Daniel Ortega

Daniel Ortega
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Daniel Ortega
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Daniel Ortega le 10 novembre 2010.

Mandats
70e président de la République du Nicaragua
Actuellement en fonction
Depuis le 10 janvier 2007
Élection 5 novembre 2006
Réélection 6 novembre 2011
Vice-président Jaime Morales Carazo
Prédécesseur Enrique Bolaños Geyer
66e président de la République du Nicaragua
10 janvier 198525 avril 1990
Élection 4 novembre 1984
Vice-président Sergio Ramírez Mercado
Prédécesseur Lui-même (président de la Junte de gouvernement de reconstruction nationale)
Successeur Violeta Barrios de Chamorro
Président de la Junte de gouvernement de reconstruction nationale
de la République du Nicaragua
18 juillet 197910 janvier 1985
Vice-président Sergio Ramírez Mercado
Moisés Hassan Morales
Prédécesseur Francisco Urcuyo Maliaños (président de la République)
Successeur Lui-même (président de la République)
Coordinateur, puis secrétaire général du
Front sandiniste de libération nationale
Actuellement en fonction
Depuis le 1er décembre 1979
Prédécesseur Poste créé
Biographie
Nom de naissance Daniel José Ortega Saavedra
Date de naissance 11 novembre 1945 (1945-11-11) (66 ans)
Lieu de naissance Drapeau : Nicaragua La Libertad, Chontales (Nicaragua)
Nationalité nicaraguayenne
Parti politique FSLN
Conjoint Rosario Murillo
Religion Catholicisme

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Présidents de la République du Nicaragua

Daniel Ortega Saavedra (né le 11 novembre 1945 à La Libertad, au Nicaragua) est un homme politique nicaraguayen, actuel président de la République. Il a été élu lors de l'élection du 5 novembre 2006, et a été investi de ses pouvoirs le 10 janvier 2007. Il avait déjà occupé ce poste de 1985 à 1990, après avoir été chef de la junte de gouvernement de reconstruction nationale durant le gouvernement sandiniste, de 1979 à 1985.

Il est l'actuel secrétaire général du Front sandiniste de libération nationale (FSLN). Il est marié à la poétesse Rosario Murillo. C'est un ami personnel de Fidel Castro et d'Hugo Chávez.

Sommaire

La révolution sandiniste (1979-1990)

Ortega était un dirigeant du Frente Sandinista de Liberación Nacional, guérilla révolutionnaire d'inspiration socialiste qui, avec l'aide d'un soulèvement populaire qui fit 40 000 morts, renversa le dictateur Anastasio Somoza Debayle et dernier de la dynastie des Somoza, en juillet 1979. Ortega devint l'un des cinq hommes de la junte, avec l'écrivain Sergio Ramírez Mercado, l'homme d'affaires Alfonso Robelo Callejas, Violeta Barrios de Chamorro et Moisés Hassan.

Très tôt, la junte se défit, abandonnée par ses représentants de mouvements libéraux qui n’acceptèrent pas la mainmise croissante des sandinistes, peu respectueux des accords préalables, sur les organes essentiels du pouvoir. Sous la conduite de Daniel Ortega, se confirmèrent les craintes des libéraux de voir s’instaurer un régime de type socialiste, avec le FSLN dans le rôle de parti politique pratiquant la « démocratie participative » encadrée par les Comités de Défense.

Le gouvernement de Daniel Ortega se disait inspiré par Salvador Allende. Les États-Unis placent un embargo et soutiennent la guerre des Contras, mouvement d'opposition armé et entraîné par la CIA, car le président Ronald Reagan avait la crainte d'un pays communiste allié à l'Union des républiques socialistes soviétiques en Amérique centrale (Voir l'affaire de l'Irangate).

Le 4 novembre 1984 se tint la première élection présidentielle depuis le soulèvement armé de 1979, et son parti sortit victorieux (67 %), mais les États-Unis rejetèrent l'élection sous motif de fraude, malgré la présence massive d'observateurs internationaux.

