Liste des Etats et territoires d'Australie par PIB par habitant

Liste des Etats et territoires d'Australie par PIB par habitant

Économie de l'Australie

Australie
Indicateurs économiques
Monnaie Dollar australien (AUD)
Année fiscale 1er juillet - 30 juin
Organisations internationales OMC, OCDE, APEC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 644,7 milliards de dollars US (en 2006)
Produit intérieur brut en PPA 674,6 milliards de dollars US (en 2006)
Rang pour le PIB en PPA 12e en 2005
Croissance du PIB 2,7 % (en 2005)
PIB par habitant en PPA 33 300 dollars US (en 2006) ; classement : 14e (en 2003)
PIB par secteur agriculture : 3,8 %
industrie : 26,2 %
services : 70 % (en 2004)
Inflation (IPC) 3,8 % (en 2006)
Pop. sous le seuil de pauvreté
Indice de développement humain (IDH) 3e (en 2007)
Population active 10,42 millions
Population active par secteur agriculture : 3,6 %
industrie : 21,2 %
services : 75,2 % (en 2004)
Taux de chômage 4,9 % (en 2006)
Principales industries Mines, équipements industriels, agro-alimentaire, produits chimiques, aciers
Commerce extérieur
Exportations 117 milliards de dollars US (2006)
Biens exportés Charbon, or, viande, laine, aluminium, minerai de fer, blé, machines et équipement de transport
Principaux clients Japon, Chine, Corée du Sud, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Inde
Importations 127,7 milliards de dollars US (2006)
Biens importés Machines et équipement de transport, matériel informatique, matériel de télécommunication, pétrole
Principaux fournisseurs États-Unis, Chine, Japon, Singapour, Allemagne
Finances publiques
Dette publique 14,1 % du PIB (en 2006)
Dette extérieure
Recettes publiques 267 milliard de USD
Dépenses publiques 258 milliard de USD
Aide au développement 894 millions de dollars US (en 1999/00)
Sources : 

CIA factbook
Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis

L'économie de lAustralie, la douzième du monde, est une économie de marché, occidentale, moderne, offrant à ses citoyens un niveau de vie parmi les plus élevés de la planète (le pays était 3e au classement de lindice de développement humain 2006). LAustralie a achevé, en 2006, sa seizième année consécutive de croissance économique, mouvement qui ne donne aucun signe dessoufflement, et présente un mélange dynamique de post-industrialisme (80% du produit intérieur brut (PIB) est généré par le secteur des services) et dabondance de ressources naturelles (agriculture et minerais composent les deux tiers du commerce extérieur). Il sagit aussi dune économie cyclique, lalternance de périodes de boom et de forte dépression est probablement plus marquée que dans la plupart des autres pays développés : il semble toutefois que le chaos macroéconomique, généré par la flambée et laffaissement des marchés (comme dans les années 1970), appartienne, désormais, à un passé révolu, le pays ayant su sadapter sans difficultés à lenvironnement volatile du tournant du millénaire.

Une politique de grandes réformes, entamée, dès les années 1980 avec la flottaison du dollar australien, par le gouvernement travailliste de Bob Hawke et son ministre de l'économie Paul Keating, a permis la modernisation rapide de léconomie. Couplée avec une rigueur budgétaire qui en fait lun des rares pays au monde sans dette et qui permet la maintien de taux bas en toutes circonstances, celle-ci alimente une demande intérieure forte malgré la taille réduite du marché, demande qui la aidée à surmonter les chocs externes les plus récents.

Les défis à relever dans les années à venir restent nombreux : il sagira, entre autres, de réorienter les échanges commerciaux pour profiter du développement de lAsie du Sud-Est, daméliorer des infrastructures engorgées par la récente expansion des exportations, de développer une industrie manufacturière jusquici peu compétitive, et de gérer une demande énergétique croissante que le refus de ratification du Protocole de Kyoto ne contribuera pas à brider. Le déficit chronique de la balance des paiements, le haut niveau dendettement des entreprises à létranger et le manque de coordination entre le gouvernement fédéral et les États fédérés sont, également, des secteurs le pays peut continuer à progresser.

Sommaire

Historique

Article détaillé : Histoire de l'Australie.

Lorsque le capitaine Hollandais Willem Janszoon vint cartographier les côtes de la péninsule du cap York en 1606, il ne suscita pas lintérêt des marchands de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui sétablissait à lépoque dans larchipel indonésien tout proche. Ceux-ci ne trouvèrent parmi les populations côtières hostiles pas grand chose dintéressant pour leur commerce avec le sud-est asiatique, et ce nest quen 1788, soit près de 20 ans après le passage du Capitaine Cook que les Anglais se risquèrent à établir une colonie sur ces terres inhospitalières[1]. Les premiers colons vivent de la vente de grain, produits baleiniers et peaux de phoques à la Compagnie anglaise des Indes orientales ; jusquau milieu du XIXe siècle, le commerce local peut plus encore se résumer à lexportation de laine (qui aidera par ses faibles coûts au décollage de léconomie britannique dont la première Révolution industrielle était basée sur lindustrie textile) et à limportation de prisonniers (qui ne pouvaient plus être envoyés vers les colonies américaines depuis leur soulèvement de 1776).

Laccroissement de la population et de lutilisation des terres (au détriment complet des aborigènes, dont la population aura chuté de près de 90% entre 1788 et 1920) permit le développement dune industrie de transformation locale, mais cest surtout la découverte dor en 1851 qui marqua la naissance de léconomie australienne : colons et investissement commencent à affluer, la population passe de 400 000 à 1 000 000 en dix ans : en 1860, la population australienne est la plus riche du monde (par capita)[2] et, dès les années 1870, près de la moitié des investissements britanniques à létranger sont absorbés par le continent[3]. Lafflux de capitaux, qui signe la fin de lexploitation du territoire comme colonie pénale, permet le renforcement de lindustrie de transformation locale, et les infrastructures, notamment le train, se développent. Cette vague de surinvestissement reflue dans les années 1890 lorsque les rendements élevés attendus ne se manifestent pas, causant au tournant du siècle la première dépression économique que traversera le pays : les organismes de prêt et les sociétés de construction seffondrent en 1891-92, les banques en 1893.

