- Affiche rouge (groupe armé)
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Affiche rouge
Action directe-branche lyonnaise, Action directe-branche nationale, L'Affiche rougeIdéologie maoïsme, Mouvement autonome, anti-impérialisme, antisionisme Objectifs Révolution prolétarienne Statut Inactif Fondation Date de formation 1981-1982 Fondé par André Olivier Pays d'origine France Actions Victimes (morts, blessés) 4 (dont trois lors de braquages)[1] Zone d'opération France Période d'activité 1981-1986 Organisation Chefs principaux André Olivier et Maxime Frérot Membres Une vingtaine Financement braquage modifier L'Affiche rouge est un groupe armé français issu d'Action directe, actif durant les années 1980. Il est parfois qualifié de terroriste[2].
Sommaire
Appellations
Si les médias appelèrent le groupe Action directe-branche lyonnaise, Action directe-branche nationale, il se désigna lui même comme L'Affiche rouge, mais pris différents noms pour ses commandos : Commando Hienghène, Commando Ahmed-Moulay, Commando B. Moloïse, Commando Loïc Lefèvre, Commando Clarence Payi-Sipho Xulu, Unité combattante Sana Mheidli[3].
Historique
Origine
Dès 1980, une "tendance", menée par André Olivier, apparaît au sein d'Action directe. Fin 1981, de nombreux débats agitent l'organisation après l'amnistie présidentielle. Si la majeure partie du groupe rentre dans la légalité, les partisans de la lutte armée se divisent en deux groupes : Action directe, basée à Paris et emmenée par Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, et l'Affiche rouge, basée autour de Lyon, que constitue la "tendance" Olivier. Cette origine vaudra au groupe les appellations AD-branche lyonnaise et AD-branche nationale. Néanmoins, le groupe revendiquera certains attentats sous le signe AD.
Années d'activité
Entre 1982 et 1986, l'Affiche rouge commet 21 braquages et 12 attentats[4].
- 10 décembre 1981 : braquage d'une BNP à Lyon, 4 blessés[5].
- 9 décembre 1984 : attentat à la bombe contre le siège du RPR[5].
- 10 décembre 1984 : attentat à la bombe contre le siège d'ELF Aquitaine à Paris en soutien aux Canaques[5].
- 12 avril 1985 : attentat à la bombe contre la banque israélienne Leumi et l’Office National de l’Immigration à Paris, revendiqué par Action Directe Unité Combattante Sara Mheidli[5].
- 13 avril 1985 : attentat à la bombe contre le journal Minute à Paris, revendiqué par Action directe Commando Sana Mheidli, contre Jean-Marie Le Pen, le racisme et le sionisme[5].
- 10 octobre 1985 : attentat à la bombe visant le siège de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle à Paris contre Jean-Marie Le Pen[5].
- 14 octobre 1985 : attentats à la bombe visant les locaux de la Maison de la radio et le siège d’Antenne 2 à Paris, contre la venue de Jean-Marie Le Pen[5].
- 19 octobre 1985 : attentat à la bombe contre l'Union de transports aériens à Paris.
- 9 juillet 1986 : Maxime Frérot et Gilbert Vecchi organise un attentat à la bombe dans les locaux de la Brigade de répression du banditisme, quai de Gesvres, à Paris[6]. L'explosion tue l'inspecteur divisionnaire Marcel Basdevant, blesse sérieusement quatre policiers et, de façon moindre, 20 autres personnes[6]. Revendiqué par le Commando Loïc Lefèvre Action directe le 11 juillet[5].
Durant sa période d'activité, l'Affiche rouge fera quatre morts : Marcel Basdevant lors de l'attentat du 9 juillet 1986, et trois lors de braquages : le convoyeur de fonds Henri Delrieu (le 29 octobre 1980 lors d'un braquage à Caluire), le brigadier Guy Hubert (le 3 novembre 1981 lors du braquage de la société lyonnaise de banque à Lyon 6e) et le général Delfosse (le 27 mars 1984 lors du holp-up de la BNP de la rue Victor-Hugo à Lyon)[7].
Suite juridique
Le 10 octobre 1984, arrestation d'Emile Ballandras[8]. Le 28 mars 1986, André Olivier, Joëlle Crépet et Bernard Blanc sont arrêtés[9]. Maxime Frérot est arrêté le 27 novembre 1987[8]. En tout, 18 membres de l'Affiche rouge seront arrêtés[10].