Selon l'ancien ambassadeur des États-Unis à Managua, Paul Trivelli, dans un télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks, le président nicaraguayen Daniel Ortega et le Front sandiniste de libération nationale reçoivent régulièrement de l'argent des cartels de la drogue pour financer les campagnes électorales au Nicaragua ; le président Ortega aurait traité avec le trafiquant colombien Pablo Escobar en 1984 pour lui donner asile. En échange de cet argent, il ordonnerait aux juges de remettre en liberté les trafiquants arrêtés par les forces de sécurité[1].

Le 25 février 1990, de nouvelles élections virent la défaite du FSLN de Daniel Ortega au profit de Violeta Barrios de Chamorro, du parti UNO (Unión Nacional Opositora), alliance de partis opposés au gouvernement sandiniste. Si certains virent derrière ce résultat l’appui de Washington à Mme Chamorro, beaucoup estimèrent qu’il reflétait le doute qui s’était infiltré chez les Nicaraguayens sur la capacité des sandinistes à gérer une ouverture à laquelle la « force des choses » plus que leurs propres inclinations les avait amenés. Ainsi, quelque temps avant la transmission du pouvoir, le gouvernement Ortega enregistra le passage à la propriété de cadres du parti, d’une fortune en biens fonciers privés, confisqués aux premiers jours de la révolution. Daniel Ortega lui-même acquit sept propriétés foncières auprès de la Banque du Logement à la veille de la transmission de pouvoirs à Violeta Chamorro. Cette initiative sandiniste est connue sous le nom de piñata.

Après 1990

Daniel Ortega reconnut sa défaite, ce qui crédibilisa grandement la volonté déclarée de transparence du régime sandiniste, mais il déclara néanmoins que le FSLN continuerait de gouverner « d'en bas ».

Le 20 octobre 1996, Ortega fut à nouveau battu à la présidentielle, le vainqueur étant Arnoldo Alemán du parti libéral AL (Alianza Liberal), à la suite d'une élection entachée de fraude électorale. Cependant, Ortega conclut avec celui-ci un pacte de partage des pouvoirs, qui permit aux deux partis, libéral et sandiniste, pourtant historiquement et politiquement opposés, de contrôler la grande majorité des institutions. Ce pacte fut désapprouvé par beaucoup d'intellectuels de gauche qui y virent une trahison aux idéaux sandinistes.

Le 4 novembre 2001, le libéral Enrique Bolaños Geyer, soutenu par les États-Unis, l'emporta largement avec 56,3 % des suffrages, loin devant Daniel Ortega qui en recueillit 42,3 %. François Houtart, fondateur et président du Centre tricontinental estime que les accusations de violations de principes démocratiques prononcées par le gouvernement américain à l'encontre des sandinistes auraient influencé le résultat du vote[2]. Daniel Ortega, qui s'était présenté comme candidat de la Convergencia Nacional (une alliance rassemblant le FSLN et divers partis de gauche et centre-gauche), fut appelé par ses détracteurs « ami de terroristes », pour les relations qu'il maintint dans les années 1980 avec des leaders arabes tels que Mouammar Kadhafi et Yasser Arafat. Il perdit pour la troisième fois consécutive.

En 2004, Ortega renouvela formellement le pacte avec l'ex-président Arnoldo Alemán, malgré le fait que celui-ci ait été condamné à 20 ans de détention et assigné à résidence pour corruption et blanchiment d'argent, entre autres. Ces deux leaders charismatiques comptent sur un fort soutien des masses populaires, sandinistes pour l'un, libérales pour l'autre. Ils sont alors opposés au président Enrique Bolaños Geyer, dont le parti, le PLC (Partido Liberal Constitucionalista), est resté fidèle à Alemán.

