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Musée des beaux-arts de Nantes
Façade du musée des beaux-arts de Nantes.Informations géographiques Pays France Ville Nantes Adresse 10, rue Georges-Clemenceau Coordonnées Informations générales Date d’inauguration 1801 Collections Peinture : art ancien, art moderne, art contemporain Informations visiteurs Nb. de visiteurs/an 112 000 visiteurs en 2008 Site web www.museedesbeauxarts.nantes.fr Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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modifier Le musée des beaux-arts de Nantes est créé, comme quatorze autres musées de province, par arrêté consulaire du 14 fructidor de l'an IX (1801). Aujourd'hui, le musée des beaux-arts de Nantes fait partie des cinq grands musées en région, aux côtés de Lyon, Bordeaux, Toulouse et Lille. Il est inscrit monument historique le 29 octobre 1975[1].
Le 18 décembre 2011, le musée va fermer ses portes pour une durée d'environ 18 mois à deux ans, afin d'effectuer de vaste travaux d'expansion. À l'issue de ceux-ci, à l'automne 2013, un « musée d'Art de Nantes » doit laisser la place à l'ancienne structure[2].Sommaire
Présentation
Fondé sous le Consulat, le Musée des beaux-arts de Nantes reçoit des œuvres achetées par l'état et des dépôts du Musée central (aujourd'hui musée du Louvre). Il prend, dès le début du XIXe siècle, une place importante dans les collections publiques française grâce à l'achat par la Ville de Nantes de la collection des frères Pierre et François Cacault. Ce fonds, comportant des œuvres majeures, est par la suite complété par plusieurs autres donations directes ou testamentaires, et par une politique d'achats soutenue par les Amis du Musée. S'ajoute aujourd'hui à ce riche ensemble des dépôts d'œuvres du Fonds régional d'art contemporain des Pays de Loire et du Centre Pompidou[3].
Le musée offre ainsi un panorama d'ensemble des principaux mouvements artistiques français et européens, ce qui place ses collections parmi les plus importantes collections publiques de province aux côtés de celles des musées des beaux-arts de Valenciennes, de Grenoble, de Lyon ou de Montpellier[3].
Origines
Il bénéficie en 1804 et en 1809 de l'envoi par l'État de 43 tableaux prélevés dans les réserves du Musée central. Ces œuvres proviennent de l'ancienne collection royale, d'églises et de couvents de Paris ou encore des conquêtes révolutionnaires et napoléoniennes. Mais c'est l'achat de la collection des frères Cacault par la Ville en 1810 qui donne au musée de Nantes toute sa richesse et son ampleur[3].
Il faut attendre 1830 pour que les collections soient présentées au public à l'étage de la halle aux toiles (situé rue du Calvaire à l'emplacement de l'ancien Marché de Feltre). Cet espace se révèle rapidement trop exigu. En 1891, la Ville décide de construire un édifice spécialement conçu pour les conserver et les présenter au public dans de bonnes conditions. Une parcelle quadrangulaire à proximité du lycée et du jardin des plantes, est retenue pour accueillir le futur palais des beaux-arts. Le projet est mis au concours public sous le nom de « musée de peinture et de sculpture »[3].
Architecture
Le lauréat, l'architecte d'origine nantaise Clément-Marie Josso, conçoit les plans du « palais des beaux-arts » selon les principes des récents musées de Lille ou d'Amiens. Le plan est organisé autour d'une cour centrale couverte d'une verrière (le patio). Un double circuit de galeries et de salles l'entoure sur deux niveaux, derrière un monumental escalier à double volée et un vestibule voûté. Les salles du rez-de-chaussée s'éclairent par de larges baies, celles de l'étage bénéficient d'un moderne éclairage zénithal rendu possible par la charpente métallique de l'ensemble[3].
L'éclectisme de l'architecture répond au triomphe des architectes qui, à l'Expositions universelles de Paris de 1900 (année de l'inauguration du musée), prennent leur revanche sur les ingénieurs de celle de 1889. Les niches entre les colonnes ioniques jumelées accueillent les allégories des arts, l'architecture en position centrale au-dessus de la porte d'entrée[3].
Monument de la fin du XIXe siècle, le musée a pu s'adapter à la présentation chronologique des collections sans cesse enrichies. Parallèlement, une politique ambitieuse d'expositions temporaires permet la diffusion du patrimoine et de la création contemporaine[3].
