Juan Bordaberry

Juan María Bordaberry (né à Montevideo le 17 juin 1928) est un politique uruguayen, 28^e Président constitutionnellement élu entre 1972 et le 27 juin 1973 et il devient alors le premier dictateur jusqu'au 12 juin 1976.
Il est affilié au Parti Colorado aux tendances conservatrices.

Premiers postes en politique

Avant de se lancer dans la politique, il est un éleveur.
Il est élu sénateur en 1963 et garde ce siège jusqu'en 1965. En 1964, il crée son propre parti en rassemblant ses amis politiques sous le nom de Liga Federal de Acción Ruralista (Ligue fédérale de l'action rurale en espagnol) et l'intègre en 1969 dans le Parti Colorado. Entre 1969 et 1972, il est ministre de l'élevage et de l'agriculture.

De Président de la république...

En 1972, il est élu président alors que le pays connaît une période de crise économique et sociale marquée par les violences opposant différentes factions de guérillas (d'extrême gauche avec les Tupamaros et d'extrême droite avec les Escuadrones de la muerte (Escadrons de la mort en espagnol).
Son administration continue les politiques de ses prédécesseur en accordant une plus grande priorité budgétaire aux militaires qu'à l'éducation et à d'autres secteurs sociaux et il propose également la modification de la législation pour éliminer l'autonomie des universités et pour augmenter le pouvoir de l'armée et de la police. En avril 1972, après une trêve observée par le groupe Tupamaros pour le bon déroulement des élections, à la vue des réformes militaristes, le groupe s'engage dans une lutte armée ouverte contre le pouvoir. Celui-ci déclare alors l'« état de guerre interne », toutes les libertés civiles sont suspendues, d'abord pendant trente jours mais plus tard prolongées par l'Assemblée générale jusqu'en 1973. Vers la fin de l'année, l'armée défait décisivement le groupe Tupamaros, dont les membres survivants sont emprisonnés ou se sauvent hors des frontières du pays.
En février 1973, un conflit interne très important émerge entre le président, l'Assemblée générale, et les forces armées, le premier voulant nommer un civil à la tête du Ministère de la défense nationale. Bordaberry doit donc trouver un accord (le pacte de Boisso Lanza) avec les militaires qui demandent une participation politique. Un Conseil de sécurité nationale (Consejo de Seguridad Nacional) est aussi créé avec à sa tête les commandants de l'armée de terre, de la marine, et de l'armée de l'Air, plus un officier militaire aîné, et les ministres de la défense nationale, de l'intérieur, et des affaires étrangères.

...Au Dictateur

Le 27 juin 1973, Bordaberry décide avec l'aide (et surtout sous le pression de celle-ci) de l'armée de dissoudre le Congrès en le remplaçant par le Conseil de l'état et de s'emparer du pouvoir. Au cours de cette dictature, beaucoup de personnes sont torturées, emprisonnées ou encore tuées à cause de leurs idées politiques, Amnesty international a même conclu en 1976 que le ratio prisonniers politiques par habitant était plus élevé que dans n'importe quelle autre nation au monde.
Le 12 juin 1976, Bordaberry est renversé par Alberto Demichelli Lizaso, président du Conseil de l'état.

Procès

Depuis 2002, la justice uruguayenne veut déterminer les responsables de la dictature et depuis mars 2006, Bordaberry est entendu par la justice pour crimes en relation d'un coup d'état (principalement pour l'opération Condor), il est aussi accusé de violation de la constitution et de participation importante au sujet de séquestrations et disparitions d'opposants politiques. S'il est reconnu coupable, la peine minimale pourrait atteindre 10 ans.

Il a été incarcéré le 17 Novembre 2006 avec le chancelier Juan Carlos Blanco condamné pour la disparition des deputés Zelmar Michelini, Hector Gutierrez Ruiz à Buenos Aires et des militants du mouvement Tupamaro Rosario Barredo et William Whitelaw.

Liens externes

• (en) The Emergence of Militarism, 1972-73
• (en) The New Situation, 1973-80
• (es) Bordaberry declaró por el delito de atentado a la Constitución