- Kosmet
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Kosovo
Republika e Kosovës (sq) Republika Kosova (sr) Република Косово (sr) République du Kosovo (fr) (Détails) (Détails) Langue officielle Albanais / Serbe Capitale Pristina
Plus grande ville Pristina Forme de l’État
- Président de la République
- Premier ministreRépublique
Fatmir Sejdiu
Hashim ThaçiSuperficie
- Totale
- Eau (%)Classé 159e
10 887 km²
%Population
- Totale (2007)
- DensitéClassé e
2 100 000 hab.
175 hab./km²Indépendance
- Déclaration d'indépendance1De la Serbie
17 février 2008Gentilé Kosovar, Kosovare Monnaie Euro2 ( EUR
)Fuseau horaire UTC +1 (été +2) Hymne national Europe Domaine internet Indicatif
téléphonique+381
1L'indépendance n'a été que partiellement reconnu internationalement
2Adopté unilatéralement; le Kosovo ne fait pas partie de la zone euroLe Kosovo, également francisé en Kossovo[1] (Kosova ou Kosovë en albanais, Косово и Метохија ou Kosovo i Metohija en serbe), est une république non universellement reconnue de l'Europe du Sud. Le Kosovo n'est pas actuellement membre de l'Organisation des Nations unies.
Ce territoire aujourd'hui à majorité albanaise a appartenu à différents États lors de son histoire. Occupé par les Ottomans en 1459, il fit de nouveau partie de la Serbie depuis le traité de Bucarest de 1913 mettant fin à la deuxième Guerre balkanique, puis une province de Serbie au sein des différentes Yougoslavies à partir de 1918 et a été placé sous administration de l’ONU le 10 juin 1999 en vertu de la résolution 1244 des Nations unies suite aux violents conflits qui ont opposé les autorités serbes et les séparatistes albanais à la fin des années 1990 et à la grave catastrophe humanitaire qui s’ensuivit. Depuis les accords de paix de Kumanovo, datés du même jour, une force de l’OTAN, la KFOR, assure la paix et l’ordre dans cette région. Les négociations sur le statut du Kosovo entre les autorités serbes et kosovares sont longtemps restées dans une impasse, les premières ne parlant que d’une large autonomie du Kosovo au sein de la Serbie, les secondes voulant l’indépendance.
Le 17 février 2008, le parlement du Kosovo a proclamé l’indépendance du territoire[2],[3]. En octobre 2008, suite à un vote à l'Assemblée générale des Nations unies, la Serbie a saisi la Cour internationale de justice pour qu'elle statue sur la légalité de la déclaration d'indépendance du Kosovo[4]. Son hymne national, adopté le 11 juin 2008, est intitulé Europe.
Dénomination
Le territoire est nommé « République du Kosovo » (en albanais, Republika e Kosovës, en serbe, Република Косово et Republika Kosovo) par le gouvernement kosovar. Il est dénommé « Province autonome de Kosovo-et-Métochie » (en serbe, Аутономна покрајина Косово и Метохија et Autonomna pokrajina Kosovo i Metohija, en albanais, Krahina Autonome e Kosovës dhe Metohis), en abrégé Kos-Met ou Kosmet (en cyrillique, КосМет), par la Serbie.
Histoire
Article détaillé : Histoire du Kosovo.Antiquité
Les Illyriens apparaissent au XXe siècle av. J.-C., à une époque charnière entre l’âge du bronze et l’âge du fer. Ils constituent un royaume englobant une grande partie de la région balkanique. Les Illyriens étaient divisés en plusieurs clans : les Taulantes, Ardianes, Dardaniens, Dalmates, Penestes, Kaones, Thesprotes, etc. L'actuel Kosovo se trouvait alors essentiellement compris dans la région peuplée par les Dardaniens qui vivaient aussi dans une partie de l’actuelle Albanie du nord, du sud de la Serbie et du nord de la Macédoine jusqu’aux environs de Skupi (actuelle Skopje). Après la conquête romaine, survenue aux alentours de 28 av. J.-C., les Dardaniens sont progressivement romanisés et l’ancienne colonie grecque de Naissus (actuelle Niš), située en Dardanie orientale, devient un carrefour stratégique de la province romaine de Mésie supérieure. Elle est même la ville natale de l’empereur Constantin qui fera de la Dardanie une province romaine à part entière en 284.
