Violence politique palestinienne

Violence politique palestinienne

La violence politique palestinienne, appelée par certains terrorisme palestinien et par d'autres résistance armée à l'occupation, se réfère aux actions de violence entreprises pour des raisons politiques par des individus ou des groupes palestiniens. Les groupes qui soutiennent ou organisent ces actions incluent actuellement le Hamas, le Jihad islamique palestinien, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa dépendantes du Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine, le FPLP-GC, le Front démocratique de libération de la Palestine et l'organisation Abou Nidal. Certains de ces groupes sont listés comme terroristes par les États-Unis et l'Union européenne. L'OLP (qui inclut notamment Fatah, FPLP et FDLP) était également considérée comme une organisation terroriste par les États-Unis jusqu'en 1993, date à laquelle l'OLP et Israël procédèrent à un échange de lettres de reconnaissance, où Yasser Arafat écrivait textuellement que l'OLP « renonce à l'usage du terrorisme et des autres actions de violence » et qu'elle se portait garante de ses membres dans ce sens[1].

Comme pour toute forme de violence politique, les auteurs affirment que leurs actions sont justifiées tandis que les victimes ne sont pas de cet avis. En mettant de côté toute considération morale, politique ou tactique, ces attaques sont considérées comme terroristes dès lors qu'elles visent directement des civils non-combattants, suivant les différentes définitions du terme « terrorisme ». L'argument inverse consiste à rappeler que plusieurs destructions et attaques contre des populations ont dans le passé fait l'objet de stratégies de guerre considérées comme légitimes.

Sommaire

Bilan des actions avant 1993

De 1920 à 1948

Les attaques arabes contre des populations juives en Palestine mandataire avant l'établissement de l'État d'Israël ont culminé à plusieurs moments:

  • lors des émeutes de Jérusalem d'avril 1920,
  • lors des émeutes en Palestine en mai 1921,
  • lors du massacre de Hébron de 1929,
  • lors du grand soulèvement de 1936 à 1939 et
  • lors des 6 derniers mois du mandat britannique.

Aref al-Aref, Hadj Amin al Husseini, le cheikh Izz al-Din al-Qassam, Abd al-Kader al-Husseini et Hassan Salameh furent les principaux leaders activistes palestiniens. Fawzi al-Qawuqji dirigea plusieurs groupes d'activistes arabes.

De 1948 à 1956

Selon David Meir-Levi, l'Égypte a entretenu une guerre terroriste contre Israël de 1949 à 1956, lançant 9 000 attaques préparées depuis les camps de réfugiés de la Bande de Gaza. 400 Israéliens furent tués (260 sur l'année 1955 uniquement) et 900 blessés par ces attaques de Fedayins.

Les Palestiniens menèrent également des infiltrations depuis la Cisjordanie, alors annexée à la Jordanie.

Au total, l'historien Benny Morris rapporte entre 10 000 et 15 000 infiltrations durant cette période.

De 1956 à 1993

En 1964, l'OLP fut créée pour libérer la partie de la Palestine sur laquelle s'était établi l'État d'Israël [2].

Après le septembre noir de 1970, l'OLP et ses groupes adhérents déclenchèrent une campagne internationale contre les Israéliens. Cela prit la forme du massacre des athlètes israéliens lors de la Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich en 1972 et de nombreux détournements d'avions civils. Au cours des années 1970, Israël subit les attaques et les bombardements sur le nord de son territoire depuis les bases de l'OLP au Liban. En 1974, un massacre est perpétré à Maalot. Ces attaques amènent l'armée israélienne à lancer l'une offensive en envahissant le Liban Sud et à provoquer la fuite des dirigeants de l'OLP à Tunis, permettant un calme relatif dans la région pendant une décennie.

De 1993 à 2005

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Au 10 juillet 2005, 821 civils israéliens ont été tués, victimes d'actions terroristes palestiniennes (principalement des attentats-suicides), depuis les accords d'Oslo de 1993. Parmi ceux-là, 553 étaient à l'intérieur des lignes de l'armistice de 1949. Les lieux des attentats ont été des bus, des restaurants, des discothèques, des centres commerciaux, une université et des résidences de civils dans des colonies israéliennes de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza[3],[4].

Les sondages d'un institut palestinien, le Jerusalem Media and Communication Center, ont montré un soutien de l'opinion publique palestinienne par rapport aux actions de violence contre les Israéliens, vues comme des efforts de résistance. D'autres enquêtes d'opinion récentes ont montré une opposition de la majorité des Palestiniens interrogés aux "opérations militaires" contre des cibles israéliennes, car elles iraient "contre l'intérêt national palestinien". Certains Israéliens estiment que l'Autorité palestinienne, installée depuis les accords d'Oslo, n'en fait pas assez pour empêcher les attaques terroristes et réduire le soutien de la population vis-à-vis de ces actions. L'Autorité palestinienne est parfois accusée d'appuyer certaines attaques, en particulier celles des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, issues de la branche armée du Fatah et de diffuser des messages de haine anti-israéliens par le biais de la télévision, de la presse et du système éducatif palestiniens. Les Palestiniens rétorquent qu'il n'est pas concrètement possible pour eux d'avoir le niveau de lutte antiterroriste demandé par les Israéliens, dans la mesure où une grande partie des infrastructures palestiniennes ont souffert des confrontations avec Tsahal.

