Reaganisme

Reaganisme

Ronald Reagan

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Ronald Reagan
40e président des États-Unis d'Amérique
Official Portrait of President Reagan 1981.jpg

Actuellement en fonction
Mandats
20 janvier 1981 - 20 janvier 1985
Depuis le 20 janvier 1981
20 janvier 1985 - 20 janvier 1989
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Élu(e) le 4 novembre 1980
Réélu(e) le 6 novembre 1984
Parti politique Parti républicain
Vice-président George Bush
Prédécesseur James E. Carter
Successeur George H. W. Bush
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Autres fonctions
33e gouverneur de Californie
Mandat
3 janvier 1967 - 7 janvier 1975
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Prédécesseur Pat Brown
Successeur Jerry Brown

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Biographie
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 6 février 1911
États-Unis d'Amérique Tampico, Illinois
Décès 5 juin 2004 (93 ans)
États-Unis d'Amérique Los Angeles, Californie
Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité Américaine
Conjoint(s) Jane Wyman (1940-1948)
Nancy Davis (mariés en 1952)
Enfant(s) {{{enfants}}}
Diplômé Eureka College
Profession Acteur
Occupations {{{occupation}}}
Résidence(s) {{{résidence}}}
Religion Christian Church puis
Presbytérianisme
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Seal Of The President Of The Unites States Of America.svg
Présidents des États-Unis d'Amérique

Ronald Wilson Reagan, né le 6 février 1911 et mort le 5 juin 2004, est le quarantième président des États-Unis d'Amérique. Il fut élu pour deux mandats de 1981 à 1989.

Le premier mandat de Reagan est marqué par la tentative d'attentat dont il est l'objet mais surtout par une nouvelle politique, les Reaganomics, basée sur une économie de l'offre. En politique internationale, la période est marquée par la crise des euromissiles, la relance de la course aux armements et la hausse du budget militaire, pour financer notamment le projet d'Initiative de défense stratégique.

Le second mandat de Ronald Reagan est marqué par la continuation de la croissance économique, tout juste ébranlée brièvement par le krach d'octobre 1987, par une inflation jugulée, un taux de chômage presque divisé par deux par rapport au pic de 1982-1983[1], et un taux de change du dollar au plus haut niveau sur les marchés boursiers. Sur le plan international, la course aux armements a accéléré la décomposition de l'URSS, marqué par le discours à Berlin de Ronald Reagan appelant Mikhaïl Gorbatchev à faire tomber le rideau de fer, et conduit à la ratification du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Si Ronald Reagan est parfois perçu comme le grand vainqueur de la guerre froide[2], il est pour les Américains leur personnalité publique préférée, toutes catégories confondues, selon une enquête nationale réalisée pour la télévision en 2005, un an après sa mort.

Sommaire

Biographie

Enfance et scolarité

Ronald Reagan naît le 6 février 1911 à Tampico (Illinois). Ses parents sont d’origine irlandaise, l’arrière-grand-père dont il porte le nom ayant émigré en 1860. Il rejoint la religion de sa mère à 12 ans, une branche du christianisme protestant appelée « Disciple du Christ », relativement tolérante et comptant de très nombreux adeptes. Son père était catholique.

Après ses études primaires et secondaires à l’école publique, il est admis à l’université d’Eureka (Illinois), où il obtient un diplôme en économie et sociologie en 1932. C’est un très bon élève et il s’y fait de nombreux amis qui lui resteront fidèles. À partir de 15 ans et jusqu’à 22 ans, il travaillera pendant l’été comme nageur-sauveteur et il dit avoir sauvé la vie de 77 personnes[3]. Fils d'un père alcoolique, il démontre un talent précoce d'acteur et de conteur.

Neil Reagan et son petit frère Ronald en 1912
La Famille Reagan au Noël 1916.

