Saint-Martin-de-Lansuscle

Saint-Martin-de-Lansuscle
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44° 13′ 01″ N 3° 45′ 14″ E / 44.21694, 3.75389

Saint-Martin-de-Lansuscle
le village vu depuis le col de Malhaussette
le village vu depuis le col de Malhaussette
Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Lozère
Arrondissement Florac
Canton Saint-Germain-de-Calberte
(chef-lieu)
Code commune 48171
Code postal 48110
Maire
Mandat en cours
Hubert Pfister[1]
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Cévenne des Hauts Gardons
Démographie
Population 130 hab. (2007)
Densité 7,2 hab./km²
Gentilé lansusclais
Géographie
Coordonnées 44° 13′ 01″ Nord
       3° 45′ 14″ Est
/ 44.21694, 3.75389
Altitudes mini. 376 m — maxi. 1147 m
Superficie 18,05 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Saint-Martin-de-Lansuscle est une commune française, située dans le département de la Lozère et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Lansusclais.

Son territoire, qui est pour partie intégré dans la zone cœur du parc national des Cévennes[2] et pour l'essentiel dans sa zone périphérique, se trouve au cœur des Cévennes historiques : on y retrouve tous les éléments cévenols les plus caractéristiques. Ainsi Saint-Martin-de-Lansuscle est une zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards, sur une terre schisteuse où coule l'un des Gardons, où se cultivaient châtaigniers et s'éduquaient les vers à soie, où l'on produit toujours des pélardons et dont les maisons possèdent des toits de Lauzes et des murs de schistes.

Sommaire

Géographie

Article connexe : Géographie de la Lozère.

Situation et Reliefs

Saint-Martin-de-Lansuscle est située tout au sud du département de la Lozère, non loin de celui du Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan dans la Vallée Française.

Les villes les plus proches sont Alès (Gard) à 54 km à l'est et Florac (Lozère) à 27 km au nord[N 1].

D'une superficie de 1 805 hectares, le territoire communal se trouve au cœur de la chaine montagneuse des Cévennes qui forme la limite sud du Massif central. La Vallée-Française est une zone de moyenne montagne traversée par la vallée d'une des branches du Gardon. La quasi totalité du territoire communal recouvre la fin de la vallée du Gardon de Saint-Martin de Lansuscle. Sur ses bordures Ouest, Nord et Est, les crêtes s'élèvent de 800 à 1000 m d'altitude. Le mont Mars (1147 m) en est le point culminant. La pointe sud de la commune avec le hameau de Fabrègue appartient quant à elle à la vallée du gardon de Sainte-Croix.

Accès

Le village est situé sur la RD 28 qui va de Sainte-Croix-Vallée-Française au col de Malhaussette sur la RD 13 . Celle-ci relie Barre-des-Cévennes au nord-ouest à Saint-Germain-de-Calberte à l'est en passant par le Plan de Fontmort.

La gare la plus proche est celle d'Alès, l'aéroport celui de Nîmes-Garons.

Climat

Son climat est méditerranéen, légèrement tempéré par l'altitude. Il se caractérise par des hivers doux, une sécheresse estivale importante et de fortes précipitations aux équinoxes. Les orages d'automne peuvent y causer des crues violentes lors de ce qui est appelé un épisode cévenol. Ces pluies diluviennes accompagnées d'orages très localisés se concentrent sur quelques heures, voire quelques jours. Elles sont principalement dues à la rencontre entre l'air froid venant de l'océan Atlantique qui remonte sur les sommets des Cévennes et l'air chaud remontant de la mer Méditerranée. De ce fait la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'inondation et a été quatre fois l'objet d'arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle depuis 1982 (trois fois pour inondations et coulées de boues et une pour tempête)[3]. Et même si elle a échappé aux inondations du 8 et 9 septembre 2002, la commune entre dans la zone concernée par le Plan de prévention des risques d'inondation des Gardons mis en place depuis.

