Armee de liberation symbionaise

Armee de liberation symbionaise

Armée de libération symbionaise

Armée de libération symbionaise
SLA
Classification
communiste
Objectifs
Révolution prolétarienne
Statut
Inactif
Victimes
2 morts
Fondation
Date de formation 1973
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Fondateur(s) Donald DeFreeze
Force
Nombre environ 15
Zone d’opération États-unis
Dernière attaque 1975
Financement
Hold-up
Filiation
Chefs principaux
Donald DeFreeze
Groupes reliés

L’Armée de libération symbionaise (ALS) ((en) : Symbionese Liberation Army) était un mouvement terroriste américain qui se considérait comme l’avant-garde d’une armée révolutionnaire et était partisan de l’idéologie d'extrême gauche.

Des membres du groupe furent accusés d’avoir commis des meurtres, un enlèvement, des braquages de banque, et des actes de violence entre 1973 et 1975. Dans cet intervalle, une période de fuite clandestine, les membres du mouvement sont devenus le sujet de prédilection des médias américains, rendant leurs noms et surnoms familiers dans la plupart des foyers des États-Unis, alors qu’ils n’ont jamais été plus de treize.

Sommaire

Membres connus

Membres fondateurs

  • Russell Little (surnom SLA « Osceola » ou « Osi »), arrêté pour le meurtre de Marcus Foster. Little était en détention quand Patty Hearst était avec l’ALS ;
  • Joseph Remiro (« Bo »), arrêté avec Russell Little. Little et Remiro étaient les prisonniers que l’ALS souhaitait échanger contre Hearst ;
  • Donald D. DeFreeze (« General Field Marshal Cinque Mtume »), un prisonnier évadé, le seul membre afro-américain de l’ALS ;
  • William Wolfe (« Cujo ») ;
  • Angela Atwood (« Gelina ») ;
  • Patricia Soltysik, aka Mizmoon Soltysik (« Zoya ») ;
  • Camilla Hall (« Gabi »), la maîtresse de Soltysik ;
  • Nancy Ling Perry (« Fahizah ») ;
  • Emily Harris (« Yolanda ») ;
  • William Harris (« Teko »), le mari d’Emily Harris, et le cerveau présumé de l’ALS.

Autres membres (après l’enlèvement de Hearst)

  • Patty Hearst (« Tania ») :
  • Wendy Yoshimura, ancien membre de l’Armée révolutionnaire ;
  • Kathleen Soliah, une amie d’Atwood. Soliah s’engagea dans l’ALS après la fusillade ;
  • Jim Kilgore, le petit ami de Kathleen Soliah ;
  • Steven Soliah, le frère de Kathleen Soliah ;
  • Michael Bortin.

Sympathisants

  • Josephine Soliah, la sœur de Kathleen Soliah ;
  • Bonnie Jean Wilder, Seanna, Sally (un ami de Remiro), Bridget – tous cités dans le livre de Hearst, Every Secret Thing comme des membres potentiels ;
  • Miki et Jack Scott louèrent une ferme dans laquelle les membres de l’ALS se cachèrent et écrivirent un livre.

Formation et premières activités

Visites de prisons et film politique

Russ Little se souvient que l’ALS commença à se constituer suite à un programme de visites de prison (Venceremos) et les projection de films au sein de l’extrême gauche de San Francisco. L’idée d’une activité de guérilla urbaine genre Amérique du Sud attira de nombreux volontaires autour de Willie Wolfe qui était un étudiant en anthropologie impliqué dans l’étude du système carcéral.

Parmi les activistes anti-prison du New Left, on pensait que les prisons d’Amérique étaient des camps de concentration conçus pour réprimer les Afro-Américains. Cela amena certains courants de l’extrême gauche à considérer que tous les Afro-Américains étaient des prisonniers politiques, et que l’idéologie Black Power attirerait naturellement tous les prisonniers. Cujo transforma cette idéologie en un plan d’action, mêlant les idéologues étudiants aux militants prisonniers. (Stone 2004).

