- Psaume 110 (109)
-
Le psaume 110 (109 selon la numérotation grecque) est un psaume royal attribué à David. Il est appelé en latin Dixit Dominus. C'est l'un des psaumes les plus populaires dans la liturgie chrétienne et dans le Nouveau Testament. Il est parfois considéré comme le fil conducteur de l'épître aux Hébreux.
Sommaire
Texte
verset original hébreu[1] traduction française de Louis Segond[2] Vulgate[3] latine 1 לְדָוִד, מִזְמוֹר:נְאֻם יְהוָה, לַאדֹנִי--שֵׁב לִימִינִי; עַד-אָשִׁית אֹיְבֶיךָ, הֲדֹם לְרַגְלֶיךָ Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. [David psalmus] dixit Dominus Domino meo sede a dextris meis donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum 2 מַטֵּה-עֻזְּךָ--יִשְׁלַח יְהוָה, מִצִּיּוֹן; רְדֵה, בְּקֶרֶב אֹיְבֶיךָ L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de tes ennemis ! Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion dominare in medio inimicorum tuorum 3 עַמְּךָ נְדָבֹת, בְּיוֹם חֵילֶךָ:בְּהַדְרֵי-קֹדֶשׁ, מֵרֶחֶם מִשְׁחָר; לְךָ, טַל יַלְדֻתֶיךָ Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton armée ; avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore ta jeunesse vient à toi comme une rosée. Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum ex utero ante luciferum genui te 4 נִשְׁבַּע יְהוָה, וְלֹא יִנָּחֵם-- אַתָּה-כֹהֵן לְעוֹלָם;עַל-דִּבְרָתִי, מַלְכִּי-צֶדֶק L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek. Juravit Dominus et non poenitebit eum tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem Melchisedech 5 אֲדֹנָי עַל-יְמִינְךָ; מָחַץ בְּיוֹם-אַפּוֹ מְלָכִים Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère. Dominus a dextris tuis confregit in die irae suae reges 6 יָדִין בַּגּוֹיִם, מָלֵא גְוִיּוֹת; מָחַץ רֹאשׁ, עַל-אֶרֶץ רַבָּה Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ; il brise des têtes sur toute l’étendue du pays. Judicabit in nationibus implebit ruinas conquassabit capita in terra multorum 7 מִנַּחַל, בַּדֶּרֶךְ יִשְׁתֶּה; עַל-כֵּן, יָרִים רֹאשׁ Il boit au torrent pendant la marche : C’est pourquoi il relève la tête. De torrente in via bibet propterea exaltabit caput Thème du psaume
Le psaume comprend deux parties sur le thème du roi à la structure très proches : les versets 1 à 3, puis les versets 4 à 7. Chaque partie commence par un oracle de l'Éternel, qui est ensuite commenté par le psalmiste. En plus d'être un psaume royal, le psaume 110 peut être vu comme un psaume d'intronisation, avec quatre étapes qui apparaissent : le roi prend place sur le trône, reçoit le sceptre de même que l'adoption divine, avant d'être assuré de vaincre l'ennemi.
Le roi siégeant à la droite de Dieu est une situation que l'on retrouve chez les Égyptiens. Cela exprime que le roi agit comme lieutenant terrestre de Dieu. L'escabeau est un élément important de la deuxième étape de l'intronisation. C'est un emblème du pouvoir royal, et il apparaît aussi dans des représentations égyptiennes et mésopotamiennes, exprimant la victoire sur l'ennemi et sa domination. Le texte hébreu du verset 3 est obscur. La filiation divine peut exprimer une relation privilégiée du roi à l'Éternel[4]. La mention de Melkisédek est étonnante, car les fonctions royale et sacerdotale sont distinctes dans le peuple juif. Toutefois, Melkisédek[5] et parfois David[6] sont deux exceptions à cette règle.
Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Les versets 6 et 7 du psaume 110 sont les deux versets finaux de l’élégie Av HaRahamim, pour glorifier les martyrs juifs[7].
Dans le christianisme
Chez les catholiques
Dans le rite latin, le psaume 110 est récité aux vêpres chaque dimanche et à l'occasion des grandes fêtes.
Mise en musique
Le texte latin a été mis en musique par de nombreux compositeurs, comme Tomás Luis de Victoria, Antonio Vivaldi, Georg Friedrich Haendel (sous le nom de Dixit Dominus) ou Claudio Monteverdi. Ce dernier a intégré le psaume 110 dans Selva Morale e Spirituale et les Vêpres de la Vierge.
Voir aussi
Article connexe
- Melkisédek, personnage biblique.
Liens externes
- Le commentaire du psaume 110 sur le site Spiritualite2000.com.
- Le commentaire du psaume 110 sur le site BibleEnLigne.com.
Bibliographie
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Notes et références
- Sefarim, du grand rabbinat de France. L’original hébreu provient du site
- Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français. La traduction de Louis Segond est disponible sur
- Wikisource latin. La traduction de la Vulgate est disponible sur le
- psaume 2, verset 7, et du deuxième livre de Samuel ch. 7, v. 14. Ce passage est à rapprocher du
- Voir le livre de la Genèse, ch. 14.
- Voir, par exemple, 2 Samuel, ch. 6.
- D’après le Complete Artscroll Siddur, compilation des prières juives.
Wikimedia Foundation. 2010.