Incidents frontaliers inter-allemands

Incidents frontaliers inter-allemands
Incidents frontaliers inter-allemands (1952-1989)
East German border 1962 full.jpg
Vue de la frontière intérieure allemande en 1962.
Informations générales
Date 1952-1989
Lieu près de la frontière intérieure allemande (innerdeutsche Grenze), en Allemagne
Issue chute de la RDA suite à l'effondrement du bloc de l'Est ; réunification du pays en 1990
Belligérants
Drapeau de l'Allemagne République fédérale allemande
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni (British Frontier Service)
Drapeau des États-Unis États-Unis (patrouilles militaires et surveillance de la frontière intérieure)
Drapeau de l'Allemagne de l'Est République démocratique allemande
Drapeau : URSS Union soviétique
Pertes
1 déserteur tué[1]
371 réfugiés tués[2]
Drapeau de l'Allemagne de l'Est 28 soldats tués[2]
Drapeau de l'URSS 6 soldats tués[2]
Guerre froide

Durant la guerre froide, la frontière intérieure allemande fut le théâtre de plusieurs incidents entre les deux États antagonistes qu'étaient l'Allemagne de l'Ouest (République fédérale allemande ou RFA) et l'Allemagne de l'Est (République démocratique allemande ou RDA), sans pour autant provoquer une escalade militaire entre les deux pays. Ils eurent lieu entre 1952 et 1989, respectivement année de la fortification de la frontière et année de sa suppression et de la chute du « rideau de fer ».

Sommaire

Contexte

La division de l'Allemagne

Carte de l'Allemagne avec les différentes zones d'occupation en 1945.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la chute du Troisième Reich en 1945, l'Allemagne fut administrée par les grands vainqueurs de la guerre, à savoir la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union soviétique. Les puissances occidentales occupaient l'Ouest et le Sud de l'Allemagne tandis que l'URSS occupait l'Est de l'Allemagne. En 1949, la « trizone » (nom donné à la partie ouest de l'Allemagne) est remplacée par la « République fédérale allemande », instaurée par la loi constitutionnelle du 23 mai 1949. En octobre de cette même année, les Soviétiques décident d'instaurer la « République démocratique allemande ».

L'instauration de ces deux régimes, idéologiquement opposés (la RFA était alignée sur le bloc de l'Ouest tandis que la RDA était alignée sur le bloc de l'Est), met ainsi fin officiellement aux différentes zones d'occupation occidentales et soviétiques en Allemagne.

La construction de la frontière

En 1952, le gouvernement est-allemand décide de fortifier la frontière (qui était auparavant une simple ligne de démarcation) afin de « tenir à l'écart les espions et les contrebandiers »[3], mais en réalité pour éviter la défection de ses propres troupes (la Nationale Volksarmee) et la fuite de la population vers l'Ouest[4].

La frontière fut fortement minée : on estime qu'un nombre total de 1,3 million de mines y fut enfoui[5]. La frontière fut également renforcée par des murs, des fils barbelés et des postes d'observation dans les années 1960, date qui marque aussi la construction du mur de Berlin (en août 1961).

Incidents de frontière

Une borne frontière de la RDA (Allemagne de l'Est).

Durant cette période de forte tensions entre le bloc capitaliste et le bloc communiste, il n'était ainsi pas rare que des échanges de tirs aient lieu des deux côtés de la frontière sans pour autant provoquer de véritable escalade militaire (la frontière étant réputée infranchissable).

De même qu'il y en avait au mur de Berlin, voir notamment : en:Berlin Wall#Defection attempts, l'un des plus connus ayant lieu en avril 1963 lorsqu'un soldat est-allemand de la NVA, nommé Wolfgang Engels, fait défection après avoir pris un APC soviétique et fonce droit dans le mur. Les gardes-frontière lui tirent alors dessus et il est sérieusement blessé mais un policier ouest-allemand intervient pour le secourir en tirant sur les gardes-frontière est-allemands ; il est finalement sauvé[6].