Le Kosovo dans l'empire serbe
La chute de l’Empire romain marque le début de nombreuses invasions barbares dans la péninsule balkanique, qui touchèrent aussi bien la Dardanie que les autres régions des Balkans. Dès le Ve siècle, des tribus slaves déferlent en masse, parvenant à s’implanter jusqu’en Thessalie, et ce dans l'ensemble des Balkans, certaines tribus étant même allées jusque dans le Péloponnèse. En cette même période, les Avars s’installent dans la contrée et asservissent certaines tribus slaves, notamment en Pannonie. Les tribus slaves forment alors de puissantes alliances, les sklavinies, qui, alliées aux Avars, vont être le fléau de l’Empire byzantin pendant près de deux siècles. Les anciennes provinces romaines sont dévastées et la province de Dardanie, dont faisait partie l’actuel Kosovo, n’y échappe pas. À la fin du XIe siècle, Vukan, le joupan (župan en serbe) de Rascie, alors l’État serbe le plus puissant des Balkans, agrandit les frontières de son pays vers le sud, en conquérant la majeure partie de l’actuel Kosovo, n’échouant que devant Lipljan car confronté à de forts contingents byzantins. La Rascie, y compris ses terres méridionales, passe de nouveau sous domination byzantine après le décès de Vukan en 1115. À la fin du XIe siècle, la dynastie serbe des Nemanjić parvient à étendre considérablement la Serbie vers les terres slaves du sud. Ils décident donc de déplacer le centre de gravité du royaume de Serbie vers le Kosovo. À cette époque, sous l'impulsion de Saint Sava, l'Église orthodoxe serbe devient autocéphale. En 1233, la ville de Peć en Métochie est choisie pour devenir le siège du premier archevêché serbe (sous la juridiction de Constantinople) fondé par Saint Sava qui en devient le premier archevêque. En 1346, l'archevêché se transforme en patriarcat autonome et Peć devient ainsi le siège de l’Église orthodoxe serbe.
À la mort de Dušan en 1355, la majeure partie du Kosovo se trouve alors sous la domination du prince serbe Vuk Branković. Le 26 septembre 1371, un affrontement décisif oppose les Ottomans à l’armée de Jovan Uglješa, seigneur d’un petit fief au sud de la Serbie, et celle de son frère, le roi Vukašin Mrnjavčević, cosouverain de Serbie avec l’empereur Uroš. Les Ottomans n’ont alors aucun mal à décimer l’armée serbe, s’ouvrant par la même occasion la porte des Balkans. Immédiatement affectée par la défaite serbe, Byzance est obligée de reconnaître la souveraineté ottomane. À cette époque, associé aux territoires du prince Lazar, le pays de Vuk Brankovič, englobant la majeure partie de l’actuel Kosovo, devient prospère. D’anciens marchés se transforment également en villes prospères comme Priština, Vučitrn ou encore Peć.
La conquête ottomane
Dès le milieu du XIVe siècle, les Ottomans obtiennent des Byzantins une tête de pont en Europe (péninsule de Gallipoli), puis se frayent en quelques décennies un chemin jusqu'au cœur des Balkans. Le sultan Mourad, fort de ses nombreuses conquêtes sur les anciens domaines byzantins, décide de lancer une offensive contre les pays balkaniques au printemps 1389, accompagné de ses fils Jakub et Bayezid. De l’autre côté, le prince Lazar Hrebeljanović parvient à réunir une puissante armée en ralliant ses alliés Vuk Branković, le prince albanais Gjergj Balsha II, Stefan Musić, les troupes du voïvode Vlatko Vuković de Hum et des troupes bosniaques dépêchées par le roi de Bosnie Tvrtko Ier comprenant divers nobles éminents de son royaume. La bataille de Kosovo Polje ou « Bataille du champ des merles » (selon son expression traduite en français, mieux connue), marque un grand tournant dans l’histoire du Kosovo et de la Serbie. C’est en effet son issue favorable aux ottomans qui leur ouvre la porte des Balkans et la Serbie, n’étant plus en mesure de se défendre après cette bataille, est menacée par les Turcs et les Hongrois. Progressivement, les princes serbes acceptent un à un de devenir vassaux du nouveau sultan Bayezid Ier.
En septembre 1448, une armée de croisés et de mercenaires venus de Hongrie, de Pologne, de Valachie, de Bohême et d’Allemagne, commandée par le chevalier hongrois Jean Hunyadi (János Hunyadi en hongrois et Iancu de Hunedoara en roumain), traverse la Serbie et parvient jusqu’au Kosovo. Une grande bataille s’y engage du 17 au 19 octobre 1448, entre les croisés et l’armée du sultan Mourad II au cours de laquelle les croisés subissent un terrible revers.
