- Le Perugin
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Le Pérugin
Le Pérugin Autoportrait, Palazzo dei Priore, Perugia Nom de naissance Pietro di Cristoforo Vannucci Naissance v. 1448
Città della PieveDécès 1523
FontignanoActivité(s) Peintre Élèves Raphaël Pietro di Cristoforo Vannucci dit Le Pérugin (Il Perugino) (né v. 1448 à Città della Pieve, près de Pérouse, en Ombrie — mort en 1523 à Fontignano frazione de Pérouse) est un peintre italien de la Renaissance appartenant à l'école ombrienne, qui a été l'un des maîtres de Raphaël. Il a peint surtout des tableaux religieux, multipliant madones élégantes et les anges mélancoliques sans beaucoup de variété, « travaillant dans la religion pour s’enrichir » (Élie Faure).
Sommaire
Biographie
Le Pérugin s'est formé en étudiant les œuvres de Piero della Francesca et de Verrocchio, dont il a probablement été l'élève à Florence entre 1470 et 1472, en compagnie de Léonard de Vinci[1]. Il travailla principalement en Ombrie, à Florence et à Rome, mais également à Lucca, Bologne, Venise, Cremona, Ferrare et Milan.
Parmi ses œuvres de jeunesse on distingue les Scènes de la vie de saint-Bernard (1473), L'Adoration des Mages (1476) et différentes Vierges dispersées dans de nombreux musées d'Europe qui ont longtemps été attribuées à Verrocchio. Dans toutes ces œuvres se dégage un mélange des influences de ses deux maîtres.
Il travaille à Rome à partir de 1478. Entre 1480 et 1482, il contribue aux fresques de la Chapelle Sixtine avec d'autres grands maîtres de l'époque. Le Pérugin y peint trois scènes, dont deux en collaboration avec Pinturicchio (le Baptême du Christ et Moïse voyageant en Égypte). S'affranchissant peu à peu de l'exemple de Piero della Francesca, il privilégie dans ses compositions la clarté, l'équilibre et le classicisme des formes.
Dans les œuvres du Pérugin, comme dans celles du Pinturicchio ou du jeune Raphaël, qui a été son élève (qui l'avait lui-même choisi pour maître), le paysage n'est pas considéré comme un simple élément décoratif à l' arrière-plan du tableau. Un dialogue doit s'établir entre le paysage et les figures du premier plan, visant à inscrire celles-ci dans un vaste espace, selon des rapports harmonieux. Cette interprétation a pour effet de permettre au peintre de trouver dans son tableau un équilibre parfait entre l'évocation du réel et la construction mentale.
En 1485, Pietro Vanucci est nommé citoyen d'honneur de Pérouse, ce qui lui a vaut son surnom de Pérugin.
Lorsque sa réputation est établie, son activité devient débordante. Il ouvre deux ateliers — l'un à Pérouse, l'autre à Florence — pour faire face aux nombreuses commandes qui lui sont confiées. À ce moment son œuvre atteint la plus grande maturité, avec de larges compositions intégrées dans de vastes espaces ouverts. Ses productions se multiplient, mais perdent parfois en qualité, lorsqu’il n’a plus le temps d’en assurer en partie la réalisation. Il demeure malgré tout le meilleur peintre de l'Italie de son temps comme le note Agostino Chigi, en 1500 : « Perugino [...] è il meglio mastro d’Italia ».
- Entre 1494 et 1495 il réalise une Pietà et la fresque de la Crucifixion de l’église S.Maria Maddalena de Pazzi.
- Entre fin 1495 et 1496, sur commande des Décemvirs de Pérouse, il réalise pour la chapelle de l’Hôtel Public, un retable (actuellement dissocié, une partie étant conservée à Pérouse, l'autre au Vatican, représentant la Vierge avec sur ses genoux l'Enfant-Jésus, entourés de saint Laurent, saint Ludovic de Toulouse, puis saint Herculanus et saint Constant, protecteurs de la ville.
- De 1496 à 1499, il réalise, sur commande des moines bénédictins, un polyptyque pour le maître-autel de l'église Saint-Pierre à Pérouse, qui fut démonté à la fin du XVIe siècle, lors de la rénovation de l'église. Le panneau central représentait l'Ascension avec les douze Apôtres, la Vierge et des anges ; au-dessus, Dieu en majesté. Sur la prédelle figuraient : l'Adoration des Mages, le Baptême du Christ, la Résurrection et deux panneaux montrant les Saints protecteurs de Pérouse. Enfin, en bas des colonnes, de part et d'autre de l'Ascension, six panneaux représentent des Saints bénédictins.
- Entre 1500 et 1504 il réalise le Mariage de la Vierge et la Résurrection. C’est de ces années que date son amitié avec le jeune peintre Raphaël, qui vint auprès de lui se former à la technique picturale.
- En 1502, Le Pérugin reçoit une commande d'un retable pour le chapitre des Augustins de Pérouse, mais la réalisation en fut retardée jusqu’en 1512 et l’œuvre devait rester inachevée à la mort de l’artiste. Le rétable a été démembré en 1683. Un fragment représentant Saint Jean l'Évangéliste et saint Augustin se trouve au Musée des Augustins de Toulouse. Les autres fragments sont dispersés entre Pérouse, le Louvre, l’Alabama, Lyon, et Grenoble.