Il commente à la radio les matchs des Chicago Cubs (équipe de baseball) : à partir de brèves indications reçues par téléscripteur, son talent de conteur et son imagination lui permettent de donner vie au jeu. En 1934, alors que son téléscripteur tombe en panne au cours de la neuvième et dernière manche d'un match opposant les Cubs aux St Louis Cardinals, il invente même une suite d’actions totalement fictives pendant lesquelles les batteurs des deux camps arrivent à bloquer les lancers les plus vicieux, et ceci jusqu'au rétablissement de sa ligne.

Doté d'un physique avantageux et d'une belle voix, Reagan devient un acteur de second rôle très recherché à Hollywood. En 1938, Reagan partage l'affiche du film "Brother Rat" avec l'actrice Jane Wyman qu'il épouse en janvier 1940 et avec qui il a deux enfants, Maureen (19412001) et Christine (décédée à sa naissance en 1947). Le couple adopte également un troisième enfant, Michael avant de divorcer en juin 1948.

Carrière cinématographique

En 1940, Ronald Reagan joue le rôle de George The Gipper Gipp (Georges le Tricheur) dans le film Knute Rockne All American, d'où il garde le surnom « le Tricheur » tout le reste de sa vie. Ronald Reagan, lui-même, pense que son meilleur rôle est dans Crimes sans châtiment (1942) où son personnage est amputé des deux jambes ; le titre de son autobiographie Qu’est-il advenu du reste de moi ? fait d’ailleurs allusion au dialogue du film. Autres films notables : Hellcats of the Navy et Bedtime for Bonzo, un film qui lui vaudra beaucoup de moqueries car son partenaire principal est un chimpanzé. Il poursuit sa carrière cinématographique jusqu'au début des années 1960. L’une des étoiles serties dans le trottoir de Hollywood Boulevard, le Walk of Fame, porte son nom. Il s'est taiilé dans le cinéma une réputation d'acteur de seconds rôles.

Service militaire

Ronald Reagan est nommé officier de cavalerie de réserve dans l'armée des États-Unis en 1932.

Il est versé dans l'armée d'active après Pearl Harbor et, à cause de ses problèmes de vue, affecté dans une unité cinématographique de l'armée de l'air qui produit des films d'entraînement et de formation. Il reste à Hollywood pendant la durée de la guerre et termine sa carrière dans l'armée avec le grade de capitaine. Reagan a demandé plusieurs fois à être affecté dans une unité combattante mais, en raison de son astigmatisme, n’a pas été accepté.

Carrière télévisuelle

Ronald et Nancy en 1952.
Ronald Reagan, son fils Ron, Nancy Reagan et leur fille Patti à Pacific Palisades en 1960.

À la fin des années 1950, lorsque les propositions de rôles au cinéma deviennent moins nombreuses, Ronald Reagan se tourne vers la télévision. Il joue de nombreux rôles dans des pièces télévisées, parfois avec, comme partenaire, sa seconde femme Nancy épousée en 1952. En 1955, il présentera même sur la chaîne ABC la cérémonie d'ouverture de Disneyland.

Il devient président du syndicat des acteurs en même temps que sa carrière passe de présentateur d’émission à celle de producteur. Ses revenus atteignent 125 000 $ par an à la fin des années 1950. Son dernier emploi régulier en télévision est celui d’animateur et acteur de la série Les Aventuriers du Far West (Death Valley Days) ; son dernier film est Les Tueurs (The Killers) tourné en 1964 où il joue le rôle d’un chef mafieux.