Au Kosovo, la conversion des Albanais et Serbes à l’islam commence rapidement bien qu’elle reste faible dans cette partie de l'Empire. Dans certaines régions pauvres, il arrive que des villages entiers se convertissent afin de ne plus payer le djizia et d’autres charges. L’invasion de l’Empire ottoman met fin également au système féodal qui régnait encore dans cette région. Les Ottomans, connaissant à cette époque une expansion culturelle sans précédent, transforment le pays au moyen d’une structure sociale et administrative beaucoup plus développée.
En 1557, Mehmed pacha Sokolović décide d’accorder à l’Église serbe la restauration du patriarcat de Peć. Cependant, alors que l’empire des Habsbourg est en guerre avec l’Empire ottoman, les Autrichiens prennent des mesures pour favoriser la création d’une zone militaire tampon entre les deux territoires. Après l’échec du second siège de Vienne, en septembre 1683, l’Empire ottoman reflue face aux Autrichiens qui, avec l’aide des Serbes et de tribus albanaises catholiques, traversent le Kosovo en 1689 et parviennent jusqu’à Skoplje en Macédoine.
Le Kosovo dans le Royaume de Serbie
À l’hiver 1878, le congrès de Berlin accorde officiellement l’indépendance à la Serbie ou, plus exactement lui accorde les terres au nord du Kosovo. Quant au Kosovo, il reste dans l'Empire ottoman. Ayant étendu les frontières du nouvel État serbe aux régions de Niš, Pirot, Toplica et Vranje, plusieurs milliers d'Albanais, les Muhaxheri (réfugiés) habitant la région de Toplica près de Niš, sont chassés vers le Kosovo resté sous domination ottomane. En 1912, les États balkaniques nouvellement affranchis de l’occupation ottomane décident d’unir leurs forces afin de libérer les terres restant sous contrôle ottoman. Soutenus par la Russie, ils repoussent les Ottomans aux portes de Constantinople. Tragiquement, une nouvelle guerre a lieu en 1913 et oppose cette fois les anciens alliés : la Deuxième Guerre balkanique. À l’origine d’un désaccord sur le partage des précédentes conquêtes, cette guerre se solde par la victoire de la Serbie. Réunie à Londres, le 17 décembre 1912, la conférence des ambassadeurs refuse à la Serbie, sous pression de l’Autriche-Hongrie, l’accès à la mer qu’elle convoitait par la vallée du Drin (Drim en serbe) mais, sous pression française et russe, lui octroie le Kosovo et la Macédoine.
Le Kosovo yougoslave
Le 1er décembre 1918 naît le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, État qui se veut rassembler tous les Slaves du sud en son sein comme l’avaient imaginé certains intellectuels serbes et croates des XVIIIe et XIXe siècles. Le nouveau royaume regroupe les régions balkaniques slaves anciennement contrôlées par l’Empire austro-hongrois (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine serbe) ainsi que l’État serbe indépendant et le Monténégro qui s'était réunifié à la Serbie quelque temps auparavant. La dictature du roi de Serbie ne fait qu’amplifier les tensions nationalistes. Le Kosovo, après avoir été occupé par l’armée serbe, est incorporé au royaume et formellement rattaché au nouvel État. Le monarque, tout en matant la résistance des Kaçaks, Albanais qui résistent à cette reconquête, et des Komitadjis de Macédoine, entreprend de « désalbaniser » la région en encourageant les Albanais à partir et en y favorisant la réinstallation de familles serbes et monténégrines.
Le Kosovo, la Métochie et une partie du Monténégro se voient inclus dans l’État d’Albanie sous contrôle de l’Italie fasciste. Tito reconnaît à la conférence de Bujan le « droit des Albanais à l'autodétermination ». Cependant, après que Tito eut rompu ses relations avec Joseph Staline, le 28 juin 1948, le parti communiste albanais sous la direction d’Enver Hoxha prend le parti de Staline. La frontière du Kosovo avec l’Albanie est alors fermée. La constitution yougoslave est amendée en vue d’accorder plus de contenu à l’autonomie de Kosovo, la « province socialiste autonome du Kosovo » étant formellement déclarée depuis 1945. Cet effort culmine avec la constitution de février 1974 où la République socialiste de Serbie perd tout droit de regard sur les affaires internes du Kosovo : celui-ci est directement représenté dans les instances fédérales, « à égalité de droit » des républiques et des provinces autonomes ainsi que des peuples et des nationalités.
