- Spartakiste
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Luxembourgisme
Le luxembourgisme (ou luxemburgisme) fait référence à la Ligue Spartakus de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht, qui furent tous les deux assassinés sur ordre du dirigeant social-démocrate Gustav Noske lors de la révolution allemande, en janvier 1919.
Ce courant issu du mouvement ouvrier allemand, marxiste et révolutionnaire, s'est caractérisé par son refus total de la guerre en 1914, sa défense de la politique communiste, son attachement à la démocratie ouvrière (notamment contre la vision « militarisée » du parti selon Lénine).
Ce courant défend notamment la conception de Karl Marx disant que « l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Sommaire
Histoire
Du vivant de Rosa Luxemburg, le courant « luxembourgiste » constituait l'aile gauche de la SPD allemande, et avait également une influence importante sur les partis polonais (avec Leo Jogiches) et hollandais (via Anton Pannekoek). À partir de la guerre de 1914, on parle de spartakisme, d'après le nom de la « Ligue spartakiste » (Spartakusbund), fraction de l'USPD où militent Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Franz Mehring, Clara Zetkin, Paul Levi, etc., suite à leur exclusion de la SPD. Ils participent à la révolution allemande de 1918, et à la fondation du Parti communiste d'Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD) en décembre 1918.
Luxemburg écrit alors : « La révolution prolétarienne n'a nul besoin de la terreur pour réaliser ses objectifs. Elle hait et abhorre l'assassinat. Elle n'a pas besoin de recourir à ces moyens de lutte parce qu'elle ne combat pas des individus, mais des institutions, parce qu'elle n'entre pas dans l'arène avec des illusions naïves qui, déçues, entraîneraient une vengeance sanglante. » (Que Veut la Ligue spartakiste ?, 14 décembre 1918 [1]). Mais en janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés, puis en mars 1919 Leo Jogiches. Franz Mehring meurt la même année. Le courant luxembourgiste, décimé par la répression de la révolution, n'a alors plus de réelle existence en tant que tel.
Cependant, de nombreux courants marxistes ont continué de se situer dans la filiation luxembourgiste. Ces courants se caractérisent par leurs exigences socialistes, communistes, révolutionnaires et démocratiques. L'alternative pour l'humanité est, selon Rosa Luxemburg et les luxembourgistes : « socialisme ou barbarie ».
Plutôt que de « luxembourgisme », il est plus approprié de parler pour certains courants abstentionnistes et anti-syndicaux de « communisme de conseils » ou de « conseillisme ». On emploie aussi souvent, à tort, le terme d'ultra-gauche pour désigner les communistes de conseils. Du point de vue économique,certains communismes de conseils[réf. nécessaire] se réfèrent aux conclusions de Henryk Grossmann sur la baisse tendancielle du taux de profit plutôt qu'à celles de Rosa Luxemburg.
On peut à proprement parler d'un courant luxemburgiste qui s'inspire de l'œuvre de Rosa Luxemburg. Ce courant est essentiellement basé sur une certaine spontanéité révolutionnaire du prolétariat, l'attachement à la démocratie ouvrière et à la démocratie interne, la critique de la question nationale et du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
Le luxembourgisme a été notamment revendiqué à partir des années 1930 en Allemagne par Paul Frolich et une partie du SAPD, en France par René Lefeuvre et Alain Guillerm, ou encore par Daniel Singer.
Les luxemburgistes aujourd'hui en France se retrouvent dans différents courants communistes et syndicaux. Ils y défendent les principes de la démocratie directe, de la lutte collective pour l'abolition du capitalisme et du salariat, et se revendiquent notamment de Karl Marx, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Clara Zetkin, et parfois de Anton Pannekoek, Herbert Marcuse, Guy Debord.
Bibliographie
- Alain Guillerm, Le Luxemburgisme aujourd'hui, La Digitale, 1996, (ISBN 2903383510) (première édition : 1970).
- André et Dori Prudhommeaux, Spartacus et la Commune de Berlin, 1918-1919, éditions Spartacus, 1977 (première édition : 1934).
- Alain Guillerm, Rosa Luxemburg, la rose rouge, Picollec, 2002, (ISBN 2-86477-191-8), (Le Luxemburgisme, pages 235 à 247).
- J.P. Nettl, La Vie et l'oeuvre de Rosa Luxemburg, Maspéro, 1972 (chapitre 17, pages 768 à 818).
- Paul Frolich, Rosa Luxemburg, L'Harmattan, 1991, (ISBN 2738407552).
Articles connexes
- Extrême gauche
- Communisme de conseils
- Rosa Luxemburg
- Révolution allemande de novembre 1918
- Révolte spartakiste de Berlin
- République des conseils de Munich
- de:Spartakusaufstand
- de:Münchner Räterepublik
Liens externes
- Textes et articles de Rosa Luxemburg
- Démocratie Communiste (site luxemburgiste)
- Textes, articles et correspondance de Rosa Luxemburg sur le site du Collectif Smolny
- Réseau Luxembourgiste International édite le bulletin Grève de Masses
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