Données générales
Données météorologiques du Vigan de 2006 à 2009[4]
Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc Année
Températures minimales (°C) 1,5 2,2 4,3 7,6 10,8 13,4 15,7 15,0 11,6 8,9 4,3 0,8 8,0
Températures maximales (°C) 11,5 12,7 15,3 19,7 22,2 26,8 30,1 27,1 24,7 19,7 14,6 10,4 19,6
Températures moyennes (°C) 8,0 6,9 7,6 13,6 16,4 19,9 22,8 21,1 17,9 13,7 9,0 4,7 13,5
Pluviométrie (mm) 120,3 106,4 26,4 89,9 103,5 56,9 24,5 26,5 110,1 153,9 180,1 94,2 1 092,7
Gel (jour) 12 7 2,5 0,7 6,3 15 43,5

Ces trois dernières années, la température la plus froide a été relevée le 18 novembre 2007 avec -6,9 °C et la plus chaude le 11 juillet 2006 avec 37,4 °C. La journée la plus pluvieuse a été le 19 octobre 2006 avec 133 mm de pluie. Le vent le plus fort a été mesuré le 24 mars 2009 avec une rafale à 88,5 km/h. Le mois de novembre 2008 a été particulièrement pluvieux avec plus de 300 mm de pluie.

Végétation

Panorama depuis le Plan de Fontmort

Autrefois essentiellement couvert de châtaigneraies, le territoire communal est toujours fortement boisé. Avec l'abandon progressif de la culture des châtaigniers, les pins ont petit à petit gagné l'ensemble de son territoire. De plus, l'ONF a longtemps poussé à la plantation de résineux, seule sylviculture locale économiquement viable.

Les données du réseau Natura 2000 indiquent que la végétation de la vallée est essentiellement composée de pins et de résineux (40 % des surfaces), de châtaigniers et autres arbres à feuilles caduques (37 %), de chênes verts (10 %), mais aussi de broussailles (1 %) et de rares prairies (1 %). Il y pousse aussi quelques pins de Salzmann associés à des cistes rares (ciste à feuilles de peuplier et ciste de Pouzolz). Les rochers et les éboulis rocheux occupent 1 % de sa surface[5].

La déprise agricole favorisant l'embroussaillement et la généralisation de la présence de résineux facilement inflammables ont augmenté les risques d'incendie[N 2]. Aussi du fait de sa végétation et de son climat, la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'incendie.

Hydrographie

ruisseau entre des rochers
Ruisseau affluent du Gardon

Prenant sa source au nord de la commune, le Gardon de Saint-Martin coule en dessous du village. Il possède deux ruisseaux affluents[6]. Au sud- ouest de la commune, sur celle de Saint-étienne, il rejoint le Gardon de Saint Germain, au lieu-dit Le Pont de Burgen, ces deux gardons forment alors le Gardon de Saint-Étienne. Il existe de nombreuses sources dont certaines sont canalisées pour alimenter les maisons des particuliers qui ne peuvent bénéficier du réseau communal de distribution d'eau du fait de leur situation isolée.

Le débit habituel du Gardon n'est pas suffisant pour des activité nautiques[7]. Cependant il existe de nombreux gourgs (trous d'eau) où l'on peut se baigner. La faible présence humaine et l'importance de la couche de galets et de graviers donnent une couleur turquoise à l'eau du Gardon dès qu'il y a un peu plus de profondeur. En 2009, la qualité des eaux des rivières de la commune était qualifiée de bonne sauf de l'aval du village sur 2 km avant d'arriver au confluent du pont de Burgen où elle était qualifiée d'assez bonne[8]. Ces eaux abritent, entre autres, des populations de loutres et de castors, voire des écrevisses[5].

Géologie

coupe de roche mélant micaschiste et quartz

Le sous-sol y est surtout composé de schiste, de micaschiste mêlé d'un peu de quartz. Ces roches métamorphiques de l'ère primaire proviennent du socle ancien qu'est le Massif Central. Ces sols non-calcaires sont légèrement acides.

Urbanisme

Les logements les plus anciens ont été construits dans les matériaux locaux que sont le schiste et le quartz même si la tuile romane et la lauze se partagent à égalité la couverture des toits.