En 2011, le musée doit fermer ses portes pour environ 18 mois, afin d'effectuer d'importants travaux d'agrandissement qui doivent porter sa surface à 17 000 m² (contre 11 400 m² actuellement) et permettant d'englober la chapelle de l'Oratoire (servant de lieu d'expositions temporaires pour le musée) située à proximité, en construisant de nouveau bâtiment en lieux et place de construction à caractère commercial (notamment le « garage Louis-XVI »). Ses travaux permettront notamment : l'agrandissement de 2 500 m² de surface d'exposition supplémentaire (principalement dédiée à l'art contemporain), l'aménagement d'un auditorium de 180 places sous le patio, l'amélioration de l'accès des personnes à mobilité réduite à l'ensemble du bâtiment et l'accueil des personnels dans des locaux mieux adaptés[4].
Les collections
Art ancien (XIIIe ‑ XVIIIe siècles)
Une des originalités de la collection d'art ancien est la relative importance du fonds de primitifs italiens, provenant essentiellement de la collection du diplomate François Cacault (constituée de 1785 à 1803), à une époque où ces œuvres étaient ordinairement peu prisées des amateurs. Outre un rare panneau du XIIIe siècle, le musée peut ainsi présenter des œuvres des écoles florentine et siennoise du XVe siècle et un bel ensemble d'œuvres de la Renaissance italienne : on y retrouve des œuvres de peintres tels que Bernardo Daddi, Bicci di Lorenzo, Mariotto di Nardo, Cenni di Francesco, Cosmè Tura avec son Saint Nicolas de Bari, Jacopo del Sellaio, Sano di Pietro, Ambrogio Borgognone, Andrea Solario et Le Pérugin avec deux panneaux ronds provenant d'un retable démembré et représentant Le Prophète Jérémie et Le Prophète Isaïe ainsi qu'un très beau Saint Sébastien et un saint franciscain datant d'avant 1523. Le XVIe siècle se poursuit avec le Vénitien Leandro Bassano, le célèbre portraitiste Giovanni Battista Moroni et notamment le Tintoret avec son Portrait d'homme, dit de Soranzo et Annibal Carrache, au tournant du siècle, avec sa Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste et sainte Élisabeth.
Le XVIIe siècle est la période où s'exprime le mieux la richesse de la collection du musée. L'école italienne demeure la plus importante, avec un exceptionnel ensemble d'œuvres d'inspiration caravagesque, illustrant le goût des frères Cacault pour cette peinture d'un puissant réalisme. On trouve également, grâce aux envois de l'État, des chefs-d'œuvre d'inspiration plus classique, comme de multiples petits tableaux de dévotion et des esquisses. Les nombreuses natures mortes et les paysages de la collection Cacault offrent un panorama presque complet des principales tendances de l'art italien de cette période[3]. Au fil des salles on peut admirer des œuvres de Guido Reni, Giovanni Francesco Romanelli, Luca Giordano, Valerio Castello, Gioacchino Assereto, Pietro della Vecchia, le peintre de natures mortes Giuseppe Recco, Giovanni Benedetto Castiglione ou Orazio Gentileschi avec une grande et majestueuse Diane chasseresse.
Le Grand Siècle français est également bien représenté. Dans le domaine de la peinture religieuse, presque tous les grands courants de la première partie du siècle sont illustrés, avec des œuvres de Philippe de Champaigne, Simon Vouet, Claude Vignon, Laurent de La Hyre (Le repos de la Sainte Famille, 1641), Jacques Stella, Sébastien Bourdon et Joseph Parrocel. Les autres genres (peinture d'histoire, de genre, portrait...) sont aussi présents avec des œuvres de Charles de La Fosse sur le thème d'Énée, Jacques Blanchard, Nicolas de Largillierre (Autoportrait) ou encore Vouet. Mais le joyau en demeure les trois chefs-d'œuvre de Georges de La Tour (Le Vielleur, Le Songe de saint Joseph, Le Reniement de saint Pierre), entrés au musée avec la collection Cacault sous des attributions alors erronées, et qui furent parmi les premières œuvres permettant d'établir le corpus du peintre lors de sa redécouverte au début du XXe siècle[3].Les écoles flamandes et hollandaises sont bien illustrées : de grands tableaux d'autel de Rubens, Gaspard de Crayer ou de Boyermans, mais aussi de nombreux témoignages de la virtuosité des écoles nordiques pour le paysage, la nature morte, les scènes de genre ou le portrait[3]. On trouve des œuvres de peintres comme Matthias Stom, avec deux belles compositions caravagesques de sa main, l'autre caravagesque Gerard van Honthorst, Hendrick Goltzius, Abraham Bloemaert, Jan Bruegel l'Ancien avec ses célèbres scènes représentant méticuleusement des centaines de personnages dans de grands paysages, Pieter Claesz et Osias Beert et leurs natures mortes, Adam Frans van der Meulen, Peter Lely, Jacob van Oost le Vieux, Adriaen van der Kabel ou encore Jacob Ferdinand Voet avec deux portraits. La peinture primitive flamande est aussi présente : on remarque surtout une belle composition de Marinus van Reymerswaele, Un échevin et sa femme, thème très populaire au début du XVIe siècle et qu'il a souvent traité.