Carrière politique

Ronald Reagan débute en politique chez les démocrates de tendance libérale en soutenant Franklin Roosevelt et son New Deal. Il devient progressivement un authentique conservateur aux plans social et fiscal. Ses activités de président de la Screen Actors Guild (Syndicat des acteurs de cinéma) l’amènent à la politique, parce qu'il choisit de s'aligner sur les décisions du sénateur Joseph McCarthy et de coopérer avec la Commission parlementaire sur les activités antiaméricaines (House Committee on Un-American Activities) pour « révéler l'influence communiste à Hollywood ». Il dénonce plusieurs de ses collègues prétendument communistes tout en étant fermement opposé, à l'inverse de nombreux anticommunistes, à l'interdiction du parti communiste américain (CPUSA). Son image politique s'affermit dans le climat antisoviétique de l'Amérique des années 1950 : employé par la société General Electric, Ronald Reagan prononce des discours anticommunistes dans des émissions de radio et fait des tournées de conférences.

Lors de l’élection présidentielle de 1964, Reagan est un partisan du républicain conservateur Barry Goldwater.

Ronald et Nancy Reagan en 1964

En 1966, Ronald Reagan est élu gouverneur de Californie. Il s’est engagé à « remettre les chômeurs patentés au travail » et à « faire un grand nettoyage à l’université de Berkeley » ; il renvoie le président de l’université, l’oblige à rendre les études payantes et utilise la Garde nationale pour stopper les manifestations étudiantes. L’une de ses plus grandes frustrations concerne la peine de mort qui est suspendue par la Cour suprême en 1972, alors qu’il en est partisan.

Il tente vainement de devenir le candidat du parti républicain en 1968.

Une nouvelle tentative en 1976, contre le président sortant Gerald Ford, se solde par un échec à la convention du parti républicain.

Carte électorale de l'élection présidentielle américaine de 1980 représentant en rouge les États remportés par Ronald Reagan et en bleu les États remportés par Jimmy Carter

Il obtient finalement l'investiture républicaine en 1980. La campagne présidentielle est marquée par l'affaire des otages en Iran. La presse occidentale accuse le camp Reagan d'avoir passé un accord secret pour garder les otages captifs jusqu'à l'issue des élections. La plupart des analystes pensent que l'incapacité de Jimmy Carter à résoudre la crise des otages a joué un grand rôle dans sa défaite et dans la victoire de Reagan. Avec 51,6% des votes exprimés contre 41,7% à Jimmy Carter, il remporte la présidentielle. Cette victoire lui permet de devenir le plus vieux président des États-Unis, puisqu'il est âgé de soixante-dix ans à son accession au poste.

Quatre ans plus tard, lors de l'élection présidentielle américaine de 1984, il sera réélu avec 59 % des votes exprimés et la quasi-totalité des votes des grands électeurs contre le candidat démocrate et ancien vice-président Walter Mondale.

Présidence

Ronald Reagan inaugure sa présidence le 20 janvier 1981 par un discours d'investiture dans lequel il résume sa doctrine politique en déclarant que « l'État n'est pas la solution à nos problèmes... L'État est le problème ». Parallèlement, 30 minutes après le début de son discours, les 52 otages du régime islamique de Téhéran, retenus en Iran depuis 444 jours et qui avaient décrédibilisé la présidence de Jimmy Carter, étaient libérés.

L'attentat

Tentative d’assassinat du président Reagan devant l’Hôtel Hilton de Washington, le 30 mars 1981.

Le 30 mars 1981, soixante-neuf jours après son discours d'investiture, un déséquilibré nommé John Warnock Hinckley Jr. tira six coups de revolver sur le président Reagan, lorsque celui-ci quittait l'hôtel Hilton de Washington après y avoir donné une conférence. Aucune des balles ne le toucha directement, mais une rebondit sur le vitrage blindé de la limousine et frappa le président à la poitrine tandis que d'autres blessèrent également l'attaché de presse James Brady, l'agent de police Thomas Delahanty et l'agent du Secret Service Timothy McCarthy. Hinckley ne tenta pas de fuir et fut arrêté sur la scène même du crime.