DeFreeze s’évade de prison

L’ALS se constitua après l’évasion de prison de Donald DeFreeze, qui choisit le pseudonyme « Field Marshal Cinque ». Cinque emprunta ce nom au meneur de la rébellion des esclaves qui prirent le contrôle du bateau négrier espagnol Amistad en 1839. Cinque s’évada de la prison d’État de Soledad le 5 mars 1973.

DeFreeze avait participé à la Black Cultural Association alors qu’il se trouvait au California Medical Facility, une prison d’État à Vacaville, en Californie, où il était entré en contact avec des membres d’une organisation politique radicale, Venceremos. Il trouva refuge chez ces contacts, et finit dans une communauté, Peking House, dans la baie de San Francisco. Pendant quelque temps, il cohabita avec de futurs membres de l’ALS, Willie Wolfe et Russ Little, puis emménagea avec Patricia Soltysik, « Mizmoon ». DeFreeze et Soltysik devinrent amants et commencèrent à former des projets pour la formation d’une « nation symbionaise ».

On pense que l’adjectif « symbionaise » vient de symbiose, un terme utilisé en biologie pour décrire une interaction à bénéfice mutuel entre des espèces différentes ; apparemment, les fondateurs de l’ALS avaient les différentes races humaines à l’esprit quand ils forgèrent le mot. Bien que l’ALS se considérât comme le meneur de la Révolution noire, DeFreeze était le seul membre noir.

Russ Little témoigne que l’activité principale du groupe pendant cette période fut l’acquisition, la détention et l’entraînement aux armes à feu (Stone 2004).

Assassinat

L’ALS réalisa sa première action le 6 novembre 1973 avec le meurtre du directeur des écoles d’Oakland, Marcus Foster. Ils qualifièrent le projet de Marcus Foster de mettre en service des cartes d’identification dans les écoles d’Oakland de « fasciste ». Ironiquement, le Dr Foster s’était opposé à la mise en place de cartes d’identification dans ses écoles, et son projet était une version édulcorée des projets qui lui avaient été soumis. Le docteur Foster, qui était noir, était populaire à gauche et dans la communauté noire, et son meurtre fut considéré comme une action contre-productive et inutile par presque tout le monde ; si l’ALS n’engrangea aucun soutien, elle attira l’attention des médias. Le 10 janvier 1974, Joe Remiro et Russ Little furent arrêtés et accusés du meurtre de Marcus Foster. Little fut finalement acquitté en appel, mais Remiro fut condamné et resta en prison.

Échange de prisonniers

Pour faire suite à l’arrestation de Remiro et de Little, l’ALS commença à préparer son action suivante : l’enlèvement d’une personnalité importante pour négocier un échange de prisonniers (Stone, 2004). Des documents découverts par le FBI dans une planque abandonnée révélèrent qu’une action était prévue pour la « pleine lune du 7 janvier ». Le FBI ne prit aucune précaution, et l’ALS n’agit qu’un mois plus tard. Le 4 février, Patricia Hearst, l’héritière du magnat de la presse, alors étudiante à Berkeley, fut enlevée à son appartement de Berkeley. L’ALS avait choisi d’enlever Hearst pour augmenter l’impact médiatique de l’événement.

L’ALS exigea d’abord un échange de prisonniers pour Remiro et Little. Quand ils comprirent que cela était impossible, ils exigèrent une rançon, sous la forme d’un programme de distribution de nourriture. La valeur de la nourriture à distribuer évolua beaucoup : le 23 février la revendication était de 4 millions de dollars, mais elle monta à 400 millions. De la nourriture gratuite fut réellement distribuée. Mais l’opération fut interrompue quand une émeute éclata à un des quatre points de distribution (Stone, 2004).