Le village

vue d'ensemble du village depuis le col de malhaussette

Le village qui s'accroche au flanc des collines à une altitude moyenne de 500 est un village-rue traversé par la RD 28.

Les écarts

Plusieurs hameaux, qui ne regroupent souvent que quelques maisons, et de nombreux mas isolés, composent également la commune. Cet habitat dispersé est pourtant à la base de petites communautés que les cévenols appellent traditionnellement les « quartiers »[9]. Parmi ces écarts et lieux-dits, les principaux sont Le Plan, Nogaret et Fabrègue.

Histoire

Article connexe : Histoire de la Lozère.

Préhistoire

Les premières traces des hommes découvertes dans la vallée remontent au IIIe millénaire av. J.‑C. : des pasteurs nomades, appartenant à la civilisation des mégalithes, passaient sur les crêtes. Ils sont à l'origine de drailles. Ils y ont laissé des menhirs tels celui du Plan de Fontmort ou celui du col de la Pierre Plantée, des dolmens ainsi que des roches à cupules. Ces traces sont, dans l'imaginaire cévenol, liées à la légende de la vieille morte.

Antiquité

Pendant la période gauloise, cette zone appartenait au territoire des Gabales. Sur les flancs du Mont-Mars, au lieu-dit Saint-Clément, sur le chemin menant du plan de Font-Mort au col de la Pierre Plantée se trouvait une villa gallo-romaine relativement importante (suffisamment pour posséder un hypocauste) dirigeant un domaine au cours du IIe et IIIe siècle de notre ère[10]. Les fouilles qui y été menées par M.Numa Bastide ont mis a jours de nombreux objets en céramique ou en fer, des pièces de monnaie ainsi que les traces de bâtiments d'habitation et agricoles[11].

Moyen Âge

Au VIe siècle, le village et la vallée se seraient trouvés dans une enclave franque entourée par des terres wisigothes. Une autre version de la légende relate également une bataille qui aurait opposé en 737, ou en 778, Francs et Sarrasins à la Boissonnade, sur la commune voisine de Moissac-Vallée-Française. Elle y lie la construction de l'église de Notre-Dame de Valfrancesque, bâtiment du VIIIe et IXe siècle ce qui en fait le plus ancien des Cévennes et du Gévaudan[12].

Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis celle du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments centraux de son économie.

Comme l'ensemble des Cévennes, le village souffrit beaucoup pendant les crises du XIVe siècle (guerre de Cent Ans, peste noire, ...). Les friches gagnèrent du terrain au profit de la faune sauvage.

Aux siècles suivants, avec l'augmentation de la population, pour gagner des surfaces cultivables, la culture en restanque s'étendit, grimpant de plus en plus haut sur les collines et donnant aux montagnes cévenoles leur aspect particulier.

Époque moderne

Le « dragon missionnaire » : Qui peut me résister est bien fort.

Comme toutes les Cévennes, Saint-Martin accueillit favorablement la Réforme et une majeure partie de la population se convertit au protestantisme tout en restant fidèle au roi. Le surnom de raiols attribué aux cévenols viendrait de cette fidélité.

Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Saint-Martin fut victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée furent alors contraints d'héberger à leur frais des soldats, les dragons, qui avaient carte blanche, sauf le droit de tuer, pour les « convertir ». Sous la pression de ces exactions, qui aujourd'hui seraient qualifiées de crimes de guerre voire contre l'humanité[N 3], ils se convertirent en masse et devinrent des NC, pour Nouveaux Convertis. Certains récalcitrants s'enfuirent rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud...

La répression sur les protestants s'accentua avec la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685.

D'une certaine façon, la Révolte des Camisards (1702-1704) débuta à Saint Martin : le rassemblement du premier groupe de camisards, celui qui partit au Pont de Montvert délivrer les prisonniers de l'abbé du Chayla, se fit au Plan de Fontmort. Pendant cette guerre du roi contre sa population, le village situé au cœur de la zone rebelle, n'échappa pas aux troubles : assemblées secrètes au « Désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies ... Le plan de Fontmort fut le lieu de plusieurs escarmouches . Lors du « bruslêment des Cévennes », où l'armée royale employa la tactique de la terre brûlée destinée à empêcher tout soutien matériel à la guérilla, le bourg fut détruit ainsi que les maisons des NC situées dans les hameaux isolés[13].

