- Saint-jean-pied-de-port
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Saint-Jean-Pied-de-Port
Saint-Jean-Pied-de-Port Pays France Région Aquitaine Département Pyrénées-Atlantiques Arrondissement Bayonne Canton Saint-Jean-Pied-de-Port
(chef-lieu)Code Insee 64485 Code postal 64220 Maire
Mandat en coursAlphonse Idiart
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Garazi-Baïgorri Latitude
LongitudeAltitude 159 m (mini) – 320 m (maxi) Superficie 2,73 km² Population sans
doubles comptes1 513 hab.
(2006)Densité 554,2 hab./km² Localisation sur la carte départementaleSaint-Jean-Pied-de-Port (Donibane-Garazi en basque) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine.
Saint-Jean-Pied-de-Port doit son nom à sa situation au pied du port (ou col) de Roncevaux au confluent des trois "nives" (rivières) d'Arnéguy, de Laurhibar et de Béhorléguy.
Le gentilé est Saint-Jeannais ou Garaztar[1] (Donibandar en basque).
Ancienne capitale politique et administrative de la Navarre d' « Ultrapuertos » (c'est-à-dire d' « Outre-monts »), c'est aujourd'hui un centre d'échanges et d'activités culturelles et sportives basques.
Sommaire
Géographie
Situation
La commune fait partie du pays de Cize dans la province basque de Basse-Navarre.
Accès
Saint-Jean-Pied-de-Port est desservie par la voie de chemin de fer de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port et les routes départementales D933 (qui mène à la frontière à Arnéguy, à 7 km) (ancienne route nationale 133), D918 (ancienne route nationale 132) et D401.
Hydrographie
Elle est traversée[2] par la Nive (Errobi en basque) et son affluent, le Laurhibar.
Lieux-dits et hameaux
- Uganga
Communes limitrophes
- Ispoure au nord
- Saint-Jean-le-Vieux et Çaro à l'est
- Saint-Michel au sud
- Uhart-Cize à l'ouest.
Toponymie
Le nom basque de la commune est Donibane-Garazi, 'Saint Jean de Garazi' (du nom des sommets de l'étape suivante du chemin de Compostelle) mais elle est plus récente ; le nom initial fut espagnol : Santa Maria Cabo el Puente, 'Sainte-Marie du Bout du Pont'.
Le toponyme Saint-Jean-Pied-de-Port apparaît[3] sous les formes Imus Pyrenœus (itinéraire d'Antonin), Saint-Jean est une jolie ville bâtie sur une éminence (1154, Édrisi[4]), Via Sancti-Johannis et Johannes-de-Cisera ((respectivement vers 1168 et XIIe siècle, cartulaire de Bayonne[5]), Sanctus-Johannes-sub-Pede-Portus, San-Juan-del-Pie-de-Puertos, Sant-Johan-deu-Pe-deu-Port et Sant-Johan-del-Pie-de-Puerto (respectivement 1234, 1253, 1268 et 1274, collection Duchesne volumes CX et CXIV[6]), Sant-Johan et Sant-Johans (vers 1277 pour les deux formes, guerre de Navarre), Sanctus-Johannes-de-Pede-Portus (1302, chapitre de Bayonne[7]), Sainct-Jean-du-Pied-des-Ports et Sainct-Jean-du-Pied-pres-des-Ports (XIVe pour ces deux formes, Jean Froissart, livre IV), S-Iean Pié de Port (1650) et Nive-Franche (1793) et Jean-Pied-de-Port (1794).
Le toponyme Uganga apparaît[3] sous les formes Gange (1736, registre des baux du chapitre de Bayonne[8]).
Histoire
- Fondation et développement au Moyen Âge
Il s'agit d'une « ville neuve » édifiée au XIIe siècle. « La clef de mon royaume » dira deux siècles plus tard Charles le Mauvais qui, pour ses sujets, était « le Bon ». En se développant, la cité ravit sa primauté à Saint-Jean-le-Vieux et déplaça ainsi le trafic, de la route romaine par Urcullu au tracé par Roncevaux.
L’un des premiers édifices de la ville fut l'église Sainte Eulalie, élevée au XIIe siècle non loin du gué de la Nive; on peut encore voir son portail roman, bien conservé, sur la façade de la maison de retraite Toki Eder, dans le quartier Ugange. Sur la colline dominant la ville, se dressait le château de Mendiguren, dont il est fait mention dès 1191.