Ce pacte a été désapprouvé par beaucoup de sandinistes, notamment des intellectuels, qui y voient comme une trahison des idéaux du parti en faveur d'une quête de pouvoir. Plusieurs de ces intellectuels, dont Ernesto Cardenal, feu Herty Lewites ou encore le chanteur populaire Carlos Mejía Godoy, ont rejoint un parti dissident, le Mouvement de rénovation sandiniste (MRS), fondé en 1995 par Sergio Ramírez[3].

Les élections de 2006

Daniel Ortega en mars 2007.

L'élection présidentielle du 5 novembre 2006, a opposé Daniel Ortega (FSLN) à Eduardo Montealegre (ALN, droite), José Rizo Castellón (PLC, droite), Edmundo Jarquín Calderón (MRS, gauche) et Edén Pastora (AC, gauche). Son principal rival, Eduardo Montealegre, bénéficiait du soutien du gouvernement sortant et de Washington[4].

Favori dans les sondages, Daniel Ortega remporte 37,99 % des suffrages (soit 930 862 voix), ce qui lui assure la victoire au premier tour, avec une avance confortable de presque 9 points sur Eduardo Montealegre qui n'emporte que 28,30 % des votes. José Rizo bénéficie de 26,21 % de votes, Edmundo Jarquín de 6,44 % et Edén Pastora de 0,27 %.

C'est avec moins que le minimum de 40 % des suffrages requis par le texte constitutionnel modifié suite au « pacte » Ortega–Aleman de 2000 et dû seulement au fait de l’écart supérieur à 5 points qui le sépare de son principal adversaire. Ce résultat constitue le plus mauvais score qu’il ait réalisé sur 5 élections présidentielles.

Le mandat 2006-2011

Ortega a voulu donner une nouvelle image de son parti, débarrassée du passé révolutionnaire marxiste-léniniste. Paradoxalement, cela l'a mené à s'allier à des intérêts traditionnellement considérés comme de droite, comme l'Église catholique romaine et des ex-Contras (son candidat à la vice-présidence en est un). En 2009, le camp sandiniste a appuyé un projet de loi abolissant l'avortement sous toutes ses formes (y compris l'avortement thérapeutique, autorisé depuis 1893), loi qui a été adoptée par le Parlement[5].

En politique extérieure, en 2008, c'est le premier dirigeant à reconnaître, après la Russie, l'indépendance de l'Ossétie du Sud. C'est un des seuls dirigeants étrangers à soutenir ouvertement le colonel Kadhafi au début de la révolte libyenne de 2011[6].

Les élections de 2011

Une nouvelle élection présidentielle a eu lieu le 6 novembre 2011[7], en même temps que l'élection législative nicaraguayenne de 2011.

Selon les résultats finaux, Daniel Ortega est réélu avec 62,65% des voix dès le premier tour.

Des manifestations éclatent après le vote, faisant état de quatre morts et d'une dizaine de blessés[8].

Voir aussi

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Liens externes

Notes

  1. .Ortega financé par la drogue et Chavez, Le Figaro, 7 décembre 2010.
  2. François Houtart, « Occasion perdue au Nicaragua », dans Le Monde diplomatique, décembre 2001, p. 24-25 [texte intégral (page consultée le 14 décembre 209)] .
  3. Maurice Lemoinde, « Le Nicaragua tenté par un retour au passé », dans Le Monde diplomatique, octobre 1996, p. 20 [texte intégral (page consultée le 14 décembre 2009)] .
  4. Caroit, « Managua sous l'œil attentif de Washington et de Caracas », dans Le Monde, 4 novembre 2006 [résumé (page consultée le 14 décembre 2009)] .
  5. (en) With these laws, Ortega has betrayed the women who fought for democracy The Guardian, 29 juillet 2009
  6. (en) Nicaragua would welcome Gaddafi, Global Post, 24 août 2011
  7. http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/nicaragua-le-sandiniste-daniel-ortega-sur-la-voie-d-un-troisieme-mandat_1048186.html
  8. http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/nicaragua-4-morts-et-10-blesses-dans-des-heurts-post-electoraux_1049574.html

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