L'hiver très rigoureux de 1709 provoqua le gel de nombreux châtaigniers principale ressource locale en nourriture. Aussi une famine s'ensuivit. Ceci favorisa la plantation massive de mûrier pour les vers à soie. L'économie locale quitta alors de plus en plus le stade de l'autosubsistance pour intégrer l'économie de marché.

La Révolution et le XIXe siècle

Le village accueillit très favorablement la Révolution synonyme de liberté de culte et d'égalité civile.

L'incendie du palais épiscopal de Mende en 1887, qui regroupait les archives départementales de la Lozère, fait qu'il n'y a guère de traces de conséquences locales des multiples soubresauts politiques de la France du XIXe siècle.

Le milieu du XIXe siècle est appelé « l 'âge d'or des Cévennes », la commune y connut son maximum démographique 718 habitants en 1821. Le développement de l'industrie de la soie apporta une certaine prospérité. Mais les maladies atteignant les vers à soie (la flacherie et la pébrine) puis la vigne (phyloxéra) ainsi que la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870. À la fin du siècle, la construction de véritables routes désenclavant le village améliora les débouchés des productions traditionnelles mais favorisa le départ des jeunes, d'abord de façon temporaire pour des travaux saisonniers dans la plaine, puis définitivement.

XXe siècle

La Première Guerre mondiale marqua un tournant définitif dans la vie du village, accentuant l'exode rural et bouleversant l'équilibre économique local. Pendant quatre ans, l'absence de la plupart des hommes valides augmenta les difficultés économiques des familles. Un cinquième des mobilisés, y périrent sans compter les blessés et les mutilés.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés de toute nature se réfugièrent dans les Cévennes. Plusieurs maquis, dont un maquis antifasciste allemand[N 4], furent créés dans la Vallée Française (Serre, la Picharlerie). Ils furent attaqués et dispersés entre le 7 et le 13 avril 1944. Le plan de Fontmort fut alors comme pendant la guerre des camisards le lieu d'une embuscade.

Toponymie

La Vallée Française

Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont soit qu'elle était une enclave franque en territoire wisigoth ; soit qu'elle aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade[14]. Vallis Franscisca et Val franciscus signifiant vraisemblablement vallée franque ou francesque[11].

L'hypothèse que cela signifierait que c'était une vallée « franche », c'est-à-dire exemptée d'impôts est peu probable[11].

La légende de la Vieille Morte[9],[15],[16]

Il s'agit d'une célèbre légende du cœur des Cévennes que forment la Vallée Borgne, la Vallée Française et la Vallée Longue, à laquelle sont liés plusieurs lieux :

En des temps immémoriaux, une fée résidait au sommet du Mont Mars. Cette fée n'était pas d'humeurs commodes, ce qui n'en faisait pas une « bonne fée » bien au contraire.

En dépit de son âge avancé, une veuve des environs de Saint-Germain-de-Calberte, avait fauté et donné naissance à un enfant. Pour la punir, la fée la condamna à arracher une énorme pierre des flancs du Mont des Laupies (grosses pierres plates en occitan) et la chassa du pays avec son enfant, son chien, son âne et surtout sa pierre.

Ainsi chargée la vieille s'en alla, mais son enfant, trop fragile pour supporter le voyage, mourut rapidement au col qui est depuis appelé Plan-de-Fontmort (le plan de l'enfant mort). Le chien, lui, tomba dans un trou au lieu-dit Cros del chi (la tombe du chien).

