- Le Sens Commun
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Le Sens commun
Le Sens commun Édition princeps
Auteur Thomas Paine Genre Pamphlet Version originale Titre original Common Sense Éditeur original R. Bell Langue originale Anglais Pays d'origine États-Unis Lieu de parution original Philadelphie Date de parution originale 1776 Version française Lieu de parution Paris Éditeur Gueffier Date de parution 1791 Le Sens commun, Common Sense en anglais, est un pamphlet de Thomas Paine publié pour la première fois sans nom d’auteur le 10 janvier 1776, pendant la Révolution américaine. Paine a bénéficié, lors de sa rédaction, des commentaires de Benjamin Rush qui lui en a fourni le titre.
La dénonciation de l’administration britannique dans Le Sens commun a joui d’une immense popularité qui contribua à fomenter la Révolution américaine. Pour l'historien Howard Zinn, « il s'agissait de la première défense vigoureuse de l'idée d'indépendance en des termes qui pouvaient être compris par n'importe quel individu sachant lire »[1]. La deuxième édition parut très rapidement, suivie d’une troisième édition, avec un rapport sur la valeur de la marine britannique, d’une annexe augmentée, et d’une réponse à la critique par les quakers, parue le 14 février 1776.
Ce texte « se vendit à près de 150 000 exemplaires en l'espace de quelques mois » précise l'historien Jean-Michel Lacroix qui avance qu'il incarne « l'apparition d'un début de sentiment national »[2].
Sommaire
Arguments contre la domination britannique
- Il est ridicule et contre la loi naturelle qu’une île règne sur un continent.
- Il est peu probable que l’Europe connaîtra longtemps la paix et toutes et quantes fois que l’Angleterre sera en guerre, les liens économiques de l’Amérique avec l’Angleterre entraîneront la ruine de son commerce.
- L’Amérique n’est plus « une nation britannique » : elle se compose d’influences de tous les pays d’Europe.
- Quand bien même la Grande-Bretagne serait la « mère patrie » originelle de l’Amérique, ses actions actuelles n’en sont que plus affreuses, parce qu’aucune vraie mère ne nuirait de façon aussi déplorable à ses enfants.
- Rester britannique entraînera l’Amérique dans des guerres européennes inutiles et la tiendra à l’écart du commerce international auquel elle excelle.
- Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins.
- La société représente tout ce qui est bon au sujet de l’humanité, le gouvernement représente tout ce qui est mauvais à son sujet.
- La distance entre les deux nations crée un décalage dans le temps de communication d’environ une année pour un aller-retour. Si quelque chose allait mal dans le gouvernement, il faudrait attendre la solution de la métropole pendant un an.
- Le Nouveau Monde a été découvert peu avant la Réforme. Il était évident pour les puritains que Dieu voulait leur donner l’Amérique comme un asile sûr exempt des persécutions du gouvernement britannique.
- La constitution anglaise qui assure à la Chambre des communes un droit de « contrôle » sur le roi ne signifie rien. Le roi revendiquant le droit divin de régner et de passer outre la volonté du Parlement, le terme de « contrôle » s’avère donc, au mieux, incongru.
Proposition constitutionnelle
Howard Zinn note que « Paine se débarrasse de l'idée de monarchie de droit divin en un résumé historique et surtout caustique de la monarchie britannique »[1]. Dans son pamphlet, il propose une constitution des États-Unis de même qu'une marche à suivre afin de rédiger une Charte continentale (ou Charte des Colonies Unies) qui serait une sorte de Magna Carta américaine. Le diagramme sur la gauche illustre le système de Paine, qui suggérait une combinaison d’élection par voie de scrutin ainsi que le tirage au sort afin de sélectionner le président en plus d'exiger l'appui des trois cinquièmes du Congrès pour l'adoption des lois.
Éditions
- Le Sens-commun, ouvrage adressé aux Américains, et dans lequel on traite de l’origine et de l’objet du gouvernement, de la Constitution angloise, de la monarchie héréditaire, et de la situation de l’Amérique Septentrionale, Paris, Gueffier, 1791
- Le Sens commun, Éd. Bernard Vincent, Paris, Aubier Montaigne, 1983 (ISBN 9782700703344)
- Le Sens commun, Éd. Septentrion, Sillery, Présentation de Jean-Pierre Boyer, 1995 (ISBN 2-89448-035-0)
Notes et références
- ↑ a et b Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 85.
- ↑ Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, PUF, coll. « Quadrige », 2006, p. 74.
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