Conditions initiales d’emprisonnement de Patty Hearst

Alors que le FBI menait une enquête sans résultats, l’ALS se réfugia dans de nombreuses planques. Alors qu’elle était sous le contrôle de l’ALS, Hearst fut soumise à une série d’épreuves que sa mère qualifia de « lavage de cerveau ». Beaucoup considèrent, et même à gauche, que ces propos sont exagérés et infondés. On dit que le changement d’orientation politique de Hearst est dû au syndrome de Stockholm. Hearst fut examinée plus tard par la psychologue spécialisée Margaret Singer, qui adhéra à cette théorie. Le traitement brutal qu’elle a reçu de ses ravisseurs pourrait être considéré comme une preuve en faveur de ce diagnostic.

Convention de Genève

L’ALS affirma détenir Hearst selon les conditions de la Convention de Genève. À l’époque, les conventions de Genève ne protégeaient que les combattants et les non-combattants dans les guerres déclarées entre États. Il est difficile d’assimiler l’emprisonnement de Hearst à celui d’un prisonnier de guerre, puisque Hearst n’était pas une combattante pour les États-Unis. De plus, la menace d’exécuter Hearst pour les activités prétendûment criminelles de ses parents n’était pas sanctionnée par les conventions de Genève de l’époque. Selon la convention de Genève moderne concernant les guerres civiles, les actions de l’ALS seraient probablement considérées comme légales, car cette convention protège les forces combattantes.

Le braquage de la banque Crocker

Le 21 avril 1975, les membres restants de l’ALS braquèrent la Crocker National Bank à Carmichael, en Californie et tuèrent Myrna Opsahl, une cliente de la banque, au cours de l'opération.

Beaucoup plus tard, Patty Hearst, après qu’on lui eut garanti l'immunité pour ce crime, déclara qu’Emily Harris, Kathleen Soliah, Michael Bortin, et James Kilgore avaient commis le braquage proprement dit, pendant qu’elle et Wendy Yoshimura étaient les chauffeurs et que William Harris et Steven Soliah faisaient le guet. Hearst déclara aussi qu’Opsahl avait été tuée par Emily Harris, mais qu'elle n’avait pas assisté à la scène.

Capture et condamnation

Patty Hearst, après une des chasses à l'homme les plus longues et les plus médiatisées de tous les temps, fut capturée avec Wendy Yoshimura en 1975. Elle fut condamnée pour le braquage de la banque Hibernia et passa 21 mois en prison. Sa peine fut commuée par le président Carter et finalement elle fut graciée par le président Clinton. Après sa libération, Hearst se réintégra socialement et réintégra son milieu social d'origine.

Le 21 août 1975, Kathleen Soliah échoua dans sa tentative de tuer des policiers du LAPD, les bombes qu'elle avait placées sous une voiture de police n'ont pas explosé. Soliah resta en fuite, d'abord au Zimbabwe, puis au Minnesota sous le faux nom de Sarah Jane Olson ; elle épousa un docteur et eut plusieurs enfants.

Procès récents

Le FBI finit par arrêter Kathleen Soliah en 1999. En 2001, elle plaida coupable pour la possession d’explosifs avec intention de meurtre et fut condamnée à deux peines consécutives de dix ans à perpétuité. Après une négociation entre le procureur et l'avocat de la défense, elle ne fit que huit ans. Elle ne fut pas jugée parce qu'elle ne pensait pas obtenir l'indulgence d’un jury si peu de temps après les attaques du 11 septembre 2001. Les plaignants ont été relieved pour éviter un procès due à leur peur que le testament de Hearst était un témoingnage peu fiable.

Le 16 janvier 2002, les accusations du meurtre au premier degré de Myrna Opsahl furent retenues contre Kathleen Soliah, les Harris, Bortin, et Kilgore. Tous vivaient au grand jour et furent immédiatement arrêtés, sauf James Kilgore, qui resta en liberté pendant presque une année de plus.

Le 7 novembre, Soliah, les Harris, et Bortin plaidèrent coupable des charges reconnues contre eux. Emily Harris, désormais Emily Montague, admettait avoir tenu l'arme du meurtre, mais déclara que le coup de feu était parti accidentellement. Selon une déclaration publique de Hearst, Montague minimisait le meurtre à l'époque en disant, « Elle était en fait une truie bourgeoise. Son mari est un docteur. » Au tribunal, Montague démentit cette remarque, et dit « Je ne veux pas que la famille Opsahl pense que nous avons jamais considéré sa vie insignifiante ».