La pluie se mit à tomber violemment comme elle tombe parfois lors d'un orage cévenol, la vieille s'abrita un moment sous une avancée de la roche au lieu-dit Escota se plou (écoute s'il pleut). Devant continuer sa route coûte que coûte, la pauvre femme s'engagea dans la vallée où coule un affluent du Gardon de Saint-Germain. Arrivée en bas du village, il lui fallut franchir la rivière (toujours en portant son énorme pierre) bien qu'elle fût en crue à cause de l'orage ; l'âne trébucha et se noya d'où le nom de Négase (noie âne) donné à ce gué.

Épuisée, la vieille s'assoupit un moment sur une crête nommée depuis Mortdesom (mort de sommeil), puis tenta de continuer. Poursuivie par la méchante fée, elle reprit péniblement son chemin, portant toujours son fardeau de pierre. La vieille commença l'ascension de la montagne mais avant d'arriver au sommet, éreintée, ne parvenant plus à porter son fardeau, elle abandonna ce qui devint « la Pierre de la Vieille ». Terrorisée (l'orage continuait et la fée se rapprochait) et accablée du chagrin d'avoir perdu son enfant, elle se mit à pleurer créant le valat de las Gotas (le ruisseau des gouttes). Malgré tout, la vieille parvint enfin au sommet de la montagne mais la fée l'y rattrapa et la tua pour avoir perdu la pierre. En souvenir de cette malheureuse, la montagne est appelée la « Vieille Morte »

Démographie

Fortement touchée par l'exode rural, Saint-Martin-de-Lansuscle a vu sa population chuter constamment pendant 150 ans pour atteindre un minimum de 99 habitants en 1982 soit le sixième de ce qu'elle était dans la première moitié du XIXe siècle. Depuis vingt ans la population augmente légèrement mais irrégulièrement. Entre 1999 et 2006, elle a même baissé de 4 habitants[17].

Évolution démographique
(Source : Cassini[18])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
531 502 603 718 678 647 663 640 677
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
686 648 651 595 548 518 535 490 461
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
425 419 397 343 300 306 258 204 180
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007  
151 135 108 99 102 141 137[19] 130[20]  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Évolution démographique

Logement

En 2006, les 167 logements de la commune étaient à 56,8 % des résidences secondaires. Les 68 résidences principales (+12 depuis 1999) étaient essentiellement composées de maisons (87,8 %) ; les appartements n'en représentaient que 10,7 % (il n' y en avait pas en 1999) et les autres types de logements 1,8 %. Il y n'avait que 4 logements vacants contre 17 en 1999. Les deux tiers des habitants (68,5 %) étaient propriétaire de leur logement tandis que 21,7 % en étaient locataires et 11,6 % logés à titre gratuit. Entre 1999 et 2006 aucun logement n'a été construit. 79,4 % des logements ont été bâti avant 1949, les 20,6 % restant l'ont été après 1990[21]. Il n'existe pas de logements sociaux sur la commune[22].

Économie

deux pélardons
Pélardon de Moissac

Le bassin de vie de la commune est celui de Saint-Jean-du-Gard.

De son important passé agricole, il ne reste que quelques agriculteurs. Ce sont essentiellement des éleveurs caprins fournissant pour la plupart leur lait de chèvre à la coopérative laitière de Moissac-Vallée-Française qui produit des pélardons labélisés AOC, des petits producteurs en polyculture (chèvre, légumes, volailles) ou des apiculteurs. Ainsi en 2006, il y avait 32 agriculteurs (et coexploitants) dont seulement 8 à plein temps[23].

Chevreau cévenol

Le tourisme est aujourd'hui le principal vecteur d'activité. Le village accueille en été de nombreux touristes que ce soit dans des résidences secondaires, des gîtes, des chambres d'hôte ou en accueil à la ferme ou dans son hôtel restaurant.

Néanmoins, ceci ne permet pas le maintien de services ou de commerces de bouche. Ainsi, en 2009 on n'y dénombrait que 4 entreprises[24] dont deux dans la construction. L'activité économique est donc très faible : en 2006 la commune avait un taux de chômage de 10,9 %[25]. Aussi 40 % de ses 56 actifs travaillent en dehors de la commune, sur Saint-Jean-du-Gard voire sur Alès et seulement 57,9 % étaient des salariés. En 2006, la moitié des ménages déclarait un revenu imposable supérieur à 8 639 € ce qui est nettement moins que la moyenne nationale et départementale.