Au pied du château, Sanche VII le Fort, roi de Navarre (1152-roi 1172-1221)[précision nécessaire], construisit au début du XIIIe siècle une ville fortifiée, entourée de remparts aux portes ogivales, encore visibles de nos jours, ainsi qu'une église, incluse dans le système défensif de la place. Il fut l'un des principaux acteurs de la victoire remportée sur les Almohades en 1212, à Las Navas de Tolosa. Les chaînes représentées sur les armes de la Navarre en perpétuent le souvenir : Elles évoquent la fameuse capture du trésor de l'émir.
En 1329, Philippe III de Navarre (1328-1343) lui accorde ses fors, chartes régissant le système administratif progressiste dont s'est dotée la Navarre au XIe siècle : elle peut organiser en ses murs, foires et marchés, et devient un centre commercial important, étape obligée des voyageurs et des pèlerins de Compostelle sur la route de Pampelune.
Les rois de Navarre y font de fréquents séjours et, fait important, au XVe siècle, l'évêque schismatique du pape d'Avignon y réside de 1383 à 1488, durant le schisme d'Occident, tandis que celui du pape de Rome régnait à Bayonne. (Jean Froissart s'étonna fort de voir les prélats des deux obédiences réunis à Orthez à la même table, celle de Gaston Phébus.)- Renaissance et Époque moderne
En 1512, Ferdinand le Catholique enlève la Navarre à ses souverains légitimes, Jean et Catherine d'Albret, qui se réfugient en Béarn. L’armée espagnole franchit les Pyrénées et prend Saint-Jean en août 1512[9]. Le duc d'Albe fait renforcer les défenses du château à partir de septembre.
Dès septembre, une armée française de secours permet à Jean III de Navarre de partir à la reconquête de la Navarre. Saint-Jean-Pied-de-Port devient un enjeu important dans le conflit. La ville passe d'une main à l'autre, non sans subir d'importants dommages.
Jean d'Albret assiège la ville avec 20 000 hommes en novembre 1512, sans réussir à la prendre. La garnison passe ensuite de 1000 à 1800 hommes, et la ville jure fidélité au roi d’Aragon.
En 1516, Jean d'Albret s’en empare, mais échoue à prendre la citadelle. Battu dans les défilés de Roncevaux, il meurt le 17 juin.
Un nouveau siège est mis devant Saint-Jean-Pied-de-Port le 12 mai 1521 par son fils Henri II de Navarre, qui prend ville et château le 15, grâce à l’aide d’une armée française. Mais celle-ci est battue à Noain le 30 juin. Le duc d’Albe fait reprendre la ville, et la garnison périt après un siège de trois semaines. Les Espagnols évacuent la garnison en 1522, avant de reprendre la ville en janvier 1524 lors de l’invasion du sud de la France. Le bâtard d’Albret reprend à nouveau la ville en 1527 pour le roi de Navarre, qui ne la conserve que quelques mois[9].En 1530, Charles Quint abandonne cette ville aux Foix-Albret-Navarre, qui lui semble trop coûteuse à conserver, et en détruit le château. La partie nord de la Navarre devient alors la Basse-Navarre par opposition à la Haute-Navarre. C'est pourquoi Henri IV, lorsqu’il accède au trône, se fait appeler roi de France et de Navarre, titre que ses successeurs portent jusqu’à Charles X.
Durant les guerres de religion, des incidents éclatent entre protestants et catholiques. L’interdiction du culte catholique par Jeanne d’Albret en 1567 provoque la formation d’une ligue en septembre, puis un soulèvement en mars 1568. Refuge des catholiques, la ville est prise par Montgomery le jeudi des Cendres 1570. Deux églises de la ville sont incendiées. Lorsque les catholiques se soulèvent à nouveau, Henri III, à quinze ans, les bat et les refoule en Espagne, avant de promettre à Saint-Jean de ne pas imposer le culte protestant[9].
- Révolution française
En mars 1789, réunis à Saint-Jean-Pied-de-Port, les États de Navarre, considérant que la Navarre n’est pas une simple province française, refusent d’envoyer des députés aux États généraux. Lors d'une session en juin, ils envoient néanmoins quatre députés, aux mandats très stricts, dont le respect de leurs fors. Cela reste vain : leurs privilèges sont abolis dans la nuit du 4 août 1789. La Basse-Navarre, avec les deux autres provinces du Pays basque nord, est rattachée au Béarn pour former le département des Basses-Pyrénées[9].
