Abou Ammar

Abou Ammar

Yasser Arafat

Yasser Arafat
Palestinien
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1er président de l'autorité palestinienne
Mandat
20 janvier 1996 – 11 novembre 2004
Précédé par Ahmed Choukairy
Suivi par Rawhi Fattuh
Naissance 4 ou 24 août 1929
Le Caire, Égypte
Décès 11 novembre 2004 (75 ans)
Clamart, France
Parti politique Fatah
Épouse Souha Arafat

Yasser Arafat (arabe : ياسر عرفات), le 24 août 1929 dans la ville du Caire et décédé le 11 novembre 2004 à Clamart en France, de son vrai nom Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini (محمد عبد الرؤوف القدوة الحسيني) et connu aussi sous son kounya Abou Ammar (ابو عمّار), a été un activiste puis homme d'État palestinien.

Dirigeant du Fatah puis également de l'Organisation de libération de la Palestine, longtemps considéré comme un terroriste notamment par Israël en raison de son implication dans de nombreuses opérations qui ont coûté la vie à des civils et à des militaires israéliens, Yasser Arafat est resté pendant plusieurs décennies une figure controversée de l'expression par la violence des aspirations nationales palestiniennes avant d'apparaître pour Israël comme un partenaire de discussions dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien dans les années 1990.

Yasser Arafat représente alors les Palestiniens dans les différentes négociations de paix et signe les accords d'Oslo en 1993. Il devient le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et reçoit le prix Nobel de la Paix 1994 en compagnie de Shimon Peres et Yitzhak Rabin.

À partir de 2001, après l'échec du sommet de Taba et le déclenchement de la Seconde Intifada, il perd progressivement de son crédit auprès d'une partie de son peuple qui lui reproche la corruption de son autorité. Il se retrouve isolé sur la scène internationale tandis que les Israéliens élisent Ariel Sharon au poste de Premier ministre de l'État d'Israël, amenant un durcissement de la position israélienne vis-à-vis du dirigeant palestinien contraint à ne plus quitter Ramallah. Cet isolement n'est rompu qu'à la veille de sa mort, quand il est emmené d'urgence à Clamart, en région parisienne, il décède en 2004.

Sommaire

Biographie

De 1929 à 1959, premières années

Naissance

Arafat adolescent

Son nom officiel est Mohammed Abdel Rahman Abdel Raouf Arafat al-Qudua al-Husseini. Son biographe palestinien, Saïd K. Aburish, précise que « Mohammed Abdel Rahman était son prénom ; Abdel Raouf, le nom de son père ; Arafat, son grand-père ; al-Qudua est le nom de sa famille et al-Husseini est le nom du clan dont font partie les al-Qudua »[1].

Arafat se revendiquait comme le neveu du célèbre grand mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini[2].

Yasser Arafat est au Caire en Égypte, le 4 août 1929. Un biographe de Yasser Arafat, Alan Hart, rapporte que des documents découverts à luniversité du Caire ont permis de conclure quil était bien dans la capitale égyptienne. Sixième dune famille de sept enfants, son père est un commerçant originaire de Gaza et sa mère est originaire de Jérusalem.

Cependant, lui-même déclarait être à Jérusalem le 4 août 1929. Sa mère aurait ainsi quitté le Caire durant sa grossesse suite à une dispute avec son époux, pour se rendre chez ses parents dans la ville sainte elle aurait donné naissance à Yasser[3]. Arafat aurait insisté sur le fait quil était à Jérusalem pour préserver son existence mythique et ainsi accroître sa crédibilité en tant que dirigeant palestinien[4].

Enregistré par son père comme au Caire, il bénéficie de lenseignement gratuit[5], il y passe la plus grande partie de son enfance et de son adolescence avec ses six frères et sœurs. Après le décès de sa mère, alors quil a cinq ans, il passe avec son frère, Fathi Arafatqui devient plus tard le président du Croissant-Rouge palestinien —, quatre ans à Jérusalem chez un de ses oncles maternels, Salim Abou Saoud[5], avant que son père, lorsquil se marie pour la deuxième fois[6], le fasse rentrer au Caire sa sœur aînée soccupe de lui[7].

Une jeunesse engagée

Abdel Kader al-Husseini

Au Caire, Arafat fréquente les Macchabées, des clubs sportifs juifs pour « étudier leur mentalité »[8]. Il se met également à lire les textes de penseurs sionistes comme Theodor Herzl et Vladimir Jabotinsky. « Il faut que je comprenne mon ennemi », déclare-t-il.

Arafat est secrètement entraîné avec dautres jeunes aux opérations de commando par un officier allemand[9]. Il dénonce également à la police égyptienne les membres de certains mouvements sionistes qui opéraient au Caire comme, par exemple, un groupe de jeunes filles juives de son voisinage, membres de la Jeunesse sioniste, qui effectuaient des transmissions radio pour encourager les juifs égyptiens à rejoindre le mouvement sioniste en Palestine.

Sa sœur raconte aussi quArafat « participait à toutes les manifestations. Jai souvent courir derrière lui et le ramener à la maison ». Sa sœur lui supprime son argent de poche pour le contraindre à lui obéir mais cela nempêche pas Arafat de poursuivre ses activités[10].

À 17 ans, il participe au transport vers la Palestine darmes devant être employées contre les Britanniques et les Juifs[7]. À 18 ans, il abandonne ses études à luniversité pour participer aux combats en Palestine il sert, selon certains, comme secrétaire dAbdel Kader al-Husseini, le leader militaire arabe palestinien[11]. Lors de la défaite, il se sent trahi car les armées arabes désarment les étudiants palestiniens venus pour combattre. Yasser, qui se réfugie à Gaza, comprend que les Palestiniens ne peuvent compter sur personne et quils doivent être indépendants des gouvernements arabes.

Il envisage de partir sinstaller aux États-Unis pour suivre une formation en ingénierie du pétrole à luniversité du Texas, mais le visa lui est refusé[12]. Il entre alors en 1949 à lécole dingénieurs de lUniversité Roi Fouad Ier du Caire, il obtient un diplôme dingénieur civil[13].

Lutte politique en Égypte

Carte des positions militaires au début octobre 1948

Au cours de ses études universitaires, il fait la connaissance de Khaled Moheidine, professeur dart militaire chargé de la formation des officiers de réserve. On rapporte que Yasser ne manque pas une seule fois son cours et obtient ainsi le certificat dofficier de réserve. Cette formation lui permet de côtoyer des fonctionnaires du gouvernement égyptien[14], mais le temps quil y consacre fait quil nobtient son diplôme dingénieur quun peu tard par rapport à ses camarades.

Il se rapproche, sans toutefois en devenir membre[5], de la confrérie des Frères musulmans, qui militent en faveur de la cause palestinienne. Il participe avec eux à des opérations contre les Britanniques. De 1952 à 1956, il devient président de lUnion des étudiants palestiniens. Il édite le magazine La Voix de la Palestine.

Le père dArafat meurt en 1952, mais Yasser nassiste pas à ses funérailles[15] : la sévérité de ce dernier avec ses enfants, ses mariages répétés et son expulsion à Gaza ont en effet contribué à léloigner de son fils.

Arafat, qui considère que la monarchie égyptienne est corrompue[12], séloigne bientôt des « Frères » pour se rapprocher des « officiers libres » égyptiens (Naguib, Nasser, Sadate) qui préparent en secret le renversement de celle-ci, et qui accèdent au pouvoir en juillet 1952. Lannée suivante, Arafat présente à Mohammed Naguib, alors président, une pétition au nom des étudiants palestiniens rédigée en lettres de sang avec 3 mots en arabe signifiant : « Noubliez pas la Palestine »[5].

En octobre 1955, Arafat est arrêté pendant quelques jours lors de la liquidation par le président Gamal Abdel Nasser de lorganisation des Frères musulmans qui sopposent à son programme, considéré par eux comme étant « nationaliste athée »[16].

Durant la crise du canal de Suez, il sert dans larmée égyptienne avec le grade de sous-lieutenant[13]. Mais avec la défaite des armées arabes, il séloigne peu à peu des dirigeants arabes quil estime incapables de libérer la Palestine[17].

Au Caire, il rencontre également ceux qui fonderont le Fatah avec lui, et deviendront ses adjoints à la direction de lOLP[15].

De 1959 à 1970, le début du Fatah

Le Koweït et la création du Fatah

Après plusieurs arrestations pour ses activités politiques en Égypteavec les Frères musulmansYasser Arafat sinstalle dans lémirat du Koweït de nombreux Palestiniens travaillent et résident.