Reagan survécut à ses blessures après avoir été opéré à l'hôpital universitaire George Washington. Peu de temps avant d'entrer en salle d'opération pour l'extraction de la balle, qui avait de peu manqué le cœur, Reagan lança aux chirurgiens : « J'espère que vous êtes tous républicains. » (ce à quoi le chirurgien en chef, un démocrate libéral, lui répondit « Monsieur le Président, aujourd'hui nous sommes tous républicains »), et en blaguant à sa femme Nancy le lendemain : « Chérie, j'ai oublié de plonger. »

La doctrine Reagan

La première administration de Ronald Reagan en 1981
Carte électorale des États-Unis lors de l'élection présidentielle américaine de 1984 représentant en rouge les 49 états remportés par Ronald Reagan et en bleu l'état remporté par son adversaire démocrate

Ronald Reagan se décrivait lui-même comme étant :

  • anticommuniste ;
  • pour les réductions d'impôts ;
  • pour un État minimal, sauf en matière de défense ;
  • pour une déréglementation en matière de droit des sociétés ;
  • soutenant les intérêts des entreprises de toutes tailles ;
  • soutenant certaines libertés individuelles ;
  • partisan d'une répression sévère de la délinquance.

Sa présidence a été marquée notamment par :

Reaganomics

Le président Reagan et le vice-président George Bush dans le bureau présidentiel, le 20 juillet 1984.

Le premier mandat du président Reagan fut notamment consacré au redressement d'une économie marquée par la stagflation (forte inflation/faible croissance économique). La politique reaganienne, en partie fondée sur la théorie moderne de l'offre (supply-side economics), chercha à stimuler l'économie par des réductions d'impôts massives. La plupart des économistes s'accordent sur le rôle stimulant d'une baisse de la pression fiscale, mais les économistes modernes de l'offre la créditent d'une très grande efficience. George Bush parlait « d'économie vaudou » à propos des idées économiques de Reagan, avant de devenir son vice-président. Cette politique ne devait pas tarder à être appelée Reaganomics, un terme employé à la fois par les détracteurs du président et par ses supporters. Les baisses d'impôts combinées à une augmentation forte des dépenses militaires conduisirent à un énorme déficit budgétaire et à une augmentation de la dette publique, qui gonfla de près de 200 % entre le début du mandat de Reagan et celui de son successeur George Bush. D'un autre côté, le déficit fut légèrement atténué par des recettes fiscales en hausse que certains supporters du président Reagan attribuèrent à l'application réussie de la politique fiscale prônée par la théorie moderne de l'offre. Les critiques du président soutinrent qu'en dépit des déclarations de Reagan prônant un État fédéral moins tentaculaire, les dépenses fédérales et la bureaucratie avaient augmenté pendant ses mandats. Assez naturellement, il y a un désaccord sur les questions de la responsabilité de Reagan dans la sévère récession de 1982, de la forte croissance économique qui démarra à la fin du premier mandat et dura pendant le second mandat, et de la chute du pouvoir d'achat des salariés américains de 1981 à 1989 [réf. nécessaire].

L'Union Soviétique et la guerre froide

Le président Reagan et le Premier ministre britannique Margaret Thatcher à Camp David en 1986.

Comme la plupart des hommes politiques américains importants, Reagan avait une véritable présence scénique. Il sut toujours entendre l'opinion publique et en tirer parti. Sa voix calme et son langage ferme lui valurent le surnom de grand communicateur (Great Communicator). Le 8 mars 1983, il qualifia l'Union soviétique d'« Empire du mal » (Empire of Evil). Plus tard durant son mandat, alors qu'il parlait en face du mur de Berlin, il mit au défi le leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev de détruire le mur. Certains historiens estiment que ces caractéristiques auraient été insignifiantes sans son enthousiasme perceptible pour les États-Unis et sa forte croyance dans l'individu.