Laine et or restent dès lors les premiers produits dexportation australiens (42% et 12% du total, respectivement, en 1900[4]: le développement des bateaux frigorifiques pour lexportation de la viande et des fruits, lintroduction de nouvelles céréales résistantes et à haut rendement suscitent un nouveau boom économique au début du XXe siècle. La création du Commonwealth australien en 1901 permet une certaine homogénéisation du continent (chaque État était auparavant seul décideur de son niveau de taxes et de lémission de timbres), et la jeune nation se dote de sa propre monnaie, la Livre australienne, en 1910. Cette période de forte croissance est de nouveau suivie dune récession dans les années 1920, lorsque les profits convoités ne se matérialisent encore une fois pas, récession qui culmine en 1931-32 quand elle se conjugue à la Grande Dépression qui affecte alors lensemble de léconomie mondiale[5].

Évolution du PNB (rouge) et de linflation (bleu) en Australie, 1970-2006.
Source : Banque centrale australienne

La croissance robuste des années post-Seconde Guerre mondiale permit daccompagner laugmentation de 80% de la population sur la période 1945-1970. Le commerce se réoriente vers la zone Pacifique et notamment les États-Unis. Le secteur manufacturier, dont la diversification avait commencé au sortir de la Première Guerre mondiale, continue de se développer mais, entravé par la politique protectionniste du gouvernement, voit sa compétitivité sur les marchés étrangers décliner dès les années 1950 et 60. Limpact sur la croissance reste cependant faible, car cest dans cette période que débute la mise en valeur des ressources minières du pays, encore une fois grâce à lafflux de capitaux étrangers. Cet "âge dor" prend fin en 1974 avec une nouvelle récession. Les gouvernements travaillistes de Robert Hawke et Paul Keating engagent alors un vaste mouvement de libéralisation de léconomie : le Dollar australien, créé en 1966, flotte complètement sur le marché des changes depuis 1983, et les entreprises nationales sont privatisées au cours de la décennie qui suit. Le gouvernement conservateur de John Howard poursuit ces réformes dans la seconde moitié des années 1990 et introduit une TVA de 10% le 1er juillet 2000.

Léconomie australienne aura connu seize années dexpansion continue entre 1990 et 2006, avec lun des plus forts taux de croissance moyen de lOCDE.

Ressources naturelles

Article détaillé : Géographie de l'Australie.
La mine de Super Pit ("le super puit") près de Kalgoorlie, la plus grande mine dor à ciel ouvert dAustralie (3 km de long, 1 km de large, 500 m de profondeur)

Le pays est un exportateur de premier ordre pour nombre de ressources de tous types, la plupart des minerais commerciaux étant présents dans son sous-sol. Cette richesse est en fait relative : la différence avec les autres régions du monde se trouve dans le fait quil sagit dun pays à léchelle dun continent, et dont le sous-sol (notamment dans les zones désertiques du centre) est loin davoir été complètement exploré; enfin, il faut se souvenir que lexploitation à grande échelle de ces ressources na réellement commencé que dans le courant du XXe siècle. Jusquen 1950, lexportation du minerai de fer était même interdite tant on pensait que lAustralie en était dépourvue. Puis Lang Hancock, suite à un passage forcé à basse altitude dans les Monts Hamersley, saperçut quil se tenait au-dessus dun bloc de métal de près de 100 km de long. De presque nulles en 1950, les réserves de minerai de fer australiennes franchirent le cap des 20 milliards de tonnes en 1960. À la fin des années 60, Hancock possédait à lui seul plus de fer que le Canada et les États-Unis réunis[6].

LAustralie est désormais lun des premiers producteurs de charbon, de fer et duranium, trois produits dont la demande explose depuis le début des années 2000 et dont elle dispose parmi les plus grosses réserves de la planète (ainsi que pour le cadmium, le cobalt, le plomb et certains métaux rares). À elle seule, lexplosion des exportations de matières premières serait responsable de lamélioration de 30% des termes de léchange pour le pays[7] : les investissements affluent pour lexploration de nouveaux gisements mais, comme 150 ans plus tôt, cest encore lor qui suscite le plus defforts[8]. Tous les États et territoires disposent dune industrie minière ou une autre, mais lessentiel des exploitations se trouvent dans lest du pays, en Australie Occidentale. Des gisements dhydrocarbures ont également été découverts dans le détroit de Bass, entre Victoria et la Tasmanie, le champ le plus récent (Otway Basin) étant entré en exploitation en 2005.

Le ralentissement prévisible de la croissance mondiale devrait conduire à une chute sensible des cours des matières premières, notamment du charbon et de fer si la demande chinoise diminue. Cette source dincertitude pèse sur la politique du gouvernement et sur les investissements, cette diminution étant difficile à prévoir dans le moyen terme. La chute des cours conduirait à une baisse sensibles des gains de termes de léchange accumulés, mais maintient pour linstant à des niveaux élevés la pression à la hausse sur les taux dintérêt et de change[7].

Infrastructures

Le niveau de développement des infrastructures est bon, mais souffre de la taille du pays et de lévolution récente de celui-ci en termes durbanisation et vieillissement de la population : de nouveaux besoins sont apparus, mais labsence jusquà récemment de plan densemble ainsi que la faiblesse des nouveaux investissements pour améliorer des infrastructures vieillissantes se sont révélés un handicap. De nombreux points dengorgement subsistent qui minent la compétitivité du pays, que ce soit dans lextension du volume de marchandises et matières premières transportables par rail, route et par les grands ports du pays, certains navires ont récemment patienter jusquà un mois pour pouvoir procéder à leur chargement[9]. De gros problèmes de gestion de leau subsistent, les habitants des zones urbaines subventionnant encore souvent les exploitations agricoles, grandes consommatrices dune ressource rare et précieuse.

Les récentes mesures de libéralisation et dinvestissements gouvernementaux dans les secteurs de lénergie et du fret se poursuivent avec la mise en place dun National Reform Agenda pour leur donner un cadre cohérent, mais certains détails pratiques de celui-ci restent à définir, notamment au niveau de la coopération entre gouvernement fédéral et États. Le Conseil des gouvernements australiens sest ainsi engagé à maintenir le délai dharmonisation réglementaire à six mois, contre plusieurs années il y a peu encore[9]. Les investissements tant publics que privés ont considérablement augmenté pour répondre au boom des matières premières depuis le début des années 2000.

