- Monument aux morts
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Un monument aux morts est un monument érigé pour commémorer et honorer les soldats, et plus généralement les personnes, tuées ou disparues par faits de guerre.
Il en existe de plusieurs types :
- les cénotaphes (monuments mortuaires n’abritant aucun corps), généralement dans le centre d'une ville ou d'un village, mais qui ont aussi été, après la Première Guerre mondiale, élevé dans les entreprises, les écoles, les foyers fréquentés par les disparus de leur vivant ;
- les mémoriaux, monuments nationaux élevés sur les champs de bataille (par exemple, à Douaumont) où les cimetières militaires abritent les tombes de soldats, parfois de centaines de milliers d'entre eux, dont une proportion de soldats inconnus.
Sommaire
Historique
Avant la Première Guerre mondiale
En France
Les monuments aux morts n’existent quasiment pas avant le Modèle:XIIXe siècle : les monuments commémorent les victoires militaires et portent rarement les noms des soldats morts, à moins qu'il ne s'agisse de personnalités. Un projet de Lucien Bonaparte avait cependant prévu en 1800 que seraient inscrits sur des Colonnes départementales élevées « à la mémoire des braves du département morts pour la défense de la patrie et de la liberté. » les noms de « tous les militaires domiciliés dans les départements qui, après s'être distingués par des actions d'éclats, seraient morts sur le champ de bataille. » L’Arc de triomphe de l'Étoile, dont la construction débute en 1806, porte seulement le nom d'officiers supérieurs, qui ne moururent pas forcément au combat, et parfois encore vivants lors de la construction du monument.
Des monuments sont également érigés pour commémorer les soldats morts lors des guerres de la guerre franco-prussienne de 1870 et des guerres coloniales.
En 1889, Vic-en-Bigorre vote une subvention de 1 500 francs pour un monument en l'honneur des morts de la guerre de 1870. Exécuté par le sculpteur vicquois Edmond Desca, et inauguré en 1894, la revanche représente un guerrier farouche armé d'un gourdin. En 1895, la ville de Montauban commande au sculpteur Antoine Bourdelle un Monument aux Combattants et Défenseurs du Tarn-et-Garonne de 1870-71. La ville de Vernon (Eure) a un monument aux Mobiles de l'Ardèche[1]. La ville de Taninges (Haute-Savoie), un monument aux morts de la Guerre franco-prussienne de 1870. À Aurillac (Cantal), plus précisément sur la place de la Préfecture, le 14 juillet 1906 est inauguré le monument à la mémoire des enfants du Cantal morts pour la défense de la Patrie lors de la guerre face aux Prussiens. Avec l'aide d'une souscription publique et le soutien du Souvenir Français, la statue de bronze est l'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Champeil, originaire du Cantal et grand prix de Rome en 1896. Cette sculpture représente et célèbre le patriotisme d'un soldat tombant sous les tirs ennemis tout en tenant contre sa poitrine le drapeau tricolore[2].
Article détaillé : Monument aux morts de la guerre de 1870 en France.En Angleterre
La colonne Nelson, à Londres, n'est associée qu'au nom du héros vainqueur de Trafalgar, l'amiral Nelson.
En Italie
L'Autel de la Patrie, au centre du Vittoriano, le monument érigé en 1911 en l'honneur de Vittorio Emanuele II, premier roi de l'Italie unifiée, accueille la tombe du soldat inconnu.
Aux États-Unis
Les premiers monuments à la mémoire des combattants apparaissent après la guerre de Sécession aux États-Unis. Il s'agit par exemple du Memorial Shaw, à Boston inauguré en 1897 et commémorant les soldats du 54e régiment d'infanterie des volontaires du Massachusetts, monument d'autant plus remarquable que ce régiment était composé de soldats afro-américains qui figurent ainsi pour la première fois sur un monument civique.
En Allemagne
Des monuments sont érigés pour commémorer les soldats morts lors des guerres d’unification allemandes (guerre austro-prussienne et guerre franco-prussienne de 1870).
Les monuments édifiés à cette époque se soucient plus d'honorer les combattants (même les vivants) que les morts. Dans tout le pays, les mairies, les écoles, les places et les jardins publics voient fleurir plaques et monuments financés par les associations d'anciens combattants et les communes.