De nombreux partisans du président Reagan prétendent qu'il a gagné la guerre froide. Des experts considèrent cependant que l'effondrement du communisme en 1989 en Europe de l'Est et en Union Soviétique est imputable à la crise économique du système soviétique et à l'échec des réformes économiques et politiques du président Gorbatchev. La politique de Reagan en matière de défense s'articulait autour d'un fort soutien à l'armée et de la création de la doctrine « Paix dans la force » (Peace through Strength). L'Initiative de Défense Stratégique (IDS, en anglais SDI, Strategic Defense Initiative) est une de ses initiatives les plus controversées : moqué par ses opposants sous le nom de « Star Wars » (« Guerre des Étoiles ») - soulignant son caractère fantastique ou impraticable, il s'agissait d'un système de missiles de défense, ayant pour objectif de rendre les États-Unis invulnérables aux attaques de missiles nucléaires soviétiques.

Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le 12 juillet 1987 à la Maison Blanche pour la signature de l'Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty.

Les critiques de l'IDS soutenaient que son objectif technologique était irréalisable. Par ailleurs, selon eux, sa mise en œuvre relançait la course aux armements et augmentait l'instabilité des futures crises internationales. D'autres critiques faisaient valoir que les investissements extraordinaires que nécessitaient les multiples programmes de l'IDS constituaient un gaspillage militaro-industriel. Les défenseurs de l'IDS considéraient le projet comme un clou dans le cercueil de la course aux armements avec l'Union soviétique : il s'agissait pour eux de démontrer aux Soviétiques que leur arsenal de missiles nucléaires deviendrait obsolète et d'alourdir les dépenses militaires soviétiques en imposant des investissements supplémentaires énormes pour maintenir une force nucléaire dissuasive. Ces dépenses auraient alors alourdi les difficultés économiques de l'URSS et auraient accéléré sa chute.

Reagan entretint une amitié étroite avec plusieurs leaders conservateurs à travers le monde, notamment Margaret Thatcher en Grande-Bretagne et Brian Mulroney au Canada. D'une manière générale, Reagan multiplia les contacts personnels avec les chefs d'État, notamment en les invitant dans son ranch ou à Camp David pour des rencontres informelles.

Un autre aspect de la politique de Ronald Reagan, qui a été appelée la « doctrine Reagan », consista à combattre de plus en plus fermement l'influence communiste dans le monde dont l'Amérique latine. Cette action conduisit au soutien de mouvements comme Solidarność et des opposants aux régimes communistes ainsi que de gouvernements militaires anticommunistes peu respectueux des droits de l'homme. Les détracteurs du président Reagan l'accusèrent d'ailleurs d'entreprendre des actions de guérilla secrètes et illégales (en particulier, le soutien aux Contras au Nicaragua, après la chute du dictateur Somoza et la victoire électorale des sandinistes de Daniel Ortega). En 1983, Reagan ordonna l'invasion de la petite île de Grenade qui venait de subir un coup d'État communiste. Vers la fin de son mandat, Reagan appuya l'émergence démocratique en Amérique latine en fournissant une aide financière généreuse aux États qui organisaient des élections libres.

Lorsque Mikhaïl Gorbatchev fit preuve de sa bonne volonté au niveau international en réduisant l'interventionisme de son pays, cet anticommuniste dialogua avec celui-ci, détendit les relations entre les deux blocs et signa l'Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty qui mit fin à la crise des euromissiles.

L'affaire Iran-Contra

Article détaillé : Affaire Iran-Contra.
Le président Reagan à Berlin, le 12 juin 1987.

L'administration Reagan connut un scandale important et fit l'objet d'enquêtes portant sur son soutien secret aux conflits iranien et nicaraguayen : « l'affaire Iran-Contra ». Deux membres de l'administration, le conseiller à la sécurité nationale John Poindexter et le colonel Oliver North, avaient concocté un plan élaboré pour vendre des armes au gouvernement iranien et distribuer le bénéfice aux guérillas Contras anticommunistes au Nicaragua, pays qui souffrait d'une guerre civile sanglante. Ces deux actions étaient illégales. Reagan déclara qu'il ignorait cette fraude mais admit qu'il avait approuvé la vente initiale d'armes à l'Iran, faisant valoir que ces ventes devaient aider à la libération des otages américains retenus au Liban par le Hezbollah, lequel était soutenu par l'Iran.