Routes, transports

Road Train Australia.jpg
Transports
Routes (2004)
Goudronnées 336 962 km
Non goudronnées 473 679 km
Rail (2005)
47 738 km
Voies deau (2002)
2000 km
Ports & Aéroports (2006)
Ports de marchandises Brisbane, Dampier, Fremantle, Gladstone, Hay Point, Melbourne, Newcastle, Port Hedland, Port Kembla, Port Walcott, Sydney
Aéroports à piste goudronnée 311
- avec trafic intl 7
Aéroports non goudronnés 144
Source : World Factbook

Lors des premières années dexistence du pays, la construction et la gestion des réseaux routiers (premières routes en 1788) et ferrés (première ligne en 1855) est une compétence locale : la plupart des lignes de chemin de fer sont opérées localement par de petits opérateurs privés, qui manquent souvent des moyens nécessaires pour investir et développer leur réseau hors des grands centres. De par les vastes distances séparant les différents États, ceux-ci se considèrent essentiellement comme des entités autonomes ayant à gérer leur propre développement plutôt quà construire un réseau intégré pour un pays qui nexiste pas encore à lépoque. Cest ainsi quà lavènement de la Fédération en 1901 pas moins de trois écartements différents sont en vigueur sur le continent : cela nempêcha pas la première liaison transcontinentale dêtre établie par le rail en 1917 (de Port Augusta à Kalgoorlie, le passage à lécartement standard sur toute sa longueur ne se fera pourtant quen 1982 - il fallait avant cela assurer pas moins de 5 transbordements sur la longueur du trajet). La première route transcontinentale, elle, nest ouverte quen 1941[10], à la faveur dune guerre qui souligne limportance de transférer rapidement hommes et matériels au nord du pays.

Depuis, limplication du gouvernement fédéral dans le secteur des transports sest fait grandissante, de lapplication dun écartement unique jusquà la planification de nouveaux tronçons permettant dunifier le pays en augmentant le commerce intérieur : les autorités de chaque état agissent en tant que maîtres dœuvre pour le compte du gouvernement. Les investissement explosent dans les années 1950, en partie pour accompagner le développement rapide de la population mais aussi pour faciliter laccès aux ressources naturelles et le transport du bétail : le nombre de routes se multiplie, le réseau autoroutier devient une compétence fédérale en 1974, et les diverses compagnies de chemin de fer dépendantes de chaque État sont intégrées en 1975 au sein de Australian National Railways (sous la compétence de Canberra)[10]. Celle-ci est privatisée en 1997.

Les réseaux routier et ferré ont maintenant atteint leur niveau de maturité, les grands investissements se faisant plus rares : ils concernent désormais essentiellement ladaptation à un trafic qui va croissant, avec des dépenses souvent en baisse au niveau local. Le problème de lengorgement des grandes villes, par exemple, est estimé coûter près de 3 milliards de dollars australien par an[11] De par la nature extrêmement décentralisée du pays, la croissance de la demande en transports sera générale : on sattend ainsi à ce que le transport de fret (notamment par le biais de trains routiers comme sur la photo ci-contre) double au cours dici à 2020, dopé par laugmentation du commerce des matières premières. Avec la récente mise en place d'AusLink, organisme gouvernemental chargée de planifier le développement du réseau routier sur le long terme, le fédéral sest engagé non pas sur une simple gestion de linfrastructure existante, mais aussi sur une politique pensée dans le long terme. Loption rail est pour linstant sous-employée, avec un début dengorgement des lignes urbaines alors quun plus grand transfert de la route au rail (tant en termes de marchandises au niveau national que pour les individus dans les centres urbains) est nécessaire.

LAustralie dépend presque entièrement de ses ports pour exporter et importer. En dépit, ou à cause, de cette dépendance, la situation des ports se dégrade légèrement depuis le début des années 2000. Leur implantation dans les grandes villes limitant les possibilités dexpansion pour répondre à lexplosion des exportations de minéraux, notamment, ainsi que lagrandissement des voies les desservant depuis lintérieur. Une part importante (près de la moitié du tonnage) des exports se fait par la côte occidentale (proche des centres miniers), alors que les importations tendent à arriver par les ports de Nouvelle-Galles-du-Sud[12].

À lopposé, le transport aérien se porte bien. La compagnie nationale Qantas, privatisée en 1993, est détenue à 25% par British Airways (la loi prévoit que la compagnie ne peut avoir moins de 51% de participations australiennes). Le trafic international reste stable en comparaison des vols intérieurs : entre 2002 et 2006 le nombre de passagers sur des vols domestiques a ainsi cru de près de 30%[13], profitant de la concurrence entre les low cost Virgin Blue et Jetstar Airways (une subdivision de Qantas). En 2006, plus de 3 millions de voyages internes ont eu lieu chaque mois, contre un peu moins de la moitié à linternational. Un grand plan de modernisation et mise à niveau des services de contrôle du trafic aérien, le National Airspace System a été lancé en mai 2002, prenant pour modèle le système en vigueur aux États-Unis.

Énergie

Liddell Power Station.jpg
Électricité
Production totale
- dont hydraulique
- thermique
- autres
236,10 TWh (2005)
7,4%
91,4%
1,3%
Consommation 200,66 TWh (2005)
Consommation dénergie/capita 76 328,82 kWh (2005)
Source : Energy Information Administration, US Dpt of Energy

Lapprovisionnement énergétique du pays nest pas un problème en soi, celui-ci étant richement doté tant en ressources renouvelables que fossiles : 1er exportateur de charbon, au 5e rang pour le gaz naturel liquéfié, . Lefficacité énergétique de son économie est cependant très en-deçà de celle de ses partenaires de lOCDE, et pourrait offrir une grande marge damélioration, sil ne manquait une réelle volonté politique pour mettre en place des mesures incitatives. Ainsi, et malgré la signature dun accord de partage des ressources pétrolières du plateau continental de la mer du Timor oriental, lAustralie dépend, du fait de sa consommation croissante, de plus en plus de ses importations de produits pétroliers.

LAustralie est le seul État signataire du Protocole de Kyoto, avec les États-Unis, à avoir refusé de le ratifier (les deux pays ont signé en 2004 un accord bilatéral d’"exploration de solutions alternatives"). Dans un livre blanc[14] publié en 2004, le gouvernement prévoyait une augmentation de la demande énergétique de 50% dici 2020. Outre une utilisation accrue du charbon, ce rapport préconisait la réouverture du débat sur lutilisation de lénergie nucléaire (bien que premier exportateur mondial duranium, le pays sest jusquà présent refusé à faire usage de cette technologie). Le débat fait rage, et certains États ont décidé de prendre les devants sur le gouvernement fédéral, telle la Nouvelle-Galles du Sud qui a passé sa propre législation visant à réduire ses émissions de 5% en 2007 par rapport aux niveaux de 1990.