Il y aurait eu, selon l'armée israélienne, des exemples d'utilisation par des groupes palestiniens d'enfants pour réaliser des attentats-suicides. Le 16 mars 2005, un garde-frontière israélien près de Naplouse a trouvé une bombe dans le cartable de Abdullah Quran, âgé de 12 ans. L'attentat a été évité uniquement parce que le détonateur placé dans un téléphone portable n'a pas fonctionné. Huit jours plus tard, le 24 mars, Hussam Abdo, âgé de 16 ans, a été arrêté alors qu'il portait une ceinture d'explosifs[5], après avoir, selon ses aveux, été payé par la branche des Tanzim du Fatah, pour se faire exploser au même point de passage que l'événement de la semaine précédente[réf. nécessaire]. C'est un robot téléguidé qui a été utilisé pour désactiver sa ceinture d'explosifs.

Liste des mouvements palestiniens

  • Fondé dans les années 1970 par Fathi Shaqaqi comme une branche du Jihad islamique égyptien,
  • Son but est la destruction d'Israël et son remplacement par un État islamique palestinien.
  • Sa branche armée est les brigades Al Qods.
  • Il ne joue pas de fonction sociale ou politique contrairement au Hamas.
  • Fondée en juin 1964 comme un groupe de 8 partis nationalistes palestiniens basés en Syrie et au Liban.
  • Le nom de Septembre noir a été utilisé par cette organisation en 1972 pendant le massacre des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich.
  • Cette organisation a été considérée comme interlocuteur palestinien dans les discussions avec Israël dans les années 1990.
partis membres de l'OLP
  • Fatah (acronyme inversé de "Harekat at-Tahrir al-Wataniyyeh al-Falastiniyyeh" ("Mouvement de Libération nationale palestinien")
  • Fondé au début des années 1960 par Yasser Arafat.
  • ce parti a pris le contrôle de l'OLP depuis sa création puis a constitué l'Autorité intérimaire palestinienne prévue par les accords d'Oslo
Groupes associés avec le Fatah
  • la Brigade Ahmed Abu Reish
  • issue de la branche extrémiste du Fatah, cette brigade a été impliquée dans des prises d'otages en juillet 2004 dans la Bande de Gaza.
  • Fondées par des membres du Fatah
  • responsables de nombreux attentats-suicides et attaques contre des civils israéliens,
  • responsables de l'exécution d'opposants à Yasser Arafat
  • ils sont également à l'origine des Faucons du Fatah qui a mené une guérilla contre Tsahal dans la Bande de Gaza
  • basés dans la Bande de Gaza et probablement proches de la Brigade Ahmed Abu Reish.
  • Force 17 (fondée au début des années 1970)
  • Unité d'élite de l'OLP, devenue la garde présidentielle
  • Hawari (1980s-1991)
  • Destiné aux opérations spéciales du Fatah, sous le nom de Martyres de Tal Al Za'atar
  • inactif depuis plusieurs années
  • Organise la milice du Fatah
  • Fondé en 1967 par des séparatistes palestiniens de gauche
  • A rejoint l'OLP en 1968 en tant que deuxième parti de l'OLP après le Fatah, mais a quitté l'OLP en 1974, accusant l'organisation d'abandonner son objectif initial de destruction d'Israël
  • Fondé en 1974 par Abou Nidal après une rupture au sein de l'OLP, c'est un groupe de nationalistes laïcs dirigé par son fondateur jusqu'à sa mort en 2002.
partis issus de scissions dans l'OLP
  • Fondé en 1968 par Ahmed Jibril après séparation avec le FPLP,
  • ses objectifs sont militaires et non politiques.
  • Le groupe quitte l'OLP en 1974.
  • Fondé en 1969 comme un parti marxiste-léniniste qui défend une révolution des masses pour parvenir aux objectifs nationalistes palestiniens,
  • le groupe s'est à nouveau scindé en 1991 mais a conservé la ligne radicale défendue par Nayef Hawatmeh.
  • le groupe a fait partie de l'Alliance des forces palestiniennes qui rejetait la Déclaration de Principe des Accords d'Oslo en 1993, puis s'en est éloigné. Un rapprochement avec le FPLP avait été pressenti au milieu des années 1990.

Notes et références

  1. Lettres de reconnaissance entre l'OLP et Israël, 9 septembre 1993 sur www.mfa.gov.il
  2. (fr)La résolution 181 de l’ONU de 1947 (ou division par deux de la "petite Palestine") sur identitejuive.com. Consulté le 31 août 2010.
  3. (en)Fatalities in the first Intifada - Palestinians killed in the Occupied Territories (including East Jerusalem) sur www.btselem.org. Consulté le 31 août 2010.
  4. (en)Fatalities sur www.btselem.org. Consulté le 31 août 2010.
  5. (fr)Archives du quotidien suisse Le Matin sur lematin.ch. Consulté le 26 juin 2011.

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Violence politique palestinienne de Wikipédia en français (auteurs)

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