Administration

Liste des maires de Saint-Martin-de-Lansuscle
Période Identité Étiquette Qualité
2001 en cours Hubert Pfister    

Canton

St Martin de Lansuscle dans le canton de St Germain de Calberte

La commune de Saint-Martin-de-Lansuscle est l'une des 11 communes du Canton de Saint-Germain-de-Calberte.
Le conseiller général du canton, élu en 2004, est Robert Aigoin (PCF) également maire de Saint-Julien-des-Points.

Intercommunalité

carte plaçant Saint-Martin dans la communauté de  commune
La commune de St-Martin dans sa communauté de communes

La commune est membre fondateur de la Communauté de communes de la Cévenne des Hauts Gardons créée en 2001. Celle-ci regroupe huit des dix communes du SIVOM des Hauts-Gardons. Via la communauté de commune, elle fait partie du Pays Pays Gorges Causses Cévennes qui rassemble des intercommunalités du sud de la Lozère[26].

Tendances politiques

Terre de culture protestante, les Cévennes ont été favorables à la Révolution qui accordait la liberté de culte, l'égalité civile et hostile à la monarchie assimilée à l'oppression royale et catholique du XVIIe et XVIIIe siècles. C'est une région de tradition républicaine qui s'est opposée au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, et a accueilli proscrits et maquis de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.

C'est donc une terre fortement ancrée à gauche, tendance confortée par les liens familiaux avec la population ouvrière partie travailler dans les mines et les industries d'Alès et par l'arrivée depuis les années 1970 de néo-ruraux « soixante-huitards ». Elle s'oppose en cela à la Lozère du nord, catholique et traditionnellement plus conservatrice[27].

L'analyse du résultat des élection présidentielle de 2007 laisse apparaître une forte inclination des électeurs vers la gauche : totalisant 75 % des suffrages, la candidate du PS Ségolène Royal obtient ainsi des résultats sensiblement supérieurs à la moyenne départementale (44,25 %)[28], régionale (45,90 %)[29], ou nationale (46,94 %)[30].

Après avoir obtenu 33,66 % des suffrages lors du premier tour des élections le 22 avril 2007, loin devant ses adversaires de l'UMP Nicolas Sarkozy (10,08 %) et du MoDem François Bayrou (15,13 %) et de José Bové 15,13 % , elle fait plus que doubler son score au second tour, obtenant 75 % des suffrages exprimés, soit un total de 87 voix sur 119 votants. Parallèlement, Nicolas Sarkozy totalisait 29 bulletins en sa faveur, tandis que 3 bulletins étaient décomptés comme blanc ou nuls[31].

Résultats du second tour des élections présidentielles de 2007 et 2002 :

Résultats des élections législatives de 2007 et 2002 :

Résultats des élections régionales de 2004

Fiscalité

L'imposition des ménages et des entreprises à Saint-Martin-de-Lansuscle en 2008[36]
Taxe Taux appliqué (part communale) Recettes dégagées en 2008 et en €
Taxe d'habitation (TH) 6,19 % 8 000
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 14,57 % 12 000
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 202,14 % 7 000
Taxe professionnelle (TP) 8,56 % 1 000

Si le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties peut sembler important, il est à mettre en relation avec la très faible valeur locative des terrains non bâtis en Lozère qui en constitue l'assiette.

Sauf pour le foncier bâti, l'imposition par habitant en 2008 s'avérait égale à celle des communes de la strate de Saint-Martin-de-Lansuscle (communes de moins de 250 habitants). Compte-tenu de la très faible activité économique locale, la taxe professionnelle est quasi inexistante[37].

Budget de la commune

En 2008, le budget de la commune s'élevait à 367 000 € et son endettement à 195 000 € [38].