Le Kosovo dans la République serbe
En mars 1981, des manifestations d’Albanais réclamant le statut de république tournent à l’émeute : la répression serbe fait des dizaines de morts et des centaines de blessés du côté albanais[5]. Slobodan Milošević, devenu deuxième homme du parti communiste yougoslave, met en œuvre deux coups de force dans les provinces autonomes et républiques liées à la Serbie : « Révolution des yaourts » en 1988 en Voïvodine et « Révolution antibureaucratique » au Monténégro en janvier 1989. Puis, il décide de supprimer l’autonomie constitutionnelle du Kosovo en mars 1989. Des chefs politiques albanais s’organisent en conséquence contre la suppression d’autonomie du Kosovo. Le 2 juillet 1990, une majorité des députés chassés du parlement publient une « déclaration constitutionnelle » faisant du Kosovo une république. Puis, après le référendum des mois de septembre et octobre 1991, l’indépendance du Kosovo est proclamée. Ibrahim Rugova met sur pied une société parallèle au Kosovo : il remporte des élections clandestines et devient président de la République du Kosovo. Déçus par l’indifférence de la communauté internationale, certains Albanais rejettent l’autorité de Rugova.
En 1997, l’Armée de libération du Kosovo connue sous son acronyme UÇK (en albanais Ushtria Çlirimtare e Kosovës et en serbe Oslobodilačka Vojska Kosova) profite du pillage des arsenaux en Albanie pour s’équiper et entreprendre une campagne de guérilla : elle revendique plusieurs attentats contre l’armée et la police serbes. En réponse à ces actions, et surtout pour neutraliser son opposition par une nouvelle guerre, Milošević massacre en février et mars 1998 les familles de guérilleros présumés, provoquant une insurrection massive. Cette insurrection lui permet ensuite, sous prétexte de contre-terrorisme, de lancer une campagne de destruction de dizaines de milliers de maisons, chassant plus de un million d'Albanais du Kosovo vers l’Albanie, la Macédoine et le Monténégro. Après leur expérience en Croatie puis en Bosnie-Herzégovine et craignant une extension du conflit à la Macédoine, les pays occidentaux décident de réagir. C'est à cette période que le gouvernement allemand présente un faux plan serbe de déportation des Albanais du Kosovo, le plan Fer-à-cheval. Finalement, entre le 24 mars 1999 et le 10 juin 1999, l’OTAN procède à des frappes aériennes sur la Serbie (Opération Allied Force) et contraint Milošević à se retirer du Kosovo. La région passe sous l’administration des Nations unies en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité en date du 10 juin 1999. Près d’un million de Kosovars reviennent progressivement sur leurs terres.
Le Kosovo aujourd'hui
De 1999 à 2008, le statut final du Kosovo est indéterminé, ce qui paralyse son développement politique et contribue à une situation sociale tendue. En droit international, la résolution 1244, tout en affirmant le caractère provisoire de ce statut, affirme l'attachement de l'ONU à l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie, remplacée en février 2003 par la Serbie-et-Monténégro dont la Serbie est l'héritière politique.
Le 2 novembre 2005, l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari est mandaté par l’ONU afin de superviser les négociations entre le gouvernement serbe et le gouvernement kosovar sur le statut final du Kosovo. Après le décès du président Ibrahim Rugova, figure emblématique du mouvement indépendantiste albanais, le 21 janvier 2006, des pourparlers entre le gouvernement du Kosovo, la diplomatie européenne et le gouvernement serbe prennent place à Vienne entre mars 2006 et mars 2007. Le 26 mars 2007, Ahtisaari soumet ses propositions sur le statut final du Kosovo au Conseil de sécurité des Nations unies. Il prévoit d’accorder au Kosovo le statut d’État indépendant, possédant ses propres symboles, sa constitution et son armée, sous le contrôle de la communauté internationale. Les États-Unis étaient favorables à l’indépendance de la province, alors que la Russie et la Serbie affirment que cette indépendance serait contraire au principe de l’unité territoriale de la Serbie défendu par la résolution 1244[6].
Article détaillé : Indépendance du Kosovo.Le 17 février 2008, le parlement de la province, réuni en session extraordinaire, vote le texte présenté par le premier ministre Hashim Thaçi proclamant l'indépendance du Kosovo :
« Nous proclamons l’indépendance du Kosovo, État indépendant et démocratique [...] À partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique, nous sommes désormais un État indépendant, libre et souverain[2]. »Le nouveau gouvernement de la république du Kosovo n'exerce toutefois pas un contrôle réel sur la partie Nord du pays, les populations d'origine serbe étant majoritaires dans les communes de Zvečan, Zubin Potok et de Leposavićet de Mitrovica. Dans les jours suivants un certain nombre de pays dont les États-Unis, la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni (voir la section dédiée) reconnaissent l'indépendance du Kosovo malgré les protestations de la Serbie. Le Conseil de sécurité de l'ONU est divisé sur la question, la Russie et la Chine ayant déclaré la déclaration d'indépendance du Kosovo illégale.
