- Paix d'Amiens
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La paix d'Amiens, conclue le 25 mars 1802, est un traité entre le Royaume-Uni, d'une part, et la France, l'Espagne et la République batave, d'autre part. Elle ne dura que jusqu'en 1803.
Sommaire
Historique
Après les victoires de Bonaparte à Marengo, de Moreau à Hohenlinden, et celles de Brune et de Murat en Italie (plaine du Pô et Toscane), les Autrichiens se séparent de la seconde coalition et signent avec la France le Traité de Lunéville le 9 février 1801. Naples signe ensuite la paix à Florence, et la Russie de Paul Ier prend ses distances jusqu'à ce que son successeur Alexandre Ier conclue une convention de paix secrète avec Bonaparte le 10 octobre 1801.
Au Royaume-Uni, William Pitt est renversé le 13 mars 1801. Les Britanniques isolés envisagent la paix. Bonaparte attend les résultats de l'expédition d'Égypte. Mais celle-ci tourne mal après l'assassinat de Kléber et l'armée reprise par Menou se perd dans les sables.
Les négociations s'ouvrent à Londres, menées, côté français, par Louis-Guillaume Otto, et les préliminaires sont signés le 1er octobre 1801 (9 vendémiaire an X). Le congrès d'Amiens débute le 5 décembre. Il rassemble la République française, le royaume d'Espagne et la République batave (ex-Provinces-Unies) d'un côté, et le Royaume-Uni de l'autre. La représentation française est dirigée comme à Lunéville par Joseph Bonaparte, les Espagnols par le chevalier d'Azarra et les Bataves par l'avocat Schimmelpenninck. La représentation britannique est emmenée par Lord Cornwallis, et s'engage aussi au nom de l'Empire ottoman, son allié.
La paix d'Amiens est conclue le 25 mars 1802 (4 germinal an X), puis signée le 27 à l'hôtel de ville[1]. Elle stipule que toutes les possessions des unes et autres parties prises par fait de guerre seront restituées, sauf l'île de la Trinité et Ceylan, laissées aux Britanniques. Le cap de Bonne-Espérance retourne aux Hollandais, les frontières sont fixées entre Guyane française et Guyane portugaise, la république reconnue aux Sept-Isles, les droits des pêches de Terre-Neuve et sur le bois de Saint-Pierre-et-Miquelon délimités, les droits de la famille de Nassau aux Pays-Bas compensés, et enfin le statut de Malte et de ses chevaliers très précisément établi dans son indépendance à l'égard du Royaume-Uni et de la France. Naples et Rome devront être évacués par la France, Portoferraio par le Royaume-Uni. Ce dernier, par contre, ne reconnaît pas les modifications territoriales issues de la Révolution française.
Un nouvelle ère pour les colonies à esclaves
Le premier Consul profite de cette période d'accalmie pour s'occuper des anciens esclaves des colonies qui, après la révolution et l'abolition de l'esclavage décrétée par la Convention le 4 février 1794, ont senti le vent de la liberté et l'ont interprété selon leurs intérêts. Dès le début des négociations avec l'Angleterre, Bonaparte charge Charles Victoire Emmanuel Leclerc, son beau-frère, de conduire l'expédition de Saint-Domingue et de rétablir dans l'île l'esclavage, l'ordre et l'autorité de la France. L'expédition subit une défaite face aux anciens esclaves, qui sont aidés par le climat de l'île et qui n'hésitent pas à incendier eux-mêmes la capitale de Saint-Domingue, Port-au-Prince. Décimés par la fièvre jaune, les soldats de l'armée du Rhin sont acculés à la mer. Pendant ce temps les Britanniques voient d'un mauvais œil le retour de la France dans les colonies. Des navires corsaires harcèlent les navires français et compromettent le ravitaillement. À la Guadeloupe, une expédition militaire française parvient à rétablir l'esclavage, au prix d'un conflit qui coûtera la vie à dix pour cent de la population[2]. Ne pouvant s'assurer de l'Amérique française sans émanciper et armer les esclaves contre l'Angleterre, Bonaparte vendra l'immense territoire de la Louisiane au Congrès des États-Unis, en 1803.[réf. nécessaire]
La paix est rompue après le retour au pouvoir de William Pitt le Jeune, qui organise la Troisième coalition et déclare la guerre à la France.
Notes
- musée de Picardie. Pour décorer ce bâtiment, on fit venir du château de Versailles une série de tableaux sur le thème de chasses exotiques commandée par Louis XV. Cet ensemble connu sous le nom des Chasses exotiques est depuis 1802, resté à Amiens. Il est conservé de nos jours au
- France. Assemblée nationale, Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises: XVIIIe ‑ XIXe siècle : 1787-1864, Paris, s.n., 1864. (notice BNF no FRBNF36600672r)
Articles connexes
Liens externes
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- 1802
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