Les variations du montant du budget communal proviennent essentiellement de celles des investissements car la partie fonctionnement du budget était, jusqu'à cette année, plutôt stable. Si les recettes de fonctionnement par habitant sont très supérieures à la moyenne des communes de sa catégorie, les charges de fonctionnement le sont aussi. Ceci s'explique par le fait que la commune est près de la limite supérieure de sa catégorie. Par ailleurs elle dégage régulièrement une capacité d'autofinancement par habitant bien supérieure à celle des communes similaires. Cela explique la baisse de l'endettement par habitant qui reste quand même de 1 332 € en 2008 soit le triple de la moyenne malgré un montant d'investissement (234 €/hab) moitié de celui des communes de cette strate[38].

Évolution de l'endettement (en milliers d’€)[38] :

Évolution des dépenses d’équipement (en milliers d’€)[38] :

Vie Locale

Écologie et recyclage

Commune du parc national des Cévennes (seul parc national français habité par l'homme de facon permanente) son territoire est aussi classé en zone Natura 2000 comme site d'importance communautaire (SIC)[5]. Cette double protection vise tant à protéger ses habitats naturels (faune, flore et rivière) que son habitat traditionnel et sa culture (architecture, coutumes, ...)

Dans le cadre du SIVOM des Hauts-Gardons, des points d'apport volontaire des déchets pour le tri sélectif sont disposés à différents endroits de la commune. De même, il y a une déchèterie intercommunale à Sainte-Croix-Vallée-Française[39]. Du fait de la présence depuis trente ans de néo-ruraux très sensibles à cette thématique, les collectivités territoriales locales se sont depuis longtemps penchées sur ces problèmes.

Équipements et services

Il existe une bibliothèque/médiathèque.

Éducation

Saint-Martin-de-Lansuscle dépend de l'académie de Montpellier.

À la rentrée 2009, l'école primaire ne comportait qu'une classe unique. Les élèves vont ensuite au collège de Saint-Étienne-Vallée-Française.

Pour poursuivre leurs études en lycée, les jeunes lansusclais se rendent principalement sur Mende ou sur Alès.

Santé

Une infirmière réside sur la commune. Il y des médecins dans les villages voisins de Sainte Croix Vallée Française, Saint Germain de Calberte et Saint Etienne Les autres services médicaux courants (pharmacie, dentiste, kinésithérapeute, etc.) sont localisés à Saint-Jean-du-Gard. Les centres hospitaliers les plus proches sont ceux d'Alès et de Mende.

Associations

Un foyer rural existe sur la commune qui fédère et aide les associations locales[40]. Près d'une dizaine d'associations d'importance diverse sont domiciliées sur la commune[41].

Cultes

De par son histoire, le village est une localité protestante même si l'arrivée d'une population extérieure a relativisé cet aspect.

Officiellement Saint-Martin-de-Lansuscle appartient au diocèse catholique de Mende, lui-même rattaché à la province ecclésiastique de Montpellier[42] depuis 2002. Mais comme il n'y a pas de lieu de culte catholique, il se trouve dans la paroisse de Sainte Croix Vallée Française. Celle-ci est rattachée à la communauté de paroisses de Florac[43] qui regroupe huit paroisses du sud de la Lozère ainsi qu'au secteur pastoral de Florac.

Pour l'Église réformée, le temple de Saint-Martin-de-Lansuscle est l'un des lieux de culte de la paroisse Vallée française qui recouvre huit localités de la vallée et appartient au consistoire Montagne des Cévennes[44] qui rassemble quatre paroisses cévenoles.

Monuments et lieux touristiques

Monument commémoratif du Plan de Fontmort
Le plan de Fontmort

En ce lieu, symbole de la révolte des camisards, se dresse un stèle commémorative.

Notre-Dame-de-Valfrancesque

L'église Notre-Dame-de-Valfrancesque, sur la commune voisine de Moissac-Vallée-Française, est la plus ancienne du diocèse encore debout[12]. Elle est intimement liée à la Vallée-Française, et donc à Saint-Martin. Elle est mentionnée dès 935, lorsque le pape Jean VI la donne à l'évêque de Nîmes. Cependant, elle n'est consacrée qu'en 1063. La tradition, elle, fait remonter sa construction à la bataille qui se serait déroulée à la Boissonnade entre les Francs et les Sarrazins au VIIIe siècle[45].