Les motifs les plus fréquemment employés y sont la victoire, Germania, l’aigle aux ailes déployées, ou l’obélisque, emblèmes traditionnels des vainqueurs. Les monuments en l’honneur des morts proprement dits sont des représentations baroques de sarcophages, d’urnes ou de gisants.
Cette prolifération de monuments est favorisée par une loi de 1890 qui confie la responsabilité de leur érection aux communes. À partir de cette date en effet on voit se multiplier les nouveaux monuments à la guerre de 1870, en particulier lors du jour de la victoire, ou pour le 25e et le 40e anniversaires en 1896 et en 1911. Les communes s’étaient enrichies grâce aux retombées de la révolution industrielle, et les anciens combattants, ayant atteint l’âge mûr, n’hésitent pas non plus à se faire construire un monument. De nombreux monuments à la guerre de 1870 érigés après 1900 sont également un signe de la remilitarisation de la société sous Guillaume II.
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Monument aux morts de la guerre de 1870, Soissons (Aisne)
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Monument aux morts de l'armée du Rhin, cimetière principal de Mayence
Après la Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale qui se déroula de 1914 à 1918 est la principale guerre commémorée par les monuments aux morts. Cette guerre a mis en jeu plus de soldats, provoqué plus de décès et causé plus de destructions matérielles que toute guerre antérieure. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part[3],[4]. Pendant cette guerre, environ 9 millions de personnes sont décédées et environ 8 millions sont devenues invalides[5],[6]. Les pertes massives (en France, il y eut 1,4 million de morts et 3 millions de blessés sur 8 millions de mobilisés, pour une population de 40 millions d'habitants) amènent, le plus souvent, non à glorifier la victoire, mais à honorer ceux qui ont perdu la vie. Cet aspect est important, car la très grande majorité des monuments élevés à cette occasion le sont à l’initiative, ou au moins avec la participation financière des anciens combattants, qui formaient 90 % des hommes de 20 à 50 ans en France[7]. Leur motivation à continuer de se battre était l’espérance que cette guerre serait la dernière (« la Der des Ders »), et que leur sacrifice ne serait pas vain ; les monuments sont aussi là, dans une certaine mesure, pour rappeler ce sacrifice. Il n'est donc pas étonnant de trouver une forte concentration de ces lieux de mémoire dans les régions où se sont déroulés les combats, par exemple en Lorraine.
Leur construction commence dans l’immédiat après-guerre, mais se prolonge tout au long du XXe siècle (quelques petites communes se dotent d’un monument aux morts seulement dans les années 1990, comme Fontaine-le-Comte). Dans la plupart des pays, on ajoute à la liste des morts de la Grande Guerre ceux de la Seconde Guerre mondiale, puis des guerres suivantes (guerres de décolonisation (Indochine, Algérie en France) ou guerre du Viêt-Nam aux États-Unis). En France, on y trouve parfois aussi une copie de l’Appel du 18 juin. Dans les autres pays, les monuments restent collectifs : les listes de noms sont très rares dans l’URSS, la Chine ou le Japon.
La période principale de construction est cependant les années 1920, dans les pays occidentaux : 30 000 de 1918 à 1925 en France, soit quinze inaugurations par jour les trois premières années d’après-guerre[7]. En 1924, par exemple, un double monument « Aux héros de l'Armée noire » est élevé à la mémoire des soldats africains tombés pendant la Grande guerre, l'un à Reims, l'autre à Bamako (Mali). Le premier fut détruit par les troupes d'occupation en 1940[8].
Guerres mondiales, les guerres de 1914-1918 et de 1939-45 ont fait des victimes dans le monde entier. Elles sont commémorées également dans les anciennes colonies des différents pays européens belligérants ou chez leurs alliés. On peut citer l’Australian War Memorial à Canberra (Australie), édifié en 1941 et remanié plusieurs fois depuis; le National War Memorial à Wellington (Nouvelle Zélande) à la mémoire des combattants de la Seconde Guerre des Boers, des deux guerres mondiales, de la guerre de Corée et de la guerre du Viêt-Nam, Tamaki Paenga Hira, le mémorial des morts au combat à Auckland (Nouvelle Zélande) (anciennement Auckland's War Memorial).
En Italie, les dépouilles mortelles des soldats enterrés dans les cimetières de fortune surgis sur le théâtre des batailles immédiatement après la grande guerre ont été, dans le cadre de la politique de « monumentalisation » des lieux de mémoire mise en œuvre par le régime fasciste, ramenés dans les grands sacrari (sanctuaires) comme le cimetière militaire de Redipuglia où était glorifiée la patrie victorieuse[9]. Le Monumento Nazionale al Carabiniere à Turin fait partie des centaines de monuments aux morts érigés en Italie après la Seconde Guerre mondiale. Il est remanié en 1948.