Cest sur lîle-continent que lon trouve World Solar Challenge, une des plus prestigieuses courses de prototypes de voitures fonctionnant à lénergie solaire, et reliant Darwin à Adelaïde sur 3 021 km. Paradoxalement, et malgré un ensoleillement avantageux, lexploitation de lénergie solaire ou des sources renouvelables est encore embryonnaire par rapport à dautres pays souvent moins bien lotis.

Enfin, au niveau réglementaire, la formation de lAustralian energy Regulator en 2005 permet davoir un organisme de régulation unique au niveau fédéral, qui dès 2007 remplacera les 13 agences régionales de surveillance et permettra la simplification du fonctionnement du marché au niveau national.

Télécommunications

Australia-phone.png
Évolution du nombre de lignes de téléphone fixe (beige), mobile (bleu) et dutilisateurs dinternet (rouge: 1996-2005
Télécommunications et internet
Téléphonie
Indicatif + 61
Nombre de lignes fixes (2005)
- soit pour 100 habitants
10,12 mio
50,2
Nombre de lignes mobiles (2005)
- soit pour 100 habitants
18,42 mio
91,4
Internet
Domaine .au
Nombre dabonnés (2005)
- dutilisateurs
5 980 000
14 190 000
Radio Télécommunications
Foyers équipés du téléphone (2005) 97 %
Foyers équipés dune télévision au moins (2005) 99.2 %
Sources : UIT, World Factbook

Dans le domaine des télécoms, la stratégie de développement de lAustralie a poussé ses services statistiques (aux niveaux local, étatique et fédéral) à aller au-delà du simple recensement de loffre de services. La demande y est aussi de plus en plus étudiée, afin de servir dindicateur pour la politique gouvernementale[15]. À noter que depuis le Census and Statistics Act de 1905, chaque individu et foyer est tenu de fournir les données statistiques les plus complètes qui lui sont demandées par le Bureau australien des statistiques. Le recensement de 2001 a pour la première fois inclus une section sur lutilisation dinternet.

Le secteur est chapeauté par le Department of Communications, Information Technology and the Arts (DCITA), qui est chargé de la mise en place de nouvelles réglementations, sassurer que les règles de la concurrence sont respectées (avec lobligation de service universel), et est également chargé de définir les orientations à venir pour que lAustralie reste un acteur de pointe au niveau mondial. Le DCITA sert de conseiller direct au ministère des Télécommunications pour toutes les options de politique structurelle. Il est secondé par l'Australian Communications Authority (ACA), organe de régulation technique qui depuis le Telecommunication Act de 1997 rend compte au Ministre de tutelle des performances des fournisseurs dinfrastructure, de services, y compris par la mesure de lindice de satisfaction des consommateurs, de lévolution des prix et de la qualité objective des services offerts[16].

Téléphonie fixe et mobile

Le marché australien est un marché mature, avec un taux déquipement comparable à celui des autres États membres de lOCDE. En dépit de son territoire étendu, près de 98% de la population avait en 2005 accès au réseau cellulaire, selon lUIT. Le développement de lutilisation de la téléphonie mobile a même induit, comme dans dautres pays développés, une baisse du nombre de lignes fixes.

Les services postaux et téléphoniques ont été séparés dès 1975, Australia Post et Telecom Australia se partageant les activités du Département du Postmaster général. Telecom Australia redevient l'Australian Telecommunications Corporation en 1989, puis fusionne en 1992 avec une autre entité gouvernementale, la Commission des Télécommunications Outre-mer (Overseas Telecommunications Commission). Lensemble prend le nom de Telstra Corporation Limited en 1993. La privatisation de la compagnie se fait en plusieurs étapes : tout dabord en 1997 et 1999, le gouvernement retenant une majorité des parts, puis à nouveau en 2006 : le poids de lÉtat australien tombe de 51,8 à 17% du capital de la compagnie, et le reste des actions est placé dans un Future Fund (voir plus bas, à la gestion indépendante, destiné à vendre le reste des actions dans les prochaines années (il est de fait considéré lui aussi comme un investisseur privé, de par son comportement). La privatisation a essentiellement été contestée par les électeurs ruraux, mais en dépit dune chute des cours depuis les premières cotations, la vente de novembre 2006 a encore une fois été sur-souscrite.

Le marché national est ouvert à la concurrence depuis la fin des années 1980, le principal concurrent de Telstra étant la compagnie Optus, qui a fini par développer sa propre infrastructure (la plupart des autres opérateurs se contentent de louer les lignes de ces deux géants). Telstra conserve une position dominante sur le marché fixe, et possède deux réseaux de télévision câblés concurrents (Foxtel et Austar).

Internet

Telstra est aussi dominant (par le biais de sa filiale BigPond) sur le secteur, qui dailleurs accuse un certain retard dans le taux de pénétration de linternet à haut débit (7,7% contre 10,6% en moyenne pour lOCDE). Si limmense majorité (86%) des compagnies australiennes possèdent un accès à internet, seules 45% ont un site web leur permettant de développer leurs affaires (alors quinternet est la source préférée dinformation de 43% des Australiens (1re place) daprès un sondage réalisé en 2004[17]. Et si lutilisation dinternet augmente avec le revenu, le recensement de 2001 a montré que lutilisation était comparable chez les anglophones (79% de la population) que chez les allophone (15%)[18] : le fossé numérique est donc essentiellement social, même si les variations dans le taux dutilisation entre les résidents des différents États du Commonwealth peut varier du simple au double[19].

Structure économique

Article détaillé : Liste d'entreprises australiennes.
ASX200.png
Source : Australian Financial Review. Vori aussi : ASX
Dix plus grosses capitalisations en 2006
Compagnie Mds AUD Secteur
BHP Billiton 81,6 Mines
Commonwealth Bank 55 Finance
National Australia Bank 51,7 Finance
ANZ Banking Group 43,7 Finance
Westpac 42,7 Finance
Westfield 28,4 Immobilier
Telstra 23,6 Télécoms
Woolworths 19,6 Grande distribution
Rio Tinto 19,5 Mines
Woodside Petroleum 17,2 Energie
Source : Standard & Poors

Comme dans la plupart des grands pays post-industriels, lessentiel (80%) de lactivité économique est en Australie assuré par le secteur des services, le secteur manufacturier (10,7%) ayant de toute façon toujours été historiquement peu compétitif. Le gros du PIB est généré sur la côte Est, les trois États de Nouvelle-Galles du Sud, Victoria et Queensland totalisant 78% de la richesse nationale[20]. La structure de lactivité est extrêmement dépendante de facteurs endogènes : le Sud et la Tasmanie, plus ruraux, croissent moins vite que le reste du pays, alors que la côte occidentale est excessivement soumise aux cycles affectant le secteur minier. Depuis le tournant du millénaire, et profitant en cela la politique mise en place par le gouvernement fédéral, cest le secteur des télécommunications qui progresse le plus vite en rythme annuel (6,4%/an en moyenne depuis 2000).