Le 2 décembre 2008, l'accord sur le déploiement (accord établi avec l'aval de Belgrade, Moscou, l'Union européenne et les États-Unis) ainsi que par l'unanimité du conseil de sécurité[7],[8]) des forces de EULEX (décembre 2008), renforce l'idée d'une partition du Kosovo entre serbes et albanais ainsi que dans l'esprit de la communauté internationale une partie des serbes et albanais du Kosovo y voit aussi une solution au problème Kosovar[9].
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques date variable Aïd el-Fitr Bajrami i Vogël date variable Aïd el-Kebir Bajrami Madh 17 février Jour de l'Indépendance Dita e Pavarësisë Géographie
Article détaillé : Géographie du Kosovo.Le Kosovo possède une superficie de 10 877 km². C’est une région essentiellement montagneuse, avec toutefois deux plaines :
- La plaine du Kosovo proprement dite, ou Kosovo oriental ; le Kosovo oriental (Kosovo Polje en serbe et Fusha e Kosovës en albanais) correspond au bassin supérieur de la Sitnica, affluent de la Morava occidentale, qui se jette dans le Danube. À l’origine, le terme « Kosovo » désignait la vaste plaine constituant la partie orientale de la province de Kosovo telle qu’on la connaît actuellement. Kos signifie « merle » en serbe et ovo est un suffixe indiquant le lieu. Kosovo signifie donc « lieu des merles », « pays des merles » ou encore « champ des merles ».[réf. nécessaire]
- La plaine du plateau occidental, la Métochie que les Serbes nomment Metohija et que les Albanais appellent Rrafsh i Dukagjinit (plateau de Dukagjin) ou simplement Dukagjin ; ce plateau correspond au bassin supérieur du Drin Blanc (Beli Drim en serbe et Drini i Bardhë en albanais) qui rejoint le Drin Noir (Drini i Zi en albanais) à Kukës (Albanie) pour se jeter dans la mer Adriatique. Les deux bassins sont séparés par la chaîne de collines de la Drenica.
Cette division en deux plaines se retrouve dans le nom, désuet, de Kosovo-et-Métochie, et a eu une influence dans l'histoire. Ainsi, après les guerres des Balkans (1912-1913), le Kosovo a été intégré à la Serbie, alors que l'essentiel de la Métochie a été rattachée au Monténégro.
Démographie
Selon l'office statistique du Kosovo, la population du Kosovo est estimée à 1,8 à 2 millions d'habitants (le rapport est rejeté par Belgrade[10]) bien que le sondage ait été boycotté par beaucoup de non-Albanais[11].
Selon le gouvernement kosovar, 92 % de la population est albanais, 5,3 % serbe et 2,7 % autre[12]. Selon le CIA World Factbook, en 2007 le Kosovo comptait 2 126 708 habitant dont 88% d'Albanais, 7% de Serbes et 5% de Bosniaques, Gorans, Roms, Turcs, Ashkalis et d'Égyptiens[13].
Histoire
Les Albanais ont constitué la majorité de la population depuis le XIXe siècle. La composition ethnique avant le XIXe siècle est sujet de débat. Le concept moderne de nationalité ou d'ethnicité fondé sur l'appartenance linguistique, religieuse et culturelle ne s'est développé qu'avec le nationalisme romantique et ne s'est répandu dans les Balkans qu'à la fin du XIXe siècle[14]. Il y a peu de données concernant la population du Kosovo au haut Moyen Âge, il existe cependant les données cadastrales établie par l'Empire ottoman mentionnant, en 1455, 13 000 habitations serbes, 75 habitations valaques et 46 habitations albanaises sur les terres de la Dynastie des Branković, représentant environ 80% de l'actuel Kosovo[15]. D'autre données comme le registre du Sandjak de Shkodra (qui comprend toute la zone de Peć/Peja au Kosovo), daté de 1485 montre une majorité albanaise dans la région de Shkodra, un équilibre dans la région de Piper, Shestan, ou Altun-Ili (Gjakova), et une minorité importante dans la zone de Peć (Peja)[16].