La loi du 4 mars 1790, qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département des Basses-Pyrénées en réunissant le Béarn, les terres gasconnes de Bayonne et de Bidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés : Mauléon, Saint-Palais et Ustaritz, qui remplaça le bailliage du Labourd. Par abus de pouvoir des dirigeants locaux, le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Saint-Jean-Pied-de-Port s'appela Nive-Franche, Ustaritz devint Marat-sur-Nive (d’après Marat), Itxassou Union, Arbonne Constante, Saint-Étienne-de-Baïgorry Thermopyles (d’après la bataille des Thermopyles), Saint-Palais Mont-Bidouze, Louhossoa Montagne-sur-Nive, Saint-Jean-de-Luz Chauvin-Dragon, Ainhoa Mendiarte et Souraïde Mendialde.
En 1790, le canton de Saint-Jean-Pied-de-Port comprenait les communes actuelles à l'exception d'Ainhice-Mongelos et dépendait du district de Saint-Palais.Les guerres de la Révolution et de l'Empire épargnent la ville. Cependant en 1793, début de la guerre entre la Convention et l'Espagne, la place forte, rebaptisée Nive-Franche, joue un rôle important dans la défense du territoire, notamment avec les chasseurs basques.
En 1813, la contre-attaque des armées napoléoniennes commandées par Soult pour tenter de délivrer Pampelune, assiégée par Wellington et ses alliés, part de Saint-Jean-Pied-de-Port. Elle se solde par un échec, la France est envahie. Le général espagnol Miro est chargé de faire le siège à distance de la ville qui ne se rend qu'à Louis XVIII, après l'abdication de Napoléon Ier.
Le chemin de fer qui arrive en 1889, désenclave la cité mais ne parvient pas à enrayer l'inexorable déclin démographique des XIXe et XXe siècles.Héraldique
Paul Raymond[3] note que le sceau de la ville représentait en 1785 saint Jean-Baptiste, la main droite appuyée sur une tour crénelée, avec la légende Sello y armas de San-Juanis.
Blasonnement De gueules au château d'argent senestré de saint Jean-Baptiste de carnation, nimbé et vêtu d'or, la main droite appuyée sur le château et tenant de la main gauche une croix d'or ornée d'une banderole d'argent chargée de l'inscription SAN JUAN en lettres capitales de sable, et saint Jean soutenu d'un agneau couché d'argent.Commentaires : Dessin et blasonnement demandent à être vérifiés. Ils présentent d'ailleurs entre eux de nombreuses divergences.
Paul Raymond[3] note que le sceau de la ville représentait en 1785 saint Jean-Baptiste, la main droite appuyée sur une tour crénelée, avec la légende Sello y armas de San-Juanis.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1995 2001 Charles Cabrol 2001 2008 Alphonse Idiart 2008 2014 Alphonse Idiart Toutes les données ne sont pas encore connues. Intercommunalité
La commune appartient à six structures intercommunales :
- communauté de communes de Garazi-Baigorri
- syndicat d'assainissement de Saint-Jean-Pied-de-Port, Uhart-Cize, Ispoure
- syndicat départemental d'électrification
- syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port
- syndicat mixte du contrat de rivière des Nives
- syndicat pour le soutien à la culture basque.
Jumelages
Estella (Espagne) depuis 1964[10]
Démographie
Économie
La commune accueille la SARL Étienne Brana (fabrication de spiritueux) qui fait partie des cinquante premières[11] entreprises agroalimentaires du département.
Saint-Jean-Pied-de-Port est également un haut lieu du tourisme en pays basque intérieur, par son attrait propre, mais aussi par le fait qu'elle se trouve sur la principale voie routière régionale de communication avec l'Espagne (frontière à 7 km à Arnéguy.