Reagan fit connaître rapidement son souhait de voir nommer un procureur indépendant pour enquêter sur le scandale qui prenait de l'ampleur et collabora avec ce procureur. Cette réaction sauva son mandat. Il ne fut reconnu coupable que d'avoir exercé un contrôle négligent sur son équipe, fait qui expliquait son ignorance des ventes d'armes. Quoique considéré comme un honnête homme par la plupart des Américains, plusieurs autres scandales affectèrent ses mandats : corruptions et trafics d'influence impliquant les membres du cabinet présidentiel débouchèrent sur la condamnation ou la démission de plus de 130 officiels. La réputation du président n'en souffrit pourtant pas, ce qui lui valut d'être affublé d'un nouveau surnom, le « président Teflon », par la députée démocrate Patricia Schroeder. Un terme qui signifiait qu'aucune critique ou bourde ne s'attachait à lui et qui servit plus tard pour d'autres présidents et d'autres scandales.

Lutte antidrogue

Ronald Reagan et Mikhail Gorbatchev.
Ronald Reagan en 1982

La politique de Reagan en matière de lutte antidrogue aggrava les peines d'emprisonnement des infractions à la législation sur les stupéfiants tout en diminuant les fonds alloués au traitement médical de la dépendance à la drogue.

Cette politique déboucha sur une augmentation importante de la population carcérale aux États-Unis. Les critiques affirmèrent que cette politique avait peu d'impact sur les ventes de produits stupéfiants ou sur les statistiques criminelles mais constituait un très lourd fardeau financier et humain pour la société américaine. Néanmoins, la fermeté en matière de répression de la délinquance fut une part importante de la politique du président Reagan. Cette circonstance, ajoutée à la baisse du budget social, explique qu'on reprocha parfois à Reagan son indifférence aux classes défavorisées [réf. nécessaire].

Divers

  • Reagan licencia 11 359 contrôleurs aériens en grève le 5 août 1981 pour avoir ignoré son injonction de reprise du travail. Curieusement, le syndicat des contrôleurs aériens (Professional Air Traffic Controllers Organization-PATCO) avait été l'un des rares à soutenir le candidat Reagan face à Jimmy Carter quelques mois auparavant.
  • Reagan envoya les Marines au Liban au printemps 1983. Après plusieurs attentats mineurs, un camion plein d'explosifs détruisit leur caserne et causa la mort de 241 Marines. Deux jours plus tard, Reagan ordonna l'invasion de Grenade, petite île des Caraïbes. Trois mois plus tard, les Marines furent retirés du Liban.
  • Le 13 juillet 1985, Reagan subit une opération chirurgicale pour se faire retirer un polype cancéreux du côlon. La clause d'intérim présidentiel, prévue par le 25e amendement à la Constitution des États-Unis et investissant sous certaines conditions le vice-président, fut invoquée pour la première fois de l'Histoire à cette occasion. Le 5 janvier 1987, Reagan subit une opération de la prostate, qui alimenta l'inquiétude sur son état de santé.
  • Le président Reagan fut critiqué en 1985 lors d'un incident au cours d'un voyage officiel en République Fédérale d'Allemagne. Le 11 avril, la Maison Blanche annonça que le président visiterait le cimetière militaire de Bitburg et déposerait une couronne en mémoire des soldats allemands morts pendant les deux guerres mondiales. Ce geste devint controversé quand il apparut qu'un petit nombre des tombes (entre 49 et 56) contenaient les restes de soldats ayant servi dans les unités Waffen-SS. Malgré les protestations, Reagan passa outre en considérant que son geste aiderait à la réconciliation entre les anciens ennemis.