Suite à la deuxième guerre austro-turque au XVIIe siècle, un nombre important de Serbes fuit le Kosovo. Selon la tradition serbe, il s'agirait de 200 000 à 500 000 Serbes, le chiffre réel semble plus proche de 40 000[14] à 60 000[17].
Au cours du XXe siècle, la population du Kosovo a beaucoup évolué et bien que plusieurs recensements aient été réalisés, les plus récents sont soit contestés par les Serbes (pour ceux de 1971 et 1981), soit non pertinent (le recensement de 1991 a été boycotté par la grande majorité des Albanais).
Langues
Le dialecte des Albanais du Kosovo est le guègue bien que l'albanais « standard » soit maintenant largement utilisé[18],[19]. Le serbe est la langue des Serbes et est reconnu comme langue officielle par la Serbie comme par le projet de constitution des indépendantistes kosovars[20].
Religion
La religion dominante est l'islam, principalement sunnite avec une minorité Bektachi[21], c'est la religion de la majorité des Albanais, des Bosniaques, Turcs, Gorans, et de certain Roms, Ashkali, et Égyptiens. Environ 3% de la population est de tradition catholique romaine. La population serbe est très largement de tradition chrétienne orthodoxe.
Économie
L'indépendance du Kosovo pose la question de la viabilité de son économie, encore très dépendante de l'aide extérieure, comme le constatait dès 2006 le Centre franco-autrichien pour le rapprochement en Europe[22]. Certains observateurs craignent des dérives mafieuses[23].
L'activité économique du Kosovo est faible avec un PIB par tête proche des pays les plus pauvres de la planète ; en Europe il rejoint l'Albanie, la Moldavie et la Macédoine avec un PIB par tête nettement inférieur à 1 000 dollars. Les Nations unies qui administrent la province (et maintenant l'État) depuis la fin du conflit de 1999, avait prévu un plan et des aides économiques, mais on ne peut pas parler de réussite. L'Union européenne a versé des aides assez conséquentes, mais les besoins restent énormes. Ambitionnant de rejoindre l'Union européenne, le Kosovo fait d'ores et déjà partie des pays qui utilisent de facto l'Euro.
Les problèmes économiques auxquels devra faire face le nouvel État sont nombreux :
- Un taux de chômage officiel autour de 50 %, ce qui favorise l'économie souterraine au détriment des finances publiques, et peut encourager des dérives mafieuses.
- Le Kosovo est également très dépendant de la Serbie, ce qui procure à cette dernière un pouvoir de nuisance sur l'économie kosovare, par exemple en imposant un embargo[non neutre] (le gouvernement serbe a annoncé qu'il s'opposerait à la proclamation d'indépendance par tous les moyens politiques et économiques)[réf. nécessaire].
- Le pays doit faire face à la dégradation ou à l'insuffisance des infrastructures que la guerre de 1999 n'a fait qu'aggraver. La distribution d'électricité est souvent interrompue faute de réseaux et de production suffisants. La principale centrale électrique du pays, située à Obilić, alimentée par le lignite extrait à proximité, est partiellement inopérante malgré les aides reçues de l'Union européenne. Le manque de fiabilité du réseau électrique a des conséquences sur toute l'économie et en particulier l'industrie.
Aujourd'hui le secteur privé se développe assez vite, le secteur public est à la traine, cela résulte aussi des choix de l'Union européenne.
Le principal employeur du pays est la base américaine de Camp Bondsteel, la plus grande aux Balkans, faisant du Kosovo un État très dépendant économiquement des États-Unis. Ces derniers se servant de cette base stratégique comme point de contrôle de la région, et d'observation de la Fédération de Russie.
Le 8 mai 2009, le FMI annonce officiellement que le Kosovo va faire son entrée dans l'institution, faisant de lui le 186e État membre. C'est aussi la 1re institution mondiale à intégrer le Kosovo depuis son indépendance[24].
Ressources
Le Kosovo peut compter sur une importante exploitation minière (actuellement publique) qui alimente la centrale électrique du pays. L'agriculture est un secteur peu productif. Les services quant à eux se développent[réf. nécessaire] assez vite. Mais dans l'ensemble, l'économie kosovare n'est pas très développée.
Culture
Le 11 juin 2008, le Parlement kosovar a adopté l'hymne de la république du Kosovo[25], composition intitulée « Europe », sans paroles afin de « respecter la nature multiethnique du Kosovo ». Le vote a été acquis dans les conditions suivantes : 72 députés ont voté pour, 15 députés ont voté contre et 5 députés se sont abstenus.