Le Koweït est à lépoque un protectorat britannique et les visas de travail sont délivrés par les ambassades anglaises au Caire, qui examinent avec soin les dossiers des demandeurs. Des compétences professionnelles solides sont exigées, et les activités politiques sont très mal vues. Lobtention du visa par Yasser Arafat malgré son profil reste difficile à expliquer. Lauteur palestinien Audeh Butus Audeh estime que les Britanniques lui ont néanmoins accordé un visa, parce quil était opposé à Nasser[18].

Arafat travaille comme ingénieur au département des travaux publics puis à la municipalité de Koweït City, avant de développer sa propre affaire. Les revenus générés par cette activité lui permettent en 1958 de financer la création du Fatah, son parti politique[19].

Yasser Arafat est le seul parmi les fondateurs du mouvement à ne pas avoir denfants, et contrairement aux autres fondateurs, il ne prend pas le nom de lenfant aîné. Il adopte le nom de guerre de Abou Ammar, en hommage à Ammar Ben Yasser, un compagnon du prophète Mahomet et premier martyr de lislam. Abou signifie père de en arabe.

Il crée le Mouvement de libération de la Palestine (Harakat Tahrir Filastin حركة تحرير فلسطين) avec Salah Khalaf, Khalil al-Wazir et Farouk Kaddoumi, rebaptisé rapidement Fatah (la conquête). Cette nouvelle organisation a pour premier but létablissement dun État palestinien de la Méditerranée au Jourdain, recouvrant notamment les territoires dIsraël. Elle met en avant lidée que la libération de la Palestine est avant tout laffaire des Palestiniens, et ne saurait être confiée aux régimes arabes ou rapportée à une problématique dunité arabe. Cette doctrine est, à lépoque de Nasser et du panarabisme triomphant, quasiment hérétique[15]. En 1959, Arafat fonde avec Salah Khalaf le journal Filistinuna (Notre Palestine) qui préconise la lutte armée contre Israël[7].

Arafat, qui cherche à donner une certaine légitimité à son organisation, contacte les gouvernements arabes. En 1965, il réussit à ouvrir un bureau à Alger[20].

Création de lOLP

En avril 1964, à Jérusalem-Est alors sous contrôle jordanien, le Conseil national palestinien se réunit à lhôtel Intercontinental, situé en haut du mont des Oliviers et adopte la Charte de lOLP qui définit les objectifs nationalistes palestiniens. Un mois plus tard, la Ligue arabe se réunit à linstigation de Nasser pour créer lOrganisation de libération de la Palestine. Celle-ci a pour but de combattre lÉtat israélien. Sa branche politique est le Fatah. Quant à son bras militaire, lArmée de libération de la Palestine, il est placé sous le commandement des différentes armées arabes[5].

Nasser sinquiète en effet de la présence sur son sol de commandos palestiniens incontrôlés qui pourraient saboter larmistice de 1957, en même temps quil doit montrer son soutien aux Palestiniens : d lidée de créer une organisation qui sera sous son autorité.

La même année, Yasser Arafat rencontre le pape Paul VI[17] : le Vatican ne reconnaissait pas encore lÉtat dIsraël à cette époque.

Le mois de décembre 1964 marque un tournant dans le parcours de lorganisation, lorsquun groupe du Fatah mène sa première opération militairela destruction dune pompe à eau israélienne. Arafat envoie en personne un communiqué qui revendique lopération au journal libanais An Nahar[21]. Toutefois, cette attaque est un échec et le Fatah est condamné par la quasi-totalité des gouvernements arabes. Le Fatah poursuit toutefois ses opérations contre des cibles civiles avec notamment les attaques à lexplosif de juillet 1965 contre Beit Guvrin, et une voie ferrée près de Kfar Battir.

Jusquà la guerre des Six Jours, la branche armée du Fatah mène une « centaine de raids ». « Le début de [cette] lutte armée [lui vaut] et plus particulièrement à Arafat, le soutien croissant de la diaspora palestinienne, lui permettant de prendre (…) les rennes de lOLP »[22].

Émancipation et début de lactivisme

Article détaillé : Bataille de Karameh.

La guerre des Six Jours change la donne géopolitique au Proche-Orient et constitue le véritable point de départ de la carrière de Yasser Arafat.

LÉgypte, la Syrie et la Jordanie sont défaites par Israël qui conquiert Jérusalem-Est et la Cisjordanie (qui étaient passés depuis le mandat britannique sous lautorité de la Transjordanie depuis 1948), ainsi que la bande de Gaza et le Sinaï alors égyptiens et le Golan syrien.

Les organisations palestiniennes se réorganisent. Deux jours après la fin des combats, un congrès du Fatah tenu à Damas décide, sous limpulsion de Yasser Arafat, daccentuer la lutte armée. Lattention dIsraël se détourne alors des gouvernements arabes pour se concentrer sur les diverses organisations palestiniennes, dont le Fatah[15].

Entre la guerre des six jours et le début de lannée 1968, le Fatah organise la lutte intérieure en Cisjordanie en établissant des cellules et en perpétrant sabotages et attentats. Arafat se rend successivement à Qabatiya, Naplouse puis Ramallah il est à deux doigts de se faire arrêter par le Shin Beth[23]. La répression israélienne est « implacable » et fait plus de 200 tués parmi les Palestiniens[24]. Devant léchec, Arafat et le Fatah décident alors de changer de tactique. Ils établissent leur quartier général à Karameh et lancent, depuis la Jordanie, des opérations pour lesquelles ils obtiennent le soutien de la Légion arabe. En réponse, Israël établit des systèmes de surveillance renforcés et mène des raids au-delà du Jourdain[25].

En mars 1968, en représailles à lexplosion dun bus de ramassage scolaire sur une mine déposée par les fedayins, larmée israélienne lance une opération denvergure visant à détruire le camp palestinien de Karameh. 300 Palestiniens, auxquels Yasser Arafat a ordonné de « tenir tête à lennemi » et épaulés par une centaine de Jordaniens, font face pendant plusieurs heures à une incursion denvergure menée par près de 6 500 hommes soutenus par laviation, les blindés et lartillerie. Le camp est finalement rasé et les Israéliens se retirent. 128 soldats jordaniens, 97 combattants palestiniens et 29 soldats israéliens sont tués[26]. Malgré le nombre élevé de morts côté arabe et la destruction du camp, la bataille est considérée comme une victoire par le Fatah car les Israéliens se sont finalement retirés après dix heures de combat. Arafat annonce la victoire à la radio et organise à Amman des funérailles officielles pour les fedayins qui ont été tués.

Cette nouvelle situation permet au Fatah de sémanciper totalement de la tutelle des Moukhabarat, et de prendre la même année le contrôle de lOLP, Organisation de Libération de la Palestine, organisme représentatif créé lors du sommet de la Ligue arabe quatre ans auparavant. Nasser reconnaît le Fatah et son chef, quil avait cherché à circonvenir par tous les moyens.

Le 17 juillet 1968, la charte de lOLP est modifiée avec lajout de 7 nouveaux articles suite à la guerre de 1967 et devient la Charte nationale palestinienne, adoptée au Caire qui déclare le territoire de la Palestine mandataire comme indivisible et comme la patrie du peuple arabe palestinien. Cette charte est considérée par les Israéliens comme une véritable déclaration de guerre, car elle définit le but de lorganisation dans lanéantissement de lÉtat dIsraël par la lutte armée en lui niant toute légitimité dexistence.

Présidence de lOLP

Grâce aux différentes distinctions données par Nasser à Arafat, ce dernier est promu à la tête du Fatah. Même ses détracteurs au sein de lorganisation le suivent, ce qui lui permet de disposer dune base solide. Arafat prend également de limportance sur la scène internationale : à loccasion de la bataille de Karameh, la couverture de Time offre les premières images publiques de cet homme qui est présenté comme le chef de la guérilla palestinienne. Une délégation du Fatah est acceptée en France, qui devient ainsi le premier pays non arabe à accepter une représentation permanente du mouvement.

La direction de lOLP est plus que jamais à sa portée[27]. Le 4 février 1969, durant le Congrès national palestinien, il en est nommé président du comité exécutif[28], en remplacement de Yahya Hammouda.

Yasser Arafat, en faisant monter lOLP en première ligne, amène la nature du combat des Palestiniens sur un terrain plus politique. Il modifie alors le cap de lOLP, dun mouvement panarabe, pour en faire un mouvement qui se consacre à la cause nationale palestinienne. La lutte armée contre Israël a été acceptée par les accords du Caire en 1969[29]. À laube des années 1970, lOLP quil préside recourt à la violence dans sa lutte contre Israël. Ses militants nhésitent pas à détourner des avions, à prendre des otages, à commettre des actions armées contre des civils, opérations quArafat dirige et planifie[30].

