- Psaume 2
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Le psaume 2[1] est appelé en latin Quare fremuerunt, selon les premiers mots de la version latine. Il n’indique pas son auteur, mais les Actes des Apôtres[2] l’attribuent à David. Le verset 7 de ce psaume apparaît plus loin dans ce même livre de la Bible chrétienne[3].
Sommaire
Texte
Français
Traduction de Louis Segond[4], publiée en 1910 :
Pourquoi les nations s’agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ?
Les rois de la terre se soulèvent, et les princes tiennent conseil ensemble, contre Yahweh et contre son Oint.
« Brisons leurs liens, disent-ils, et jetons loin de nous leurs chaînes »
Celui qui est assis dans les cieux sourit, le Seigneur se moque d’eux.
Alors il leur parlera dans sa colère, et dans sa fureur il les épouvantera :
« Et moi, j’ai établi mon roi, sur Sion, ma montagne sainte. »
« Je publierai le décret : Yahweh m’a dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui.
Demande, et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre.
Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier. »
Et maintenant, rois, devenez sages ; recevez l’avertissement, juges de la terre.
Servez Yahweh avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.
Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans votre voie ;
Car bientôt s’allumerait sa colère ; heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance.Original hébreu
ב יִתְיַצְּבוּ, מַלְכֵי-אֶרֶץ-- וְרוֹזְנִים נוֹסְדוּ-יָחַד עַל-יְהוָה, וְעַל-מְשִׁיחוֹ.
ג נְנַתְּקָה, אֶת-מוֹסְרוֹתֵימוֹ; וְנַשְׁלִיכָה מִמֶּנּוּ עֲבֹתֵימוֹ.
ד יוֹשֵׁב בַּשָּׁמַיִם יִשְׂחָק: אֲדֹנָי, יִלְעַג-לָמוֹ.
ה אָז יְדַבֵּר אֵלֵימוֹ בְאַפּוֹ; וּבַחֲרוֹנוֹ יְבַהֲלֵמוֹ.
ו וַאֲנִי, נָסַכְתִּי מַלְכִּי: עַל-צִיּוֹן, הַר-קָדְשִׁי.
ז אֲסַפְּרָה, אֶל-חֹק: יְהוָה, אָמַר אֵלַי בְּנִי אַתָּה--אֲנִי, הַיּוֹם יְלִדְתִּיךָ.
ח שְׁאַל מִמֶּנִּי--וְאֶתְּנָה גוֹיִם, נַחֲלָתֶךָ; וַאֲחֻזָּתְךָ, אַפְסֵי-אָרֶץ.
ט תְּרֹעֵם, בְּשֵׁבֶט בַּרְזֶל: כִּכְלִי יוֹצֵר תְּנַפְּצֵם.
י וְעַתָּה, מְלָכִים הַשְׂכִּילוּ; הִוָּסְרוּ, שֹׁפְטֵי אָרֶץ.
יא עִבְדוּ אֶת-יְהוָה בְּיִרְאָה; וְגִילוּ, בִּרְעָדָה.
יב נַשְּׁקוּ-בַר, פֶּן-יֶאֱנַף וְתֹאבְדוּ דֶרֶךְ-- כִּי-יִבְעַר כִּמְעַט אַפּוֹ: אַשְׁרֵי, כָּל-חוֹסֵי בוֹ.Controverse
Certains traducteurs, notamment protestants, traduisent le verset 12 par « baisez le fils », comme Louis Segond[5] ou le chanoine Crampon[6]. Or, la traduction juive classique est « embrasse la pureté », dont la Vulgate est proche. Souvent les catholiques suivent cette traduction, et l'on retrouve dans la version de Lemaistre de Sacy[7] « embrassez étroitement la pureté de la discipline ».
La première traduction évoquée s'appuie sur la signification araméenne du mot « bar », fils, tandis que le mot hébreu est « ben ». Par contre, la signification de ce mot en hébreu est pureté, qui est rendue dans la Septante puis la Vulgate par discipline ou enseignement. Certains auteurs juifs ont accusé les traducteurs privilégiant la première approche de choisir une interprétation arbitraire du mot dans un autre langage afin de donner au texte un sens favorable à la lecture chrétienne des psaumes, le fils désignant Jésus-Christ, Fils de Dieu pour les chrétiens. Ces traducteurs évoquent quant à eux le fait qu'en d'autres endroits de l'Ancien Testament on trouve des mots araméens isolés parmi l'hébreu[8]. Par ailleurs, dans le verset 7 du même psaume, le mot fils est utilisé pour faire référence au Messie, tant dans la lecture juive que chrétienne du psaume.
Utilisation musicale
En 1567, Thomas Tallis met en musique le psaume 2 dans 9 Psalm Tunes, pour le psautier de l'archevêque Parker.
Le psaume 2 est l'un des psaumes utilisés dans le Messie de Haendel. Il figure à la fin de la seconde partie de la composition.
Il est opposé au psaume 24 dans le second mouvement des Chichester Psalms, de Leonard Bernstein.
Voir aussi
Liens externes
- Le psaume 2 en français et en hébreu sur le site Séfarim,
- Le commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne,
- Voir le commentaire du psaume sur le site Spiritualite2000.org.
Bibliographie
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Notes et références
- massorétique et grecque sont les mêmes pour ce psaume. Les numérotations
- Voir Actes 4, 25-26
- Wikisource, version Segond. Voir Actes 13, 33 sur
- Cette traduction est disponible sur Wikisource. Wikisource propose aussi les traductions de Crampon, de Darby et de Sacy.
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- livre des Proverbes 31, 2. Ainsi le même mot « bar » dans le
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