Cet hymne a été composé par Mendi Mengjiqi.
Culture albanaise
La culture des Albanais du Kosovo est très étroitement liée à celle des Albanais d'Albanie.
Le dialecte parlé est le guègue, typique des Albanais du nord.
L'éducation, les livres, les médias, les journaux, et la langue officielle des administrations se fait dans le dialecte standard de l'albanais, qui est proche du dialecte tosque.L'éducation est donnée pour tous les degrés de niveaux : primaire, secondaire, et universitaire. L'université de Priština est l'université publique du Kosovo. La bibliothèque nationale (Albanais : Bibloteka Kombëtare), situé dans le centre de Priština, est la principale et la plus grande bibliothèque du Kosovo. Il y a beaucoup d'autres universités privées, dont l'université américaine du Kosovo, etc., et beaucoup d'écoles secondaires et d'universités telles que l'université de Mehmet Akif.
Kosovafilmi est une compagnie cinématographique (production et distribution) produisant des films en albanais, créée en 1969 par des réalisateurs . Le théâtre national du Kosovo (albanais : Teatri Kombëtar i Kosovës) est le théâtre principal où des pièces sont montrées régulièrement par des artistes albanais et internationaux.
Musique
Les chanteurs comme Shkurte Fejza, Shyhrete Behluli, Adelina Ismajli ou Mahmut Ferati sont très populaire au Kosovo (dans la communauté albanaise). Les genres de musiques varient entre musique traditionnelle folklorique, hip hop, rn'b, etc.
Culture serbe
Les Serbes considèrent le Kosovo sous un angle particulier puisqu'il abrite plusieurs monastères de l'Église orthodoxe serbe ayant une valeur spirituelle forte.
Liste de monastères orthodoxes serbes au Kosovo :
- Monastère de Banjska
- Monastère de Devič
- Monastère de Gračanica
- Patriarcat de Peć
- Monastère de Visoki Dečani
Plusieurs de ces monuments ont été placé sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, et sur la liste du patrimoine mondial en péril[26],[27], comme par exemple le Patriarcat de Peć. depuis juin 1999, près de 150 lieux de culte chrétien ont été pillés, incendiés, profanés ou vandalisés par les extrémistes albanais[28].
Institutions et politique
Article détaillé : Politique du Kosovo.Le 15 juin 2008 est entrée en vigueur la constitution kosovare. Elle dispose notamment que « la République du Kosovo est un État laic et neutre en matière de convictions religieuses » et fixe comme langues officielles le serbe et l'albanais[29].
Pouvoir exécutif :
- Le président de la République du Kosovo est le chef d'État de la République du Kosovo. Le Président du Kosovo est élu par l'assemblé du Kosovo. (actuellement Fatmir Sejdiu)
- Le Premier ministre du Kosovo (actuellement Hashim Thaçi)
Pouvoir législatif :
- L'Assemblée de la République du Kosovo a 120 membres :
- 100 membres élus au suffrage universel direct ;
- 20 membres élus par les minorités.
Pouvoir judiciaire :
Le tribunal kosovar a plusieurs membres dont le président du Parlement Jakup Krasniqi
Autonomie des Serbes du Nord du Kosovo
La partie Nord du Kosovo est une région détachée de la Serbie et rattachée au Kosovo en 1945 par le communiste Josip Broz[30]. (Severno Kosovo, Северно Косово en serbe, Kosova Veriore en albanais), désignée avant 1999 comme Ibarski Kolašin (Ибарски Колашин), est peuplée d'environ 50 000 habitants, majoritairement des Serbes, et est composée des communes de Zvečan, Zubin Potok et Leposavić.
Depuis 1999 et le départ de l'armée et la police serbe, plus de 200 000 Serbes et Tziganes ont été contraints de quitter le Kosovo[31],[32]. Les serbes restés au Kosovo demandent leur rattachement à la Serbie. De fait, la province est difficilement contrôlée par les autorités kosovares ; des affrontements ont éclaté en mars 2008[33],[34].
Le gouvernement serbe de Boris Tadić a proposé le rattachement du Nord du Kosovo à la Serbie afin d'assurer la sécurité de la minorité serbe[35],[36], suivant la même logique que celle du séparatisme kosovar : des violences inter-ethniques ont gravement touché la minorité serbe du Kosovo depuis 1999[37].
Le 28 juin 2008, les Serbes de cette zone ont constitué une Assemblée du Kosovo-et-Métochie dont le président du parlement est Milan Ivanović[38] (en serbe : Заједница општине Аутономнe Покрајинe Косово и Метохија).
