- Roumazières-Loubert
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Roumazières-Loubert
L'hôtel de ville
DétailAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Arrondissement Confolens Canton Saint-Claud Code commune 16192 Code postal 16270 Maire
Mandat en coursJean-Michel Dufaud
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Haute-Charente Site web mairie-roumazieres-loubert.com Démographie Population 2 580 hab. (2007) Densité 55 hab./km² Gentilé Roumaziérois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 155 m — maxi. 245 m Superficie 46,59 km2 Roumazières-Loubert (Romasieras en limousin, dialecte occitan) est une commune française, située dans le département de la Charente et la région Poitou-Charentes.
Ville d'industrie tuilière depuis le XIXe siècle, elle héberge le plus grand centre de production d'Europe[1].
Sommaire
Géographie
Localisation et accès
Roumazières-Loubert est une commune de Charente limousine située sur la route nationale 141 à 43 km au nord-est d'Angoulême et à 53 km à l'ouest de Limoges. Elle est connue pour ses tuileries.
Elle appartient au canton de Saint-Claud, et se trouve à 9 km à l'est de Saint-Claud, 13 km au nord-est de Chasseneuil, 11 km à l'ouest de Chabanais, 13 km au nord de Montembœuf, 16 km au sud-ouest de Confolens[2].
La commune est aussi desservie par la voie ferrée Angoulême-Limoges où elle possède une gare, ce qui a donné naissance dès sa construction en 1875, avec l'argile, aux tuileries et briqueteries. Elle était aussi à un carrefour ferroviaire avant l'abandon de la ligne vers Confolens, de celle vers Ruffec qui passait à Saint-Claud et Champagne-Mouton, et de la ligne à voie métrique vers Angoulême par Montbron. La voie de Roumazières à Confolens est actuellement aménagée pour le tourisme en vélo-rail et passe sur un magnifique viaduc au-dessus de la Charente.
En plus de la N.141, l'extrémité nord de la commune est traversée par la D.951, route d'Angoulême à Confolens et Guéret et route Centre-Europe Atlantique. La commune est aussi à un carrefour de routes départementales de moindre importance, comme les D.161, D.60, D.169, D.172, D.166, D.369, D.346.
A signaler aussi le GR 48, sentier de grande randonnée qui longe grossièrement la Vienne, qui passe dans la commune.
Hameaux et lieux-dits
C'est une très vaste commune, car elle résulte de l'association de 5 paroisses, devenues 5 communes, en 1790. Loubert, Laplaud et le Petit Madieu fusionnèrent en 1845 pour donner naissance à Loubert. Cette dernière devenue Loubert-Madieu en 1961, a fusionné avec Roumazières et Chantrezac en 1971 pour devenir la commune actuelle.
Communes limitrophes
Géologie et relief
Géologiquement, une partie de la commune est dans la bordure occidentale du Massif central, au sud-est d'une ligne Loubert, Pont-Sigoulant, base de loisirs, qui comprend la vallée de la Charente. On y trouve du gneiss. La partie ouest est un plateau, bordure orientale du Bassin aquitain, couvert d'un sol tertaire composé de brèche et d'argile rouge. Dans la vallée de la Charente, à Chantrezac et en aval, on trouve les premiers calcaires (marnes et calcaires argileux du Toarcien à Aalénien). À l'est de la vallée de la Charente, on trouve des arènes sablo-argileuses. La vallée de la Charente est occupée par des alluvions du quaternaire[3],[4], [5].
C'est d'ailleurs cette argile qui a donné son nom à la commune, qui signifie masures rouges.
L'altitude de la commune est comprise entre 155 m, en limite nord de la commune sur la Charente en aval de Chantrezac, et 245 m au sud au Bois d'Avall, en limite avec Genouillac. L'altitude moyenne près de Roumazières et de 210 m.