Du côté est, la frontière était gardée par les Grenztruppen der DDR (troupes frontalières est-allemandes), appuyées par des détachements de l'armée soviétique. Du côté ouest, la frontière était gardée principalement par la Bundesgrenzschutz (traduite en « protection de la frontière fédérale ») mais aussi par la Bayerische Grenzpolizei (police frontalière bavaroise) et par la Bundeszollverwaltung (administration fédérale des douanes), appuyées également par le British Frontier Service (Service britannique de la frontière, des troupes dépendantes directement du gouvernement britannique dont les effectifs ne dépassaient pas au total les 300 hommes) ainsi que par des patrouilles militaires américaines.

De 1952 à 1989, 28 soldats est-allemands furent tués ainsi que 6 soldats soviétiques dans divers incidents, certains ayant même été tués par accident dans des tirs amis ou par des défecteurs[2]. Le gouvernement de la RDA dénonça les échanges de tirs en déclarant que ses soldats étaient « victimes d'agressions armées et de provocations impérialistes contre la frontière d'État de la RDA[7] », dénonçant également le canardage de gardes-frontières qui ne font rien que leur devoir, une version des événements qui n'est absolument pas corroborée par le gouvernement de la RFA.

Divers monuments furent érigés par le gouvernement de la RDA afin de commémorer les gardes-frontières tués au cours des incidents, étant dépeints ainsi comme des martyrs. Quatre monuments en pierre furent ainsi construits à Berlin-Est en commémoration. Divers établissements publics ainsi que des casernes militaires furent renommés en leur nom. Les plaques commémoratives étaient marquées du slogan : « leurs décès sont notre engagement à maintenir la frontière. » Après 1989, nombre de ces monuments seront finalement supprimés suite à la réunification de l'Allemagne.

L'incident de Gorleben

En octobre 1966, un incident eut lieu au village de Gorleben sur l'Elbe, à propos des droits de navigation sur le fleuve. Le navire de reconnaissance ouest-allemand Hitzacker franchit la frontière maritime, entrant ainsi en territoire est-allemand. Près de 6 à 8 patrouilleurs est-allemands furent envoyés sur le fleuve, formant un barrage au Hitzacker[8]. Le navire de reconnaissance continua son chemin, rentrant en collision avec les patrouilleurs de la RDA. Un coup de feu fut tiré sur le navire par les Est-Allemands, en tir de sommation.

La situation se détériora rapidement et le 2e régiment de chars royaux britannique (2e RTR) ainsi qu'un char Centurion du 3e RTR de la British Army of the Rhine furent envoyés à Gorleben[8]. Des troupes est-allemandes de la NVA (armée populaire est-allemande) arrivèrent également avec plusieurs mitrailleuses et armes antichars, étant prêtes à faire face aux Britanniques. Le Bundesgrenzshutz, chargé de la protection des frontières, fut également déployé sur les lieux. Finalement, après son intervention, les patrouilleurs et soldats est-allemands rebroussèrent chemin, mettant donc fin à l'incident[8].

La « guerre des prospectus »

Un tract de propagande de l'Allemagne de l'Est (RDA), largué sur l'Ouest.

Durant son existence de 1952 à 1989, la frontière fut également le théâtre d'une véritable bataille de propagande. Les deux belligérants envoyèrent divers tracts et prospectus de l'autre côté de la frontière, soit par dirigeable, par mortier ou encore par roquette. Ces tracts et prospectus avaient notamment pour but de saper le moral des troupes et de semer le doute sur les politiques du gouvernement ennemi[9].

Les tracts ouest-allemands cherchaient particulièrement à saper le moral des gardes-frontières est-allemands (Grenztruppen der DDR), en dénonçant les méfaits du communisme. D'autres brochures encourageaient même les défections, mettant en évidence les avantages matériels dont bénéficient les transfuges de l'Ouest[10]. La lecture de ces tracts était par ailleurs sévèrement sanctionnée par les autorités politiques[11].

Durant cette guerre psychologique, nombre de bornes frontière de la RDA furent également vandalisées par les troupes ouest-allemandes. Durant la guerre froide, ce sont des millions de tracts au total qui furent envoyés des deux côtés de la frontière. On estime ainsi que pour la seule année 1968, plus de 4 000 projectiles contenant près de 450 000 brochures furent largués de l'autre côté de la frontière intérieure rien que par les Est-Allemands[10].

