- Gisant
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Un gisant est une sculpture funéraire de l'art chrétien représentant un personnage couché (par opposition à orant ou priant), vivant ou endormi (par opposition au transi). C’est, lorsqu’il existe, l'élément principal de décoration d’un tombeau ou d’un enfeu.
Sommaire
Étymologie
Gisant est le participe présent du verbe gésir : être couché, étendu (généralement malade ou mort). Le même verbe est employé dans la formule « ci-gît » (ici repose).
Évolution du style
Les gisants les plus anciens représentent le personnage debout, comme en témoigne la manière dont tombe le plissé des vêtements.
Par la suite, le personnage est représenté couché, mais vivant.
Enfin, on représentera des cadavres réalistes, les transis.
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XIIe siècle : gisant debout (Richard Cœur de Lion)
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XIIIe siècle : gisant couché (Alienor d'Aquitaine)
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XVIIIe siècle : gisant réaliste (Mise au tombeau du Christ)
Le gisant peut représenter soit le personnage lui-même, habituellement dans une habitude pieuse (joignant les mains, comme pour prier, ou lisant un livre saint) ou se reposant ou même le Christ.
Exemples de gisants
XIe siècle
- Gisant sur le tombeau du duc d’Aquitaine Guillaume VIII (1027-1086)
XIIe siècle
- Gisant de pierre de Sibylle de Jérusalem (ou de Lusignan), sœur de Baudouin IV, comte de Namur et roi de Jérusalem, dans l'église de Namêche (Belgique). Sur cette pierre tombale, on peut lire l’inscription suivante : « Yci reposent les ossements de Sybille de Lusignant, reine de Jérusalem, décédée en l'an 1187 ».
- Gisants de l'abbaye de Fontevraud :
XIIIe siècle
- Gisants de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen
- Gisants de l'abbaye de Fontevraud :
- Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) : gisant couché en tuffeau polychrome, représentée à une trentaine d’années, coiffée de la couronne royale, avec pour la première fois en Occident médiéval le thème de la femme lectrice (lisant probablement un psautier)
- Isabelle d'Angoulême (1188-1246)
XIVe siècle
- Gisants en marbre blanc des ducs Jean II (?-1305) et Jean III (1286-1341) de Bretagne, aujourd'hui dans l'église Saint-Armel de Ploërmel
- Gisant de Jeanne d'Évreux (1307-1371), reine de France, un des premiers personnages à s'être soucié de son vivant de faire exécuter le gisant de son futur tombeau
- Gisant en granite de Jeanne (?-1388), héritière de Bretagne, dans l'église abbatiale Saint-Gildas de Rhuys
- Philippe II de Bourgogne (Dijon)
- Gisant en cuivre de Blanche de Champagne-Navarre, duchesse de Bretagne, à l'abbaye d'Hennebont, aujourd'hui au Louvre
XVe siècle
- Gisant de Louis de Sancerre (1342-1402), connétable de France, dans la Basilique de Saint Denis
- Gisants en marbres blanc et noir d'Olivier V de Clisson (1336-1407), connétable de France, et de sa femme Marguerite de Rohan, dans l'église de Josselin
- Gisant en granit attribué à Robert (?-1408) seigneur de Beaumanoir, à l'abbaye Saint-Magloire de Léhon
- Gisant en granit attribué à Guillaume Le Voyer (?-1415), à l'église de Tregomar.
- Gisant en granit de Beatrix Péan et sarcophage de son mari Guillaume de Goudelin (?-1420), vicomte de Pléhédel, dans l'église de Goudelin
- Gisant sur le tombeau d'Agnès Sorel (1422-1450) à Loches
- Gisant en bois de Gilles de Bretagne (?-1450), à l'abbaye Notre-Dame de Boquen (Plénée-Jugon, Côtes-d'Armor), aujourd'hui au musée de Saint-Brieuc
- Gisant en marbre blanc de Charles-Orland (1495) et Charles (1496), dauphins et princes héritiers de Bretagne, dans la cathédrale de Tours
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Tombeau et gisant de Philippe le Hardi au Palais des ducs de Bourgogne.