Hydrographie
La Charente traverse la commune après avoir fait la limite au sud-est avec La Péruse. Elle coule vers le nord, passe au Pont Sigoulant où elle traverse la N.141, à Laplaud, Loubert, Chantrezac, puis au Pont du Cluzeau où elle traverse au nord la D.951 puis quitte la commune.
La Bonnieure prend sa source dans la commune, et le Son, mais ces deux rivières ne se jettent pas dans la Charente tout-de-suite mais coulent vers l'ouest.
Végétation
La commune est assez boisée et les bois occupent plus de la moitié de sa surface. Le reste est occupé par des prés où il se fait de l'élevage, principalement de la vache limousine, à robe rouge. Il y a très peu d'agriculture.
Toponymie
Roumazières vient de Rubeis maceriis qui signifie masures rouges[6].
Histoire
C'est sur un site protohistorique qu'a été construit le château de Peyras.
La seigneurie de Roumazières est attestée à partir du milieu du XVe siècle date à laquelle le château a été reconstruit preuve qu'elle est plus ancienne.
La terre féodale de Loubert a appartenu aux Barbarin de Chambes de 1630 à sa vente comme bien national[7].
Industries
Les tuileries marquent l'histoire de Roumazières et Loubert. Lors de la construction de la voie ferrée Angoulême-Limoges en 1875, on a trouvé d'importants gisements d'argile en plus de ceux déjà existants, et plusieurs tuileries briqueteries ont vu le jour à peu près simultanément à partir de la fin du XIXe siècle. L'arrivée du chemin de fer a permis aussi d'acheminer le charbon nécessaire aux fours, et Roumazières-Loubert est devenu un des centres les plus industriels[8],[9].
- GTR (Grande Tuilerie de Roumazières) :
Victor Adolphe Simon exploite une tuilerie artisanale aux Betouilles (tuiles et chaux) et une poterie (aux Quatre-Vents). En 1875, il crée la 1ère tuilerie mécanique (industrielle) avec un four perfectionné par lui (four Simon): les Grandes Tuileries Mécaniques de Roumazières, A. Simon et Cie. Il obtient en 1878 la médaille d'or à l'exposition universelle de Paris.
Eugène Ignace François Polakovsky, né en Pologne, conseiller technique à la construction de la voie ferrée Angoulême-Limoges, découvre lors de la construction de la plateforme de la gare de Roumazières vers 1875 des gisements d'argile téguline. En 1884, il démissionne de la Compagnie des chemins de fer Paris-Orléans et rejoint Simon, son beau-père, pour fonder la Société des Grandes Tuileries Mécaniques de Roumazières et des Charentes, Adolphe Simon & Eugène Polakovski et Cie, qui a eu pour directeurs : Aimé Voche, Joseph Voche, Louis Rohmer.
En 1889 l'entreprise change de nom et devient les Grandes Tuileries de Roumazières Eugène Polakovski et Cie (GTR). En 1913, E.Polakovski décède et son gendre Édouard Pascaud, maire de Chasseneuil et député de Confolens, prend la relève. La GTR devient Grandes Tuileries Mécaniques Coopératrives de Roumazières et des Charentes, Pascaud-Polakowski et Cie. Après plusieurs déboires (faillites), la tuilerie devient en 1935 la GTR, Grandes Tuileries de Roumazières.
En 1973, l'usine est modernisée et en 1974, elle se rapproche de la CMPR et 200 employés y travaillent alors.
Elle ferme en 1986[10],[11].- TBF (Tuilerie Briquetterie Française) :
En 1907, l'abbé Joseph Marcellin, curé de Roumazières, fonde avec le capital des paroissiens la société anonyme Tuilerie Coopérative Française.
En 1933, la tuilerie est détruite par un incendie. En 1945, Pierre Maury-Laribière la reconstruit, et la renomme TBF, Tuilerie, Briqueterie Française, et son fils Michel en devient directeur.
Elle est modernisée, d'abord en 1961 en passant du charbon au fuel comme combustible, puis en 1968 au gaz de Lacq. En 1978, elle compte 300 employés[12],[13].