Les collections du XVIIIe siècle, moins développées, conservent néanmoins des œuvres rares. On peut admirer un bel ensemble de portraits de Tournières ainsi qu'un autre de la main de François de Troy, une allégorie de Jean-François de Troy, des natures mortes de Desportes et Oudry, une des toutes premières œuvres de Watteau, Arlequin empereur dans la Lune, le célèbre Camargo de Lancret, quatre œuvres de Greuze dont Le Guitariste, le célèbre Buste de Lemoyne par Pajou. Des paysages de Pannini, Volaire et Vernet rappellent le goût des collectionneurs du siècle des Lumières pour l'Italie[3]. D'autres peintres présents sont Jean-Baptiste Santerre, Joseph-Marie Vien, Joseph Benoît Suvée et Antonio Canova.
XIXe siècle
En raison de la présence d'une riche collection ancienne présentée enfin au public à partir de 1830, la municipalité décide en 1838 de n'acquérir que de l'art contemporain. Les choix se portent sur les artistes connus qui exposent à Nantes après le salon parisien. Ainsi sont achetées les œuvres de Delacroix, Rousseau, Corot et Gérôme. Le Portrait de Madame de Senonnes (1814) peint par Ingres est découvert par pur hasard chez un brocanteur d'Angers en 1853. En 1852, la ville obtient le legs Clarke de Feltre[5] et bénéficie en 1854 de la donation de l'armateur nantais Urvoy de Saint-Bedan[3].
La peinture française des années 1830-1850 entre au musée avec deux ensembles cohérents d'artistes représentatifs du goût de l'époque romantique, avec notamment les artistes Brascassat et Delaroche. En 1861, à l'issue de la grande Exposition nationale des produits de l'industrie, le musée s'enrichit d'un seul coup de plus de vingt œuvres. Parmi celles-ci, Charlotte Corday de Paul Baudry, Le Prisonnier, œuvre orientaliste de Gérôme, L'Escamoteur de Hamon et surtout Les Cribleuses de blé de Courbet, qui suscite une polémique dans la presse[3].
En 1866 a lieu à Nantes une grande exposition à laquelle participent Pissarro, Renoir, Sysley, Gauguin, Seurat et Signac, mais aucun tableau ne leur est acheté. On leur préfère des artistes moins audacieux comme Boggs, Luminais, Merson, Moreau de Tours, Salmson, Raffaëlli ou Debat-Ponsan. Cet exemple est significatif de la politique d'enrichissement menée jusqu'à la fin du XIXe siècle, reflet fidèle des engouements d'un large public pour une peinture académique[3]. Néanmoins, au fil du temps, grâce à des dons, des achats ou des dépôts des toiles, le musée a pu se rendre propriétaire de toiles de peintres non-académiques comme Eugène Boudin, Alfred Sisley, Renoir ou Paul Sérusier.
Le musée bénéficie également de nombreux dépôts de l'État choisis parmi les acquisitions faites à l'issue des Salons officiels de Paris. Enfin, par don ou par legs, des ensembles significatifs d'œuvres d'artistes originaires de la région nantaise, comme les paysagistes Leroux ou Maufra, les peintres d'histoire et portraitistes Delaunay (Le Nu jaune, 1908), Merson ou Baudry renforcent les collections, en particulier par des fonds de dessins[3].
Depuis quelques années, la collection s'est enrichie d'œuvres importantes : un portrait préraphaélite de Burne-Jones, une subtile Copie de Madame de Senonnes par le peintre né à Nantes James Tissot ainsi que des dessins de Maufra, Tissot et Redon[3].
Art moderne
XXe siècle
Les principaux mouvements de l'art moderne sont représentés dans les collections. Les différents administrateurs du musée, dès le milieu du XIXe siècle, portent en effet attention aux artistes vivants. Ainsi, Soir de septembre (1911) de Maurice Denis, est acquis en 1913, Kizette en rose (1927) de Tamara de Lempicka, en 1928[3] ou encore deux toiles d'Albert Marquet, l'une en 1933 (L'Estaque à Marseille) et l'autre en 1934 auprès de l'artiste (La Seine à Paris).
