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Trotskisme en France
En France, plusieurs organisations se réclament du trotskisme ; les effectifs de ces groupes variant d'une dizaine à plusieurs milliers de militants.
Sommaire
Historique
Les débuts 1929-1940
En 1929, Léon Trotsky est expulsé d'URSS sur ordre de Joseph Staline. Au niveau international, les militants qui partagent les vues politiques de Trotsky sont expulsés des partis communistes affiliés à la IIIe Internationale « stalinisée ». Ces premiers trotskistes s'organisent malgré de grandes difficultés, au niveau national comme international.
En France, la Ligue communiste de France (LCF) est fondée en 1930 et diffusera ses idées à travers le journal La Vérité. En 1934, Les trotskistes sont moins d'une quarantaine dans toute la France: ils en tirent la conclusion qu'ils ne peuvent constituer à eux seuls une alternative crédible au Parti Socialiste (SFIO) réformiste et au Parti Communiste stalinien. Ils décident donc d'adhérer à la SFIO afin de défendre en son sein la ligne du Front unique PS/PC et de la révolution socialiste. Ce faisant, il ne font que suivre les directives de Léon Trotsky qui déclare à cette époque :
« Le Front unique des PS et PC renferme en soi de grandioses possibilités. Si seulement il le veut sérieusement, il deviendra demain le maître de la France, mais il doit le vouloir. La clef de la situation est maintenant dans le Front unique. » (Léon Trotsky, 9 septembre 1934)
En 1938, Léon Trotsky considère qu'il n'est plus possible de redresser la IIIe Internationale et décide donc de fonder une nouvelle Internationale communiste : la IVe Internationale. C'est en France que se tient le congrès de fondation de cette organisation. La section française de cette internationale prend le nom de Parti ouvrier internationaliste (POI).
La seconde guerre mondiale 1940-1945
Article détaillé : Trotskistes français durant la seconde guerre mondiale.Les trotskistes français se divisent durant la guerre sur la question de la stratégie à adopter entre entrisme dans les mouvements collaborationnistes et résistance internationaliste à travers un travail de propagande en direction des soldats de la Wehrmacht (« derrière chaque soldat allemand se trouve un travailleur allemand »).
L'assassinat de Léon Trotsky en 1940 par l'espion soviétique Ramon Mercader laisse la IVe Internationale sans véritable direction ce qui amplifie les difficultés d'organisation pour les trotskistes.
De 1945 à nos jours
À la Libération, les deux principaux partis et quelques groupuscules se rassemblent dans un seul parti, le Parti communiste internationaliste (PCI), qui regroupe la grande majorité des trotskistes français. Un petit groupe (quatre puis sept personnes) dirigé par David Korner refuse de s'y joindre, et sera le précurseur de Lutte ouvrière (LO).
En 1946, la « tendance Chaulieu-Montal » (Cornelius Castoriadis-Claude Lefort) du PCI se constitue et prend le nom de « Socialisme ou Barbarie », avant de rompre avec le PCI deux ans plus tard.
En 1952, C'est Pierre Boussel (alias Lambert) qui est exclu du PCI et qui fonde avec ses partisan l'Organisation Communiste Internationaliste (OCI). L'OCI changera plusieurs fois de nom et finira par se dissoudre pour devenir un courant du Parti des travailleurs (PT) qui deviendra lui-même le Parti ouvrier indépendant (POI).
Dissous par décret gouvernemental après les évènement de Mai 1968, le PCI fonde avec la Jeunesse communiste révolutionnaire la Ligue communiste (LC) en 1969. Dissoute à nouveau en 1973, la LC se reconstitue l'année suivante sous le nom de Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
La fin du XXe siècle sera marqué par la certaine notoriété qu'acquiert le porte-parole de LO (Arlette Laguiller), et le début du XXIe siècle celui de la LCR (Olivier Besancenot). Ces deux organisations feront d'ailleurs liste commune aux élections régionales de 2004.
Au tournant du siècle, la LCR relaiera des mots d'ordres issues de l'Altermondialisme (antinucléaire, anti-OGM, etc.) pour finalement se dissoudre dans une formation politique plus large, le Nouveau Parti Anticapitaliste, rassemblant au delà des seuls trotskistes.
Le trotskisme aujourd'hui en France
Depuis Mai 68, le phénomène trotskiste a gagné de l'importance dans la sphère politique française, notamment avec la popularité grandissante de personnalités comme Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot. Du point de vue électoral, le trotskisme rassemble entre 4 et 10% des suffrages, un pic ayant été atteint lors de l'élection présidentielle de 2002[1].
