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Opération Condor
Pour les articles homonymes, voir Opération Condor (homonymie).L'opération Condor (en espagnol : Operación Cóndor) est le nom donné à une campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay au milieu des années 1970. Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine — dirigées à Santiago par Pinochet, à Asunción par Stroessner, à Buenos Aires par Videla, à Montevideo par Bordaberry, à Sucre par Banzer et à Brasilia par Geisel —, ont envoyé des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France, Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis (phase 3 de l'opération Condor, qui culmina avec l'assassinat de l'ancien ministre d'Allende, Orlando Letelier, en septembre 1976 en plein Washington D.C.). Diverses techniques de terreur étaient employées par les services secrets, allant de la noyade jusqu'à la transmission d'enregistrements sonores de cris de proches torturés aux « vols de la mort » au-dessus du Rio de la Plata. La terreur d'État visait explicitement les « guérilleros terroristes gauchistes » (Tupamaros en Uruguay, Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) au Chili, Montoneros en Argentine, etc.) au nom de la dite « doctrine de sécurité nationale », bien qu'elle ait en réalité touché n'importe quel « dissident potentiel » ainsi que leurs proches (famille et amis). L'État argentin a d'ailleurs cherché à justifier les actes de terrorisme commis au début des années 1980 en invoquant la « théorie des deux démons », qui mettait sur un pied d'équivalence les crimes commis par les juntes militaires et leurs escadrons de la mort et l'action révolutionnaire des groupes armés de gauche.
Sommaire
Chronologie
Au début des années 1970, la Bolivie, le Chili, l'Uruguay, et l'Argentine deviennent des dictatures militaires, alors que le Brésil et le Paraguay subissent déjà des régimes autoritaires depuis des années.
À la même époque, les théories marxistes reçoivent un écho de plus en plus favorable dans le sous-continent.
Le plan a d'abord concerné le Chili, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay, la Bolivie et le Brésil. La première grande opération a lieu le 16 mai 1975 avec l'arrestation au Paraguay de deux membres de la Junte de coordination révolutionnaire : Amilcar Santucho et Jorge Fuentes. Durant l'été, 119 militants chiliens du MIR sont tués par un escadron de la mort : l'« Alliance Anticommuniste Argentine » (ou Triple A). La presse de l'époque présente le massacre comme un affrontement entre des factions d'extrême gauche, en réalité les exécutions étaient planifiées depuis le mois de mai sous le nom d'« Opération Colombo ». Quelques années avant ces vastes opérations, la répression organisée avait déjà permis au gouvernement brésilien, en 1972, de démonter une organisation révolutionnaire : le MR-8 (Mouvement révolutionnaire du 8 octobre) dont la plupart des membres ont disparu. Ceux ayant pu s'enfuir ont ensuite été traqués dans toute l'Amérique latine.
Le 25 novembre 1975, une réunion des responsables de la police secrète des différents pays officialise le Plan Condor.
L'ancien sénateur Zelmar Michellini et l'ancien président de la chambre des députés d'Uruguay Hector Jose Gutierrez sont retrouvés morts le 22 mai 1976 à Buenos Aires, le corps de l'ex-président de la Bolivie Juan José Torres est retrouvé quatre jours plus tard dans les environs. Le 21 septembre 1976, Orlando Letelier, ancien ministre de Salvador Allende est assassiné à Washington lors d'un attentat à la bombe commis par Michael Townley. En décembre 1976, c'est l'abandon des missions d'assassinat à l'extérieur du sous-continent sud-américain, dites également de « phase trois ».
Après le massacre de Ezeiza le jour du retour du général Peron en Argentine puis le coup d'État militaire, la junte de Buenos Aires, d'abord dirigée par Isabel Peron puis par Jorge Videla, participe aux opérations avec Santiago. Selon un câble de la DINA publié par les National Security Archive lors de la commémoration des trente ans de la dictature, le bataillon secret de police 601 comptait « 22 000 personnes mortes ou disparues, depuis 1975 à la date présente [juillet 1978] »[1]. Comme des milliers d'autres « desaparecidos », les Uruguayens Jorge Zaffaroni et Maria Emilia Islas de Zaffaroni, peut-être membres des Tupamaros, disparaissaient à Buenos Aires le 29 septembre 1976, kidnappés par le bataillon 601 qui les remet à l'OCOAS (Organismo Coordinador de Operaciones Anti-Subversivas, l'Organe de coordination des opérations anti-subversives) uruguayen[2]. D'autres rapports rendus publics à la même occasion prouvent l'existence d'opérations visant à anéantir le groupe de résistants uruguayens OPR-33 à travers l'Opération Condor[1]. Ils montrent que depuis mai 1976, la police secrète de Montevideo surveille des douzaines de guerilleros membres de l'OPR-33 et basés à Buenos Aires. Selon un câble de la DIA américaine de la mi-septembre 1976, une délégation de généraux argentins se rend alors à Montevideo pour coordonner les opérations entre les deux régimes. Un autre câble de la DIA, daté d'octobre 1976, signale que par une opération conjointe la SIDE argentine et la police uruguayenne ont détruit l'OPR-33[1].