En 1988, TBF est acquise par les Tuiles Lambert (parisienne, créée en 1909), et en 1991 est créée IT (Industrielle de Tuiles) avec Tuiles Lambert et TBL Guiraud (Tuileries Briqueteries du Lauragais, Guiraud frères, créée en 1855). En 1996, TBF/IT passe au groupe Saint-Gobain puis est fusionné en 2002 au groupe Terreal, qui devient indépendant de Saint-Gobain en 2003[14].
L'usine emploie 525 employés. Le produit reste célèbre sous le nom de « Tuile romane TBF »[15].
- SGT (Société des Grandes Tuileries) CMPR :
En 1897, Henri Sazerac (maire de La Rochefoucauld et directeur de la tuilerie de Péruzet), fonde une autre tuilerie, à Loubert, au quartier des Renaudies : Henri Sazerac et Cie.
En 1898, Aimé Voche et Louis Rohmer, deux beaux-frères d'Eugène Polakovsky, s'associent et nomment la Société des grandes tuileries, briqueteries et produits céramiques de Loubert, Henri Sazerac, Aimé Voche et Cie.
Puis elle devient en 1920 les Grandes tuileries et briqueteries Louis Rohmer. En 1957, c'est Guy Rohmer qui en prend la suite.
En 1963, la Grande tuilerie mécanique Perrusson (GTMP), tuilerie de Fontafie située à 3 km, s'associe avec les Grandes tuileries et briqueteries. La GTB devient alors la Sodima (Société de Diffusion de Matériaux), puis la Céramique du Midi Perrusson-Rohmer (CMPR) en 1968.
En 1970, l'usine est modernisée, en particulier grâce à l'utilisation du gaz de Lacq. En 1976, la CMPR rachète la GTR et devient ainsi le premier producteur de France. En 1970 et 1980, deux nouvelles unités sont construites à Loubert. Une tuile française sur trois est fabriquée à Roumazières.
En 1986, CMPR devient GFC (Générale Française de Céramique). La production est alors de 300 t par jour (9 000 tuiles)[16],[17].
L'usine fait ensuite partie du groupe Lafarge et emploie 270 personnes. Ce groupe était aussi connu pour avoir racheté Redland en 1997.
En 2008, Lafarge Couverture devient Monier SAS[18].
Héraldique
Blasonnement D'argent à deux lions passants de sable posés l'un sur l'autre ; au chef d'azur semé de fleurs de lys d'or; au chevron de gueules brochant sur le tout.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 2003 2008 Yvette Heubert 2008 Jean-Michel Dufaud SE Cadre commercial Toutes les données ne sont pas encore connues. Intercommunalité
La commune fait partie de la communauté de communes de Haute-Charente qui regroupe 35 communes et dont le siège est à Roumazières.
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Roumazières-Loubert depuis cette date :
Pyramide des âges
Notes
La commune de Loubert a absorbé en 1845 Laplaud et le Petit-Madieu, puis en 1970 Chantrezac et Roumazières[19].
Économie
Industrie
- La tuilerie Terreal/TBF, située au sud de la voie ferrée, est le plus grand centre de production tuilier d'Europe, et la plus importante du groupe Terreal. Elle produit 100 000 000 tuiles par an (400 000 t). Elle exploite quatre carrières à ciel ouvert dans un rayon de 15 km avec six types d'argile et emploie 572 personnes[1].
- La tuilerie briqueterie CMPR, située au nord de la voie ferrée, qui fait partie du groupe Monier (anciennement Lafarge), emploie 272 personnes et produit 200 000 t de tuiles par an[24]. Elle est le siège de la direction régionale pour l'Aquitaine et le Centre-Ouest[25].
- Voir aussi d'autres photos
Équipements, services et vie locale
Enseignement
- Le collège d'enseignement secondaire Jean Michaud accueille les élèves de la 6e à la 3e. En 2011, il compte 175 élèves répartis dans huit classes[26],[27].