La Société des amis du musée fait aussitôt l'acquisition du Port du Havre (1906) de Raoul Dufy et du Phare d'Antibes (1909) de Paul Signac. Claude Monet offre en 1922 une version des Nymphéas (1917). Le legs, en 1930, par Georges Clemenceau d'un tableau du maître de Giverny, Gondoles à Venise (1908), et l'achat, en 1987, du Nu jaune de Sonia Delaunay enrichissent l'illustration des grands courants artistiques du début du XXe siècle siècle, de l'impressionnisme à l'expressionnisme[3].
De même, Le Café du commerce (1913) de Jean Émile Laboureur et Le Paysage à la fenêtre ouverte (1915) de Jean Metzinger, marquent l'adhésion de deux peintres nés à Nantes, à l'esthétique cubiste qui mena Alberto Magnelli au seuil de l'abstraction avec Deux Femmes debout (1917)[3].
Un autre nantais, Jean Gorin, fait la même expérience avant de rejoindre le néo-plasticisme et le groupe Cercle et Carré, où il rencontre Joaquin Torrès-Garcia. Les tableaux de Pierre Roy réunis autour d'Adrienne pêcheuse (1919) et un ensemble important de photographies de Claude Cahun remettent en mémoire la participation de Nantes à l'aventure surréaliste. La Forêt (1925) de Max Ernst rappelle que les premiers « frottages » de cet artiste furent réalisés à Pornic, où André Breton fit en 1916 la rencontre de Jacques Vaché[3].
Onze œuvres de Kandinsky témoignent des expérimentations et des recherches de cet artiste en Allemagne, de 1922 à 1933. Dix d'entre elles proviennent du musée national d'Art moderne du Centre Georges-Pompidou qui, en 1987, dépose un ensemble cohérent autour de Herunter (1929), œuvre majeure de ce pionnier de l'abstraction. Il s'agit du don d'un amateur particulier, Gildas Fardel, effectué pour encourager l'ouverture du musée dès 1947 à l'art non figuratif, notamment par l'acquisition en 1947 de Salve Regina (1945) de Manessier et en 1958 de Nocturne (1957) de Bissière[3].
Gildas Fardel offre aussi une collection d'œuvres caractéristiques de l'art abstrait en France dans les années 1950-60 (Hartung, Poliakoff, Soulages). Cette collection est complétée par des achats municipaux (Martin Barré, Camille Bryen, Sonia Delaunay) ou des dépôts du musée National d'Art Moderne (Maria Elena Vieira da Silva, Joan Mitchell)[3].
En marge de ce courant, le musée conserve de singulières productions de Gaston Chaissac et de Jean Dubuffet. Picasso est présent avec deux œuvres de sa dernière période, confiée à Nantes par le musée national Picasso : Le Couple (1967) et L'Homme à la canne (1971)[3]. On retrouve aussi dans les collections une peinture de Fernand Léger, La Feuille verte (1945), ainsi qu'un tableau de Kees Van Dongen, Passe-temps honnête (vers 1920).
Art contemporain
XXIe siècle
La collection contemporaine du musée s'est enrichie depuis 2003 de nombreux dépôts d'œuvres du Fonds National d'Art Contemporain et aux nouvelles acquisitions. Le mouvement des Nouveaux Réalistes, né dans les années 1960, est bien représenté par les œuvres de Dufrêne, Villeglé, Raysse, Wolman, Tinguely et Raymond Hains. La collection regroupe des artistes d'origine italienne liés au mouvement de l'Arte Povera, tels que Manzoni, Fabro, Penone, Boetti et Pascali[3].
Les artistes qui ont marqué l'actualité internationale des années 1970-80 sont présents à travers les œuvres de Vito Acconci, Bernd et Hilla Becher et bien d'autres. Enfin, de nombreuses figures importantes apparues dans les années 1980 et 1990 introduisent la collection du musée aux débats qui animent l'art le plus actuel[3].
Voir aussi
Bibliographie/filmographie
- Émission Un soir au musée (France 5) du 20 janvier 2011, largement consacrée à Portrait de Mme de Senonnes d'Ingres et à Gorille enlevant une femme d'Emmanuel Frémiet.
Liens internes
- Beaux-arts
- Musée des beaux-arts
- Liste des musées d'art contemporain en France
- Liste des monuments historiques de Nantes
Liens externes
- Le site du musée des beaux-arts de Nantes
- Le musée des beaux-arts sur le site de la mairie de Nantes
Notes et références
- Musée des beaux-arts de Nantes, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 31 août 2009
- « Au revoir les Beaux-arts » - articles 20 minutes du 20 septembre 2011
- Musée des beaux-arts de Nantes : Guide de visite (2007)
- Article Ouest-France du 6 mai 2009
- Edgar et Alphonse Clarke. La Collection Clarke de Feltre avait été réunie par les frères
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