En 1978, l'Équateur et le Pérou se joignent à la coalition. En juin 1980 a lieu la dernière opération connue du plan Condor avec l'arrestation de militants Montoneros au Pérou.
Pratiques
Le plan Condor a été une étape très importante dans l'évolution des méthodes de répression et de lutte anti-subversion. L'un des aspects les plus novateurs est le secret entourant l'opération : la répression s'est organisée dans une discrétion absolue, aucune information ne devait filtrer des camps de rétention ou des lieux de tortures, les victimes étaient le plus souvent achevées et leurs dépouilles éliminées, par exemple en les jetant à la mer ou en les brûlant. On parle de desaparición forzada (disparition forcée).
Un autre aspect important de l'opération est la coopération régionale entre plusieurs États et la mise en place d'actions extérieures jusqu'en Europe. Environ cinq cents enfants, généralement nés en captivité, ont été enlevés à leurs parents pour être confiés à des couples stériles, politiquement proches du pouvoir.
Influences extérieures
La question de l'implication d'États non sud-américains dans cette opération fait l'objet de controverses.[réf. nécessaire] Elles touchent notamment la question du niveau d'implication des États-Unis[3],[4] et de la France.
États-Unis
Le journaliste Christopher Hitchens soutient que les États-Unis ont été complices de l'Opération Condor[5] tout comme le journaliste uruguayen Eduardo Galeano qui estime qu'ils ont soutenu cette forme de terrorisme d'État[6]. Pour la journaliste Marie-Monique Robin, Kissinger savait et n'a rien fait [7]. Dans le cadre d'une politique internationale anti-communiste, Henry Kissinger, secrétaire d'État dans l'administration Nixon, a été étroitement impliqué dans les relations diplomatiques avec les gouvernements de l'époque. Le New York Times a publié le 6 mars 2001 un câble de la CIA[8] daté de 1978, envoyé par l'ambassadeur américain au Paraguay, Robert White, qui révèle la mise à disposition de facilités de communications aux chefs de services d'espionnage d'Amérique latine, qui se trouvaient collaborer sur Condor. Selon la National Security Archive, la communication publiée par le NYT « suggère » un rôle des États-Unis dans le plan Condor[8]. Pour les historiens Peter Kornbluh et J. Patrice McSherry, qui essaient d'établir depuis longtemps l'implication américaine, le document soulève des questions sur la connaissance et le rôle des États-Unis dans Condor, et offre un nouvel indice d'une collaboration secrète des États-Unis à Condor[8]. J. Patrice McSherry soutient que Kissinger a donné en 1976, au cours d'une série de rencontres avec les pays concernés par l'Opération Condor, « carte blanche » à leurs équipes dirigeantes[9].
Le chef de la DINA, Manuel Contreras, a reçu de l'argent en au moins une occasion de la part de la CIA, laquelle prétend que ce versement était une erreur. D'autre part, dans un cas au moins, des fonctionnaires américains en poste en Argentine ont aidé les services argentins à interroger des opposants au Paraguay, aidés par la police paraguayenne. Ils ont transmis ensuite les informations recueillies lors de l'interrogatoire aux services chiliens[3].
France
La France pourrait également avoir une responsabilité dans l'exportation des techniques de guerre subversive utilisées pendant la guerre d'Algérie. De nombreux anciens membres de l'OAS ont trouvé refuge en Amérique latine. Comme l'a reconnu Pierre Messmer alors ministre des Armées, le gouvernement français a mis en place de 1959 à 1981 une mission militaire française permanente à Buenos Aires qui fournissait des conseillers aux troupes argentines. Des contacts ont également pu exister avec d'autres pays : le général Paul Aussaresses a ainsi été attaché militaire au Brésil en 1973.