Septembre noir en Jordanie

Article détaillé : Septembre noir.

Suite à la guerre des six jours, des milliers de nouveaux réfugiés et des fedayins palestiniens se sont installés en Jordanie. Après Karameh, lOLP déplace son quartier général de Damas à Amman. Suite au prestige croissant de lOLP, les combattants palestiniens commencent à parcourir en arme les rues des villes jordaniennes ce qui provoque des heurts avec les forces jordaniennes. Petit à petit, le pays devient la base de la lutte armée palestinienne, les bases et les camps palestiniens deviennent un « État dans lÉtat »[31].

À la suite du détournement de trois avions par quatre Palestiniens du FPLP et de leur destruction sur le sol jordanien à Zarqa[21], ainsi que de la tentative dassassinat raté à son encontre[32], le roi Hussein ordonne, le 17 septembre 1970, le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens, quils soient fedayins ou civils. La Syrie envoie deux cents tanks sur le sol jordanien pour aider les forces armées de lOLP. Cet épisode dramatique est connu sous le nom de Septembre noir[5].

Le 27 septembre au Caire, Nasser obtient, vingt-quatre heures avant sa mort, la fin de la tuerie en imposant un accord entre le roi Hussein et Yasser Arafat. Après plusieurs tentatives infructueuses de négociations avec le roi Hussein, Munib Masri, le Palestinien le plus haut placé dans le cabinet de Wasfi Tal, réussit à emmener avec lui Arafat pour rencontrer le roi.

Après avoir atteint la ville de Jarash, il se dirige vers la Syrie, d il prend la route du Liban avec deux mille de ses combattants[33]. Chassés du pays, Arafat et le Fatah sinstallent au Liban. Arafat devient le commandant en chef des forces révolutionnaires palestiniennes deux ans plus tard, puis, en 1973, le dirigeant du département politique de lOLP.

La nouvelle charte définie à Beyrouth prévoit de « sattaquer aux intérêts sionistes partout dans le monde » et de « soulever la base libanaise aux côtés des Palestiniens »[17].

De 1970 à 1982, établissement au Liban

Arafat, Berlin (1971)

En septembre 1970, chassé de Jordanie par les troupes du roi Hussein de Jordanie, Arafat sétablit au Liban[28]. Le gouvernement central du Liban, fragilisé, ne peut empêcher lOLP dopérer presque comme un État indépendant, surnommé parfois Fatah land. Les camps de réfugiés servent de bases dentrainement militaire, et LOLP commence alors des attaques dartillerie et des infiltrations commando contre la frontière nord dIsraël, ou même des actions terroristes à létranger.

Au Liban, Yasser Arafat contrôle les rentrées de fonds pour lOLP. Le ministre syrien de la Défense, Moustafa Tlas, raconte quun jour une délégation dhommes daffaires koweïtiens a remis à Arafat un chèque de 800 000 dollars rédigé à lordre de lOLP. Arafat la fait refaire à son nom. Tlas ajoute « Chaque fois quun chef dÉtat arabe veut lui remettre un chèque, il insiste pour quil soit rédigé à son ordre. Ainsi personne ne peut rien faire » [34].

Larmée libanaise tente en 1969 de reprendre le contrôle des camps, mais elle est trop faible. Un compromis est trouvé avec la signature au Caire sous légide de Nasser, en 1969, dun accord entre Yasser Arafatcommandant de lOLPet le commandant en chef de larmée reconnaissant lextraterritorialité des camps des fedayins.

Jeux Olympiques de Munich

En septembre 1972, huit Palestiniens du groupe Septembre noir pénètrent dans le village olympique, abattent deux membres de léquipe israélienne et kidnappent neuf athlètes israéliens au cours des jeux Olympiques de Munich[35]. Le commando palestinien réclame la libération de 200 de leurs compatriotes emprisonnés en Israël. Lors dune tentative de libération des otages par la police allemande, une fusillade éclate, et tous les athlètes sont tués, la plupart par les preneurs dotage, parfois à la grenade, mais quelques-uns également par les tireurs délite de la police.

Selon Benny Morris, le Fatah avait pris la décision de créer le groupe Septembre noir lors dun congrès du Fatah qui sétait tenu daoût à septembre 1971 à Damas[36].

La condamnation internationale de lattaque ainsi que dautres opérations du groupe Septembre noir a pour conséquence la distanciation du Fatah davec lorganisation. Arafat ordonne même lassassinat de deux de ses membres qui ont refusé darrêter leurs activités[37][réfinsuffisante]. Mohammed Daoud Odeh, leader du commando qui a mené lopération, indique dans un livre quil a publié en 1999 quArafat avait été informé des plans de lopération mais ajoute que lintention navait jamais été de tuer les athlètes israéliens[38]. Selon Said Aburich, on ne dispose daucune preuve quArafat ait été personnellement impliqué dans les actions du groupe Septembre noir mais il aurait eu les moyens de les faire cesser et ne la pas fait[39].

Une « démarche progressive » vis-à-vis dIsraël

Le sommet arabe organisé à Alger en novembre 1973 admet implicitement lidée dune démarche progressive vis-à-vis dIsraël, en évoquant la libération prioritaire des territoires occupés en 1967. LOLP est désignée par le même sommet comme seul représentant des Palestiniens dans le but de faire adhérer Arafat à cette idée, ce quil accepte.

Arafat réunit la douzième conférence du Conseil national palestinien dans le but de faire accepter aux Palestiniens cette démarche par étape que certains craignent de voir devenir une reconnaissance dIsraël. Pour faire face aux oppositions internes à lOLP, il ajoute au comité exécutif quatre nouveaux membres de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les habitants des territoires occupés, et notamment les Cisjordaniens, sont en effet favorables à un règlement politique du conflit.

Dans le même temps, Arafat essaie de prendre contact avec les États-Unis pour inciter Israël à reconnaître lOLP. Il propose ainsi la protection par lOLP des ressortissants et intérêts américains dans ses régions dinfluence. Inquiet de ces développements, Israël prend alors contact avec la Jordanie quelle souhaite voir représenter les Palestiniens en lieu et place de lOLP[40].

La nouvelle orientation dArafat divise lOLP. Le FPLP gèle son adhésion, suivi par le FPLP-CG, le Front de libération arabe. Certains groupes palestiniens, comme lUnion générale des étudiants palestiniens et dautres opposants dArafat, recourent à la violence pour affaiblir sa tentative de rapprochement avec les États-Unis. En 1974, le FPLP-CG mène plusieurs raids sur les villes du nord dIsraël : le 11 avril, 18 personnes (dont 9 enfants) sont tués dans un appartement de Kiryat Shmona et le 15 mai, 21 enfants sont tués lors une prise dotages dans une école élémentaire à Maalot[41],[42]. Le 5 mars 1975, un commando de lOLP arrivant à Tel Aviv par la mer sintroduit dans lhôtel Savoy et prennent des otages. Huit de ces otages sont tués et 11 blessés par les Palestiniens qui finissent par se faire exploser dans leur retraite lors de lopération de sauvetage israélienne qui fait 3 morts parmi les soldats[41]. Suite à ces attaques, le gouvernement dIsraël renforce son refus de toutes discussions avec lOLP, malgré les dénégations dArafat qui tente en vain de faire admettre que ni lui, ni lOLP, ne sont responsables de ces attaques[43].

La bataille diplomatique

Lannée 1974 constitue, pour Yasser Arafat, une année importante davancées en faveur dun règlement politique.

Sur le plan international

Le 14 mai, lONU reconnaît lOLP par 105 voix contre 4 comme représentant du peuple palestinien.

Le 21 octobre à Beyrouth, il rencontre Jean Sauvagnargues, ministre français des Affaires étrangères, qui devient ainsi le premier chef de la diplomatie occidentale à recevoir Arafat[44].

Le 13 novembre 1974, Yasser Arafat fait un discours devant lAssemblée générale des Nations unies. Il y définit le sionisme comme une idéologie raciste, impérialiste et colonialiste, il y justifie la cause palestinienne en la comparant aux luttes nationalistes dautres peuples du monde, et il y défend lidée dun État unique démocratique vivraient chrétiens, juifs et musulmans[45].

Le 22 novembre 1974, lOrganisation est admise comme membre observateur à lONU[28], faisant dArafat le premier représentant dune organisation non gouvernementale à participer à une session plénière de lAssemblée générale de lOrganisation des Nations unies.