Formations importantes
- Lutte ouvrière (LO) ou Union communiste (trotskyste), membre de l'UCI (Union communiste internationaliste), surtout connue grâce sa porte-parole, Arlette Laguiller, qui a obtenu entre 1,33% et 5,72 % aux élections présidentielles entre 1974 et 2007. LO revendique environ 7 000 adhérents. Depuis la dissolution de la LCR au sein du NPA, Lutte ouvrière est le seul parti politique d'envergure nationale se revendiquant explicitement du trotskisme en France.
- Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) n'est officiellement pas trotskiste. Néanmoins, il est issu d'un processus initié par la LCR visant à construire un nouveau grand parti révolutionnaire regroupant plusieurs courants d'extrême-gauche, dont les trotskistes. Par ailleurs, les anciens de la LCR représentent 45% de la direction du NPA[2] et Olivier Besancenot, sont principal porte-parole, fut par deux fois candidat aux élections présidentielles au nom de la LCR. Il existe donc un fort courant trotskiste au sein du NPA, lequel anime l' Association pour la sauvegarde de la mémoire de la section française de la quatrième internationale (ASMSFQI)[3]. Le NPA revendique 9 123 adhérents lors de son congrès de fondation[4].
- Le Courant communiste internationaliste (CCI), nom du courant trotskiste majoritaire du Parti ouvrier indépendant (POI)[5] issu du groupe fondé par Pierre Lambert. Représenté par Gérard Schivardi à l'élection présidentielle française de 2007, le POI a rassemblé 0,34% des voix soit 123 540 suffrages.
Autres formations
Organisations constituées en tendance dans d'autres partis
- La Riposte, section française de la Tendance marxiste internationale est de facto une tendance du Parti Communiste Français. En 2008, le texte d'orientation présenté par La Riposte au congrès du PCF a rassemblé 15% des suffrages[6].
- Le Militant. Bulletin et site internet trotsko-luxemburgiste qui dispose d'une certaine audience dans le PCF et le PS. Militant a une assise significative dans les milieux ouvriers immigrés maghrébins et malien en région parisienne.
- la Gauche Révolutionnaire membre du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), qui se revendique clairement du trotskysme dans leur engagement au sein du NPA.
- la « Fraction l'Étincelle de Lutte ouvrière », issue de Lutte Ouvrière, cette petite organisation est aujourd'hui adhérente au NPA.
- La « tendance CLAIRE » du NPA, issue du Groupe communiste révolutionnaire internationaliste (CRI).
Organisations politiques indépendantes
- Combattre pour le Socialisme - Bulletin du Groupe pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire (CPS), fondé par Stéphane Just.
- Le Comité communiste internationaliste - trotskyste (CCI-T) scission de CPS qui édite le bulletin Combattre pour en finir avec le capitalisme.
- Le Groupe Bolchevik, autre scission de CPS, qui édite le bulletin Révolution socialiste.
- Le Groupe socialiste internationaliste (GSI), animé par Antonio Gusmann, section française de la Ligue internationale des travailleurs(LIT) qui publie L'Internationaliste.
- La Ligue trotskiste de France (LTF), édite le journal Le Bolchévik et est connue pour sa défense inconditionnelle de l'URSS. La LTF est la section française de la Ligue communiste internationale (International Communist League, Fourth Internationalist), surtout présente aux États-Unis.
- Alternative révolutionnaire socialiste - COMBAT (ARS-COMBAT), qui édite le bimensuel COMBAT, fondée en 2001.
Références
- ↑ « Résultat des élections présidentielles de 2002 », Ministère de l'intérieur
- ↑ « NPA : élection du Conseil politique national, 45% d'anciens de la LCR », dépêche AFP sur le site du NPA
- ↑ « Accueil » sur le site internet de l'asmsfqi
- ↑ « À vous de jouer », sur le site du NPA
- ↑ « Déclaration officiel du CCI », sur le site du POI
- ↑ « Congrès du PCF : 15% des voix pour "Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme" », Renforcer le PCF
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Robert Barcia, La Véritable Histoire de Lutte ouvrière, Denoël, 2003.
- Jean-Jacques Marie, Le Trotskysme, 1977
- Jean-Jacques Marie, Le Trotskysme et les trotskystes, Armand Colin, 2002
- Daniel Bensaïd, Les Trotskysmes, PUF, 2001.
- Olivier Besancenot en collaboration avec François Sabado, Révolution, 100 mots pour changer le monde, Gallimard, 2003.
- Frédéric Charpier, Histoire de l’extrême gauche trotskiste. De 1929 à nos jours, Éditions n°1, 2002, 402 p.
- Daniel Erouville, Qui sont les trotskystes (d'hier à aujourd'hui), L'Harmattan, 2004.
- Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, 380 p.
- Jacques Roussel, Les Enfants du prophète, Paris, Spartacus, 106p.
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