Héritage et retrait de la vie publique

Les présidents américains, Gerald Ford, Richard Nixon, George Bush, Ronald Reagan et Jimmy Carter en 1991 dans la réplique du bureau ovale à la Ronald Reagan Presidential Library.

À bien des égards, Reagan fut le fondateur du parti républicain moderne. Sa redéfinition du conservatisme fiscal fondé sur des baisses d'impôts ne prenant pas en compte l'équilibre budgétaire ; son opposition à l'imposition progressive, aux questions de protection de l'environnement et à l'avortement ; l'importance accordée à une opinion publique puritaine (the Moral Majority) ; et même son soutien aux systèmes de missiles de défense, sont autant de points qui sont devenus caractéristiques des leaders républicains postérieurs, y compris George W. Bush. Les prédécesseurs immédiats de Reagan, tels que Dwight Eisenhower et Richard Nixon, ne les auraient pas acceptés dans un programme du parti républicain.

Quatre ans après son départ de la Maison Blanche, en 1992, la maladie d'Alzheimer fut diagnostiquée chez Reagan et le contraignit progressivement à l'isolement. Il informa le pays de son état de santé dans une lettre du 5 novembre 1994. Dans les années qui suivirent, il perdit la capacité de parler de manière cohérente, puis d'effectuer des tâches simples. Il se brisa la hanche dans une chute en 2001, réduisant encore son autonomie. Il fêta son 93e anniversaire en 2004 et devint ainsi, jusqu'en novembre 2006, l'ancien président le plus âgé de l'histoire des États-Unis (titre détenu par la suite par Gerald Ford).

Funérailles nationales de Ronald Reagan à Washington DC le 11 juin 2004

Il est décédé le 5 juin 2004 dans sa maison de Bel Air à Los Angeles (Californie). Ses funérailles, le 11 juin, ont été les premières organisées avec autant de pompe pour un dirigeant américain depuis celles du démocrate Lyndon Johnson en 1973. De très nombreux Américains vinrent lui rendre un dernier hommage.

En juin 2005, les téléspectateurs américains placent Ronald Reagan en numéro 1 de leur liste des plus grandes personnalités ayant marqué l'histoire du pays. Il devance Abraham Lincoln et Martin Luther King.