Dans un documentaire de Marie Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [1], le général Contreras, ex-chef de la DINA, y déclare notamment : « C’est la DST qui a le plus coopéré. C’était un service de renseignement ami. » Peu après les députés Noël Mamère, Martine Billard et Yves Cochet présentent une proposition de résolution « tendant à la création d'une commission d'enquête sur le rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires d'Amérique latine entre 1973 et 1984.» [10],[11]. La commission des Affaires étrangères, alors présidée par Édouard Balladur, est chargée d'examiner la recevabilité de cette proposition. Le député UMP Roland Blum, en charge du travail de la Commission, refuse d'entendre Marie-Monique Robin, et publie en 2003 le rapport no 1295 du 24 décembre 2003, qui refuse la création d'une commission d'enquête, au motif que :
- « (...) les allégations portées sur le rôle de la France en Amérique latine dans les années 1970 sont sans fondement sérieux. Elles reposent en effet largement sur des raccourcis discutables liés à la prétendue invention par l'armée française du concept de "guerre subversive". Dans ces conditions, il ne semble pas opportun de créer une commission d'enquête sur le rôle que la France aurait joué dans la répression menée par les dictatures latino-américaines entre 1973 et 1984, qu'elle a toujours condamnées. » [12].
Lors de son voyage au Chili en février 2004, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, nie toute coopération entre la France et les dictatures latino-américaines [13].
S'appuyant sur ce même documentaire, l’amiral argentin Luis Maria Mendia, idéologue des « vols de la mort » lors de la « sale guerre » menée par la dictature argentine de 1976 à 1983, a demandé en janvier 2007, au cours de son procès pour crimes contre l’humanité, à l'ex-président Valéry Giscard d’Estaing, à l’ancien premier ministre Pierre Messmer, à l’ex-ambassadeur à Buenos Aires François de la Gorce et à tous les officiels en place à l’ambassade de Buenos Aires entre 1976 et 1983 de comparaître devant la cour en tant que témoins. Alfredo Astiz, l’ « ange de la mort », avait émis une requête similaire lors de son procès [14],[15],[16].
Oppositions
En Argentine, le mouvement des mères de la place de Mai manifeste tous les jeudis à Buenos Aires depuis 1977 pour obtenir justice.
Excepté en Argentine et au Paraguay, lors du retour de ces pays à la démocratie, dans les années 1980 les anciens militaires ont fait voter des lois d'amnistie. L'amnistie d'Augusto Pinochet a été annulée le 2 décembre 2004 par la cour suprême du Chili, qui a finalement mis fin aux poursuites engagées le 15 septembre 2005. Pinochet a été ensuite mis en examen pour évasion fiscale, enrichissement illicite, malversation de fonds publics et falsification de documents, mais les poursuites contre lui se sont éteintes avec sa mort, le 10 décembre 2006.
Quelques victimes célèbres de Condor
- Martín Almada, éducateur au Paraguay, arrêté en 1974, torturé 3 ans de suite
- Víctor Olea Alegría, membre du Parti socialiste chilien, arrêté le 11 septembre 1974, "disparu" (le chef de la DINA Manuel Contreras a été condamné en 2002 pour ce crime)
- Général Carlos Prats, prédécesseur de Pinochet à la tête de l'armée, assassiné à Buenos Aires en 1974
- William Beausire, homme d'affaires britannique et chilien, kidnappé en novembre 1974 à Buenos Aires, transféré au centre de torture Villa Grimaldi au Chili, "disparu" [2].
- Bernardo Leighton, chrétien-démocrate qui échappe en 1975 à une tentative d'assassinat à Rome de la part du terroriste italien Stefano Delle Chiaie
- Carlos Altamirano, dirigeant du Parti socialiste chilien, ciblé pour assassinat par Pinochet en 1975.
- Emilio Aragonés, ambassadeur cubain à Buenos Aires, échappe en 1975 à une tentative d'assassinat par le Cubain Orlando Bosch, dirigeant du CORU
- Sheila Cassidy, médecin britannique, arrêtée au Chili en 1975 et torturée pour avoir soignée un opposant au régime
- Volodia Teitelboim, membre du Parti communiste chilien, ciblé pour assassinat aux côtés de Carlos Altamirano, à Mexico en 1976
- Crecencio Galañega Hernández et Jesús Cejas Arias, deux jeunes diplomates cubains ayant disparus en Argentine, après avoir transité par le centre de torture Orletti, le 9 août 1976; interrogés par la SIDE et la DINA, avec la connaissance du FBI et de la CIA [17]
- Pascal Allende, neveu de Salvador Allende et président du MIR, échappe à une tentative d'assassinat au Costa Rica en mars 1976 '
- Orlando Letelier, ancien ministre chilien, assassiné en 1976 à Washington DC avec son assistante Ronnie Moffitt
- Edward Koch, député américain, qui apprend en 2001 les rapports entre des menaces de mort lors des années 1970 et l'opération Condor
- Eduardo Frei Montalva, président (chrétien-démocrate) du Chili de 1964 à 1970, qui, selon des enquêtes actuelles, aurait pu être empoisonné au début des années 1980
- Juan José Torres, ex-président de la Bolivie, assassiné à Buenos Aires en 1976
- Héctor Gutiérrez Ruiz, député uruguayen, assassiné à Buenos Aires en 1976
- Zelmar Michelini, député uruguayen, assassiné à Buenos Aires en 1976
- Carmelo Soria, diplomate espagnol, travaillant pour la CEPAL (Nations unies), assassiné le 21 juillet 1976
- Jorge Zaffaroni et Maria Emilia Islas de Zaffaroni, potentiellement membres des Tupamaros, "disparus" à Buenos Aires le 29 septembre 1976, kidnappés par le Bataillon d'intelligence 601[18]
- Dagmar Ingrid Hagelin, jeune fille suédoise (17 ans), sur laquelle Alfredo Astiz tire dessus en 1977, morte par la suite
- Le fils et la belle-fille du poète Juan Gelman (le bébé de sa belle-fille ayant été par la suite volé par des militaires uruguayens)
Notes et références
- ↑ a , b et c (en)Pour le 30ème anniversaire du coup d'État en Argentine, de nouveaux documents déclassifiés, National Security Archive.
