- Élection présidentielle américaine de 1976
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Élection présidentielle américaine de 1976 1972 1980
Jimmy Carter
Gerald FordParti démocrate Parti républicain Résultats du 1er tour 40 825 839 voix 39 148 634 voix 50,05 % 48,04 % Président sortant
Gerald FordPrésident élu
Jimmy Cartermodifier États-Unis Cet article fait partie de la série sur la
politique des États-Unis,
sous-série sur la politique.Système législatif
L'élection présidentielle américaine du 2 novembre 1976 intervient après le désengagement au Viêt nam, le scandale du Watergate, qui avait abouti à la démission de Richard Nixon, et les débuts de la crise économique mondiale. Le président en exercice est Gerald Ford. Il était devenu vice-président de Richard Nixon après la démission de Spiro Agnew. En conséquence, par un concours de circonstances, celui qui occupe la Maison-Blanche en 1976 n'a pas été élu par le peuple américain, 4 ans plus tôt, mais par ses représentants au Congrès au début de l'année 1974. Lors des élections primaires républicaines, Ronald Reagan, gouverneur de Californie, dispute âprement l'investiture républicaine au Président sortant, finalement désigné de justesse.
Dans le camp démocrate, le gouverneur de Géorgie, le sudiste et relativement inconnu Jimmy Carter, et son colistier nordiste Walter Mondale promettent avec optimisme de réformer le pays et d'en finir avec la corruption.
C'est de justesse que les démocrates, en regagnant le sud, gagnent ainsi la Maison-Blanche pour 4 ans.
Sommaire
Nominations
Parti Démocrate
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Jimmy Carter, ancien Gouverneur de Géorgie
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Morris Udall, représentant de l'Arizona
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Henry M. Jackson, sénateur de l'État de Washington
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Frank Church, sénateur de l'Idaho
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Robert Byrd, sénateur de Virginie Occidentale
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Fred Harris, ancien sénateur de l'Oklahoma
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Birch Bayh, sénateur de l'Indiana
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Lloyd Bentsen, sénateur du Texas
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Terry Sanford, ancien gouverneur de Caroline du Nord
L'année 1976 est marquée par une affluence de candidats lors des élections primaires démocrates, marquant toutes les tendances, de l'extrême-droite sudiste au progressisme de Californie. C'est un quasi-inconnu, Jimmy Carter, qui parvient à émerger de la liste des prétendants en martelant un message teinté d'optimisme, de références religieuses, de promesse de changement et de nouveaux visages. Il a la particularité d'être un nouveau type de démocrate sudiste, favorable à la déségrégation des écoles et à l'intégration des afro-américains dans l'administration.
Arrivé deuxième lors du caucus de l'Iowa, il arrive premier lors de la primaire du New Hampshire, un état nordiste. Progressivement, il élimine un par un ses rivaux, parvenant à écraser son principal rival sudiste, l'ex-ségrégationniste George Wallace lors des élections primaires de Caroline du Nord avant de se débarrasser de son rival nordiste le plus sérieux, le sénateur Henry M. Jackson lors des primaires de Pennsylvanie.
Après la primaire du Wisconsin qui a emporté le progressiste Morris Udall, un mouvement tout sauf Carter organisé autour de Frank Church et de Jerry Brown, tenta de fédérer les démocrates du nord et de l'ouest, estimant le gouverneur de Géorgie trop conservateur pour le parti mais il est trop tard pour empêcher Jimmy Carter d'obtenir la nomination du parti.
La convention démocrate se déroule à New York City.
Assuré d'être nommé, ayant obtenu la majorité absolue du nombre de délégués lors des primaires, le but de la convention est surtout d'assurer l'unité du parti et de ne pas réitérer les erreurs des conventions de 1968 et 1972.
Après avoir remporté la nomination dès le premier tour, Carter nomma alors le sénateur progressiste du Minnesota, Walter Mondale, protégé de Hubert Humphrey, comme son colistier pour être le candidat à la vice-présidence.
À la sortie de la convention démocrate, Carter bénéficie alors d'une avance de 33 points sur Ford dans les sondages.
Parti républicain
La nomination républicaine s'est disputée entre deux candidats, l'un représentant l'aile progressiste du parti tandis que l'autre représentait son aile conservatrice :
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Gerald Ford, le président des États-Unis
Ronald Reagan était le candidat des conservateurs qui reprochaient à Ford la perte du Sud-Vietnam aux communistes, ses négociations pour le retrait du contrôle américains sur le canal de Panama et pour ce qu'ils percevaient comme de la mollesse dans les négociations bilatérales avec l'URSS. Il a également la particularité de n'avoir jamais été désigné par la base républicaine pour occuper la fonction de président ni celle de vice-président.
Défiant les prévisions, Ford l'emporte cependant de justesse contre Reagan lors de l'élection primaire du New Hampshire et s'impose encore par la suite en Floride et dans l'Illinois.
Reagan parvint à s'imposer néanmoins en Caroline du Nord, au Texas et dans quelques autres états. À la veille de l'ouverture de la convention nationale républicaine en août 1976, les deux hommes sont ainsi au coude à coude dans le nombre de délégués obtenus.