En France, Aristide Croisy est l'auteur de nombreux monuments, Le Mans, à Sedan, à Mézières. En Moselle, le plus important Mémorial aux Soldats Français tombes sur le sol Roumain 1914 – 1918, est réalisée à Dieuze par le sculpteur Remus Botar Botarro, majestueuse œuvre d’art contemporaine en bronze - monument commémoratif inauguré le 9 novembre 1998 par M Jean-Pierre Masseret, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants et M Victor Babiuc, Ministre de la Défense de Roumanie.
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Tucquegnieux dans le nord-est, le monuments place de la république, mis à jour pour toutes les guerres qui ont suivies 14-18.
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Le monument de Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), représente une Victoire endeuillée.
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Le monument aux morts d'Ermont en construction. Carte postale non datée.
Monuments aux morts des conflits contemporains
Avec l'apparition des bombardements, l'emploi de la force nucléaire (Hiroshima) ou du terrorisme, et la reconnaissance juridique du génocide, apparaissent des monuments commémorant des victimes civiles. Il existait déjà des monuments à visée nationaliste (Voortrekker Monument à Prétoria).
Dans plusieurs endroits, au lieu d'ériger un monument, les autorités laissent les ruines servir de mémorial. C'est le cas d'Oradour-sur-Glane, du clocher tronqué de la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche à Berlin, ou du monument pour la paix de Hiroshima (Dôme de Genbaku).
Une nouvelle sensibilité se développe autour de l'idée de devoir de mémoire. Il ne s'agit plus de glorifier des actes héroïques ni même d'honorer les soldats morts au combat, mais garder en mémoire les erreurs du passé. L'allemand crée d'ailleurs le terme de Mahnmal[10]. Des monuments rétrospectifs sont élevés aux victimes de l'holocauste (Mémorial de l'Holocauste (Berlin), Mémorial de Yad Vashem (Israël), de l'esclavage ou d'autres génocides, comme le génocide arménien.
Également rétrospectif, le mémorial des soldats Afro-américains morts pendant la guerre de Sécession (1861-1868) s’ouvre au public en 1999 à Washington D.C. Il est consacré à la mémoire des 209 145 soldats et marins noirs américains qui se sont battus pour l'Union pendant la guerre de Sécession.
En 2003, suite à une commande du Ministère de la défense pour un Mémorial National de la Guerre d'Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly à Paris, l'artiste Gérard Collin-Thiébaut change radicalement la forme du monument aux morts traditionnel, utilisant des diodes lumineuses sur trois colonnes. La première, déroule en continu, par année et par ordre alphabétique, les noms des 23 000 soldats et harkis, morts pour la France en Afrique du Nord. La deuxième colonne passe des messages rappelant la période de la guerre d’Algérie et le souvenir de tous ceux qui ont disparu après le cessez-le-feu. 26 mars 2010 : Le président de la République et son gouvernement ont décidé d’inscrire sur la colonne centrale du Mémorial du quai Branly les noms des victimes civiles de la manifestation de la rue d’Isly, à Alger, le 26 mars 1962. La troisième colonne, grâce à l’utilisation d’une borne interactive située au pied du monument, permet de voir s’afficher le nom d’un soldat recherché parmi l’ensemble des noms de la liste[11].
Le mémorial du World Trade Center, à New York, qui commémore les victimes des attentats du 11 Septembre 2001, est encore en construction.
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Entrée du village d'Oradour-sur-Glane
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Monument aux Morts de Reugny
Calendrier des commémorations
Les monuments aux morts sont le lieu de cérémonies, régulières ou exceptionnelles, qui commémorent les événements auxquels ils sont consacrés.
- 11 novembre: Remembrance Day (Royaume-Uni, Canada), Jour du Souvenir (Québec), Poppy Day (Afrique du Sud), Veterans Day (États-Unis), Jour des anciens combattants (France) : date anniversaire l'armistice de la guerre de 1914-1918.
- 5 décembre : Morts pour la France de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
- 25 avril ANZAC Day (Australie et Nouvelle Zélande) commémore l'engagement des troupes australiennes et néo-zélandaises dans les deux guerres mondiales (mais également d'autres conflits) à la date anniversaire du débarquement de Gallipoli (1915).