Liste des soldats est-allemands tués le long de la frontière[12]

Plaque commémorative de Waldemar Estel, un soldat est-allemand ayant été tué le 3 septembre 1956 par des « agents de l'impérialisme ».
Les honneurs sont rendus à Lutz Meier, lieutenant de la NVA, le 22 janvier 1972.
  • Paul Sager († 10 novembre 1948)
  • Gerhard Hofert († 3 août 1949)
  • Fritz Otto († 1er septembre 1949)
  • Siegfried Apportin († 2 juillet 1950)
  • Herbert Liebs († 21 février 1951)
  • Werner Schmidt († 2 mars 1951)
  • Heinz Janello († 2 mars 1951)
  • Rudolf Spranger († 7 août 1951)
  • Manfred Portwich († 27 octobre 1951)
  • Ulrich Krohn († 16 mai 1952)
  • Helmut Just († 30 décembre 1952)
  • Waldemar Estel († 3 septembre 1956)
  • Jörgen Schmidtchen († 18 avril 1962 ; déserteur, exécuté[1])
  • Manfred Weiss († 19 mai 1962)
  • Peter Göring († 23 mai 1962)
  • Reinhold Huhn († 18 juin 1962)
  • Rudi Arnstadt († 14 août 1962)
  • Günter Seling († 30 septembre 1962)
  • Siegfried Widera († 8 septembre 1963 ; tués par des réfugiés le 23 août 1963)
  • Egon Schultz († 5 octobre 1964)
  • Hans-Adolf Scharf († 10 juin 1966)
  • Rolf Henniger († 15 novembre 1968)
  • Lutz Meier († 18 janvier 1972)
  • Klaus-Peter Seidel et Jürgen Lange († 19 décembre 1975 ; tous deux tués par des déserteurs[13].)
  • Ulrich Steinhauer († 4 novembre 1980[14])
  • Klaus-Peter Braun († 1 août 1981)
  • Eberhard Knospe († 5 mai 1982)
  • Uwe Dittmann († 22 mars 1985)
  • Horst Hnidyk († 3 août 1989)

La chute de la frontière et la réunification allemande

La fin du communisme en Europe

Article détaillé : Chute du bloc de l'Est.
Des soldats est-allemands de la Grenztruppen der DDR patrouillant près de la frontière en 1979.

Avec l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en URSS, les réformes de la perestroïka et de la glasnost marquent la fin progressive du communisme en Europe de l'Est à partir de 1985, initialisant une libéralisation économique, culturelle et politique de l'ancien bloc communiste. À la suite de ces politiques, le mécontentement populaire contre le régime de la RDA grandit : le 4 septembre 1989, environ 1 200 personnes défilent à Leipzig pour réclamer des réformes et notamment la liberté de circulation vers l'Ouest. C'est le début des « manifestations du lundi » (Montagsdemonstrationen) qui auront lieu dans plusieurs villes du pays jusqu'en mars 1990.

La fin de la RDA et la réunification

Article détaillé : Réunification allemande.
Vue de restes du rideau de fer sur la frontière intérieure en 2005.

Le 9 novembre 1989, avec la chute du mur de Berlin dans la soirée, la frontière s'ouvre, provoquant un énorme exode de la population civile vers l'Ouest. Le rideau de fer est ainsi dissous, marquant également avec lui la fin de la superpuissance soviétique et de la totalité de son empire dans les mois qui s'ensuivent. L'Allemagne de l'Est cesse officiellement d'exister le 3 octobre 1990, date qui marque la réunification allemande. Ces événements marquent ainsi la fin de la guerre froide et des tensions qui régnaient entre les deux pays antagonistes que sont la RDA et la RFA. Les anciens Länder de la RDA sont par conséquent intégrés à la nouvelle Allemagne réunifiée.