Dans le monde arabe

Au mois de juin, lOLP adopte le principe de création dun État palestinien sur les territoires qui seront libérés.

Arafat déclare ne pas vouloir « que soit versée une seule goutte de sang, juif ou arabe », et ne pas vouloir « que les combats se poursuivent »[46] mais nabroge pas la partie de la charte de lOLP visant la fin du sionisme étatique.

Le 26 octobre 1976, lors du 8e sommet arabe à Rabat, les chefs dÉtats arabes admettent lOLP comme membre à part entière de la Ligue arabe. Cette résolution implique également « lobligation de tous les pays arabes de préserver lunité palestinienne et de sabstenir de toute ingérence dans les affaires palestiniennes. »[47].

Activisme palestinien et intervention israélienne au Liban

En 1976, le massacre de Damour, commis principalement par les milices palestiniennes, marque le déclenchement de la guerre civile libanaise.

Le président libanais et le chef de lOLP sont convoqués à Riyad et sont invités par lArabie saoudite et lÉgypte à reconnaître la légitimité de la présence des troupes syriennes au Liban, et lofficialisent par la mise en place de la Force arabe de dissuasion (FAD).

Article détaillé : Opération Paix en Galilée.

Dautre part, des attaques palestiniennes contre le territoire israélien sont organisées depuis le Liban. Le 11 mars 1978, un commando palestinien parti de Damour débarque au sud de Haïfa et prend les passagers dun autobus en otage. Le commando mitraille tout ce que rencontre lautobus. Le bus est finalement arrêté par une unité militaire israélienne au nord de Tel Aviv et les membres du commando palestinien sont tués. Le lourd bilan est au total de 35 morts et 74 blessés graves dont de nombreux civils[48].

Israël attend du Liban quil assure sa sécurité en contrôlant lactivité des Palestiniens sur son territoire, mais le Liban est trop faible pour résoudre le problème. Menahem Begin lance lOpération Litani en 1978, au terme de laquelle larmée israélienne et larmée du Sud Liban (des chrétiens libanais alliés aux Israéliens) prennent le contrôle dune étroite bande de terre, dite la zone de sécurité, qui sera évacuée en 1985.

En 1982, un attentat est commis à Londres par Abou Nidal (qui avait aussi tenté auparavant dassassiner Arafat), contre un diplomate israélien, Shlomo Argov, et laisse ce dernier paralysé. Israël accuse lOLP, qui envoie en continu depuis 1981 des roquettes du Liban sur son territoire mais qui nie toute implication dans laffaire, et une seconde opération militaire, dite opération Paix en Galilée, voit saffronter 15 000 Palestiniens dirigés par Arafat et 85 000 soldats israéliens. La structure de commandement quil avait imaginée sur le terrain seffondre, les officiers sur lesquels il comptait prennent la fuite. Said Aburich décrit cette situation comme suit : « La légendaire tendance dArafat à sentourer dincapables flagorneurs et son manque dorganisation coutaient cher aux Palestiniens »[49].

Arafat lance des appels dans les médias pour demander de laide aux pays arabes qui ne bougent pas. La Ligue arabe ne juge même pas utile de se réunir. Même la Syrie avec laquelle Arafat a mis un plan durgence en cas dinvasion israélienne signe une trêve unilatérale avec Israël qui occupe le Liban Sud au terme de lopération[50].

Cest au cours de cette seconde opération, lors du siège de Beyrouth par larmée israélienne, que des civils palestiniens (entre 800 et 3 500 selon les sources) sont massacrés dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila par les milices chrétiennes. Limplication supposée dAriel Sharon, alors ministre de la Défense dIsraël, dans cette opération aura plus tard un impact négatif sur les pourparlers de paix lorsquil accèdera aux fonctions de Premier ministre, le 17 février 2001.

Pendant la période libanaise, les camps palestiniens deviennent de plus en plus indépendants. De sa base de Beyrouth, lOLP prend en charge les services sociaux aux réfugiés palestiniens. Mais dans le même temps, elle arme et organise les groupes de fedayins qui lancent des attaques contre Israël et ses intérêts.

De 1982 à 1994, établissement à Tunis

Article détaillé : Années Yasser Arafat en Tunisie.

Retrait du Liban

En 1982, en pleine guerre du Liban, Arafat échappe à la mort en quittant de justesse un immeuble réduit à terre par une bombe israélienne[5]. Il est forcé de quitter Beyrouth, assiégée par larmée israélienne, le 30 août 1982, à bord dun navire vers la Grèce puis la Tunisie, ce qui désorganise en partie ses rentrées financières. Le président tunisien, Habib Bourguiba, est peu enclin à héberger Arafat mais finit par accepter après les pressions de la Ligue arabe et de sa femme[51].

Un an après, Arafat revient à Tripoli au Liban. Dès le mois de septembre, les partisans dArafat sont repoussés par des dissidents de lOLP dirigés par Abou Moussa épaulés par des troupes syriennes[52] vers les camps de réfugiés de Tripoli. Yasser Arafat est contraint à lexil. Farouk Kaddoumi demande à lURSS de protéger les navires quittant le port de la ville pour assurer le départ dArafat mais les Soviétiques refusent. Farouk Kaddoumi demande alors laide des Français qui acceptent. LURSS justifie son refus par la volonté déviter tout conflit avec les États-Unis[53].

Arafat et 4 000 de ses partisans quittent Tripoli sur des bâtiments grecs protégés par la marine française[54]. Il installe son quartier général dans la ville de Borj Cédria tout près de Tunis il vit constamment sur ses gardes. Il na pas de domicile fixe et ne dort jamais plus dune nuit au même endroit[16]. Il accepte la dispersion de ses forces combattantes.

Arafat évite la mort le 1er octobre 1985 lorsquun avion de chasse israélien F-15 bombarde le siège de lOLP à Tunis devait se tenir un meeting entre les dirigeants du mouvement, meeting auquel Arafat arrive en retard[55]. Cette opération intervient en réponse à lassassinat de trois Israéliens à Chypre. Le 7 octobre, un navire de croisière italien, le Achille Lauro, est détourné par 4 membres de lOLP. Le 28 décembre 1985, dautres commandos palestiniens attaquent les comptoirs aériens de El Al dans les aéroports de Rome et de Vienne, faisant 15 morts civils.

Malgré le renoncement au terrorisme de lOLP en novembre 1985 au Caire, lorganisation est impliquée dans plus de 100 actes lors des deux années suivantes[56].

     Pays reconnaissant lÉtat de Palestine

Première Intifada et déclaration dAlger

Article détaillé : Première Intifada.

En 1988, la première Intifada, ou « révolte des pierres », éclate en Cisjordanie et sur la bande de Gaza. Bien que lOLP ait été grandement impliquée dans cette révolte, celle-ci a principalement été menée par le Commandement unifié de lIntifada, et non par la faction tunisienne dArafat[56].

Léclatement de lIntifada précipite la proclamation depuis Alger dun État palestinien dans la nuit du 14 au 15 novembre 1988 et Arafat est élu par le Conseil national palestinien, président de ce nouvel État. Dans le même temps, lOLP reconnaît la résolution 181 de lONU de 1947 qui partage la Palestine en deux États, lun juif, lautre arabe, reconnaissant de facto lexistence de lÉtat israélien, et elle réaffirme sa condamnation du terrorisme[28].

Ouverture diplomatique

Yasser Arafat sengage alors dans une démarche diplomatique, en accord avec sa nouvelle forme de lutte pour lobtention dun État palestinien. Le 13 décembre 1988, devant lAssemblée générale des Nations unies à Genève, Arafat en appelle à une résolution pacifique du conflit israélo-arabe sur base des résolutions 181, 242 et 338 et rappelle le rejet par le Conseil national palestinien et par lOLP de toute forme de terrorisme[57]. Il aurait précisé le lendemain lors dune conférence de presse que lOLP reconnaissait la résolution 242, le droit à lexistence dIsraël et renoncer au terrorisme[58]

Le président américain Ronald Reagan met fin aux 13 années dinterdiction de discuter avec lOLP[59] en officialisant louverture du dialogue avec lorganisation, lors dune conférence de presse le 14 décembre.

Arafat rencontre le pape Jean-Paul II au Vatican, le 23 décembre 1988[17], et affiche par exemple sa dévotion envers « Notre Seigneur Jésus-Christ » (« palestinien puisque à Bethléem, qui est un mot hébraïque qui veut dire "maison du pain" »), pour rallier à lui la minorité chrétienne palestinienne qui, bien souvent, est persécutée par les intégristes musulmans et obligée de fuir.