Dans les dernières années de sa vie il travaille intensément pour les principales églises d’Ombrie et de Toscane. Isabelle d'Este lui commande en 1503 Le Combat de l'Amour et de la Charité (Lotta tra Amore e Castità), pour son studiolo du palais ducal de Mantoue (aujourd'hui au Musée du Louvre). En 1508, le pape Jules II lui confie la décoration de la voûte de la chambre de l'Incendie du Borgo ( Stanza dell'Incendio del Borgo ) au Vatican. À partir de cette date, il travaille à Pérouse et dans ses environs, et on constate un certain appauvrissement du style et une répétition de ses plus grandes compositions.
À Assise, dans la Basilique Sainte-Marie-des-Anges (Santa Maria degli Angeli), construite au XVIe siècle englobant la chapelle de la Portioncule (une petite chapelle, déjà en place au VIe siècle, où en 1208, Saint François fonda son ordre) une nouvelle œuvre jusqu'alors inconnue a été découverte, lors des travaux de restauration de cette chapelle. Il s'agit d'une fresque représentant une Crucifixion, qui a été attribuée au Pérugin. Elle aurait été peinte en 1486, année où Pietro Vanucci est venu à Assise en août, comme en atteste des archives.
Le Pérugin a fortement influencé Fiorenzo di Lorenzo.
Œuvres
Città della Pieve
- Adoration des Mages (1504) dans l’oratoire de Santa Maria dei Bianchi, Città della Pieve
- Baptême du Christ dans la cathédrale Santi Gervasio e Protasio (et, à proximité, copie de son autoportrait)
- Madonna in Gloria e Santi Gervasio, Protasio, Pietro et Paolo dans la cathédrale Santi Gervasio e Protasio
- Déposition de la Croix dans l’église Santa Maria dei Servi
- S.Antonio Abate tra i SS. Marcello e Paolo Eremita dans l’église Saint-Pierre
Pérouse
- Œuvres à la Galerie nationale de l'Ombrie :
- Madonna della confraternita della Consolazione (1496-1498 env.),
- Madonna della Cucina (1515 env.)
- San Giovanni Battista tra i santi Francesco, Gerolamo, Sebastiano e Antonio di Padova (1500-1510 env.),
- Predella (1507 env.),
- San Girolamo penitente (après 1512),
- Adorazione dei pastori (1502 env.),
- Pala opistografa di Monteripido (1502-1504 env.),
- Polittico di Sant'Agostino (1502-1523 env.),
- Cimasa della pala dei Decemviri (1495-1496 env.),
- Pala Tezi (1496-98 env.),
- Gonfalone della Giustizia (1496).
Rome
- Pinacothèque des Musées du Vatican :
- Vierge à l'enfant et Saint Laurent, saints Ludovic de Toulouse, Herculanus et Constant (Retable des Decemviri), (1495-1496), Peinture grasse à tempera sur bois, 193 x 165 cm,
- Remise des clefs à saint Pierre
Florence
- Pietà (1495) au Palais Pitti
- Triptyque à fresque de la Crucifixion (1496) dans l’église Santa Maria Maddalena dei Pazzi
En France
- Au musée du Louvre à Paris :
- Le Combat de l'Amour et de la Chasteté
- Apollon et Marsyas
- Saint Sébastien
- Le Mariage de la Vierge
- La Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean
- Au Musée des Augustins de Toulouse :
- Saint Jean l'Évangéliste et saint Augustin (partie d'un retable commandé pour le chapitre des Augustins de Pérouse en 1502, polyptyque démembré en 1683 et réparti aujourd'hui entre Toulouse, Lyon et Caen)
- Au Musée des Beaux-Arts de Lyon :
- Le Père éternel en gloire
- L'Ascension du Christ
Aux États-Unis
- Lamentation au pied de la Croix, Huile sur bois, (v. 1500).
- L'Adoration de l'Enfant Jésus (Scènes de la vie du Christ), tempera sur bois, (entre 1500 et 1505)
Notes et références
- ↑ Le chevalier de Jaucourt, dans le paragraphe qu'il consacre au Pérugin dans l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert écrit à ce propos : « Le Pérugin, après avoir étudié le dessin, se rendit à Florence où il prit des leçons avec Léonard de Vinci, d'André Verrochio, qui florissoit alors dans cette ville. »
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Il Perugino ».
Bibliographie
- « Le Pérugin » 5:329 in Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers de Diderot et D'Alembert
- Charles Paul Landon, Le Pérugin in les Annales du musée et de l'école moderne des beaux-arts, p. 115, 1805
- Abbé Broussolle, La jeunesse du Pérugin et les origines de l'Ecole Ombrienne, Paris, Oudin, 1901
- Fiorenzo Canuti, Il Perugino, Editrice d'arte La Diana, Siena / Editoriale Umbra Foligno, Perugia 1983.
- Anna Forlani Tempesti, La renaissance italienne. Léonard de Vinci - Le Pérugin - Lucas Signorelli - Michel-Ange - Raphaël, Paris Editions Princesse, 1976
- Jean Alazard, Pérugin - Biographie Critique, Henry Laurens, Paris,1927
- Quattrocento, Italie 1530-1523, Peintures et sculptures du musée des Beaux-Arts de Lyon, catalogue d’exposition, Lyon, musée des Beaux-Arts, 1987-1988, (reconstitution du polyptyque Sant'Agostino).
Liens internes
• Giorgio Vasari le cite et décrit sa biographie dans Le Vite :
Page ?? - édition 1568Liens externes
- (en)Article du Herald Tribune par Roderick Conway Morris
- Reconstitution du Polyptyque de Sant’Agostino
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