C'est dans la structure de son commerce extérieur que lAustralie se distingue quelque peu (voir plus bas). Si mines et agriculture nont respectivement généré quun maigre 4,6 et 4% du PIB en 2003, ceux-ci contribuent pour plus des deux-tiers des exportations de marchandise : de fait, cest la demande intérieure qui génère lessentiel du PIB du pays. Soutenue par des taux bas et un taux dépargne faible, celle-ci a notamment permis à léconomie nationale dencaisser la crise économique asiatique de 1997 sans trop de dommages.

Secteur primaire

Article détaillé : Agriculture australienne.

Exportations agricoles et minérales sont deux moteurs traditionnels de léconomie australienne : par leurs énormes potentialités elles ont motivé la mise en valeur du continent et, aujourdhui, lAustralie est un acteur majeur incontournable du marché mondial des matières premières. Si le secteur ne constitue pas 10% du PIB national en 2005, les ventes de céréales, viande et minerais représentent tout de même près de 65% des exportations à la même période.

Plus de 130 000 fermes commerciales étaient en 2005 réparties sur lîle (soit 25% de moins en 20 ans), essentiellement sur les côtes orientale et méridionales du pays (le reste étant désertique ou semi-désertique). La variété des climats permet une grande diversité des productions, mais les premiers produits dexportation sont le blé (4e rang mondial), les moutons (2e cheptel avec 103 millions de têtes en 2005) et le vin (4e vignoble). Lécosystème du continent a malheureusement souvent été la victime de tentative dacclimatation despèces étrangères, avec des conséquences souvent désastreuses : les descendants des 24 lapins relâchés par Thomas Austin en 1859 sont aujourdhui estimés à plus de 300 millions et constituent un véritable fléau national en labsence de prédateur naturel[21].

Le secteur sest largement réorganisé depuis la fin du XXe siècle et continue de le faire, sorientant vers une grande concentration capitalistique. Si le nombre dexploitations diminue, leur taille a tendance, elle, à saccroître. Ainsi, entre 1985 et 2005, le nombre dexploitations céréalières a chuté de 22%, alors que la superficie moyenne sest accrue de 58% et les investissements en capital par exploitation ont doublé, à 2,8 millions AUD[22]. La même tendance est observable dans les autres secteurs. La tendance au gigantisme de lagriculture australienne se reconnaît dans ses stations (de moutons ou de bovins), qui couvrent en moyenne 200 000 hectares : la plus grande, sise à Anna Creek, fait 3 000 000 ha, soit grosso-modo la superficie de la Belgique (30 528 km2). Cet isolement des exploitations a par ailleurs donné naissance à lécole des airs, les enfants de fermiers suivent les cours de leur professeur par le biais de récepteurs radio.

En dépit de cette extension des entreprises agricoles, la part de lagriculture dans le PIB continue de diminuer, dépassant difficilement 3% du total en 2004-2005. Mais une baisse de la production, comme ce fut le cas lors de la sécheresse de 2002-2003, a encore des répercussions notables sur léconomie du pays : le manque à gagner a été estimé à lépoque à 1% du PIB[22].

Industrie

Structure du PIB australien en 2003.
Source : Mission économique française en Australie

Lindustrie australienne a toujours été le maillon historiquement faible de léconomie australienne, celle-ci étant passée directement dun modèle basé sur lexploitation de ses ressources naturelles à une économie de services. Les différentes politiques protectionnistes mises en place depuis la création du pays et jusquaux années 1980 ont bridé le développement des acteurs nationaux, ceux-ci étant insuffisamment compétitifs à lexport. Le seul secteur ayant atteint une taille critique au niveau national est celui des machines-outils ; le seul producteur dautomobiles, Holden est une subdivision de laméricain General Motors. Avec le décollage de lAsie du Sud-Est, le niveau des importations de produits industriels a encore augmenté, et le pays poursuit sa lente désindustrialisation, à limage des autres pays développés.

Services

Ceux-ci représentent près de 80% du PIB du pays et, en dépit du boom des matières premières ou des efforts du gouvernement pour développer une industrie manufacturière, cette part ne semble pas destinée à varier de manière sensible dans le moyen ou long terme.

Tourisme

Lindustrie du tourisme constitue une part substantielle de l'économie australienne, représentant près de 4,7% de son PIB (mais 11% des revenus d'exportation) et employant 6% de la population active, essentiellement dans des structures de 20 employés ou moins[23]. Il s'agit d'un marché mature, en progression mais soumis aux aléas des prix du pétrole ainsi qu'à la montée en puissance de la concurrence des destinations asiatiques. À l'exception des citoyens néo-zélandais, tous les nouveaux entrants doivent être munis d'un visa, standard ou électronique (simple enregistrement: en 2006, les arrivées en provenance de l'international étaient estimées à 5,5 millions de visiteurs, générant environ 19 milliards de dollars de revenus[24]

Évidemment favorisé par le climat ensoleillé ainsi que par des mesures plus spécifiques prises dans les années 1980[25], le tourisme australien joue sur l'image d'un pays immense et encore sauvage, avec de grands centre urbains à l'atmosphère détendue. Une campagne d'envergure mondiale dotée d'un budget de 180 millions de dollars fut lancée sur ce thème en 2006 avec pour slogan le très argotique "Where the bloody hell are you?". Les destinations les plus populaires incluent Sydney, la grande barrière de corail ou l'outback en général.

Les principaux pays d'origine en 2005 des touristes étrangers étaient dans l'ordre la Nouvelle-Zélande (1,1 M de visiteurs), le Royaume-Uni (708 000), le Japon (685 000), les États-Unis (446 000), et la Chine (285 000)[24]. Le marché des routards, essentiellement ouest-européens, est substantiel[26], ceux-ci ayant tendance à rester particulièrement longtemps sur place. Le tourisme intérieur est également important, les Australiens profitant du bon réseau de transports (avion, routes) pour profiter des nombreuses stations balnéaires ou de montagne proche des grandes villes côtières.

Un segment particulier de lindustrie locale est cependant exceptionnellement caractéristique du pays : lindustrie du jeu. Avec des revenus dépassant les 11 milliards de dollars annuels, le secteur offre aux Australiens près de 20% des machines à sous en activité sur la planète[27]. Répartis sur tout le territoire, loteries, casinos et clubs représentent près de 300 000 emplois directs et indirects et génèrent en moyenne 12% des revenus des États du Commonwealth, les Australiens dépensant autant voire plus en jeux quen alcool, essence ou habillement[28].