Dès cette époque, il assiste à toutes les messes de Noël à Bethléem, sauf lorsque laccès lui en est interdit par Israël à la fin de sa vie.

Le 2 mai 1989, en visite officielle, pour la première fois à Paris, Arafat déclare « caduque » la charte de lOLP qui affirmait que « la lutte armée est la seule voie pour la libération de la Palestine ». Cest la condition quavait mise François Mitterrand pour accepter de rencontrer le leader de lOLP[16]. Arafat fait état dune « correspondance avec le général de Gaulle en 1968 » et montre la croix de Lorraine que ce dernier lui aurait envoyée, ce que niera le fils du général[60].

Le 22 décembre 1989, plus de 60 sénateurs américains envoient une lettre au secrétaire dÉtat James Baker, pour sopposer au visa dentrée dArafat en visite au siège de lONU aux États-Unis.

Lalliance avec Saddam Hussein

Article connexe : Guerre du Golfe (1990-1991).

En 1989, la désintégration de lempire soviétique et la fin de la guerre froide entraînent une redistribution des alliances diplomatiques qui marginalise Arafat sur la scène internationale. De plus, le gouvernement russe autorise lémigration vers Israël de plusieurs centaines de milliers de ses ressortissants de confession juive.

Cherchant une issue à son isolement, Yasser Arafat sallie avec Saddam Hussein, de qui il aurait reçu de laide financière[61], et ne condamne pas linvasion du Koweït par lIrak, ce qui est perçu comme une trahison par le Koweït.

Dans les jours qui précèdent linvasion, Yasser Arafat fait la navette entre Bagdad et Koweït City pour tenter dimposer sa médiation. Mais ses interlocuteurs koweïtiens ont remarqué quil semblait être étrangement réceptif aux arguments de Saddam Hussein[16] et la communauté palestinienne, très importante (300 000 personnes) dans le petit émirat du Koweït, favorise la prise de cet État par larmée irakienne en 1990. Sa décision mènera à la faillite de lOLP, puisque plusieurs États, comme lArabie saoudite et le Koweït, lui retirent alors leur soutien financier[30].

Cette alliance vaut à Yasser Arafat, après la deuxième guerre du Golfe et la défaite des armées irakiennes, le ressentiment et la colère des monarchies pétrolières et des Américains.

Il est paradoxalement sauvé par le nouveau gouvernement israélien, la gauche arrive au pouvoir en 1992 avec Yitzhak Rabin et Shimon Peres, qui estiment que Yasser Arafat ne peut plus refuser de leur donner toutes les garanties nécessaires en matière de sécurité, en vue de la création dun État autonome palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Accident davion

En 1992, Arafat échappe à la mort lorsque son avion, un Antonov 26, sécrase en Libye alors quil effectue la liaison Khartoum-Tripoli. Dès la disparition de lappareil, les autorités palestiniennes ont fait appel à laide internationale. À la suite dune intervention de lex-président américain Jimmy Carter, George Bush autorise la fourniture dinformations enregistrées par les satellites américains. De leur côté, les autorités françaises envoient deux appareils, lun basé au Tchad, lautre à Djibouti, pour participer aux recherches[62].

Les deux pilotes de lavion du leader palestinien ainsi quun ingénieur trouvent la mort[63] et Arafat ne souffre que de quelques contusions[5]. Quelques semaines plus tard, il est hospitalisé durgence à Amman, en Jordanie, pour être opéré dun caillot au cerveau[16].

De 1994 à 2001, le retour en Palestine

Processus dOslo

Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre 1993
Article détaillé : Accords d'Oslo.

Alors que le processus de paix entamé à la Conférence de Madrid de 1991 ne donnait aucun résultat, des négociations secrètes sont menées à Oslo entre des membres de lOLP et du gouvernement israélien pour trouver un accord de paix.

Le 13 septembre 1993, la Déclaration de Principes dite « accords d'Oslo », est signée à la Maison Blanche sous légide du président Bill Clinton. Le monde entier retient la poignée de main historique échangée entre le premier ministre israélien Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.

Arafat est alors invité par le Parlement européen en décembre 1993 (après avoir été reçu à titre non officiel au sein du Parlement en octobre 1988), et il insiste sur le rôle que lUnion européenne doit jouer dans le processus de paix[13].

Dans une lettre adressée à Yitzhak Rabin le 9 septembre 1993, Arafat déclare que lOLP renonce officiellement à la lutte armée contre Israël en même temps quelle reconnaît la légitimité de cet État : « LOLP reconnaît le droit de lÉtat dIsraël à vivre en paix et dans la sécurité. […] Ainsi, lOLP renonce à recourir au terrorisme et à tout autre acte de violence ».

En 1994, Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin reçoivent le prix Nobel de la paix pour leurs efforts en faveur de la paix dans cette région. Lun des cinq jurés du comité Nobel démissionne pour protester contre lattribution du prix à Yasser Arafat[30]. Arafat et Yitzhak Rabin partagent également la même année le prix du prince dAsturies de la coopération internationale « en reconnaissance de leurs efforts résolus pour créer des conditions de paix dans la région »[64] et le prix de la fondation princière du Forum Universale qui leur sera remis par le président de la Confédération suisse Jean-Pascal Delamuraz[65].

Voir aussi : Lettres de reconnaissance mutuelle échangées entre Arafat et Rabin

Arafat au pouvoir

Yasser Arafat prend ses quartiers à Gaza à partir de juillet 1994 et reçoit un accueil triomphal. Laccord dit « Oslo II », conclu en septembre 1995, permet la tenue délections générales en janvier 1996 qui opposent Arafat à Samiha Khalil. Arafat est élu sous le contrôle dobservateurs internationaux, avec 87,1 % des suffrages exprimés, président de la nouvelle Autorité palestinienne, née des accords dOslo.

Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné lors dune assemblée pour la paix à Tel Aviv. Nabil Shaath raconte « Je ne lavais jamais vu comme ça. Quand Rabin est mort, jai vu tant de tristesse et de désespoir dans ses yeux ». Les journalistes John et Janet Wallah estiment qu« Arafat a sûrement craint de subir le même sort ». On conseille à Arafat de ne pas assister aux obsèques. Il envoie alors des représentants du gouvernement et va quelques jours plus tard présenter ses condoléances à Leah Rabin.

Le 19 novembre, larmée israélienne se retire de Jénine. Il sagit du premier retrait israélien et lautonomie est étendue. Mais lassassinat de Yahia Ayache par le Shin Beth met un terme aux efforts de Yasser Arafat de convaincre le mouvement islamiste Hamas de présenter des candidats aux élections législatives.

Le Hamas répond par quatre attentats-suicides faisant plus de 60 victimes israéliennes. Arafat fait alors arrêter des centaines dactivistes islamistes, exige la fermeture de luniversité islamique de Gaza et interpelle cinq des treize « terroristes » les plus recherchés par Israël[66].

Le 21 avril 1996, le 21e Conseil national palestinien modifie les articles de la charte nationale palestinienne refusant lexistence de lÉtat dIsraël[67].

Dans les années qui suivent, léconomie palestinienne croît à un rythme de 9,28 % par an, selon un rapport du FMI, et les investissements de 150 %, ce qui en fait lun des taux de développement les plus rapides au monde au cours de cette période.

Après les élections de 1996, Arafat prend officiellement le titre de Raïs (tête) de lAutorité palestinienne.

Lévolution du processus de paix se ralentit et en octobre 1998, le président américain Bill Clinton doit persuader Arafat et le nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, pour les amener à signer le mémorandum de Wye Plantation prévoyant de nouvelles étapes à entreprendre pour parvenir à la paix entre les deux partis.

Relation avec le Hamas

Sur la scène palestinienne, Arafat entretient de mauvaises relations avec le Hamas. Celui-ci a semblé lui déclarer la guerre dès son retour dans les territoires palestiniens. Il a cherché à laffaiblir en soutenant un parti islamique fondé en 1995[68], soit un an après son retour dans les territoires. Des membres du Hamas ont été également arrêtés : 170 sympathisants sont ainsi arrêtés en 1995, lors de sa première année dans les territoires occupés.

Depuis sa création, le Hamas rejette la coopération avec lOLP et à plusieurs reprises, ses militants se heurtent, sur le terrain, aux militants de Yasser Arafat[69]. Celui-ci considère le Hamas comme une création du Mossad, le service secret israélien[70].

