- Benjamin Peret
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Benjamin Péret
Benjamin Péret (4 juillet 1899, Rezé - 18 septembre 1959, Paris) fut un écrivain surréaliste avec une « fourchette coupante à cliché ».
Sa mère fait engager cet adolescent rebelle comme infirmier au cours de la Der des Ders. Il se révèle être un potache doué d'un humour carabin.
En 1920, dadaïste adepte du mauvais goût, il participe au procès contre Barrès, propagandiste de la terre, des morts, de la patrie. Péret joue le rôle du «soldat inconnu», revêtu d'une capote de soldat français mais parlant allemand.
En 1922, il rencontre Robert Desnos et les surréalistes avec lesquels il se lance dans l'écriture automatique, dont la syntaxe saugrenue de la phrase bouscule les conventions du langage, et notamment les proverbes.
Il la leur restitue par le calembour, la contrepèterie, le renversement de l'ordre usuel des mots dans la phrase. Par exemple: « Je me demande un peu : qui trompe-t-on ici ? Ah ! je me trompe un peu : qui DEMANDE-t-on ici ? ».
Péret est un des poètes surréalistes les plus singuliers : virtuosité de l'écriture automatique, luxuriance baroque des images (relancées infiniment par un emploi unique de la proposition relative), humour burlesque désacralisateur, audace transgressive. La poésie de Benjamin Péret s'inscrit dans le surréalisme du plus haut vol, sous le signe ascendant de l'abondance, de la liberté.
Sommaire
Biographie
Brésil
En 1928, il épouse la cantatrice brésilienne Elsie Houston, et fait la connaissance de Mario Pedrosa, son beau-frère, qui vient de souscrire aux thèses de Trotski. Au Brésil, où il séjourne de 1929 à 1931, il s’invente une sorte de nouvelle vie qui fait de lui simultanément : un oppositionnel de gauche, un poète reporter curieux des rituels de la macumba et du candomblé, un correcteur, un père de famille (son fils, Geyser, naît le 31 août 1931) et un prisonnier politique. Péret est finalement expulsé comme « agitateur communiste » par le gouvernement de Getulio Vargas. Revenu en France, il est membre de L’Union Communiste après avoir adhéré en 1925 au PCF. Il s'en éloigne ensuite pour se rapprocher peu de temps après de Grandizo Munis.
Espagne
En 1936, il se rend en Espagne auprès des républicains en tant que délégué du POI (Parti Ouvrier Internationaliste), parti se réclamant des idées de Trotski. Déçu par les dissensions internes de l'extrême gauche antistalinienne, Péret rejoint les anarchistes de la "colonne Durutti" et dirige une unité qui combat sur le front de Teruel.[1] À Barcelone, il rencontre la peintre Remedios Varo et se marient.
Revenu en France, il est emprisonné en mai 1940 à Rennes pendant trois semaines au motif de reconstitution de ligue dissoute (trotskiste) puis libéré sous caution par les nazis qui viennent d'occuper la Bretagne. Rentré à Paris, il glisse de très belles coquilles dans un journal collaborateur tout en dirigeant les premières réunions du groupe La Main à plume avec Robert Rius. Le froid et la faim le poussent à quitter la capitale pour Marseille où il se réfugie en mars 1941, il travaille un temps à la coopérative Le Croquefruit.
Mexique
À Barcelone, Péret a rencontré la peintre espagnole Remedios Varo et l'épousera en 1946. Lorsque les Surréalistes fuient les nazis, Varo et Péret partent pour le Mexique en 1941. (Ils se sépareront ultérieurement.) Péret reste de 1942 à 1948 au Mexique dans des conditions financières difficiles, mais est fasciné par l’art maya et les mythes et légendes des sociétés précolombiennes. Il entreprend une vaste anthologie qu’il termine peu de temps avant sa mort. Il rédige Le Déshonneur des poètes (1945), un pamphlet en réponse à L'Honneur des poètes, contre les versificateurs qui à la « Libération » se firent les hérauts du délire nationaliste.
France
Revenu en France, il écrit pour les revues surréalistes tout en participant politiquement à la décolonisation et à la critique du stalinisme.
Œuvre
- Le Passager du transatlantique (1921)
- 152 Proverbes mis au goût du jour, en collaboration avec Paul Éluard (1925)
- Dormir, dormir dans les pierres (1927)
- Le Grand Jeu (1928)
- De derrière les fagots (1934)
- Je sublime (1936)
- Je ne mange pas de ce pain-là (1936)
- Le Déshonneur des poètes (1945)
- Dernier malheur dernière chance (1945)
- Un point c'est tout (1946)
- Air mexicain (1952)
- Texte du film L'invention du monde réalisé par Michel Zimbacca en collaboration avec Jean-Louis Bédouin (1952)
- Le Livre de Chilam Balam de Chumayel (1955)
- Anthologie de l’amour sublime (1956)
- Gigot, sa vie, son œuvre (1957)
- Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique (1960)
- Œuvres complètes, tomes I à III, Eric Losfeld / Association des amis de Benjamin Péret..
- Œuvres complètes, Tome IV à VII, José Corti. / Association des amis de Benjamin Péret
- Pour un second manifeste communiste avec Grandizo Munis du Fomento obrero revolucionario Ed. Losfeld (1965)
- Édition populaire : Le déshonneur des poètes suivi de La parole est à Péret, avec une postface de Joël Gayraud, Éditions Mille et une nuits, Paris, 1996.
Annexes
Bibliographie
- Jean-Louis Bédouin, Benjamin Péret, Paris, 1960.
- A la mémoire de Benjamin Péret, Paris, groupe Spartacus, mars 1963. Tract de Louis Janover, Roger Langlais et Bernard Pécheur, cosigné par les groupes Pouvoir Ouvrier et Fomento Obrero Revolutionario. Cf. Front Noir (n°1, juin 1963) ; et l'Association des Amis de Benjamin Péret qui l'a reproduit à son tour intégralement dans A propos de Péret. Le surréalisme pris en otage par ses sectaires, même, Paris, 1987.
- Claude Courtot, Introduction à la lecture de Benjamin Péret, Paris, 1965.
- Jean-Michel Goutier, (dir.) Benjamin Péret, Paris, 1982.
- Guy Prévan, Péret Benjamin, révolutionnaire permanent, Paris, 1999.
Liens externes
- (fr) Sur le site des éditions José Corti
- (fr) Association des amis de BP
- (fr) Péret et le cinéma, mémoire de maîtrise
- (fr) La nourriture dans l'œuvre de Péret : quelques pistes pour une future étude, par Paul Farouche
Notes et références
- ↑ Adam Biro et René Passeron « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Office du livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, 1985, p. 326
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