- ↑ Câble de la SIDE argentine, National Security Archive
- ↑ a et b Le Monde Diplomatique Mai 2001
- ↑ (en)Source
- ↑ Christopher Hitchens écrit notamment : « La complicité du gouvernement des États-Unis, à tous les niveaux de ce réseau a été démasquée. Il a été établi, par exemple, que le FBI avait aidé Pinochet à capturer Jorge Isaac Fuentes de Alarcon [...]. Aussi stupéfiant que cela paraisse, la surveillance des réfugiés dissidents d'Amérique latine aux États-Unis fut confiée, par les services secrets américains, à certains personnages de "Condor" » in Les crimes de Monsieur Kissinger, Saint-Simon, 2001, p. 99.
- ↑ Alain Frachon, « America Unloved », Le Monde, 24 novembre 2001.
- ↑ Marie-Monique Robin écrit : « Ainsi que le prouve l'enquête minitieuse de mon confrère John Dinges, le gouvernement américain, et en particulier son secrétaire d'État Henry Kissinger, est parfaitement informé des méthodes et objectifs de l'opération Condor, quasiment dès sa création » in Escadrons de la mort, l'école française, La Découverte, 2004, p. 376-377.
- ↑ a , b et c Operation Condor. Cable suggests US role. March 6, 2001, National Security Archive
- ↑ (en) J. Patrice McSherry, Predatory States: Operation Condor And Covert War In Latin America, Rowman & Littlefield Publishers, 2005, p. 112.
- ↑ Texte de la proposition de résolution
- ↑ MM. Giscard d'Estaing et Messmer pourraient être entendus sur l'aide aux dictatures sud-américaines, Le Monde, 25 septembre 2003
- ↑ Rapport de la commission des Affaires étrangères
- ↑ Argentine : M. de Villepin défend les firmes françaises, Le Monde, 5 février 2003
- ↑ Disparitions : un ancien agent français mis en cause, Le Figaro, 6 février 2007
- ↑ (es) Impartí órdenes que fueron cumplidas, Página/12, 2 février 2007
- ↑ (es) Astiz llevó sus chicanas a los tribunales, Página/12, 25 janvier, 2007
- ↑ Document daté du 22 septembre 1976, envoyé par l'agent du FBI Robert Scherrer à l'ambassade américaine à Buenos Aires, avec une copie du rapport de la SIDE sur l'interrogation. Meurtres qualifiés de "succès" par le terroriste cubain anti-Castriste Luis Posada Carriles dans ses mémoires Proyecto Desaparecidos: Notas: Operación Cóndor Archives
- ↑ SIDE cable, National Security Archive
Annexes
Bibliographie
- John Dinges, Les Années Condor, comment Pinochet et ses alliés ont propagé le terrorisme sur trois continents, La Découverte, 2005.
- Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française, La Découverte, 2008, 453 p.
- Dossier « opération condor » dans Le Monde 2, no 60.
Articles connexes
- Dictature de Pinochet
- Terrorisme d'état
- Contre-révolution
- Guerre sale
- État de siège, film de Costa Gavras
- National Security Archive (ONG ayant publié de nombreux documents déclassifiés de la CIA au sujet du plan Condor)
Liens externes
- (fr) « Terre de personne », entretien avec une survivante de l’Opération Condor, par Franck Gaudichaud.
- (en) « Operation Condor », extrait de The Real Terror Network (1982) par Edward Herman
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