LorsquArafat déclare la fin de la lutte armée contre Israël le 24 avril 1996, des voix sélèvent contre sa décision et les relations avec le Hamas se dégradent encore. LAutorité palestinienne déclare avoir déjoué une tentative dassassiner Arafat par le mouvement islamiste et arrête 7 personnes qui devaient lassassiner pendant Aïd el-Adha[71].

Aussi, Arafat assigne à résidence Ahmed Yassine, le chef spirituel du Hamas[72]. (Toutefois, lors de son assassinat par Israël, le 22 mars 2004, Yasser Arafat dénoncera comme un « crime barbare » lassassinat de Ahmed Yassine et décrètera trois jours de deuil dans les territoires palestiniens[73]).

Contestation du pouvoir

Si, sur le plan extérieur, son régime doit faire face à de nombreuses accusations de corruption et de violation des règles démocratiquescertains accusent Arafat dêtre corrompu et des chiffres circulent sur les sommes détournées vers un compte personnel de Yasser Arafat (le rapport du FMI les estime à 800 millions de dollars, dautres sources à plusieurs milliards[74]) —, sur le plan intérieur, le leadership de Yasser Arafat, qui muselle toute tentative dopposition, ne paraît que rarement être remis en cause. Selon Amnesty International, les prisonniers politiques sont souvent torturés, avec son aval. Bassam Eid, journaliste palestinien et directeur de Palestinian Human Rights Monitor Group, confirme qu’« il est à lorigine de chacun des actes de ses services de sécurité […] il les libère après une enquête bidon »[75].

Le 28 novembre 1999, 20 intellectuels et hommes politiques palestiniens signent une pétition traitant le gouvernement palestinien de « corrompu, non juste et manipulateur ». Arafat ordonne larrêt de 11 dentre eux. Les 9 restants sont protégés par loi et ne sont pas arrêtés, mais deux dentre eux disent avoir été attaqués par la police palestinienne[59].

Il est aussi accusé de participer au conditionnement de la population palestinienne à la guerre contre Israël, à lécole, à la mosquée, par la presse et la télévision.

Les critiques ne viennent pas seulement des opposants à un État palestinien[61]. Ainsi, par exemple, le « Centre palestinien pour les droits humains » accuse lAutorité palestinienne de procéder à des arrestations politiques de militants islamistes. Mohammed Dahlan, ex-ministre de lintérieur, accuse Arafat davoir gaspillé 5 milliards de dollars[76] ce qui pousse Arafat à essayer à plusieurs reprises décarter Dahlan après ces accusations portées contre lui.

Sommet de Camp David

Article détaillé : Sommet de Camp David II.

En juillet 2000, le sommet de Camp David entre Yasser Arafat et Ehud Barak évoque la reconnaissance dun État palestinien. Il butte néanmoins sur de nombreux points. À lissue du sommet, chacune des deux parties rejette la responsabilité de léchec des discussions sur lautre partie. Les Palestiniens considèrent quIsraël ne leur a pas proposé assez, tandis que les Israéliens clament quils ne peuvent raisonnablement pas offrir davantage. Aux États-Unis comme en Israël, léchec est largement attribué à Yasser Arafat qui, pour eux, avait quitté la table des négociations sans faire de contre-proposition.

De 2000 à 2004, la seconde Intifada

Article détaillé : Seconde Intifada.

Seconde intifada, échec de Taba et élection dAriel Sharon

Arafat en 1999

La seconde Intifada est initiée en septembre 2000, à la suite de léchec des discussions israélo-palestiniennes ; elle tourne rapidement à la guerre ouverte avec Israël. La visite du parlementaire du Likoud, Ariel Sharon, sur lEsplanade des mosquées/Mont du Temple est vécue par eux comme une provocation. La veille, Arafat demande au Premier ministre israélien, Ehud Barak, dannuler cette visite car selon lui, elle risque de provoquer de nouvelles émeutes sanglantes[77]. Barak ne peut interdire cet acte politique de Sharon.

Cette visite est le point de départ de mois de violence quArafat narrive pas à maitriser. Des attentats-suicides, visant la population civile, sont perpétrés en Israël. Impuissant à calmer la révolte, y compris parmi les Faucons du Fatah, Arafat décide de se joindre à lIntifada en diffusant un appel dans lequel il exhorte les Palestiniens à se soulever contre « lusurpateur israélien ». Mais cest la faction du Fatah dirigée par Marouan Barghouti, qui ne reçoit aucun ordre dArafat, qui dirige cette deuxième intifada[78].

Dans un rapport établi à ce sujet, Human Rights Watch déclare ne pas avoir trouvé de preuves que Yasser Arafat ou lAutorité palestinienne aient jamais participé à la mise en œuvre de ces attaques, mais souligne que cette dernière na pas fait suffisamment pour poursuivre les organisateurs et na pas pris de mesures préventives. Aussi Kenneth Roath, directeur exécutif de Human rights watch, déclare que Arafat et lAutorité palestinienne portent un degré de responsabilité politique élevé dans les atrocités qui se sont produites[79]. Selon les sources officielles israéliennes, 506 personnes ont trouvé la mort dans les attentats-suicides entre 2000 et 2004[80] et elles accusent les dirigeants palestiniens de navoir rien fait pour arrêter les kamikazes voire même de les avoir encouragés[81].

Des négociations de paix sont engagées dans lurgence en janvier 2001 au cours du Sommet de Taba alors que les violences sur le terrain se multiplient. Elles naboutissent pas, à la veille délections anticipées en Israël.

Daprès al-Jazeera, Arafat refuse également les propositions du Président américain Bill Clinton de renoncer au droit au retour des réfugiés palestiniens en échange du statut de Jérusalem comme capitale de la Palestine et dIsraël[82]. Selon un de ses gardes de corps, Arafat aurait dit à Clinton que sil acceptait cette offre, il serait tué des mains de son propre peuple. Des personnalités arabes, comme le président égyptien Hosni Moubarak, pressent Arafat daccepter cette offre mais celui-ci répond que cela est impossible[83].

Les pourparlers de Taba sont interrompus, le 27 janvier 2001, après six jours de négociations intenses suite à la mise en terme aux discussions par Shlomo Ben-Ami, ministre des Affaires étrangères et chef de la délégation israélienne à la demande expresse dEhoud Barak[84].

En février 2001, Ariel Sharon est élu Premier ministre tandis quaux États-Unis, George W. Bush est élu président.

Ariel Sharon ne cherche pas à poursuivre les négociations avec Yasser Arafat quil ne juge pas comme un interlocuteur valable.

Lisolement à la Mouqata'a

Les attentats du 11 septembre 2001 précipitent les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » à partir de décembre 2001, alors quau même moment, Yasser Arafat conclut une trêve avec le Hamas et le Jihad islamique palestinien.

Considéré comme responsable du déclenchement de la seconde Intifada et des attentats-suicides par le gouvernement israélien, boycotté par le gouvernement américain, Yasser Arafat va passer les dernières années de sa vie enfermé dans la Mouqataa, son QG de Ramallah, encerclée par les forces israéliennes. Interdit de voyage aussi bien en Palestine quà létranger, il va perdre toute prise sur les évènements, gardant toutefois le contrôle de lAutorité palestinienne et de lOLP.

Pour les responsables israéliens, le président de lAutorité palestinienne nest plus un interlocuteur valable. Un crédo partagé par Washington, qui fait de son départ une condition préalable à la création dun État palestinien indépendant[30]. Bush décrit Sharon comme un homme de paix et refuse de recevoir Arafat. Selon certains observateurs politiques, Yasser Arafat était « diabolisé » et était devenu « infréquentable ». « Enfermé sans que les opinions publiques internationales ne sen indignent réellement », il semblait être ressenti comme un « gêneur », le peuple palestinien ne « le voyant presque plus » et sétant « habitué à vivre et à combattre sans lui ».

Lassassinat ciblé de Raed Karmi, membre du Tanzim, de la région de Toulkarem, par les forces israéliennes, change la nature des attentats en Israël. Ceux-ci sont dorénavant perpétrés en Cisjordanie et à Gaza. De son côté, Ariel Sharon lance une série de représailles à grande échelle avec laccord de George W. Bush et de Donald Rumsfeld. George W. Bush déclare quArafat est inapte à gouverner[85] et appelle les « Palestiniens à élire de nouveaux dirigeants qui ne soient pas compromis dans le terrorisme »[5].