En 1989, André Olivier et Maxime Frérot (pour plusieurs braquages et trois meurtres[11]) sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 18 ans, Emile Ballandras, perpétuité dont 16 années de période de sûreté, Joëlle Crépet 18 ans dont de dix de sûreté et Bernard Blanc 20 ans dont 14 ans de sûreté[1].
Daniel Reynaud, Vecchi, Succab, Eket, Renaud Laigle[12] (arrêté le 18 octobre 1987 à Munich), Christian Dubray, Chantal Clairet, François Polak, Augay, Henry Cachau Hereillat, Faure et Pascal Fort, membres de L'Affiche rouge furent aussi condamnés à des peines légères[1]. Hamid Lallaoui fut condamné à dix ans pour possession d'arme, de munitions et de recel[1].
Le 3 juillet 1995, Maxime Frérot, considéré comme l'artificier du groupe, André Olivier, Émile Ballandras et Bernard Blanc, sont condamnés par la cour d’assises spéciale de Paris à 30 ans de réclusion criminelle pour fabrication ou détention non autorisée de substances ou d'engins explosifs, vol, destruction de biens et terrorisme[2].
En juin 2007, la Cour européenne des droits de l'homme condamne la France à payer 12 000 euros pour dommage moral à Maxime Frérot. Elle considère que les fouilles corporelles intégrales répétées, subies par Frérot, alors détenu à la maison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), constituaient des « traitements dégradants »[13].
Le 9 juin 2007, la semi-liberté est accordée à Maxime Frérot[14].
Antisémite ?
Bien que se défendant d'être antisémite, l'Affiche rouge, en particulier son leader André Olivier, eut un discours ambigu. André Olivier déclarait que « la lutte contre le judaïsme précède la lutte contre le capitalisme »[15] et lors de son procès « Je tiens à signaler que le keffieh est interdit dans les tribunaux français ! Je suppose que la calotte juive doit être autorisée... »[1].
Membres marquants
- Emile Ballandras (perpétuité, peine de sûreté de 16 ans, libérable depuis 2000)
- André Olivier (perpétuité, peine de sûreté de 18 ans, libérable depuis 2004)
- Bernard Blanc (30 ans de réclusion, peine de sûreté de 14 ans, libérable depuis 2000)
- Maxime Frérot (perpétuité, peine de sûreté de 18 ans, libérable depuis 2005, il a bénéficié en juin 2009 d'un régime de semi-liberté puis d'une libération conditionnelle en juin 2010)[16]
- Joëlle Crépet (18 ans de réclusion, peine de sûreté de 6 ans)
Source
- (fr)Une chronologie du mouvement autonome
- (fr)Un site de soutien
- (fr)Témoignage de RG
- (fr)Sur les origines d'AD
Notes et références
- (en) Michael Dartnell, Action directe: ultra-left terrorism in France, 1979-1987, Paris, 1995, 224 p. (ISBN 0714645664), p. 177 et 178
- http://www.liberation.fr/france/0101147935-action-directe-plaide-politiquel-avocat-a-defendu-des-terroristes-en-situation-de-defense-legitime
- http://books.google.com/books?id=Z1C4k9xS1ucC&printsec=frontcover&dq=Action+directe+:+ultra-left+terrorism+in+France&source=bl&ots=kQukQOhgJa&sig=x-kwF2tlW98xor_c67IlEmbVJs0&hl=fr&ei=ITdoS5vkMNS7jAfGsIi9CQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CAsQ6AEwAQ#v=onepage&q=&f=false
- http://www.terrorwatch.ch/fr/ad.php
- Base de données sur les actes terroristes l'inscription est obligatoire
- (en) Michael York Dartnell, Action directe: ultra-left terrorism in France, 1979-1987, Routledge, 1995, 209 p. (ISBN 0-7146-4566-4) [lire en ligne], p. 84
- http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS1121_19860502/OBS1121_19860502_032.pdf
- http://apa.online.free.fr/rubrique.php3?id_rubrique=30
- http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS1118_19860411/OBS1118_19860411_049.pdf
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070220.OBS3311/le_21_fevrier_1987_la_fin_daction_directe.html
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20090723.OBS5234/?xtmc=andreolivier&xtcr=4
- http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/582805.html
- Action Directe : Max Frérot gagne en justice contre l'État français, Tribune de Lyon, 12 juin 2007.
- http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/09/01011-20090609FILWWW00462--action-directe-semi-liberte-pour-frerot.php
- Jacques Leclercq, Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours, L'Harmattan, Paris, 2008 (ISBN 978-2-296-06476-8)
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100629.FAP4600/liberation-conditionnelle-pour-max-frerot.html
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