Gisant

Gisant
Gisants de Richard Cœur de Lion (au premier plan) et d'Isabelle d'Angoulême (au second plan) à l'abbaye de Fontevraud.

Un gisant est une sculpture funéraire de l'art chrétien représentant un personnage couché (par opposition à orant ou priant), vivant ou endormi (par opposition au transi). C’est, lorsqu’il existe, l'élément principal de décoration d’un tombeau ou d’un enfeu.

Sommaire

Étymologie

Gisant est le participe présent du verbe gésir : être couché, étendu (généralement malade ou mort). Le même verbe est employé dans la formule « ci-gît » (ici repose).

Évolution du style

Les gisants les plus anciens représentent le personnage debout, comme en témoigne la manière dont tombe le plissé des vêtements.

Par la suite, le personnage est représenté couché, mais vivant.

Enfin, on représentera des cadavres réalistes, les transis.

Le gisant peut représenter soit le personnage lui-même, habituellement dans une habitude pieuse (joignant les mains, comme pour prier, ou lisant un livre saint) ou se reposant ou même le Christ.

Exemples de gisants

XIe siècle

XIIe siècle

XIIIe siècle

Gisant de Richard Cœur de Lion à Rouen

XIVe siècle

Les plis du vêtement du gisant de Clément VI illustrent que la majorité des gisants de cette époque ne sont pas sculptés allongés, mais debout.

XVe siècle

XVIe siècle

Le double visage de la Prudence, détail du tombeau de François II de Bretagne

XVIIe siècle

Gisant de Gillion-Othon de Trazegnies et de son épouse Jacqueline de Lalaing sculpté par Lucas Fayd'herbe (1669).

XVIIIe siècle

XIXe siècle

  • En 1891, la dépouille de Victor Noir, devenue un symbole républicain, est transférée au Père-Lachaise. Aimé-Jules Dalou réalise son gisant, en bronze tel qu’il était juste après le coup de feu. La bouche est ouverte et les mains sont détendues.
  • En 1864, l’abbé Jean-Baptiste Gerin, curé de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble pendant presque trente ans, appelé le curé d’Ars de Grenoble[3], son gisant est représenté sous un baldaquin en forme de chapelle à claire-voie. Il est depuis constamment fleuri.

XXe siècle

  • Au XXe siècle, les gisants semblent ne rester l'apanage que de grands personnages, ou de princes. On peut notamment voir à Rome les gisants des papes Benoît XV (1922) et Pie XI (1939).

Notes et références

  1. Sans son cœur (à Rouen), ni ses entrailles (à Châlus?).
  2. Le caveau contenait son cœur conservé dans un reliquaire de plomb (qui existe toujours), selon son testament : « En remembrance d'amour pour la Normandie ».
  3. Selon le plan-guide du cimetière Saint-Roch de Grenoble.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gisant de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Gisant — Gisant, fr. im Tode Ruhender , dt. auch Liegefigur , ist der kunstgeschichtliche Fachterminus für die plastische Gestaltung eines liegenden Toten auf einem Sarkophag oder Kenotaph. Diese monumentale Darstellungsweise eines Verstorbenen, meist in… …   Deutsch Wikipedia

  • GISANT — GISA Effigie funéraire en haut relief d’un personnage représenté couché sur une tombe. Ordinairement couché à plat dos, le gisant, qui a les yeux soit ouverts soit fermés, est, en fait, conçu comme une statue qui serait placée debout.… …   Encyclopédie Universelle

  • gisant — gisant, ante (ji zan, zan t ) adj. Qui gît. •   Ayant vu ses soldats gisants sur la poussière, MAIRET Mort d Asdrub. v, 2. •   Je suis gisant dans mon lit, ne pouvant guère écrire, VOLT. Lett. d Argental, 8 janv. 1756.    Substantivement.… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • gisant — GISÁNT s.n. Efigie funerară orizontală, reprezentând pe cel îngropat. [< fr. gisant]. Trimis de LauraGellner, 13.09.2007. Sursa: DN  GISÁNT s. m. efigie funerară orizontală, reprezentând pe cel îngropat. (< fr. gisant) Trimis de raduborza …   Dicționar Român

  • gisant — Gisant, m. acut. Tantost est participe venant de Gesir, et signifie celuy qui gist, Iacens. ainsi on dit, Il est gisant malade en son lict, AEger decumbit in tecto. Et tantost est nom substantif, et signifie la basse perche du brancar d un… …   Thresor de la langue françoyse

  • gisant — Gisant, [gis]ante. adj. verb. Couché. Gisant dans son lit malade …   Dictionnaire de l'Académie française

  • GISANT — ANTE. adj. Couché, étendu. Gisant dans son lit malade. Un cadavre gisant dans la poussière. Il ne s emploie guère que dans les cas indiqués par ces exemples …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • gisant — Fr. /zhee zahonn /, n., pl. gisants Fr. / zahonn /. a sculptured representation of a dead person in a recumbent position, usually as part of a sepulchral monument. [ < F, n. use of prp. of gésir to lie L jacere; see ANT] * * * ▪ sculpture… …   Universalium

  • GISANT, ANTE — adj. Qui est couché, étendu. Un blessé gisant à terre. Par analogie, en termes d’Architecture, on appelle Gisants, Gisantes les Statues couchées représentant des personnages morts. En termes d’Arts, Meule gisante, Meule inférieure d’un moulin,… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • Gisant — En liggende statue af en afdød på et gravmæle …   Danske encyklopædi

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”