- Proces de Prague
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Procès de Prague
Les procès de Prague, qui ont eu lieu en 1952, ont eu pour objectif d'éliminer les prétendus opposants au régime communiste, ils sont le versant tchécoslovaque des Grandes Purges staliniennes.
Sommaire
Cause
En 1951, le président de la République et du Parti communiste tchécoslovaque (PCT), Klement Gottwald est confronté à de sérieuses difficultés : d'abord, un fort mécontentement populaire contre les pénuries de toutes sortes, notamment alimentaires, et l'absence de liberté, ensuite, une rivalité sous-jacente avec Rudolf Slansky, secrétaire général du PCT, enfin, une pression de Staline, qui voit des espions partout et qui exige que le PCT procède aux mêmes purges que celles qui ont cours en Union soviétique et dans les autres pays de l'Est . Le but est d'éviter une contagion yougoslave.
Comme dans le Complot des blouses blanches qui vise essentiellement des Juifs et qui est concomitant aux Procès de Prague, 11 des 14 accusés sont juifs et accusés d'un « complot titoïste ».
Mise en œuvre
En organisant une purge lui-même, dans le plus pur style stalinien, qui décapite la direction du Parti, Klement Gottwald poursuit plusieurs objectifs à la fois :
- il se débarrasse d'un rival dangereux, que Staline aurait pu utiliser contre lui ;
- l'origine juive de 11 des 14 inculpés permet de trouver des boucs émissaires faciles à dénoncer (complot sioniste par des trafiquants juifs) dans un pays à l’antisémitisme latent ;
- Gottwald s'en prend aux anciens de la guerre d'Espagne, soupçonnés de trotskysme. Ceux-ci, le plus souvent, avaient activement participé à la résistance anti-nazie, alors que lui-même était réfugié à Moscou, ce qui pouvait entacher sa légitimité révolutionnaire ;
- une nouvelle génération de militants communistes, qui lui doit tout, arrive aux commandes du Parti ;
- enfin, il se justifie vis-à-vis de Staline en montrant qu'il peut frapper à très haut niveau et n'épargne personne : tous les condamnés sont membres du Comité central, du Politburo ou du PCT.
Les victimes de cette purge sont :
- Rudolf Slánský, secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, condamné à mort ;
- Vladimir Clementis, ministre des Affaires étrangères, condamné à mort ;
- Otto Fischl, vice-ministre des Finances, condamné à mort ;
- Josef Frank, vice-secrétaire général du PCT, condamné à mort ;
- Ludvik Frejka, chef du comité de l'économie à la chancellerie du président, condamné à mort ;
- Bednch Geminder, chef de la section internationale du secrétariat du parti, condamné à mort ;
- Vavro Hajdu, vice-ministre des Affaires étrangères, (prison à vie)
- Evzen Lobl, vice-ministre aux Affaires commerciales (prison à vie)
- Artur London, vice-ministre des Affaires étrangères,(prison à vie)
- Rudolf Margolius, vice-ministre des Affaires commerciales, condamné à mort ;
- Bednch Reicin, vice-ministre à la Défense nationale,, condamné à mort ;
- André Simone, éditeur du journal Rudé Pravo, condamné à mort ;
- Otto Sling, secrétaire régional du parti, condamné à mort ;
- Karel Svab, vice-ministre de la Sécurité d’État, condamné à mort.
Gottwald survit très peu de temps à ses victimes : en effet, à la suite de ce procès, il sombre dans l'alcoolisme et meurt d'une pneumonie contractée lors des funérailles du « Petit Père des peuples » en mars 1953, soit un trimestre après les exécutions des condamnés des procès de Prague.
Conséquences
La Tchécoslovaquie entre dans une période de stagnation[précision nécessaire] qui dure jusqu'au Printemps de Prague, en 1968 au cours de laquelle la société et l'économie se figent totalement : l'industrie connaît un déclin rapide[réf. nécessaire][précision nécessaire]. Cette situation est mise à nu par l'équipe Dubček quand elle arrive au pouvoir. La personnalité qui incarne cette période est Antonín Novotný, secrétaire général du PCT de 1953 à 1968 et Président de la République de 1957 à 1968. Fidel Castro dit[Quand ?] de lui qu'il s'agissait « d'un cas clinique de médiocrité »[réf. nécessaire]. Cette analyse résume parfaitement cette époque.
Film
Les procès de Prague sont à la source de L'Aveu de Costa-Gavras avec Yves Montand et Simone Signoret. Le film est basé sur le livre éponyme d’Artur London, l'un des rares survivants des procès.
Bibliographie
Arthur London, L'Aveu. Dans l'engrenage du procès de Prague, Coll. Témoins, Paris, N.R.F. Gallimard, 1970, 457p.
Catégorie : Procès historique
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