Services financiers

L'Australie dispose d'un des marchés financiers les plus développés d'Asie-Pacifique, la bourse australienne étant la deuxième de la région (après celle du Japon) en termes de liquidité et volume (la capitalisation totale du marché des actions équivaut à celles de la Corée du Sud et de Taïwan réunies). L'attractivité du pays pour les activités de banque privée et back office en à fait un leader sur la région depuis le milieu des années 1990, avec l'implantation de géants mondiaux du secteur tels que Citigroup, ou Morgan Stanley.

Les banques australiennes, tout en continuant à sintéresser à leur aire dexpansion naturelle en Asie, commencent aussi à tourner leurs yeux vers dautres régions du monde ; pour preuve, la tentative de prise de contrôle de la Bourse de Londres en 2005 par la banque dinvestissement Macquarie[29]. Dune manière générale, le secteur profite dun accroissement de lépargne généré par la mise en place dun système favorisant lépargne-retraite et obligatoire depuis 1992 : la superannuation. Les nouveaux capitaux (839 mds AUD en 2005) ainsi générés sont directement injectés dans le système financier national par les quelques 300 000 fonds en activité dans le pays (dont seuls 362 avaient en 2006 des actifs supérieurs à 50 millions de dollars). 45% de ces fonds sont gérés par des compagnies étrangères, directement ou par le biais de coentreprises, et certaines projections font état de 2 500 milliards de dollars gérés à l'horizon 2015[30].

Commerce extérieur

Sur les marchés mondiaux, le Commonwealth est surtout un exportateur de matières premières, parmi les premiers au monde : charbon, or, uranium, fer, viande, laine, céréales, gaz naturel et machines-outils. À linverse, ses importations sont plus centrées sur les produits manufacturés tels que les pièces détachées, ordinateurs et équipement de transport ou télécommunication, ainsi que du pétrole.

Au niveau diplomatique, lAustralie est engagée dans une série daccords bilatéraux de libre-échange, certains étant déjà mis en œuvre (États-Unis, Singapour, Thaïlande et Nouvelle-Zélande, dautres sur le point dêtre finalisés (ASEAN, Chili, Chine, Corée du Sud, Japon et Malaisie). Lentement mais sûrement, les échanges commerciaux se recentrent sur le sud-est asiatique, plus dailleurs aux dépens du partenaire américain que des européens (la Grande-Bretagne étant naturellement au premier rang de ces derniers, 23% de toutes les importations européennes étant dorigine britannique[31]). Dans lensemble la balance commerciale du pays est largement déficitaire, même si une amélioration basée sur la stabilisation à des niveaux élevés du prix des matières premières peut être espérée : 8 des 10 premiers postes à lexport en 2005 concernaient ces dernières[32]. De fait, les termes de léchange ont atteint des records depuis le début du millénaire.

Les principaux partenaires commerciaux de lAustralie en 2005.
Source : Département australien des affaires étrangères et du commerce

Léconomie australienne est depuis les grandes réformes des années 1980 de plus en plus tournée vers lexportation, les négociateurs de Canberra prenant une posture agressivement pro-ouverture dans les forums internationaux, notamment au sein de lOMC dont elle fut lun des membres fondateurs en 1947 (il sagissait à lépoque du GATT). À lopposé des autres grandes puissances industrielles, lAustralie prône historiquement une plus grande ouverture des marchés agricoles, et a à cet effet mis en place le Groupe de Cairns, censé coordonner les positions des grands exportateurs de denrées agricoles. De par son hétérogénéité dintérêts, celui-ci na cependant pas vraiment su répondre jusquà présent aux attentes de ses membres.

Chine et Inde se profilent désormais comme les partenaires essentiels du commerce australien, avec dans le cas chinois une excellente complémentarité des deux économies[33], la République populaire étant un exportateur de produits manufacturés et gros importateur de matières premières, alors que lAustralie tient exactement la position inverse.

Rôle de lÉtat

Article détaillé : Politique de l'Australie.

Implication directe dans léconomie

Taux de chomage (%, bleu) et population active (millions de personnes de 15 ans et plus, rouge), 1978-2007.
Source : Reserve Bank of Australia

Les grandes réformes lancées dans les années 1980 et intensifiées dans les années 1990 ont permis une refonte en profondeur de la façon dont lÉtat fédéral (ainsi que, dans une moindre mesure, les États et territoires fédérés) voyait ses rapports avec léconomie nationale. Le mouvement est allé vers une plus grande libéralisation, alliant simplification administrative (le plus souvent en fusionnant les diverses agences régionales pour créer un organisme de tutelle denvergure nationale) et ouverture des monopoles publics (privatisations partielles ou complètes des opérateurs téléphonique (Telstra), aérien (Qantas) ou ferrés (Australian Railways)).

Les relations entre les partenaires sociaux ont également grandement évolué, passant dun cadre fixe mais fragmenté de règles fixées au niveau fédéral ou local par un organe judiciaire (lAustralian Industrial Relations Commissions et ses équivalents régionaux) à une législation simplifiée et reposant beaucoup plus sur les négociations collectives par branche ou entreprise. Le WorkChoices Act, établi en mars 2006, vise à unifier les pratiques au niveau national en établissant une structure unique (la FairPay Commission) ayant pour mission principale de fixer le niveau du salaire minimum[34] pour adultes et jeunes actifs[35]. La législation du travail reste malgré tout un arrangement complexe, notamment par le manque de clarification entre réglementations fédérale et étatiques. De fait, près de 20 ans de réformes ont redonné au pays le rang quil occupait dans les années 1970, mais il reste singulièrement en retard pour le taux dactivité des femmes et des plus de 55 ans, ainsi quau classement de la productivité de la main dœuvre. Les inégalités sont encore nombreuses, et le taux de chômage parmi la population sans qualifications reste relativement élevé par rapport aux autres groupes.

LAustralie est par ailleurs le seul pays occidental à navoir pas signé les conventions 138 et 182 de lOrganisation internationale du travail sur le travail des enfants.

Réformes microéconomiques

Diverses réformes microéconomiques essentielles ont été mises en place depuis le début des années 1980, voire dès les années 1970 : réduction unilatérale des barrières commerciales ; passage en taux de change flottant du dollar australien ; déréglementation du secteur financier ; concentration du nombre de syndicat et réforme décentralisatrice du système de négociations collectives ; intégration plus poussée des économies au niveau fédéral, y compris par l'uniformisation et la standardisation des infrastructures ; enfin, une grande partie des services et entreprises publics ont été privatisés.