Typologie
Formes
Inspirés de stéréotypes architecturaux, les premiers monuments aux morts réemploient les mêmes dispositifs. Néanmoins chaque pays et chaque culture offre des variantes.
En France, l’une des formes privilégiées est l’obélisque. Elle concerne essentiellement les monuments communaux, placés au centre de l’espace public (sur la place principale) ou dans des lieux symboliques : près de la mairie ou encore près de l’école, près de l’église ou du cimetière. Ces monuments sont subventionnés par l’État, en partie financés par les municipalités, mais le plus souvent une souscription publique représente une partie importante de la somme nécessaire à l’élévation du monument.
Des plaques commémoratives, ont également été placés dans d'autres lieux fréquentés par les victimes comme les écoles, les églises, les mairies, les lieux de travail (on peut voir dans la plupart des gares de France une plaque listant les cheminots morts au cours des deux guerres mondiales), les lieux où elles succombèrent. Dans de nombreux foyers, les veuves de guerre aménagent un espace perpétuant le souvenir de leur époux mort à la guerre : une photo portant les décorations, encadrée de cierges, fait là aussi office de monument aux morts.
Certaines communes choisissent d’élever un mur formant une stèle monumentale, une colonne (reprenant le motif antique de la colonne civique), une statue, ou encore une colonne brisée, monument aux morts pacifiste érigé en contestation à cette maudite guerre.
Ruinée, l'Allemagne ne dispose pas de fonds publics pour ériger des monuments à la mémoire des millions de morts de la guerre 1914-18. Dans un premier temps, ce sont les églises qui prennent le plus souvent l'initiative de collecter des fonds et de faire graver des listes de noms sur des plaques de marbre exposées à l'intérieur des lieux de culte. On trouve aussi dans les grandes villes des livres du souvenir, et un certain nombre de monuments collectifs dans les villages. La situation change en 1933, où l'on voit apparaître des monuments qui exaltent l'esprit de sacrifice à la nation allemande.
Ornements
En France, les ornements les plus courants sont la couronne de feuilles de chêne (ou la branche de chêne), symbole des vertus civiques ; la couronne de feuilles de laurier (ou la branche de laurier), symbole des vertus militaires ; la palme ; la croix de guerre 1914-1918, plus ou moins épurée au point de n'être parfois qu'une simple croix pattée ; l'urne funéraire ; le coq gaulois ; le casque du poilu. Le poilu lui-même peut être représenté, en buste ou à la taille réelle (avec son équipement, et dans diverses attitudes). Assez souvent, peuvent figurer des civils (tels qu'une femme veuve et un(e) enfant) penchés sur une tombe ou tenant un bouquet, comme à Corbie et à Guise. Ponctuellement, le civil représenté peut être muni d'un signe particulier en référence à la région ou à une activité spécifique, générale (comme une charrue tirée par un cheval évoquant de toute évidence le monde agricole), ou bien plus précise, comme un outil (un louchet à tourbe à La Faloise). Dans quelques cas, un combattant est montré soutenant le corps de son frère d'armes. En Allemagne, la disparition de l'empire et la dissolution de l'armée impériale coïncidant avec la fin de la guerre de 1914-18, les motifs nationaux disparaissent ; restent les emblèmes guerriers (casque, épée) ou chrétiens (croix).
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Carvin, Pas de Calais.
Inscriptions
Les inscriptions gravées sur les monuments peuvent revêtir un caractère patriotique (Si vis pacem, para bellum « Si tu veux la paix, prépare la guerre », Invictis victi victuri « À ceux qui n’ont pas été vaincus, les vaincus, mais qui vaincront »[12]), civique (La commune de ... à ses enfants morts pour la France/la Patrie) ou pacifiste comme « L'union des travailleurs fera la paix du monde » : citation d'Anatole France sur le monument de Mazaugues, « Maudite soit la guerre et ses auteurs », « Guerre à la guerre — Fraternité entre les peuples », « La guerre à la guerre », « Fraternité humaine », « Contre la guerre. À ses victimes. À la fraternité des peuples. Que l'avenir console la douleur. » : inscription gravée sur le monument de Dardilly, « La guerre est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne massacrent pas entre eux » : citation de Paul Valéry sur le monument de Saint-Appolinaire ou Nie wieder Krieg (« Plus jamais la guerre »).