Elle a été construite en fraidonite, une sorte de granit. Elle mesure 23 m par 6 m, et est bâtie dans le style roman. En 1702 elle a été brûlée par les Camisards, et a été dévastée en 1793. À chaque fois elle a été restaurée[12]. C'est aujourd'hui un temple protestant[46].

Le temple

Le temple a été construit en 1827[46].

Châteaux et maisons fortes

Le château du Cauvel date du XIVe siècle[47].

Sites mégalithiques

Plusieurs menhirs sont visibles sur le territoire de la commune : au plan de Fontmort, au col de la pierre plantée...

Annexes

Notes

  1. Distances données à titre indicatif, d'après le site Viamichelin
  2. Autrefois tout le territoire était pâturé. Lors d'un incendie les pommes de pins vertes « explosent » et peuvent être projetées à plusieurs dizaines de mètres
  3. L'article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale en 1998 cite entre autres : la persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d'ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste comme crimes contre l'humanité
  4. Pour plus de détail, voir les articles Maquis Bir-Hakeim et Otto Kühne

Sources et références

  1. Site du conseil général de la Lozère
  2. Site du P.N.C.
  3. (fr) Prim.net Portail de la prévention des risques majeurs
  4. Station Météo de la cité scolaire André CHAMSON du Vigan
  5. a, b et c (fr) Site du réseau Natura 2000
  6. Fiche de la rivière Gard sur le site du SANDRE
  7. (fr) Station hydrologique de Saint etienne
  8. Site du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion Equilibrée des Gardons consulté le 29 octobre 2009
  9. a et b Pierre Laurence, Du paysage et des temps la mémoire orale en Cévennes Vallée Française et Pays de Calberte, PNC, février 2004 (ISBN 2-913757-06-5) 
  10. Base Mérimée
  11. a, b et c Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Etienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, coll. « Colporteur », mai 1989 (ISBN 2-9503675-0-x) 
  12. a, b et c Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, pp. 553-554
  13. (fr) camisards.net
  14. (fr) Historique de Saint-Étienne-Vallée-Française
  15. Site france-cévennes
  16. Article de l'ethnologue P. Laurence
  17. Chiffres clef des communes INSEE 2005
  18. Données Cassini
  19. Site de l'INSEE
  20. INSEE
  21. INSEE tableaux détaillés des chiffres clés des communes
  22. Union Régionale des organismes d'Habitat Social Languedoc-Roussillon
  23. Statistiques locales INSEE
  24. annuairede la CCI consulté le 12/11/2009
  25. Chiffres clé des communes
  26. site du Pays Gorges Causses Cévennes
  27. Cf. Les Droites en France de René Rémond (1954)
  28. Résultats départementaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
  29. Résultats régionaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
  30. Résultats nationaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
  31. a et b Résultat des élections présidentielles de 2007 à Saint-Martin-de-Lanssuscle, site du ministère de l'Intérieur
  32. Résultats des élections présidentielles de 2002, site du ministère de l'Intérieur
  33. Résultats des élections législatives de 2007, site du ministère de l'Intérieur
  34. Résultats des élections législatives de 2002, site du ministère de l'Intérieur
  35. Résultats des élections régionales de 2004, site du ministère de l'Intérieur
  36. Taxe.com
  37. Les comptes des communes sur le site dédié du ministère des Finances
  38. a, b, c et d les comptes des communes sur le dédié du Ministère des Finances
  39. Liste des déchèteries pour professionnels, Lozère
  40. Le chalut
  41. Déclarations à la sous-préfecture de Florac
  42. Diocèses de France
  43. Site du diocèse/
  44. (fr) Église réformée de France site régional Cévennes Languedoc Roussillon
  45. N. Bastide, Gévaudan, 1974, pp. 85-98
  46. a et b (fr) Index des temples protestants de France
  47. Site du château

Voir aussi


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