LUnion européenne exige de Yasser Arafat une dénonciation catégorique et « en langue arabe » du terrorisme, ce quil fait le 16 décembre 2001 et, en février 2002, il publie une « vision de la paix ». En 2002, l’« Affaire du Karine A » met directement en cause Yasser Arafat : un bateau transportant 50 tonnes darmement est arraisonné par larmée israélienne : selon cette dernière la cargaison est destinée aux Palestiniens. Des documents montreront que le bateau était possédé par lIrakien Ali Mohamed Abbas. Certains officiels américains ont suggéré par la suite que le bateau nétait pas destiné à lAutorité palestinienne mais au Hezbollah[86].

En vertu des réformes exigées par Israël et les États-Unis, Yasser Arafat doit toutefois se résigner, en février 2003, à nommer un premier ministre qui sera Mahmoud Abbas. Deux ans et demi après le début de la seconde Intifada, le poste de premier ministre, qui nétait pas prévu à la création de lAutorité palestinienne, est imposé à Arafat par les occidentaux, notamment par les Américains, qui y voient une façon de contourner lobstacle à la paix quest devenu pour eux Arafat gouvernant seul. Pour eux, il faut un nouvel interlocuteur. Washington fait alors pression pour que soit créé ce poste de premier ministre au sein de lAutorité palestinienne.

Un bras de fer oppose rapidement Arafat à son premier ministre Mahmoud Abbas. Au centre des divergences, la feuille de route pour la paix et la proposition de Mahmoud Abbas de nommer Mohammed Dahlan au poste de ministre de lIntérieur. Suite à un conflit de pouvoir avec Yasser Arafat autour de la question du contrôle des forces de sécurité, Mahmoud Abbas renonce à son poste le 7 septembre 2003. Le refus dArafat de lui conférer des pouvoirs essentiels, ainsi que son maintien du contrôle de certains services de sécurité, ont limité la capacité dagir de lex-Premier Ministre[87]. Ahmed Qoreï est alors nommé à sa place.

Cest en 2003 également que des membres du gouvernement Sharon vont jusquà proposer publiquement de « léliminer ». La très forte réaction de la communauté internationale force le gouvernement Sharon à se rétracter[30]. En 2004, Ariel Sharon franchit une étape supplémentaire en déclarant, le 2 avril, que son adversaire na « aucune assurance » sur la vie. Le journaliste israélien Uri Dan rapporte, dans son livre Ariel Sharon : Entretiens intimes avec Uri Dan, une conversation téléphonique qui se serait alors tenue entre Ariel Sharon et George W. Bush, Sharon informant Bush quil ne se sentait plus tenu par la promesse quil lui avait faite en mars 2001 de ne pas toucher à la vie dArafat. Bush lui aurait répondu quil fallait laisser le destin de Arafat entre les mains de Dieu, ce à quoi Sharon avait répondu que parfois, Dieu a besoin dune aide[88].

Suite à ces menaces, le pacifiste israélien, Uri Avnery, déclare dans son éditorial pour le Gush Shalom, être prêt à servir comme bouclier humain pour protéger Arafat. Il se rend avec un groupe de pacifistes à la Mouqataa Arafat les invite à dîner. Au cours du diner, Arafat déclare « Jétais alors et je reste aujourdhui engagé dans lespérance dun avenir pacifié, un avenir dans lequel les enfants de nos deux peuples pourront grandir sans la peur »[89].

Dans la foulée, Sharon confirme que, si Arafat quitte Ramallah et les territoires autonomes pour se rendre à létranger, il ne sera pas autorisé à revenir[16].

Corruption

Yasser Arafat est accusé davoir détourné au profit de son organisation plusieurs centaines de millions de dollars qui étaient destinés au peuple palestinien, et un conflit dintérêts financiers sur les sommes disparues a persisté entre sa femme résidant à Paris en France et à Gammarth en Tunisie, et lOLP. La question est dautant plus complexe quen labsence dÉtat palestinien, les sommes destinées au peuple palestinien ne pouvaient être encaissées que sur les comptes de lOLP qui était seul juge des dépenses.

Des magazines comme Forbes estiment que Arafat était riche de 300 millions de dollars[90] alors que des officiels américains estiment sa fortune haute de 1 milliard de dollars. Sa femme aurait reçu alors quelle vivait à Paris 100 000 dollars chaque mois de la part de lautorité palestinienne[74].

Le FMI estime à au moins 898 millions de dollars[91] le montant des détournements sur les financements alloués à l'autorité palestinienne entre 1994 et 2000. Mohamed Rachid, présenté comme l'agent financier personnel de Yasser Arafat, aurait ainsi géré sur plusieurs années une fortune considérable à travers de nombreux investissements aux rendements avérés[91].

Arafat est également accusé de financer le terrorisme palestinien et dutiliser les aides internationales pour acheter des armes[92]. Certains groupes auteurs dattentats-suicides en Israël sont liés directement au Raïs palestinien. Maslama Thabet, lun des leaders du groupe, sexprimant dans le quotidien USA Today, affirme : « nous recevons nos instructions du Fatah. Notre chef est Yasser Arafat lui-même ».

Israël publie des documents trouvés dans les dossiers dArafat, prouvant que celui-ci avait tacitement approuvé les attentats perpétrés par les Brigades des martyrs dAl-Aqsa. De son côté, lUnion européenne enquête sur les allégations de détournement de ses aides par lAutorité palestinienne. LAnti-Fraud Office of the European Union (OLAF) conclut quil nexiste aucune preuve que des aides aient été détournées pour financer des activités illégales. Mais elle ajoute que lUE est convaincue que lAutorité doit réformer ses institutions financières pour lutter contre la corruption et les détournements de fonds[93].

La mort de Yasser Arafat

Sa tombe à Ramallah

En octobre 2004, Arafat se plaint de douleurs à lestomac et de vomissements. Malgré une première intervention chirurgicale dans son quartier général de la Mouqataa à Ramallah, en Cisjordanie, le 25 octobre, sa santé continue à se dégrader. Le 29 octobre 2004, gravement malade, Yasser Arafat quitte Ramallah pour rejoindre la Jordanie, d il se rend en France, à bord dun avion médicalisé. Il est hospitalisé dans lhôpital dinstruction des armées Percy à Clamart.

Il décède officiellement à Clamart le 11 novembre 2004, à 3 h 30, heure de Paris, dans la seconde partie du mois de Ramadan. Mahmoud Abbas est nommé chef de lOrganisation de Libération de la Palestine, Farouk Kaddoumi est élu chef du Fatah, et Ahmed Qoreï maintenu dans ses fonctions de chef du gouvernement. Après un hommage officiel à laérodrome militaire de Villacoublay en présence du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et une cérémonie officielle au Caire, en présence de nombreux représentants politiques étrangers, Yasser Arafat est inhumé le 12 novembre, dans la Mouqataa, son dernier quartier général de Ramallah, en Cisjordanie, le gouvernement israélien ayant refusé quil soit enterré à Jérusalem (Yasser Arafat avait à plusieurs reprises exprimé le souhait dy être inhumé). Une foule de près de 100 000 personnes est présente pour accueillir sa dépouille à son retour dÉgypte.

Lélection présidentielle palestinienne de 2005 se déroule le 9 janvier suivant la mort dArafat et désigne Mahmoud Abbas comme nouveau président de lAutorité palestinienne. Lintérim est assuré par Rawhi Fattuh.

Regards sur Yasser Arafat

En Israël

Arafat était souvent considéré comme lennemi numéro un par Israël. Il a été qualifié de « chef terroriste » et de « menteur congénital », voire de « réincarnation dHitler »[5].

Les Israéliens ne prêtent attention à Arafat quaprès 1965, lorsquil se lance dans la lutte armée.

Il devient une cible après les événements de Karameh. Moshe Dayan tente discrètement de prendre contact avec lui, en vain, pour le sonder sur ses intentions mais Golda Meir adopte une position tranchée qui restera celle des autorités israéliennes pendant deux décennies : « Yasser Arafat, déclare-t-elle, est le chef dune bande dassassins ».

Après le départ dArafat de Beyrouth, des députés de la gauche israélienne comme Uri Avnery commencent à rencontrer Arafat. La Knesset vote alors en 1986 une loi interdisant aux Israéliens de rencontrer des membres de lOLP, sous peine de prison.

En 1991, le soutien dArafat à Saddam Hussein est perçu par les Israéliens comme une alliance avec lhomme qui bombarde leur pays de missiles SCUD.

Shimon Peres, chef de file de lopposition travailliste israélienne et qui a partagé le prix Nobel de la paix avec Arafat en 1994 à la suite des accords d'Oslo, a dit : « Arafat a commis sa plus grande erreur lorsquil sest tourné vers le terrorisme. Il a enregistré ses plus grands succès lorsquil a tenté de se tourner vers la paix ». Après la signature des accords dOslo, la gauche adopte une position plus souple comparée à celle de la droite israélienne.