Dans les régions françaises qui ont subi les combats, les monuments insistent plus sur les malheurs de la guerre (ruines, deuil, orphelins), en une sorte de réquisitoire contre les crimes allemands. En Alsace-Moselle l'inscription « morts pour la France » qui suit la liste des noms est remplacée par des formules plus « neutres » (« La commune de ... à ses enfants », ou « Morts pour la Patrie »). En effet les monuments regroupent sur une même stèle les noms des militaires originaires du village quel qu'ait été leur uniforme. Lors de la Première Guerre mondiale, l'Alsace-Moselle étant allemande, les morts militaires l'étaient souvent sous uniforme allemand. Ce fut encore le cas lors de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle de nombreux Alsaciens et Mosellans ont été incorporés de force (« malgré-nous »). Ces villages sont souvent plus que d'autres frappés par l'absurdité de la guerre, ayant vu leurs enfants s'entretuer sous des uniformes différents.
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« Contre la guerre. À ses victimes. À la fraternité des peuples. » (Dardilly)
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« Maudite soit la guerre. » (Balnot-sur-Laignes)
Monuments sur le champ de bataille national
- Allemagne
- France
- Italie
- Autres pays d'Europe
Russie impériale: Le 21 juin 2011, en présence du Premier ministre russe, M. Valdimir Vladimirovitch Poutine et de M. François Fillon, Premier ministre français fut inauguré un monument aux morts dédié aux soldats et officiers russes du corps expéditionnaire envoyé en France, en 1916, sur décision de l'Empereur Nicolas II de Russie. Ce momument fut érigé Cours la Reine à Paris, cette œuvre du sculpteur russe, Vladimir Surovtsev représente « un jeune officier avec la croix de Saint-André sur la poitrine auprès de son cheval. Il vient juste d'arriver en France, il regarde au loin, se remémore sa maison, ses proches. C'est la pause avant le combat »[13],[14].
- Autres continents
Monuments sur le champ de bataille étranger
Certains mémoriaux ou cimetières militaires ont été construits non pas sur le territoire national, mais directement sur des champs de batailles étrangers ou à proximité de ceux-ci. C'est le cas en France d'un grand nombre de monuments à la mémoire des troupes alliées ou ennemies tels les cimetières allemands en Normandie, ou, plus au nord, le Beaumont-Hamel Newfoundland Memorial Park, l'Ossuaire de Douaumont, Notre Dame de Lorette, le Mémorial des batailles de la Marne à Dormans, le Mémorial de Verdun, le Mémorial canadien de Vimy, le cimetière américain de Neuville-en-Condroz, le cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon ou le cimetière américain de Saint-Avold, le plus grand cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale situé en Europe.
Monuments internationaux collectifs
Monuments nationaux collectifs
Monuments pacifistes
Quelques monuments aux morts portent un message pacifiste, soit dans le texte (« Que maudite soit la guerre ! »), soit dans la forme, comme le Mémorial de l'holocauste à Berlin, le Mahnmal Bittermark (de) à Dortmund, les monuments de Düsseldorf, Hambourg, Wuppertal, du camp de concentration de Kemma en Allemagne, de l'Albertina Plats à Vienne en Autriche, d'Aniane (Hérault), Ausseing (Haute-Garonne), Balnot-sur-Laignes (Aube), La Couarde (île de Ré), Dardilly (Rhône, une pleureuse avec un enfant, et l’inscription « Contre la guerre, à ses victimes, à la fraternité des peuples »), Équeurdreville (Manche, un bilan de la guerre est placé sur une face du monument), Gentioux (Creuse, une statue de bronze d’un enfant orphelin tendant le poing est placée devant le monument, qui porte l'inscription « Maudite soit la guerre » après la liste des soldats tués), Gy-l'Évêque (Yonne), Mazaugues (Var, Plogoff (Finistère, une veuve et un orphelin), Saint-Martin-d'Estréaux (Loire), Riom (Puy-de-Dôme, commémorant les fusillés pour l'exemple de 1917) en France ou le Genbaku Dome (原爆ドーム), 1996 d'Hiroshima au Japon.
Annexes
Bibliographie
- Pour la France
- Annette Becker, Les Monuments aux Morts - Mémoire de la Grande Guerre, éd. Errance, coll. « Art et Patrimoine », 1991, (ISBN 2-9034-4268-1)
- Nicolas Offenstadt éd., Le chemin des Dames de l'événement à la mémoire, Paris, Stock, 2004.