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Gisant de Louis de Sancerre à la Basilique Saint-Denis
XVIe siècle
- Tombeau de François II de Bretagne (1435-1488) et de sa femme Marguerite de Foix-Navarre, aujourd'hui dans la cathédrale de Nantes, réalisé en marbres blanc, noir et rouge, sculpté par Michel Colombe de 1502 à 1507
- Deux gisants superposés sur le tombeau de Philibert le Beau (1480-1504) dans l'église de Brou
- Gisants en marbre de Jacque Guibé (?-1509), capitaine de Rennes et vice-amiral de Bretagne, aujourd'hui au musée de Bretagne à Rennes
- Gisants en marbre d'Anne de Bretagne (1477-1514), duchesse, reine de France et de Sicile, et de son mari Louis XII (1462-1515) dans la basilique de Saint-Denis, et leurs priants
- Gisants en kersanton de Philippe de Montauban (?-1514), chancelier de Bretagne, et de sa femme Anne du Chastellier dans l'église Saint-Armel de Ploërmel.
- Gisants en marbre de Claude de France (1499-1524), duchesse de Bretagne et reine de France, et de son mari François Ier (1494-1547) dans la basilique de Saint-Denis, et leurs transis et priants
- Gisant de Philippe Chabot (1492-1543), amiral de France, au Louvre
- Gisant de Jean III de Trazegnies et de son épouse Isabeau de Werchin (1550). Eglise Saint-Martin (Trazegnies) Belgique
XVIIe siècle
- Gisant en marbre noir de Theux de Conrad de Gavre (1602), prévôt de Saint-Martin, dans la basilique Saint-Martin de Liège
- Gisant de Gillion-Othon Ier de Trazegnies et de son épouse Jacqueline de Lalaing sculpté par Lucas Fayd'herbe (1669). Eglise Saint-Martin (Trazegnies) Belgique
XVIIIe siècle
- Mise au tombeau de saint Thégonnec, dans la crypte de l'ossuaire de l'enclos paroissial de Saint-Thégonnec
XIXe siècle
- En 1891, la dépouille de Victor Noir, devenue un symbole républicain, est transférée au Père-Lachaise. Aimé-Jules Dalou réalise son gisant, en bronze tel qu’il était juste après le coup de feu. La bouche est ouverte et les mains sont détendues.
- En 1864, l’abbé Jean-Baptiste Gerin, curé de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble pendant presque trente ans, appelé le curé d’Ars de Grenoble[3], son gisant est représenté sous un baldaquin en forme de chapelle à claire-voie. Il est depuis constamment fleuri.
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Gisant de Victor Noir par Aimé-Jules Dalou (1891), cimetière du Père-Lachaise.
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Gisant de l’abbé Gerin par Aimé Charles Irvoy (1864), cimetière Saint-Roch.
XXe siècle
- Au XXe siècle, les gisants semblent ne rester l'apanage que de grands personnages, ou de princes. On peut notamment voir à Rome les gisants des papes Benoît XV (1922) et Pie XI (1939).
Notes et références
- Rouen), ni ses entrailles (à Châlus?). Sans son cœur (à
- reliquaire de plomb (qui existe toujours), selon son testament : « En remembrance d'amour pour la Normandie ». Le caveau contenait son cœur conservé dans un
- Selon le plan-guide du cimetière Saint-Roch de Grenoble.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste de gisants de France
- Ars moriendi
- Danse macabre
- Dit des trois morts et des trois vifs
- Memento mori
- Sculpture funéraire
- Triomphe de la Mort
- Vanité
Liens externes
Catégories :- Sculpture funéraire
- Art chrétien
- Art médiéval
- Œuvre ayant pour thème la mort
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