Depuis 1996, le gouvernement de John Howard continue ce programme de réformes microéconomiques, essentiellement sur le marché du travail et au détriment du pouvoir collectif des syndicats. De nouveaux pans de l'économie ont été déréglementés, à commencer par le secteur des télécoms, et de nouveaux monopoles ont été privatisés. En janvier 2007, le chômage était tombé à 4,6%, soit son taux le plus bas depuis les années 1970. Le prix des actions côtées sur le marché australien s'est, inversement, envolé depuis le début du millénaire.

Le gouvernement soutient la recherche par le biais des universités, du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), et à travers des centres de partenariat public-privé, les Cooperative Research Centres.

Fiscalité

Il existe en Australie trois niveaux de fiscalité: fédéral, étatique et municipal, les deux premiers niveaux constituant lessentiel des prélèvements. Les différents états fédérés ont chacun leur propre taux dimposition en fonction de leur population, base économique et nécessités infrastructurelles. Le Commonwealth tirant la plupart de ses revenus des impôts sur les personnes et les sociétés, on assiste plus à une redistribution de ses revenus vers les États quà une péréquation entre ceux-ci, sauf dans le cas de la TVA (voir plus loin).

Le taux maximal dimposition est tombé en 2006 à 45% du revenu total[36], plus une éventuelle surtaxation pour le système de santé. Le taux dimposition sur les sociétés est de 30%.

Une taxe sur la valeur ajoutée de 10% est en vigueur depuis son introduction par le gouvernement Howard en 2000 : son objectif était de permettre aux États daméliorer ou d'offrir de nouveaux services, tout en diminuant leur taux dimposition. Certains produits, telles les denrées alimentaires, ne sont pas concernés par cet impôt, et son taux ne peut être modifié sans laccord unanime des gouvernements de chaque État ainsi que de celui du Commonwealth, ce dernier décidant de la répartition entre les États des fonds dégagés. Cette pratique cause certaines tensions avec lÉtat de Nouvelle-Galles-du-Sud et celui de Victoria, qui récupèrent moins que ce que leurs populations respectives ne génèrent. Le Queensland est, à linverse, un grand gagnant de cette redistribution.

Finances publiques

Excédent budgétaire et dette publique fédéraux. (*):projections
Source : FMI, Reserve Bank of Australia, gouvernement fédéral

Tout un pan de réformes fut mis en place dans le courant des années 1980, avec pour objectif principal la stabilisation monétaire et financière du pays (surtout après la "crise de la République bananière", voir plus bas) tout en privilégiant transparence et responsabilité; cet objectif fait toujours lobjet dun large consensus politique et na pas été remis en question depuis : la faible inflation et les excédents budgétaires qui en ont résulté ont permis à léconomie australienne dacquérir une résilience rare face aux chocs externes (crise asiatique de 1997) et internes (Bulle immobilière, sécheresse) qui lont frappée. De la même manière, le faible taux dendettement public a permis à la population de profiter de taux bas, incitant à lacquisition et la construction de logements : le boom immobilier du début des années 2000 a ainsi contribué à la bonne santé économique de lépoque et, alors que le marché se tasse, le décollage du marché des matières premières permet le maintien de lactivité à des niveaux élevés.

Le surplus actuel, largement -mais pas uniquement- expliqué par lexplosion du prix des matières premières, a permis baisses dimpôt et une meilleure politique de redistribution à lintention des familles, notamment. Lexcédent budgétaire actuel nest du coup pas considéré comme un absolu pour le gouvernement fédéral, qui vise plutôt la stabilité sur lensemble du cycle économique. Ainsi, malgré la quasi-disparition de la dette publique dès 2005, le gouvernement a opté pour le maintien dun marché des obligations fédérales, jugé nécessaire à une gestion efficace du risque des taux dintérêt ainsi quà une diversification des marchés financier[37].

Monnaie

Taux de change du Dollar australien (1970-2006) contre le Dollar US (vert), la Livre sterling (bleu) et un panier des 24 principaux partenaires commerciaux du pays (TWI, violet).
Flèches de gauche à droite : 1974, changement dindexation du dollar US (index flottant) au panier TWI fixe ; 1976, panier fixe devient mobile ; 1983, flottation complète ; 1986, "crise de la république bananière".
Source : Reserve Bank of Australia

Le dollar australien (AUD) nexiste que depuis 1966 (en remplacement de la Livre australienne) mais a déjà connu une histoire mouvementée. Dabord indexé sur la Livre sterling, le dollar australien est indexé de manière semi-flottante vis-à-vis du dollar US jusquen septembre 1974, un taux de change fixe est appliqué face à un panier de monnaies représentant les 24 premiers partenaires économiques du pays. En novembre 1976, le panier devient mobile (calculé trois fois par jour, sa composition est également réévaluée chaque mois doctobre en fonction des données de lannée précédente), et cest en décembre 1983 que le gouvernement se détache complètement du contrôle des changes : le dollar "flotte". Le 14 mai 1986, le ministre des finances Paul Keating plonge cependant celui-ci dans la tourmente en déclarant lors dun entretien radiophonique que si lAustralie ne contrôlait pas ses déficits publics, son avenir proche serait celui dune république bananière.

Le cours sest depuis stabilisé grâce aux diverses réformes mises en place par la suite : soutenu par une économie et un gouvernement stables, le dollar australien est désormais la sixième monnaie de réserve au monde, représentant 5% des échanges, alors que léconomie australienne proprement dite ne vaut que 2% du volume mondial. De plus, le flottement du dollar a permis à celui-ci dabsorber une grande partie du choc externe que constitue lenvolée des cours des matières premières[38].

Le Future Fund

Article détaillé : Démographie de l'Australie.

Les sources dinquiétude pour les finances australiennes sont donc à voir dans le moyen et long terme avec, comme dans la plupart des pays, un vieillissement démographique substantiel qui aura pour première conséquence de peser sur les dépenses de santé : le gouvernement australien prévoit dici 2045 un doublement de la population âgée de plus de 65 ans (jusquà 25% de la population totale) couplée à une stabilisation de la population active[39] : les dépenses de lÉtat absorberont 6,5% de plus du PIB, 70% de cette augmentation pouvant être mis sur le compte du vieillissement de la population[40].

