Phyloxera

Phyloxera

Phylloxéra

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Phylloxéra
 Phylloxéra (Daktulosphaira vitifoliae)
Phylloxéra (Daktulosphaira vitifoliae)
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Hemipteroidea
Ordre Hemiptera
Sous-ordre Homoptera
Famille Phylloxeridae
Genre Daktulosphaira
Nom binominal
Daktulosphaira vitifoliae
(Fitch, 1855)
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Le phylloxéra, ou phylloxéra de la vigne, est une espèce d'insecte homoptère, sorte de puceron ravageur de la vigne. Le terme désigne aussi, par métonymie, la maladie de la vigne causée par cet insecte.

Le phylloxéra (Dactylosphaera vitifoliae (Fitch)), famille des phylloxeridae, fut déterminé en 1868 par Jules Émile Planchon qui lui avait alors donné le nom de Phylloxera vastatrix parfois encore utilisé aujourd'hui. L'insecte est originaire de l'est des États-Unis et a provoqué une grave crise du vignoble européen à partir de 1863. Il a en effet fallu plus de trente ans pour la surmonter, en utilisant des porte-greffes issus de plants américains naturellement résistants au phylloxéra.

En 1869, Victor Pulliat crée la Société régionale de viticulture de Lyon et prône par des conférences et des cours le greffage sur porte-greffes résistants pour régénérer la vigne française attaquée par le phylloxéra.

Depuis la reconstitution du vignoble, ce ravageur n'a plus qu'une importance secondaire dans la plupart des vignobles du monde, constitués de plants greffés pour la plupart, ou pour ceux plantés dans le sable. Parmi les vignobles francs de pied, ceux du Chili sont toujours épargnés, mais le 1er décembre 2006, l'insecte a été détecté dans la Yarra Valley, dans l'état australien de Victoria, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande, et d'autres découvertes ont suivi en décembre 2008 en Australie.

Il existe également un phylloxéra du poirier (Aphanostigma piri), endémique au Portugal, qui est apparu en France pour la première fois en 1945.

Sommaire

Description

Le phylloxéra est un minuscule insecte piqueur inféodé à la vigne, apparenté aux pucerons, doté d'un remarquable polymorphisme :

  • les formes parthénogénétiques, femelles qui se reproduisent par parthénogenèse - sans intervention de mâles -, sont aptères - dépourvues d'ailes -, de couleur allant du jaune au brun, d'une taille variant de 0,3 à 1,4 mm ; on distingue :
    • les formes gallicoles, qui vivent sur les feuilles ;
    • les formes radicicoles, qui vivent sur les racines ;
  • les formes sexuées, qui ne s'alimentent pas, sont dépourvues de pièces buccales :
    • femelles ailées, jaune d'or à ocre, aux ailes transparentes, mesurant de 2 à 3 mm,
    • mâles aptères, long de 0,3 à 0,5 mm.

Le cycle biologique du phylloxéra

Le cycle du phylloxéra

Les insectes mâles et femelles s'accouplent à la fin de l'été. La femelle pond sur les souches un œuf unique appelé œuf d'hiver. Cet œuf, d'abord jaune, puis vert pendant la saison d'hiver, éclôt au printemps et donne naissance au phylloxéra aptère (ou sans ailes), qui est toujours une femelle. Dans la plupart des cas, ce phylloxéra aptère descend sur les racines de la vigne, aux dépens desquelles il vit, d'où son nom de phylloxéra radicicole ; mais il peut parfois aller sur les feuilles, faisant naître des galles (on parle alors de pylloxéra gallicole).

Le phylloxéra radicicole est jaune. Il est muni d'un suçoir qu'il enfonce dans la racine pour en absorber la sève. Il, ou plutôt elle, subit trois mues en une vingtaine de jours, avant de devenir adulte et de se mettre à pondre entre 40 et 100 œufs, donnant tous, eux aussi, naissance à des femelles. Ce cycle de vingt jours se reproduit à plusieurs reprises, donnant en tout cinq ou six générations.