Les effectifs de la Nationale Volksarmee (NVA), après avoir prêtés serment à la constitution de la RFA, sont intégrés à l'armée allemande (Bundeswehr) tandis que les officiers les plus haut gradés sont écartés de l'armée et sont placés en retraite d'office.

Il s'ensuit alors une véritable « décommunisation » (par analogie avec la dénazification initiée en 1945) des infrastructures politiques, économiques et culturelles de la RDA.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b (en) Hans-Hermann Hertle: The Berlin Wall - Monument of the Cold War. Ch. Links, Berlin 2007, S. 107–109. (ISBN 3-86153-463-0). Ch links, Berlin 2007, p. 107-109. (ISBN 3-86153-463-0).
  2. a, b, c et d (en) Mike Dennis, The Rise and Fall of the German Democratic Republic, 1945–90, 2000, Harlow: Longman, p.100
  3. (en) William .E. Stacy, US Army Border Operations in Germany, 1984, US Army Military History Office, p.50. OCLC 53275935
  4. (en) David Shears, The Ugly Frontier, 1970, London: Chatto & Windus, p.37. OCLC 94402
  5. (en) Gordon .L. Rottman, The Berlin Wall and the Intra-German border 1961–89, 2008, Oxford: Osprey, p.18-19. (ISBN 9781846031939)
  6. (en) Hans-Hermann Hertle, The Berlin Wall: Monument of the Cold War, Ch. Links Verlag, 2008, p.72 (ISBN 3-86153-463-0)
  7. (de) Sie gaben ihr Leben für ihr Vaterland, Neues Deutschland: p.9, 13–14 août 1989
  8. a, b et c (en) FEARNAUGHT III - The "Battle" of Gorleben, consulté le 8 décembre 2010
  9. (en) Joseph .S. Gordon, East German psychological operations: a 1965 case study dans Psychological operations: the Soviet challenge, 1988, Boulder, CO: Westview Press. (ISBN 9780813373959)
  10. a et b (en) David Shears, The Ugly Frontier, 1970, London: Chatto & Windus, p.164-165. OCLC 94402
  11. (en) Walter Henry Nelson, Germany Rearmed, 1972, New York City: Simon & Schuster. p. 284. (ISBN 067121120X)
  12. http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=en&langpair=auto%7Cen&u=http://www.wikiwiki.de/newwiki/pmwiki.php%3Fpagename%3DWiki.ListeGetoeteterGrenzsoldaten%26from%3DWiki.Die27AnDerStaatsgrenzeErmordetenDDR-Grenzer&rurl=translate.google.com&usg=ALkJrhhNAAoed4gbuKNd4GsJUZTn_SkRfQ
  13. (en) Helmut Müller-Enbergs (Editor): Who was who in the GDR?, Volume 2, M-Z. Ch. Links, Berlin, 2006, entry Weinhold, Werner S. 1070. (ISBN 3-86153-364-2). 1070th (ISBN 3-86153-364-2).)
  14. (en) Hans-Hermann Hertle, Konrad Jarausch and Christoph Kleßmann: Fall of the Berlin Wall and. Ch. Links, Berlin 2002, S. 299. ISBN 3-86153-264-6 . Ch links, Berlin 2002, p. 299 ISBN 3-86153-264-6.

Bibliographie

  • (fr) Gilbert Joseph, L’affrontement, la drôle de guerre aux frontières de l’Est, Éditions Albin Michel, 1987. (ISBN 2226028331).
  • (en) Gordon .L. Rottman, The Berlin Wall and the Intra-German border 1961–89, 2008, Oxford: Osprey. (ISBN 9781846031939)
  • (en) Brian Ladd, The ghosts of Berlin: confronting German history in the urban landscape, Chicago: University of Chicago Press, 1998. (ISBN 9780226467627)
  • (de) Klaus-Dieter Baumgarten et Peter Freitag, Die Grenzen der DDR – Geschichte, Fakten, Hintergründe, Berlin 2004. (ISBN 3-360-01057-4).
  • (de) Hermann Weber, Geschichte der DDR, area Verlag, Erftstadt 2004. (ISBN 3-89996-026-2)

Liens externes


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