Outre une réforme du régime des retraites, lexcédent budgétaire est désormais affecté à un "Fonds pour lavenir" (Future Fund), créé en avril 2006 et ayant pour objectif de couvrir à long terme le déficit prévisible des finances publiques (à hauteur de 10% environ: le Fonds recevra le produit des excédents et des privatisations, ainsi que les revenus générés par ses propres actifs, sans que ces/ses revenus soient inclus dans le budget fédéral ou transférables à celui-ci. Lorsque les pensions publiques quil est censé couvrir commenceront à être versées en 2020, sa masse totale aura atteint les 140 milliards de dollars australiens. Le Fonds dispose par ailleurs dune grande marge de manœuvre dans sa stratégie dinvestissement, avec un seul objectif (un rendement annuel dau moins 4,5 à 5,5%) et deux contraintes (pas de prise de contrôle dentreprises, pas dactivité excessive sur les obligations dÉtat australiennes, qui du fait de leurs poids relatifs pourraient être touchées par une volatilité malvenue). Le Fonds est autrement libre de ses décisions, y compris en termes de risque ou de délégation de sa gestion à des opérateurs privés. Un certain nombre de garde-fou ont également été intégrés dans sa structure, notamment par la mise en place dun Conseil de gardiens (7 experts en gestion et gouvernance, nommés par lÉtat mais pas payés directement sur le budget de la fonction publique: le gouvernement reste seul décideur de la teneur du mandat dinvestissement, mais si le Conseil venait à juger que les changements proposés par le gouvernement vont à lencontre du propos initial du Fonds, il aura alors le possibilité de porter la question devant le Parlement pour sopposer au mauvais usage de ce pouvoir[40]. Lobjectif principal est déviter ainsi les investissements à visée politiques (éléphants blancs), notamment dans les infrastructures.

Voir aussi

Articles connexes

Documentation externe

Bibliographie :

  • Bill Bryson, Down Under, ISBN 978-0552997034
  • David Meredith et Barrie Dyster, Australia in the Global Economy: Continuity and Change, ISBN 0-521-63730-9

Liens externes :

Notes et références

  1. Glenn Stevens, Europe, Australia and Asia : Some observations, European Australian Business Council. 11 août 2006[1][pdf]
  2. Tim Harcourt, Trade forged a great nation, The Australiane, 26 janvier 2007, pp.27-28
  3. M. Edelstein, Foreign Investment and Accumulation, 1860-1914, in R.C. Floud et D. McCloskey (éds.), The Économic History of Britain Since 1700, Vol. 2, 1860-1939, 1994
  4. Barrie Dyster, David Meredith, Australia in the International Economy in the Twentieth Century, New York, Cambridge University Press, 1990
  5. William Sinclair, Australian economic development : old model and new model, 1977
  6. Bill Bryson, Down Under, p.363
  7. a et b FMI, Australia : Staff Report for the 2006 Article IV Consultation, octobre 2006, pp.7-8[2][pdf]
  8. 50,5% des dépenses totales dexploration (AUD 787 millions) en 2003-2004. Source : Minerals council of Australia,Australias Identified Mineral Resources Report 2005, 2006[3]
  9. a et b OCDE, Policy Brief, juillet 2006, p.8[4][pdf]
  10. a et b Gouvernement australien, Département des transports et des services régionaux [5]
  11. Engineers Australia, 2005 Australian Infrastructure Report Card, août 2005.
  12. Gouvernement australien, Département des transports et des services régionaux, Australian Sea Freight 2003-2004, mars 2006, p.8[6][pdf]
  13. Gouvernement australien, Département des transports et des services régionaux, statistiques domestiques[7]
  14. Gouvernement australien, Securing Australias Energy Future, juin 2004 [8][pdf]
  15. Voir Gouvernement australien, Australias strategic framework for the information economy 2004-2006, 2004 [9][pdf]
  16. ITU, Australia case study, juillet 2005, p.10 [10][pdf]
  17. Sensis Consumer Report, juin 2004. Données collectées sur 1 500 Australiens de 14 ans et plus répartis sur tout le territoire
  18. 6% des personnes interrogées nont pas indiqué le langage parlé à la maison, d la somme différente de 100%
  19. ITU, Australia case study, juillet 2005, p.9 [11][pdf]
  20. Économist Intelligence Unit, 2004, février 2004[12]
  21. Bill Bryson, Down Under, p. 159
  22. a et b Australian Bureau of Agricultural and Ressource Economics, Agricultural economies of Australia and New Zealand, 2006[13]
  23. Soit 91% des entreprises du tourisme. Source: Bureau of Tourism Research Occasional paper n°34, Tourism businesses in Australia, 1998-2003, p.1 [14][pdf]
  24. a et b Tourism Australia, Quarterly results of the International Visitors Survey, septembre 2006, [15][pdf]
  25. ou plus tôt encore, comme le renommage en 1933 du village côtier dElston en Surfers Paradise
  26. routards qui peuvent profiter du "working holiday visa", accordé chaque année par le gouvernement australien à plusieurs milliers de jeunes occidentaux de 18 à 30 ans. Plus de renseignements sur le site du ministère de limmigration australien (en)
  27. Australian Government Productivity Commission, Australias Gambling Industries, p. 2.11, 26 novembre 1999 [16]
  28. BBC News, Australia in thrall of gambling mania, 30 janvier 2007 [17]
  29. Loffre de 1,6 milliards de Livres sterling fut à lépoque balayée par la direction du London Stock Exchange comme "dérisoire"
  30. Département australien des affaires étrangères et du commerce, Australia: A global financial services centre, [18]
  31. Département australien du Commerce et des Affaires étrangères, Australias trade with the European Union, 2005 [19][pdf]
  32. Département australien du Commerce et des Affaires étrangères, Trade 2006, 2006 [20][pdf]
  33. Gouvernement australien, projet de budget 2006-7, Statement 4: Australia in the World Economy, pp. 4-3 à 4-13 [21][pdf]
  34. soit en 2006 13,47 AUD/heure pour un adulte de plus de 21 ans [22]
  35. OCDE, Policy Brief, juillet 2006, p.9[23][pdf]
  36. Source : ministère du budget [24]
  37. OCDE, Étude économique de lAustralie 2004 (synthèse), 2005, p.3[25][pdf]
  38. Gouvernement australien, projet de budget 2006-7, Statement 4: Australia in the World Economy, p. 4-9 [26][pdf]
  39. OCDE, Policy Brief, juillet 2006, p.4[27][pdf]
  40. a et b FMI, Australia : Staff Report for the 2006 Article IV Consultation, octobre 2006, p.16[28][pdf]


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