Culture et patrimoine
Patrimoine civil
- La citadelle[12],[13],[14],[15]
- Munie de quatre bastions, elle fut édifiée en 1625-1627 par Pierre de Conty de La Mothe d'Argencourt, puis reprise en 1640-1648 par Nicolas Desjardins. Son mur ouest comprend des casemates d’artillerie construites dans les années 1540 ou 1550, afin de s’assurer de la fidélité de la ville. De 1686 à 1700, l’ingénieur François Ferry y effectue des travaux supplémentaires : constructions de casernements et quelques défenses supplémentaires, sur les instructions de Vauban. Quelques améliorations mineures, dans la continuité du projet initial, furent apportées jusqu’en 1728. Le XIXe ne modifie pratiquement pas cette citadelle, qui est un exemple bien conservé et exceptionnel de l’architecture militaire telle qu’on l’entendait en France, dans la première moitié du XVIIe siècle[9].
- Une rampe d'accès permet de l'atteindre. De la demi-lune ouest, le panorama s'ouvre sur la ville et le bassin de Cize. Récemment restaurée, la citadelle fournit un bel exemple du système défensif des places fortes bastionnées, fossés, remparts flanqués de bastions, caponnières, bouches à feu, ponts dormants, ponts-levis et herses, et dotées des aménagements spécifiques d’une place de montagne sur un emplacement exigu.
- La forteresse, occupée par un collège, ne peut être visitée. Autour de la cour intérieure et contre le rempart, construit au-dessus de casemates souterraines voûtées, se serrent les casernes, le pavillon du gouverneur et sa chapelle, les poudrières et le puits.
- La ville
- On pénètre dans la cité par la porte Saint-Jacques, ouverte dans les remparts du XVe siècle, améliorés en 1680 sous Vauban par le chevalier Deville qui bâtit la citadelle sommitale.
- Du pont Neuf, on peut admirer tout à loisir les maisons anciennes baignant dans la Nive, avec leurs balcons de bois, le vieux pont Notre-Dame et les contreforts de l'église se détachant sur le rideau des arbres qui couvre la colline escarpée de la citadelle.
- La porte Notre-Dame
- Curieusement ouverte dans le clocher de l'église, elle donne d'un côté sur la rue de la Citadelle, de l'autre sur le pont Notre-Dame. Sa herse et ses impressionnants vantaux de bois sont bien conservés.
- Au-dessus de la porte est nichée une copie de la Vierge à l'Enfant qui, lors des guerres de Religion, trouva refuge en Haute Navarre et ne fut jamais restituée.
- Le pont Notre-Dame
- Également appelé pont Sainte-Marie, cet ouvrage fut construit sur le gué qui menait à l'église, dit "romain", en réalité médiéval et restauré en 1634.
- Rue de la Citadelle
- La pente raide de la rue de la Citadelle, bordée de façades en grès rose, parfois alternées de grès gris. Les pierres dessinent encore les encadrements des anciennes échoppes, serrées les unes contre les autres et abritées sous les auvents protecteurs. Les linteaux de porte ciselés arborent, entre des motifs décoratifs, le nom de la maison, la date de sa construction, le nom des premiers propriétaires et parfois même leur profession. Le promeneur attentif peut y lire l'histoire de certaines familles de la ville.
- Au n° 3[16], se dresse une maison de maître datant de 1866.
- Au n° 8[17], se trouve une maison dont la restauration date de 1741.
- Au n° 31[18], la maison date de 1633.
- Au n° 32, la maison Arcanzola[19], datée de 1510, se signale par son étage à pans de bois et à remplage de brique en arêtes de poisson.
- Plus loin, au n° 33 se trouve la maison natale de Charles Floquet.
- Au n° 39, la maison à encorbellement connue sous le nom de « maison des Évêques », ou maison Laborde[20] laisse apparaître un moellon portant en relief la date de 1584, indiquant une reconstruction puisque le dernier des trois évêques schismatiques de Saint-Jean-Pied-de-Port rejoignit Bayonne en 1418. Le jardin de cette maison communique avec la prison des Évêques[21].
- La rue s'achève à la porte Saint-Jacques, que les pèlerins venant d'Ostabat empruntaient pour entrer en ville.
- La maison Mansart[22]
- Situé sur la place du Marché, ce vaste hôtel de style Louis XIV, à la façade classique et symétrique, abrite l’Hôtel de Ville. Majestueux, il est construit en pierre de taille et percé à l'étage par six grandes fenêtres à croisées de pierre. De belles lucarnes s'ouvrent dans le grand toit d'ardoises. Face à lui se dresse un pan de la muraille qui enserre la vieille ville. La partie inférieure, du XIIIe siècle, en pierres bien appareillées, a été surélevée tardivement par une maçonnerie plus grossière sur laquelle apparaissent des meurtrières ainsi que d'élégantes échauguettes et bretèches.