- Antoine Prost, Les Anciens combattants et la société française 1914-1939, thèse de doctorat, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1977.
- Danielle Roy et Pierre Roy, Autour de monuments aux morts pacifistes en France
- Études par département
- Nadine-Josette Chaline (avec la collaboration de Daniel Moulinet), Gardiens de la mémoire. Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans l'Allier, Yzeure, 2008. (ISBN 2-9518027-3-0)
- Hervé Moisan, Sentinelles de pierre. Les monuments aux morts de la guerre de 1914-1918 dans la Nièvre, préface d'Antoine Prost, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 1999, 277 p., ill. (ISBN 2-912019-07-9)
- Pour l'Allemagne
- (de) Reinhart Koselleck, Kriegerdenkmale als Identitätsstiftungen der Überlebenden(Monuments aux morts comme création d'identité parmi les survivants) dans O. Marquart, Karl-Heinz Stierle (éd.), Identität, Münich, 1979
- (de) Reinhart Koselleck et Michael Jeismann (éd.), Der politische Totenkult. Kriegerdenkmäler in der Moderne (Culte des morts et politique : monuments aux morts chez les modernes.), Münich, 1994
- (de) Meinhold Lurz, Kriegerdenkmäler in Deutschland (6 vol.), (Monuments aux morts en Allemagne), Heidelberg, 1985–1987
- Pour l'Italie
- (it) Anna Maria Fiore, La monumentalizzazione dei luoghi teatro della Grande Guerra : i sacrari di Giovanni Greppi e di Giannino Castiglioni (1933-1941), thèse de doctorat sous la direction de Vittorio Zucconi et Howard Burns, Département d'histoire de l'architecture, Institut universitaire d'architecture de Venise, 2001.
- Catherine Brice, Monumentalité publique et politique à Rome : le Vittoriano, Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, n° 301, Rome, École Française de Rome, 1998
- Mario Isnenghi (dir), L'Italie par elle-même : Lieux de mémoire italiens de 1848 à nos jours, Paris, ENS Rue d'Ulm, 2006, 518 p. (ISBN 9782728803521)
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Mahnmal » (voir la liste des auteurs)
- Vernon, l'Ardèche et la guerre de 1870 document sur le site vernon-visite.org
- Souvenir des fêtes républicaines à Aurillac (1889-1903) document sur le site Photosapiens
- (en) Julián Casanova, « The Treaty of Versailles and its Consequences », 16 décembre 2002. Consulté le 23 décembre 2008
- (en) Klaus J. Bade et Allison Brown, Migration in European History, Blackwell, 2003, 167 p. (ISBN 0631189394)
- Encyclopédie de la Grande Guerre 1914-1918, Paris, Bayard, 2004 (ISBN 2-227-13945-5)
- (en) Michael Duffy, « Military Casualties of World War One », 2 mars 2006. Consulté le 23 décembre 2008
- Historiographie des monuments aux morts
- Le souvenir de la 1re GM en Champagne-Ardenne - Les monuments - Le monument à l'Armée noire de Reims présenté par Jean-Pierre Husson
- (it) Anna Maria Fiore, op. cit., 2001
- Mahnmal dont la définition est forme particulière de monument (Denkmal) destiné à commémorer un événement négatif sous forme d'avertissement Voir l'article allemand Mahnmal :
- Document sur le site memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
- [1]. Consulté le 22 août 2009. Georges-Henri Soutou, « 1918 : la fin de la Première Guerre mondiale ? » Revue historique des armées, 251 | 2008, [En ligne], mis en ligne le 9 juin 2008.
- premier.gov.ru
- www.moinillon.net
Articles connexes
- Monuments aux morts pacifistes
- Monument aux morts de la guerre de 1870 en France
- Devoir de mémoire
- Cénotaphe
- Mausolée
- Mémorial
- Ossuaire
- Plaque commémorative
- Séquelle de guerre
- Rites mortuaires
- Deuil
- Armistice
- Armel-Beaufils
Liens externes
- Recensement des stèles militaires - Projet collaboratif MemorialGenWeb de l'association FranceGenWeb
- Photos de monuments aux morts sur le site queutchny1418.canalblog.com
- Site de recensement photographique des monuments aux morts de 14-18
- Base de données de monuments aux morts, Institut de recherches historiques du Septentrion, Université de Lille-3
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