Lors des accords de Wye Plantation en octobre 1998, seul Ariel Sharon, homme de droite et ministre des Affaires étrangères, refuse de serrer la main dArafat car, selon lui, il a « du sang juif sur les mains ».

Après le 11 septembre 2001, Sharon, qui avait juré en 1982 de le tuer, déclare : « Nous aussi avons notre Ben Laden : Arafat »[5]. Les relations entre les deux nations se dégradent dautant plus que Sharon refuse de le rencontrer. Mais des personnalités de gauche, comme Peres, refusent une telle comparaison.

Arafat est considéré comme le premier responsable de léchec du sommet de Camp David II et du Sommet de Taba par les Américains et les Israéliens, pour avoir refusé ce quils considèrent comme des offres généreuses des Israéliens. Pour Shlomo Ben-Ami, ancien ministre des Affaires étrangères, « Arafat sest montré tout à fait incapable daccepter un compromis et dorienter les négociations vers la paix ».

Suite au déclenchement de la seconde Intifada et lélection de Sharon, les discussions de paix sont interrompues et Yasser Arafat redevient, pour la plupart des Israéliens, un « assassin »[5]. Les Israéliens, notamment les membres du Likoud, pensent alors quil faut changer la direction palestinienne pour faire avancer les choses[94].

Dans le monde arabe

Les dirigeants arabes dans leur ensemble nont jamais porté Yasser Arafat dans leur cœur. Quatre dentre eux en particulier : Nasser, Hussein de Jordanie, Anouar el-Sadate et Hafez el-Assad aujourdhui décédés, ont entretenu avec lui des relations difficiles, complexes et ambivalentes. En effet, les dirigeants arabes voulaient instrumentaliser la cause palestinienne pour étendre leur influence régionale et considéraient que lémergence dune direction palestinienne incontrôlable, perturberait leurs plans.

Cest pour cette raison que Nasser a créé lOLP. Nasser, dabord opposé à Arafat, finit par devenir son allié, parfois décevant. Arafat a connu à plusieurs reprises la prison sous son régime, surtout lorsquil était proche des Frères musulmans.

Le Syrien Hafez El-Assad, qui a emprisonné Arafat en mai 1966[15], na pas cessé de chercher à affaiblir le président de lOLP pour contrôler lui-même le mouvement, nhésitant pas à susciter des scissions au sein même du Fatah et à intervenir militairement au Liban, dès 1976, contre les forces « palestino-progressistes ».

En Jordanie, Arafat sest constitué un État dans lÉtat qui représentait une menace pour le pouvoir en place. Larmée israélienne attaqua les villages jordaniens se trouvaient les bases du Fatah, ce qui rendit le roi Hussein, qui cherchait un accord avec Israël, méfiant à son égard après la découverte dun complot et déclencha le Septembre noir[5].

Anouar el-Sadate est le premier chef dun État arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël. Suite à cette signature, les contacts entre lOLP et lÉgypte sont interrompus et ne reprennent que 6 ans plus tard, cest-à-dire après lassassinat de Sadate et larrivée de Moubarak au pouvoir[95].

Dans la « rue arabe », la popularité dArafat a commencé à croître après la guerre de 1967. On y considérait que ses combattants sauvaient lhonneur des Arabes. Ébranlés par la défaite, les civils ainsi que les militaires lui apportent leur soutien[96]. Après la bataille de Karameh, considérée comme une victoire par les Arabes, Arafat organise des funérailles officielles pour les fedayins morts. Des dizaines de milliers de personnes y assistent, scandant : « Fatah ! Fatah ! Fatah ! »

Après la signature des accords dOslo, Arafat est autorisé à revenir dans les territoires pour la première fois depuis 1967. Il effectue un retour triomphal. Des millions de Palestiniens accueillent « le héros de lOLP » à Gaza[96].

Limage dArafat se dégrade au cours des années qui suivent à cause du blocage du processus de paix et de la dégradation de la situation des Palestiniens, mais le siège de sa résidence à Ramallah ne fait quaugmenter sa popularité auprès de ces derniers.

Arafat a été notamment critiqué par lun de ses proches, le ministre palestinien Nabil Amr, pour léchec du Sommet de Camp David II.

Annexes

Notes et références

  1. Yasser Arafat Saïd K. Aburish, p. 16
  2. Amnon Kapeliouk, Arafat l'irréductible, éd. Fayard, 2004.
  3. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 9
  4. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 11
  5. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Les vies de Yasser Arafat[pdf], Le Monde (consulté le 11 novembre 2006)
  6. (en)Yasser Arafat, David Hirst, The Guardian (consulté le 17 novembre 2006)
  7. a, b et c (en)The Nobel Peace Prize 1994 (consulté le 28 octobre 2006)
  8. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 34. Parole rapportée par sa sœur Inam qui sest occupé de lui.
  9. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 37
  10. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 36
  11. Portrait dun leader (jeunesse) Université Aval (consulté le 7 décembre 2006)
  12. a et b La Marianne en Ligne (consulté le 28 octobre 2006)
  13. a, b et c Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe (consulté le 27 octobre 2006)
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  17. a, b, c et d La représentation du conflit israélo-palestinien à travers le traitement médiatique de l’« ère-Arafat » de Pommeray Anica (consulté le 18 novembre 2006)
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  19. Biographie de Yasser Arafat Xinhaunet (consulté le 27 octobre 2006)
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  21. a et b (ar)Yasser Arafat, Arabs 48 (consulté le 22 novembre 2006)
  22. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexes, 2003, p. 398.
  23. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexes, 2003, p. 399.
  24. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexes, 2003, p. 400.
  25. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexes, 2003, p. 401-402.
  26. Pierre Razoux, Tsahal, 2006, p. 239-242.
  27. Yasser Arafat par Saïd K. Aburish, p. 139
  28. a, b, c et d Fil info France (consulté le 27 octobre 2006)
  29. Encyclopédie Larousse - Article : Yasser Arafat
  30. a, b, c, d et e Yasser Arafat : Le combattant solitaire Radio Canada Sophie-Hélène Lebeuf (consulté le 20 décembre 2006)
  31. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexes, 2003, p. 404
  32. La tache de Septembre noir, LHumanité (consulté le 4 décembre 2006)
  33. Yasser Arafat par Said K. Aburish, p. 177
  34. Arafat, la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 199
  35. Histoire des jeux Olympiques dété LInternaute (consulté le 4 décembre 2006)
  36. Benny Morris Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions complexe, 2003 (ISBN 2-87027-938-8)
  37. Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996
  38. (en)Munich Massacre Remembered CBS Worldwide (consulté le 15 décembre 2006)
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  40. Yasser Arafat par Saïd K. Aburish, p. 212.
  41. a et b (en)What happened at Maalot, Kiryat Shmona, and other terrorist targets in the 1970s?, Palestinian Facts
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  44. La première visite dArafat à Paris LExpress, Yves Cuau (consulté le 20 décembre 2006)
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  53. Ayyam Al-sayyed Al-arabi, diffusé sur Al-Arabiya le 23 novembre 2006
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  58. suivant cet article sur la conférence de 1988 sur le site partisan pro-israélien palestinefacts.
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  66. La poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996 p. 430
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  68. Le Hamas sur la scène politique, Le Monde (consulté le 20 novembre 2006)
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  94. Un temps pour la guerre, un temps pour la paix, Shimon Peres, p. 109
  95. Émission : Fi mithli hatha al yaoum diffusé sur Al Jazeera le 22 décembre 2006
  96. a et b Arafat : la poudre et la paix, Janet Wallach, John Wallach, 1996, p. 242

Bibliographie

  • Arafat : la poudre et la paix par Janet Wallach et John Wallach - éd. Bayard (ISBN 978-2227135109)
  • Yasser Arafat par Saïd K. Aburishéd. Saint Simon (ISBN 978-2915134025)
  • Arafat l'irréductible, une biographie d'Amnon Kapeliouk - éd. Fayard, 2004, 520 pages
  • Le dossier Arafat, de Karin Calvo-Goller, Michel A. Calvo - éd. Albin Michel, 2004, 327 pages
  • Yasser Arafat, de Charles Saint-Prot- Paris, éd. Jean Picollec, 1990
  • Yasir Arafat: La pasión de un lider par Isabel Pisano, Ediciones B., 2006 (ISBN 8466625100)

Articles connexes

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Divers

  • Les derniers jours de Yasser Arafat, documentaire de 52 minutes de Emmanuel François, produit par Sunset Presse pour France 5 (2007)

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