- La rue d’Espagne par où repartaient les pèlerins
- Ses auvents, larges et richement sculptés, annoncent déjà l'Espagne toute proche ; des linteaux portent des inscriptions originales et parfois même des enseignes de métiers ciselées dans la pierre (maisons de serrurier au n° 30 et de barbier au n° 45).
- Au n° 9[23], des têtes et des virgules ornent les poutres et une inscription indique sur le linteau «1789 Le Froment Ft a 15l» : le froment fut à 15 livres (sous-entendu la conque).
- La maison des États de Navarre, maison de maître, aussi appelée Mendiri, au n° 23[24], possède deux portes en plein cintre et un écusson martelé, elle date de 1610. C'est ici qu'eut lieu la dernière session des États de Navarre du 19 au 22 septembre 1789.
- La maison de maître Etxehandia[25], au 8 avenue Renaud, date de 1645.
Patrimoine religieux
- La commune se trouve sur la via Podiensis, l'un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui part du Puy-en-Velay et se prolonge jusqu'au col de Roncevaux et, de là, à Saint-Jacques-de-Compostelle. Saint-Jean-Pied-de-Port est également située sur la voie de la Nive, une variante du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle suivie par les pèlerins qui, de Bayonne, recherchaient à regagner le Camino Navarrais avant sa traversée des Pyrénées, à Saint-Jean-Pied-de-Port.
- Arrivés, au nord, par la chapelle de la Madeleine, les pèlerins pénétraient dans la ville haute par la porte Saint-Jacques, puis suivaient la rue d'Espagne jusqu'au pont enjambant la Nive. Là, deux itinéraires s'offraient à eux pour gagner Roncevaux : celui du port de Cize, qui suit le tracé de l'antique via Traiana reliant Bordeaux à Astorga, ou celui, plus facile, qui rejoint Ibañeta par Valcarlos, la vallée où Charlemagne établit jadis son camp, avant de voler au secours de Roland, à Roncevaux.
- Au Moyen Âge, la route du col de Cize était la plus fréquentée, même si l'ascension de ce « mont remarquable », aux dires d'Aimery Picaud, n'était pas de tout repos : « Pour le franchir, il y a huit mille à monter et autant à descendre. [...] Celui qui en fait l'ascension croit pouvoir, de sa propre main, toucher le ciel. »
- Dans son guide du Pèlerin, Aimery Picaud donne ces précisions sur la région : « Les Navarrais et les Basques se ressemblent et ont les mêmes caractéristiques dans leur façon de se nourrir et de se vêtir, et dans leur langage. » »
- Il nous parle aussi des percepteurs du péage : « Dans ce territoire, c'est-à-dire, à la proximité du port de Cize, dans les localités d'Ostabat et de Saint-Jean-Pied-de-Port, ils sont franchement à envoyer au diable. En effet, ils vont au-devant des pèlerins avec deux ou trois bâtons pour extorquer par la force un injuste tribut et si quelque voyageur refuse de céder à leur demande et de donner de l'argent, ils le frappent à coups de bâton et lui arrachent la taxe en l'injuriant et en le fouillant jusque dans les culottes. »
- L’église, anciennement Notre-Dame du Bout du Pont et actuellement église de l'Assomption-de-la-Vierge[26].
- La porte de Navarre conduit au parvis de l'église. Sur la gauche, un escalier mène au chemin de ronde que l'on peut emprunter sur la quasi-totalité du rempart de la rive droite de la Nive et d'où l'on découvre une vue magnifique sur le bassin du pays de Cize. Près du pont, la maison qui jouxte le clocher a abrité durant des siècles l'hôpital Sainte-Marie des Pèlerins de Compostelle.
- En face se dresse le mur-pignon triangulaire de Notre-Dame du Bout du Pont avec son oculus. Le tympan a été martelé pendant les guerres de Religion ou pendant la Révolution. La partie supérieure du portail a été maladroitement restaurée.
- Bâtie en style gothique rayonnant sur des bases romanes, l'église présente une nef à deux bas-côtés, deux étages de tribunes, des piliers élancés, sans autre décor que la recherche de la ligne et un chœur polygonal. Elle possède un portail et des chevets ogivaux, une abside à cinq pans.