En été, toutes ces femelles subissent une mue de plus et se transforment en nymphes, qui deviendront elles-mêmes des phylloxéras ailés. Ces phylloxéras ailés pondent à nouveau (sur les bourgeons et les feuilles des vignes), leurs œufs donnant cette fois-ci naissance à des mâles et à des femelles. Ces derniers ne vivent que quelques jours, juste le temps de s'accoupler et de produire l'œuf d'hiver évoqué plus haut.

Les dégâts causés à la vigne

L'infestation d'un cep de vigne par le phylloxéra entraîne sa mort en trois ans. Ce sont les générations radicicoles - qui vivent sur les racines - qui sont dangereuses. Leurs piqûres sur les jeunes racines provoquent la formation de tubérosités, qui, par la suite, s'infectent et précipitent la mort du pied. Les générations gallicoles - qui vivent sur les feuilles sur lesquelles leurs piqûres provoquent la formation de galles - entraînent un jaunissement du feuillage, qui n'est pas mortel pour la plante.

Chronologie de l'invasion du phylloxéra en Europe et dans le Monde

Le phylloxéra s'est d'abord implanté en France. Les premiers foyers d'infestation qui apparaissent ici ou là sont dus à l'imprudence de pépiniéristes ou d'expérimentateurs ; puis l'infestation s'étend en tache d'huile plus ou moins vite selon la densité des vignobles et l'influence des vents dominants. Malgré les mesures imposées par les États pour contrôler les importations de ceps, le phylloxéra a progressivement infesté les vignobles du monde entier, n'épargnant que les vignobles plantés en terre sablonneuse, et les plants américains résistants.

Moyens de lutte utilisés

Viticulteurs et scientifiques se sont d'abord trouvés complètement désarmés devant les désastres occasionnés par l'insecte. L'expérience a rapidement prouvé que les vignes plantées en terrain sablonneux résistaient au phylloxéra (le sable, par sa structure et sa mobilité, empêchant par écrasement les formes radicicoles de descendre vers les racines), mais on pouvait difficilement envisager de transplanter tout le vignoble en terre sablonneuse. On a donc essayé, souvent de façon empirique, des traitements divers aux résultats plus ou moins heureux :

  • Badigeonnage des souches, afin de détruire l'œuf d'hiver, avec un mélange d'eau, de chaux vive, de naphtalène brute et d'huile lourde de houille. Encore pratiquée au début du XXe siècle, cette technique ne s'est pas avérée très efficace.
  • Traitement par le sulfure de carbone : on introduit dans le sol, à l'aide d'appareils spéciaux, une certaine quantité de sulfure de carbone, liquide très volatil dont les vapeurs vont tuer l'insecte. Le produit était injecté dans le sol à l'aide d'une charrue sulfureuse ou d'un pal injecteur (pal Vermorel). La méthode était assez efficace, mais trop longue et trop coûteuse, tout comme le traitement par le sulfocarbonate de potassium, qui consistait à creuser une cuvette autour du cep et à y verser une solution liquide.
  • Traitement par submersion : on noie le vignoble sous une couche d'eau qui va asphyxier l'insecte. Excellente méthode certes, mais ne pouvant s'appliquer qu'aux terrains irrigables, autrement dit les moins propices aux vignobles de qualité.
  • Plantation de vignes américaines, dont on s'était aperçu qu'elles étaient immunisées contre le phylloxéra.

Cette dernière méthode était difficilement envisageable, car elle aurait conduit à la perte de tous les cépages français de qualité. Mais elle contenait en germe la bonne solution : utiliser les plants américains comme porte-greffes, technique toujours utilisée aujourd'hui pour se prémunir du phylloxéra.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Galet, Maladies et parasites de la vigne, Montpellier, 1977 (2 vol.)
  • Marcel Lachiver, Vins, vignes et vignerons. Histoire du vignoble français, Paris, Fayard, 1988.
  • Gilbert Garrier, Le Phylloxéra. Une guerre de trente ans (1870-1900) , Paris, Albin Michel, 1989.
  • Roger Pouget, Histoire de la lutte contre le phylloxéra de la vigne en France : 1868-1895, Paris, Institut national de la recherche agronomique, 1990.

Références taxonomiques

Références externes



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