- école élémentaire Jean Everhard : 8 classes, dont une CLIS
- école maternelle les Grillons[28]
Sports et loisirs
- Une base de loisirs avec étangs a été aménagée à partir des anciennes carrières d'argile, au sud du bourg de Roumazières, sur la crête séparant la vallée de la Charente à l'est et les sources de la Bonnieure à l'ouest.
- Roumazières est l'un des points de départ du vélo-rail de Charente-Limousine. La gare vélo-rail se situe en prolongement des voies SNCF, sur la route de Manot. Cette portion de voie est exploitée par l'association du Chemin de Fer Charente-Limousine[29].
Lieux et monuments
Patrimoine civil
- Le Château de Peyras, très remanié, conserve une aile et une tour d'angle tronconique du XVe siècle.
- Le Château de Chambes.
Patrimoine religieux
- Église Saint-Jean-Baptiste de Loubert
- Église Saint-Martial de Chantrezac
- Église Saint-Christophe de Roumazières
- Chapelle du Petit-Madieu : avec Le Grand-Madieu, elle a fait partie d'une importante commanderie
- Chapelle de Laplaud
- Chapelle Notre-Dame de l'Espérance
Personnalités liées à la commune
- Michel Maury-Laribière, PDG de TBF et homme politique français
- Bernard Pras, artiste plasticien, né à Roumazières
- Yves Lecoq, propriétaire du château de Chambes
- Mgr Jacques Blaquart, nommé évêque d'Orléans le 27 juillet 2010, né à Roumazières
Notes et références
- Terreal, « [PDF] Les 100 ans de l'usine Terreal à Roumazières », 2007. Consulté le 8 avril 2010
- Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
- Visualisateur Infoterre, site du BRGM
- Carte du BRGM sous Géoportail
- PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Confolens » sur Infoterre, 1983. Consulté le 5 novembre 2011 [
- Nanglard in Jacques Duguet, Noms de lieux des Charentes, éd. Bonneton, 1995, 232 p. (ISBN 2862531855) [lire en ligne], p. 141
- Châteaux, manoirs et logis : La Charente, éditions Patrimoine et Médias, 1993, 499 p. (ISBN 2-910137-05-8), p. 115
- Charente limousine, « Roumazières, l'argile », CatillusCarol, 2002. Consulté le 8 novembre 2009
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 220, 305
- Tuilerie GTR, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Inventaire industriel Poitou-Charentes, « Tuilerie GTR », Service régional de l'inventaire, 1986. Consulté le 8 novembre 2009
- Tuilerie TBF, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Inventaire industriel Poitou-Charentes, « Tuilerie TBF », Service régional de l'inventaire, 1986. Consulté le 8 novembre 2009
- Terreal, « Histoire de Terreal », 2007. Consulté le 8 novembre 2009
- Terreal, « Tuile Romane TBF », usinenouvelle.com. Consulté le 8 novembre 2009
- Tuilerie CMPR, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Inventaire industriel Poitou-Charentes, « Tuilerie CMPR », Service régional de l'inventaire, 1986. Consulté le 8 novembre 2009
- Le groupe Monier, 2009. Consulté le 7 avril 2010
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 29 juillet 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 29 juillet 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 29 juillet 2010
- Evolution et structure de la population à Roumazières-Loubert en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 29 juillet 2010
- Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 29 juillet 2010
- Thierry Gaia, « L'or rouge qui fait vivre Roumazières », blogspot.com, 2006. Consulté le 8 novembre 2009
- Monier, « Agence régionale », 2009. Consulté le 8 avril 2010
- Site de l'inspection académique de la Charente, « Collèges ». Consulté le 2 avril 2011
- Site officiel du collège Jean Michaud
- Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles ». Consulté le 2 avril 2011
- Chemin de Fer Charente-Limousine
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Roumazières-Loubert sur le site du Pays Charente Limousine
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