- L'église possède également un orgue datant de la moitié du XIXe siècle et dont le facteur fut Vincent Cavaillé-Coll. Il est composé de deux claviers (grand orgue et récit) et d'un pédalier. Il fut l'objet d'une restauration de 2002 à 2004 et, à cette occasion, il fut surmonté de la statue de Saint François-Xavier, patron de la Navarre.
Patrimoine environnemental
Le Munhoa, 1021 m, est un mont situé entre Saint-Étienne-de-Baïgorry et Saint-Jean-Pied-de-Port.
Saint-Jean-Pied-de-Port au cinéma
- 2005 : Saint-Jacques… La Mecque de Coline Serreau
Équipements
- sports et équipements sportifs
- l'Union sportive Nafarroa est un club de rugby à XV fondé en 2003 suite à la fusion de l'US Garazi et de l'US Baïgorri. Son siège social est basé à Saint-Jean-Pied-de-Port et son siège annexe à Saint-Étienne-de-Baïgorry. Il évolue en Fédérale 2 pour la saison 2008-2009.
- enseignement
La commune dispose de trois écoles primaires,une publique (école Renaud) et deux autres privées (école Sainte-Marie et l'ikastola), de deux collèges, l'un public (collège de la Citadelle) et l'autre privé (collège Saint-Jean de Mayorga) ainsi que d'un lycée d'enseignement général et professionnel public (lycée de Navarre) et d'un lycée agricole privé (lycée Frantses Enia).
Personnalités liées à la commune
- nées au XVIe siècle
- Juan Huarte de San Juan, né en 1530 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1588 à Linares, est une médecin et philosophe espagnol ;
- nées au XVIIIe siècle
- Henri Fargues, né en 1757 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1804 à Auteuil, est un homme politique français ;
- Raymond Larrabure, né en 1797 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1875 à Argagnon, est un homme politique français ;
- nées au XIXe siècle
- Charles Floquet, né en 1828 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1896 à Paris, est un homme politique français ;
- Jean Barbier, né en 1875 à Saint-Jean-Pied-de-Port et décédé en 1931 à Saint-Pée-sur-Nivelle, est un prêtre et écrivain basque d'expression navarro-labourdine ;
- nées au XXe siècle
- Michel Inchauspé, né en 1925 à Saint-Jean-Pied-de-Port, est un homme politique et un banquier français ;
Notes
- ↑ Gentilé sur habitants.fr
- ↑ Notice du Sandre sur Saint-Jean-Pied-de-Port
- ↑ a , b , c et d Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
- ↑ Géographe arabe du XIIe siècle, traduit par Jaubert ; 2 volumes in-4°, 1837 à 1841
- ↑ Cartulaire de Bayonne ou Livre d'Or - Manuscrit du XIVe siècle - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ Collection Duchesne, volumes 99 à 114, renfermant les papier d'Oihenart, ancienne bibliothèque impériale - Bibliothèque nationale de France
- ↑ Chapitre de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ Manuscrit de 1736 - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques
- ↑ a , b , c , d et e Gérard Folio. La citadelle et la place de Saint-Jean-Pied-de-Port, de la Renaissance à l’Époque Contemporaine, in Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense n° 25 Histoire de la fortification, 2005 ISBN 2-11-094732-2, En ligne [1], consulté le 3 mars 2007
- ↑ Annuaire des villes jumelées
- ↑ Classement des 50 premières entreprises agro-alimentaires, paru dans le journal Sud-Ouest
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur remparts de la ville haute
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la citadelle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur les fortifications d'agglomération
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le château et la citadelle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le n°3 de la rue de la Citadelle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le n°8 de la rue de la Citadelle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le n° 31 de la rue de la Citadelle
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la maison Arcanzola
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la maison Laborde
- ↑ [2][3] Ministère de la Culture, base Mérimée - Notices sur la prison des Évêques
- ↑ [4][5] Ministère de la Culture, base Mérimée - Notices sur la maison Mansart
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le n°9 de la rue d'Espagne
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur le n°23 de la rue d'Espagne
- ↑ Ministère de la Culture, base Mérimée - Notice sur la maison Etxehandia
- ↑ [6][7] Ministère de la Culture, base Mérimée - Notices sur l'église de l'Assomption-de-la-Vierge]
Pour approfondir
Articles connexes
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