- Psaume 91 (90)
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Le Psaume 91 (90 dans la numérotation grecque), communément référé comme Yoshèv bessètèr en hébreu et Qui habitat en latin, est connu comme le Psaume de la Protection. Il est possible, d'après A. J. Kolatch, qu'il ait été utilisé dans les temps anciens afin de réaliser de véritables "exorcismes".
Il est associé à des circonstances lourdes, dont le deuil tant dans le judaïsme que dans le christianisme, ce qui l'a rendu très populaire dans des œuvres de fiction.
Dans les pays anglophones, il est souvent chanté lors de l'office des Complies, dans sa traduction suivant le Psautier écossais.Son auteur n'est pas nommé. Comme on y retrouve des éléments présents dans le Pentateuque, et que le psaume précédent (#90) est attribué à Moïse, la tradition tend à lui attribuer celui-là aussi. Tel est en tout cas l'avis du célèbre commentateur de la Bible hébraïque, Rachi, dont l'œuvre a inspiré jusqu'à Martin Luther.
Le commentaire de Rachi (traduit à partir de l'anglais, et non de l'hébreu) sur le Psaume 91 est reproduit ici, en commentaire de la traduction française du texte.Sommaire
Texte
verset original hébreu[1] traduction française de Louis Segond[2] Vulgate[3] latine 1 יֹשֵׁב, בְּסֵתֶר עֶלְיוֹן; בְּצֵל שַׁדַּי, יִתְלוֹנָן Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout Puissant. [Laus cantici David] Qui habitat in adiutorio Altissimi in protectione Dei caeli commorabitur 2 אֹמַר--לַיהוָה, מַחְסִי וּמְצוּדָתִי; אֱלֹהַי, אֶבְטַח-בּוֹ Je dis à l’Éternel : Mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie ! Dicet Domino susceptor meus es tu et refugium meum Deus meus sperabo in eum 3 כִּי הוּא יַצִּילְךָ, מִפַּח יָקוּשׁ; מִדֶּבֶר הַוּוֹת Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Quoniam ipse liberabit me de laqueo venantium et a verbo aspero 4 בְּאֶבְרָתוֹ, יָסֶךְ לָךְ--וְתַחַת-כְּנָפָיו תֶּחְסֶה; צִנָּה וְסֹחֵרָה אֲמִתּוֹ Il te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. In scapulis suis obumbrabit te et sub pinnis eius sperabis 5 לֹא-תִירָא, מִפַּחַד לָיְלָה; מֵחֵץ, יָעוּף יוֹמָם Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, Scuto circumdabit te veritas eius non timebis a timore nocturno 6 מִדֶּבֶר, בָּאֹפֶל יַהֲלֹךְ; מִקֶּטֶב, יָשׁוּד צָהֳרָיִם Ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui frappe en plein midi. A sagitta volante in die a negotio perambulante in tenebris ab incursu et daemonio meridiano 7 יִפֹּל מִצִּדְּךָ, אֶלֶף--וּרְבָבָה מִימִינֶךָ: אֵלֶיךָ, לֹא יִגָּשׁ Que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint ; Cadent a latere tuo mille et decem milia a dextris tuis ad te autem non adpropinquabit 8 רַק, בְּעֵינֶיךָ תַבִּיט; וְשִׁלֻּמַת רְשָׁעִים תִּרְאֶה de tes yeux seulement tu regarderas, et tu verras la rétribution des méchants. Verumtamen oculis tuis considerabis et retributionem peccatorum videbis 9 כִּי-אַתָּה יְהוָה מַחְסִי; עֶלְיוֹן, שַׂמְתָּ מְעוֹנֶךָ Car tu es mon refuge, ô Éternel ! Tu fais du Très-Haut ta retraite. Quoniam tu Domine spes mea Altissimum posuisti refugium tuum 10 לֹא-תְאֻנֶּה אֵלֶיךָ רָעָה; וְנֶגַע, לֹא-יִקְרַב בְּאָהֳלֶךָ Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente. Non accedent ad te mala et flagellum non adpropinquabit tabernaculo tuo 11 כִּי מַלְאָכָיו, יְצַוֶּה-לָּךְ; לִשְׁמָרְךָ, בְּכָל-דְּרָכֶיךָ Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies ; Quoniam angelis suis mandabit de te ut custodiant te in omnibus viis tuis 12 עַל-כַּפַּיִם יִשָּׂאוּנְךָ: פֶּן-תִּגֹּף בָּאֶבֶן רַגְלֶךָ ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. In manibus portabunt te ne forte offendas ad lapidem pedem tuum 13 עַל-שַׁחַל וָפֶתֶן, תִּדְרֹךְ; תִּרְמֹס כְּפִיר וְתַנִּין Tu marcheras sur le lion et sur l’aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. Super aspidem et basiliscum ambulabis %et; conculcabis leonem et draconem 14 כִּי בִי חָשַׁק, וַאֲפַלְּטֵהוּ; אֲשַׂגְּבֵהוּ, כִּי-יָדַע שְׁמִי Puisqu’il m’aime, je le délivrerai ; je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom. Quoniam in me speravit et liberabo eum protegam eum quia cognovit nomen meum 15 יִקְרָאֵנִי, וְאֶעֱנֵהוּ--עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה; אֲחַלְּצֵהוּ, וַאֲכַבְּדֵהוּ Il m’invoquera, et je lui répondrai ; je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai. Clamabit ad me et exaudiam eum cum ipso sum in tribulatione eripiam eum et clarificabo eum 16 יָמִים, אַשְׂבִּיעֵהוּ; וְאַרְאֵהוּ, בִּישׁוּעָתִי Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut. Longitudine dierum replebo eum et ostendam illi salutare meum Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Le psaume 91 est récité à la prière de zemirot le shabbat, à Yom Tov et à Hoshana Rabbah. Il est aussi récité au coucher, lors des enterrements, on le lit à sept reprises.
Dans le christianisme
Chez les catholiques
Chez les orthodoxes
Dans les rites orthodoxes, le psaume 91 est lu à la prière de la sixième heure.
Chez les protestants
Mise en musique
Felix Mendelssohn a composé un arrangement de deux versets du psaume 91 pour son oratorio Elias.
Texte du Psaume 91, dans Nos cœurs te chantent
La traduction de Clément Marot de 1543 a été revue par Valentin Conrart en 1679 puis Chapal en 1970.
- Qui demeure auprès du seigneur A l'ombre de sa grâce
- Qui éprouve un secret bonheur A rechercher sa face
- Dis à son Dieu soit mon rempart En toi j'ai confiance
- Auprès de toi j'aurai ma part Dieu de mon espérance[4].
Annexes
Liens externes
- Le psaume 91 sur Modia.org
- Tehillim - Psaume 91 (de la Judaica Press) annoté du commentaire de Rachi, dont s'inspire le commentaire présenté ci-dessus.
- Le commentaire du psaume sur Spiritualité2000.
Bibliographie
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Notes et références
- Sefarim, du grand rabbinat de France. L’original hébreu provient du site
- Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français. La traduction de Louis Segond est disponible sur
- Wikisource latin. La traduction de la Vulgate est disponible sur le
- Nos cœurs te chantent. Fédération Protestante de France, Éditions Oberlin, 1979.
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