce rapport à la nature s'inverse progressivement et l'idée d'une domination de l'homme sur la nature va aller en se développant pour aboutir, technologiquement parlant, à l'industrie. Mais, dans le même temps, l'inversion de ce rapport va s'accompagner d'un effondrement de l'égalité sociale.
Les inégalités productives agricoles, selon la qualité des sols cultivés, vont progressivement transformer les rapports d'entraide des chasseurs cueilleurs du communisme primitif en rapports de dépendance des premières sociétés divisées en classes sociales. La limitation de superficie des terres cultivables et les inégalités sociales vont aussi amener aux premiers affrontements sociaux entre groupes humains (lutte de classe) et à la guerre.
- Portail du marxisme
Catégorie : Concept et outil théorique marxiste
Wikimedia Foundation. 2010.