Filmographie

Ronald Reagan, acteur et président des États-Unis d'Amérique
  • 1937 : Love Is on the Air : Andy McCaine
  • 1937 : Hollywood Hotel : Radio anouncer
  • 1938 : Sergeant Murphy : Private Dennis Reilley
  • 1938 : Swing Your Lady : Jack Miller
  • 1938 : Accidents Will Happen : Eric Gregg
  • 1938 : Cowboy from Brooklyn : Pat Dunn
  • 1938 : Le Mystérieux docteur Clitterhouse (The Amazing Dr. Clitterhouse) : Radio Announcer (voix)
  • 1938 : Boy Meets Girl : Radio announcer at premiere
  • 1938 : Girls on Probation : Neil Dillon
  • 1938 : Brother Rat : Dan Crawford
  • 1938 : Le cavalier errant (Going Places) : Jack Withering
  • 1939 : Secret Service of the Air : Lieutenant 'Brass' Bancroft
  • 1939 : Victoire sur la nuit (Dark Victory) : Alec Hamm
  • 1939 : Code of the Secret Service : Lt. 'Brass' Bancroft
  • 1939 : Fausses notes (Naughty But Nice) : Ed 'Eddie' Clark
  • 1939 : Hell's Kitchen : Jim Donohue
  • 1939 : The Angels Wash Their Faces : Deputy Dist. Atty. Patrick 'Pat' Remson
  • 1939 : Smashing the Money Ring : Lieutenant 'Brass' Bancroft
  • 1940 : Brother Rat and a Baby : Dan Crawford
  • 1940 : An Angel from Texas : Marty Allen
  • 1940 : Murder in the Air : Brass Bancroft, aka Steve Swenko and Steve Coe
  • 1940 : Knute Rockne All American : George 'The Gipper' Gipp
  • 1940 : Tugboat Annie Sails Again : Eddie Kent
  • 1940 : La Piste de Santa Fé (Santa Fe Trail) : George Armstrong Custer
  • 1941 : The Bad Man : Gilbert 'Gil' Jones
  • 1941 : Million Dollar Baby : Peter 'Pete' Rowan
  • 1941 : International Squadron : Jimmy Grant
  • 1941 : Nine Lives Are Not Enough : Matt Sawyer
  • 1942 : Crimes sans châtiment (Kings Row) : Drake McHugh
  • 1942 : Juke Girl : Steve Talbot
  • 1942 : Sabotage à Berlin (Desperate journey) : Flying Officer Johnny Hammond
  • 1942 : Beyond the Line of Duty : Narrator (voix)
  • 1943 : For God and Country : Father Michael O'Keefe
  • 1943 : Cadet Classification : Narrator
  • 1943 : The Rear Gunner : Lt. Ames
  • 1943 : This Is the Army : Johnny Jones
  • 1947 : Stallion Road : Larry Hanrahan
  • 1947 : Scandale en Floride (That Hagen Girl) : Tom Bates
  • 1947 : L'Aventure à deux (The Voice of the Turtle) : Sergeant Bill Page
  • 1949 : John Loves Mary : John Lawrence
  • 1949 : Night Unto Night : John Galen
  • 1949 : Vénus devant ses juges (The Girl from Jones Beach) : Bob Randolph (Robert Venerik)
  • 1949 : The Hasty Heart : Yank
  • 1950 : Louisa : Harold 'Hal' Norton
  • 1951 : The Big Truth : Host / Narrator
  • 1951 : Storm warning : Burt Rainey
  • 1951 : Le Dernier bastion (The Last Outpost) : Capt. Vance Britten
  • 1951 : Bedtime for Bonzo : Prof. Peter Boyd
  • 1952 : Hong Kong : Jeff Williams
  • 1952 : The Winning Team : Grover Cleveland Alexander
  • 1952 : She's Working Her Way Through College : Prof. John Palmer
  • 1953 : Tropic Zone : Dan McCloud
  • 1953 : Law and Order : Frame Johnson
  • 1954 : Prisoner of War : Webb Sloane
  • 1954 : La Reine de la prairie (Cattle Queen of Montana) : Farrell
  • 1955 : Le Bagarreur du Tennessee (Tennessee's Partner) : Cowpoke
  • 1957 : Hellcats of the Navy : Cmdr. Casey Abbott (Captain, USS Starfish)
  • 1961 : Les Blouses blanches (The Young Doctors) : Narrator (voix)
  • 1963 : Heritage of Splendor : Narrator
  • 1964 : À bout portant (The Killers) : Jack Browning

Notes et références

  1. Voir la compilation des statistiques effectuées par l'université de Sherbrooke
  2. Philippe Valode, les présidents des États-Unis, L'Archipel, 2008, p 187
  3. in Une vie américaine, Mémoires

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

(fr+en) Ronald Reagan sur l’Internet Movie Database.


Bibliographie

Livres
  • (en) David A. Stockman, The Triumph of Politics: How the Reagan Revolution Failed, New York : Harper and Row, 1986.
  • (en) Mark Hertsgaard, On Bended Knee: The Press and the Reagan Presidency, New York: Schocken, 1988.
Articles
  • (fr) Michael Schudson, Elliot King, « Le mythe de la popularité de Reagan », Politix. Revue des sciences sociales du politique, 1997, no 37, p. 97-116. [lire en ligne]
  • (fr) « Le reaganisme à l'œuvre », Revue française de science politique, 1989, no 4. [lire en ligne]
  • Portail des États-Unis Portail des États-Unis

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