Le 8 novembre 2002 James Kilgore, qui était en fuite depuis 1975, fut arrêté en Afrique du Sud et extradé aux États-Unis pour répondre à des accusations fédérales de transport d'explosifs et de faux passeport. Le procureur déclara qu'une bombe dans l'appartement de Kilgore en 1975, et qu'il avait obtenu un passeport sous un faux nom. Il plaida coupable en 2003.

Les verdicts furent prononcés le 14 février 2003 à Sacramento pour les quatre accusés du meurtre d'Opsahl. Montague fut condamnée à huit ans pour le meurtre (2e degré). Son ancien mari, William Harris, écopa de sept ans, et Bortin de six ans. Soliah fut condamnée à six ans en plus de la peine de 14 ans qu’elle était déjà en train de purger. Les sentences étaient les maximales dont un accusé pouvait écoper sous ce type d'accusations.

Soliah (aka Sara Jane Olson) s'attendait à une condamnation à 5 ans et 4 mois, mais « Suite au durcissement de la sentence de Olson deux ans plus tôt, l'accusation s'appuya sur une loi rarement utilisée, leur permettant de recalculer la peines en fonctions d'anciens crimes réalisé pour éclairer les récents, alourdissant leurs peines. ». Soliah fut condamné à une peine 14 ans, réduite plus tard à 13 ans, plus six pour son rôle dans l’homicide d’Opsahl. Hearst obtint l’immunité parce qu’elle était témoin, mais comme il n'y eu pas de procès, elle ne témoigna jamais.

Le 26 avril 2004, Kilgore fut condamné à 54 mois de prison pour les explosifs et les accusations de faux passeport. Il fut le dernier membre de l’ALS à répondre à des poursuites fédérales.

Les films sur l’ALS

L’ALS était une organisation médiatique. Elle a distribué des photographies, des communiqués de presse, et des enregistrements d’entretiens diffusables à la radio pour expliquer ses activités. Le premier siège médiatique par les télévisions eut lieu à l’extérieur de la résidence de la famille Hearst pendant l’enlèvement. L’importance de l’ALS dans l’histoire des media a amené de nombreux à raconter leur histoire.

La saga de l’ALS fut le sujet d’un film de 1976, sans succès, quoique très controversé, Patty. Le film tentait de faire le portrait de l’organisation comme un groupe d’obsédés sexuels plutôt que comme une bande de révolutionnaires, et fut l’objet d’articles très négatifs de quasiment tous les critiques de cinéma qui l’ont vu. Le film, qui fut classé X par le Motion Picture Association of America, ne fut projeté que dans quelques salles, la plupart dans les grandes zones urbaines.

D’autres films :

  • Patty Hearst, film, d’après Every Secret Thing, mis en scène par Paul Schrader, 1988.
  • The Ordeal of Patty Hearst (1979) (TV)
  • Patty Hearst: The True Hollywood Story (2000) (TV)
  • Neverland: The Rise and Fall of the Symbionese Liberation Army ou Guerilla: The Taking of Patty Hearst, réalisé par Robert Stone, 2004, documentaire.

Musique

  • Patty Hearst, Stereo Total, 2007, album Paris-Berlin

Bibliographie

  • Boulton, David. The Making Of Tania Hearst.
  • Hearst, Patty, avec Alvin Moscow, Patty Hearst: Her Own Story, New York : Avon, 1982. ISBN 0380706512. Titre après la sortie du film. Titre original : Every Secret Thing.
  • Weed, Steven, avec Scott Swanton. My Search for Patty Hearst, New York : Warner, 1976. Weed était le petit ami de Hearst au moment de l’enlèvement. Ce fut la fin de leur relation.

Notes et références de l’article

Voir aussi

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Liens et documents externes

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