- Psaume 68 (67)
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Le psaume 68 (67 selon la numérotation grecque) Que Dieu se montre seulement ou Psaume des Batailles est un hymne d'action de grâce[1] évoquant comme une glorieuse épopée la succession d'événements significatifs de l'histoire du peuple d'Israël[2]. Il peut être regardé comme un résumé du second livre des Psaumes et son chef d'œuvre[3].
Clément Marot en a tiré une version en vers[4]. Cette traduction française fut popularisée par une édition de Théodore de Bèze[5] et chantée sur un air d'origine inconnue à partir du milieu du XVIème siècle. La version chantée fut aussitôt harmonisée par Claude Goudimel pour le culte[6]. Durant les guerres de religions et la révolte des Camisards[7], elle fut reprise par les colonnes en marche des armées protestantes et acquit alors son surnom de chant de guerre des huguenots.
Sommaire
Traduction de Clément Marrot
Que Dieu se montre seulement,
Et l’on verra dans un moment
Abandonner la place.
Le camp des ennemis épars,
Epouvanté de toute part,
Fuira devant sa face.
On verra tout ce camp s’enfuir,
Comme l’on voit s’évanouir
Une épaisse fumée.
Comme la cire fond au feu,
Ainsi des méchants, devant Dieu,
La force est consumée.Mais, en présence du Seigneur,
Les justes chantent sa grandeur
Et sa gloire immortelle.
Et dans la grande joie qu’ils ont
Qu’en fuite, les méchants s’en vont,
Ils sautent d’allégresse.
Justes chantez tout d’une voix
Au Dieu des dieux, au Roi des rois,
La louange immortelle,
Car par l’orage il est porté,
Son nom est plein de majesté,
L’Eternel il s’appelle !Réjouissez-vous devant lui,
Il est pour la veuve un appui,
Pour l’orphelin le Père.
Lui, l’Unique, est notre recours,
Lui, qu’on adore chaque jour,
Siège en son sanctuaire !
Le Dieu puissant, par sa bonté,
Apporte la fécondité,
Rend la femme fertile.
Il sort le captif de ses fers,
Il se saisit de l’homme fier,
Le chasse hors de la ville !Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Le psaume 68 est récité à la fête de shavuot dans certaines traditions. Les versets 5 et 6 sont inclus dans les prières de maariv récitées le soir qui clôt le shabbat. Le verset 20 fait partie de la Uva letzion. Enfin, les versets 35 et 36 du psaume 68 se trouvent dans les zemirot.
Dans le christianisme
Voir aussi
Bibliographie
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
On peut aussi étudier le psaume 67 du point de vue de la chanson :
- Bertrand Dicale, Les chansons qui ont tout changé, Fayard, Paris, juin 2011, EAN13 9782213662916.
Liens externes
Psaume des Batailles en canon.
Références
- Éditions du Cerf, Paris, 2005. J. Gélineau, R. Schwab & R. Tournay, Psaumes in La Bible de Jérusalem, p. 865,
- Éditions du Cerf, Paris, 2005. J. Gélineau, R. Schwab & R. Tournay, Psaumes in La Bible de Jérusalem, p. 943,
- Desclée de Brouwer, Paris, 1985, ISBN 2-220-02550-0. A. Chouraqui, La Bible, p. 1116,
- C. Marot, Cinquante deux pseaumes de David, traduictz en rithme Françoyse selon la verité hebraique, Arnoul l'Anglier, 1546
- C. Marot, Th. de Bèze & Pierre Pidoux, Les psaumes en vers français, Droz, Genève, 1562.
- C. Goudimel & J. Calvin, Les Pseavmes, I. de Tournes, Genève, 1563.
- Musée du Désert
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