Les Serbes du Nord du Kosovo utilisent pour monnaie le Dinar serbe, les plaques de leurs automobiles, leurs assurances, les factures qu'ils payent sont toutes payées à Belgrade et non à Priština. D'un point de vue juridique et administratif, ils ne dépendent pas de Priština, mais de Belgrade[30].
Subdivisions administratives
Articles détaillés : Communes du Kosovo et Localités du Kosovo.La commune {en albanais : komuna} ou municipalité (en serbe : општина et opština) est la division administrative de base du Kosovo. Chacune de celles-ci est incluse dans un district. Le découpage actuel remonte à l'an 2000 et a été effectué par la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo.
Reconnaissance internationale
Le Kosovo n'est reconnu ni par l'ONU, ni par l'Union européenne en raison de l'opposition de plusieurs de ses membres.
États qui ont déjà exprimé leur position sur la question de l'indépendance du Kosovo.
- Le 18 février 2008, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à la demande de la Russie pour déclarer « nulle et non avenue » la proclamation unilatérale d’indépendance. Aucun des 14 autres membres n'a suivi la Russie, mais le Conseil de Sécurité n'a pas abordé la question de la reconnaissance[39].
- Pour être reconnu par l'ONU, le Kosovo doit maintenant être reconnu par une majorité des 192 pays membres de l'assemblée générale de l'ONU, soit 97[40].
- Pour l'instant 62 des 192 pays membres de l'ONU reconnaissent l'indépendance du Kosovo. Taïwan qui n'est pas membre de l'ONU reconnaît le Kosovo.
- Le 17 juillet 2008, la Serbie annonce qu'elle demandera courant septembre à l'assemblée générale de l'ONU l'autorisation de saisir la cour internationale de justice pour qu'elle se prononce sur la proclamation d'indépendance du Kosovo, que Belgrade juge illégale[41]. Vuk Jeremić le jeune ministre des affaires étrangères serbe a déclaré qu'il a subi des pressions de la part de pays « importants » pour qu'il arrête la procédure de poursuite devant la cour internationale de justice[42].
- Parmi les 27 États membres de l'Union européenne, 22 ont reconnu le Kosovo et 5 sont opposés.
- Parmi les 10 États membres de la Communauté des États indépendants, 1 s'est déclaré neutre et 8 sont opposés. Le Turkménistan ne s'est pas prononcé.
- Parmi les 11 États membres de l'OCDE qui ne sont pas membres de l'Union européenne, 9 ont reconnu le Kosovo et 2 se sont déclarés préoccupés.
- Parmi les 13 États européens qui ne sont pas membres des 3 organisations ci-dessus, 7 ont reconnu le Kosovo, 1 s'est déclaré neutre, 1 s'est déclaré préoccupé et 3 sont opposés. Andorre ne s'est pas prononcé.
États ayant reconnu l’indépendance
62 États membres de l'ONU, ainsi que Taïwan[43], ont formellement reconnu le Kosovo comme un État indépendant et souverain au 11 juillet 2009.
États membres de
l’Union européenneAutres États
membres de l'OCDEAutres États européens Autres États
membres de l'OCIAutres États États favorables à l’indépendance
13 États ont déclaré qu’ils prévoyaient de reconnaître formellement l’indépendance.
Autres États États conservant leur neutralité
10 États ont reporté leur décision ou ont exprimé leur neutralité sur la reconnaissance de l’indépendance.
États membres de la CEI Autres États européens Autres États États « préoccupés »
6 États se sont déclarés préoccupés par une déclaration d’indépendance unilatérale.
Autres États membres
de l'OCDEAutres États
européensAutres États États opposés
28 États ont déclaré qu’ils ne reconnaîtraient pas l’indépendance du Kosovo, soit en raison de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies soutenant l’intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie dont la Serbie est l'héritière juridique, ou pour d'autres raisons, notamment la crainte de créer un précédent qui ne respectait pas le droit international selon ces mêmes pays.
États membres de
l’Union européenneÉtats membres de la CEI Autres États européens Autres États Reconnaissance par les organisations internationales et les fédérations sportives
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Voir aussi
Notes et références
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- ↑ http://www.kosovothanksyou.com/organizations/
- ↑ Page concernant l'association du Kosovo de Hanball sur le site de l'EHF
Articles connexes
- IFOR, Sfor et KFOR
- Camp Bondsteel
Liens externes
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- (en) Site du HCR sur le Kosovo
- (sr) (en) Site du gouvernement serbe pour le Kosovo
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