Quand la convention débute, Ford mène de quelques délégués mais n'a pas de majorité absolue. Dans l'espoir de s'adjoindre des délégués républicains modérés du nord, Reagan annonce que son colistier sera le sénateur Richard Schweiker de Pennsylvanie, un progressiste. Cependant son annonce lui aliène beaucoup de conservateurs alors que peu de modérés le rejoignent. Lors du vote, aidé par cette erreur stratégique de Reagan, Ford parvient à remporter nomination dès le premier tour avec quelques voix au-dessus de la majorité absolue.
Le choix de Ford comme colistier se porte sur le sénateur Bob Dole du Kansas au lieu de Nelson Rockefeller, le vice-président en cours. Dole est la caution conservatrice que n'était pas Rockefeller, un libéral de la côte est. Lors de son discours de soutien à Ford, l'éloquence de Reagan est telle qu'elle éclipse la prestation du président candidat.
Autres
Aux candidats des 2 grands partis s'ajoutent les candidats de petits partis tiers. Parmi ceux-ci, il faut mentionner la candidature dissidente du démocrate pacifiste Eugene McCarthy, du démocrate sudiste Lester Maddox et de Roger MacBride pour le Parti libertarien.
La campagne présidentielle
Lors de la campagne électorale, Ford a l'avantage de cultiver son profil présidentiel et consensuel en présidant les cérémonies du bicentenaire américain. Il bénéficie ainsi d'une couverture télévisée gratuite notamment au moment des fêtes du 4 juillet, notamment lors de la réception de la Reine du Royaume-Uni et du prince Philip.
Jimmy Carter se présente de son côté comme un réformiste, étranger aux scandales politiques de Washington. Son message passe d'autant mieux que le scandale du Watergate est dans les mémoires. Il parvient à faire rejaillir le discrédit de l'administration de Richard Nixon sur celle de Gerald Ford et sur le président lui-même en pointant la grâce présidentielle octroyée par Ford à Nixon.
À l'approche de l'élection, l'avance de Carter sur Ford se réduit comme peau de chagrin. L'écart était tellement resserré qu'aucun institut ne pouvait plus prédire qui serait le gagnant. Ce resserrement est imputé à des fautes stratégiques de Carter comme :
- sa promesse d'amnistier les déserteurs de la guerre du Vietnam,
- une interview de Carter au magazine Playboy dans laquelle Carter admettait avoir des penchants sentimentaux pour des femmes autres que la sienne
- sa prestation médiocre lors de son 1er débat télévisé avec le président Ford.
Cependant, lors du second débat, Ford commet une bourde en déclarant qu'il n'y a pas d'occupation soviétique en Europe de l'Est et qu'il n'y en aura pas sous une administration Ford. Le président maintint cette déclaration lui aliénant une partie du vote conservateur. De son côté, Bob Dole accuse les démocrates d'être responsables de l'impréparation militaire de l'armée dans l'ensemble des guerres modernes dans lesquelles ont été engagées les États-Unis, par les démocrates, au XXe siècle, citant ainsi les deux guerres mondiales, la guerre de Corée et celle du Vietnam.
L'élection a lieu le 2 novembre 1976. Il fallut attendre le matin du 3 novembre pour que les médias puissent proclamer la victoire de Carter. Celle-ci lui est acquise quand le Mississippi lui est attribué, lui permettant ainsi d'obtenir plus de la moitié des votes des grands électeurs. Jimmy Carter l'emporte avec un avantage de 2% sur le président sortant, 297 grands électeurs et la victoire dans 23 états contre 240 grands électeurs et 27 états à Ford.
Cette élection est alors la plus serrée depuis l'étroite victoire de Woodrow Wilson en 1916. La victoire de Jimmy Carter lui est acquise grâce aux votes des États du Sud où il fait le plein des voix (à l'exception de la Virginie) et aux états remportés de justesse dans plusieurs états du nord-est comme New York, la Pennsylvanie et l'Ohio. Géographiquement, si l'Est s'est divisé, le Sud s'est rallié à Carter tandis que la quasi-totalité des États de l'Ouest votaient pour Ford (à l'exception d'Hawaii).
Gerald Ford est ainsi resté comme étant le seul président américain à n'avoir jamais remporté une élection présidentielle, que ce soit au vote populaire ou en termes de grands électeurs, que ce soit en tant que candidat à la présidence ou que candidat à la vice-présidence. Il est aussi le 2ème président, après Nixon en 1960, à remporter la majorité des états mais à perdre quand même l'élection présidentielle.
Résultats
Article principal : Liste des résultats des élections présidentielles américaines.Candidat Parti électeurs Vote Populaire Jimmy Carter/Walter Mondale Parti démocrate 297 50.1% Gerald Ford/Bob Dole Parti républicain 240 48.0% Eugene McCarthy/variées Indépendant 0 0.9% Roger MacBride/David Bergland Parti libertarien 0 0.2% Lester Maddox/William Dyke American Indépendant 0 0.2% Thomas J. Anderson/Rufus Shackelford American Party 0 0.3% Peter Camejo/Willie Mae Reid Parti socialiste des travailleurs 0 0.1% Autres Partis 0 0.3% L'année 1976 est la dernière élection présidentielle à ce jour où un candidat démocrate a remporté les États du Texas, de l'Alabama, du Mississippi et de Caroline du Sud[1].
Notes et références
- par comparaison avec toutes les élections présidentielles suivantes jusqu'en 2008
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