- Rutenes
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Rutènes
Les Rutènes - latin Ruteni - sont un peuple de la gaule celtique du sud du Massif central. Leur territoire s'étendait sensiblement sur les actuels départements du Tarn et de l'Aveyron, délimité par le plateau de l'Aubrac au nord et par les confins de la Montagne noire au sud.
Sommaire
L'hypothèse étymologique
Leur nom signifierait "les blonds" ou les "roux".[1]
Les Rutènes dans l'histoire
Mentionnés pour la première fois par Cicéron en 69 av. J.C.[2].César en parle à plusieurs reprises : ils sont vaincus par Quintus Fabius Maximus en 121 av. J.C., Arvernes et Rutènes avaient néanmoins conservé leur indépendance[3]. Lors du grand soulèvement de 52 av. J.C., Vercingétorix envoya le Cadurque Lucterius chez les Rutènes pour les rallier à sa cause[4]. Ceux-ci constituèrent dès lors avec les Arvèrnes, Gabales, Cadurques et Nitiobroges une menace pour la province[5]. Les Rutènes apparaissent comme un peuple indépendant, contrairement à leurs voisins Cadurques, Gabales et Vellaves, ils n'étaient pas clients des Arvernes et de plus envoyèrent 12 000 hommes pour dégager Alésia[6]. César dut placer chez eux l'une de ses légions après sa victoire : elle était commandée par le légat Caius Caninius Rebilus[7]. Lucain évoquera dans la Phrasale cette longue occupation que subirent les "blonds Rutènes". D'autres auteurs classiques mentionnent les Rutènes : Pline l'Ancien, Strabon, Ptolémée (lequel cite leur chef-lieu, Segdunon (latinisé en Segodunum). Ils semblent avoir assez bien résisté à la romanisation si l'on en juge par leur contribution à l'épigraphie celtique : les graffites gallo-latins de la Graufesenque, les plombs de Mas-Marcou et de L'Hospitalet-du-Larzac. Leur épigraphie latine semble relativement réduite.
Premier choc avec Rome
En 121 av.J.C., devant l'avance romaine, les Allobroges iront quérir l'aide du roi Arvernes Bituitos. Les Rutènes, parmi ses vassaux, participeront à la bataille d'août au confluent du Rhône et de l'Isère[8] ; malgré une supposée supériorité numérique les Gaulois se feront écraser par les légions de Quintus Fabius Maximus et de Gnaius Domitius Ahènobarbus. Cette défaite marquera territorialement et culturellement le peuple Rutène créant ainsi une scission entre Rutènes et Rutènes "Provinciaux".
Les Rutènes Provinciaux
Explicitement opposés aux Ruteni, les Ruteni Provinciales sont mentionnés une seule fois par César[9]. Quand ont-ils exactement été incorporés à la Province Romaine ? Quel était leur territoire ?[10] Indépendamment des hypothèses de datations ou de localisations, il semble à l'heure actuelle acquis que le territoire Rutène ait été réunifié après la conquête de César, puis incorporé à l'Aquitaine par Auguste.
Les Rutènes au travers de l'archéologie
L'occupation du sol
La culture matérielle
l'expression religieuse
- Un culte des eaux au Lac de Saint-Andéol, ayant été l'objet d'une chronique de Grégoire de Tours et confirmé par l'archéologie, permet d'y envisager la localisation d'un sanctuaire probablement confédéral[11].La découverte de statuaires (en pierre et en bois) participant à la sphère religieuse venant conforter cette hypothèse.
Les oppida
- Assez récemment, un autre oppidum (du milieu du Ier s. av. J.-C.) a été découvert dans la forêt des Palanges, près de Laissac, au lieu-dit Montmerlhe. Selon certains archéologues, ce site serait la véritable place-forte des Rutènes.
- À Rodez, aujourd'hui, on trouve peu de traces de la Segodunum Gauloise, les restes éventuels ayant été recouverts et détruits au fil des siècles.
- Près du village de Goutrens, a été mis au jour (en 1867) un enfouissement (votif ?) contenant près de 20 000 pièces de monnaie (malheureusement, la plupart ont été fondues). Sur certaines, on peut aisément lire « Tatinos », sûrement l'effigie d'un chef rutène. D'autres informations au sujet des Rutènes sont présentées au Musée Fenaille de Rodez.
- Du côté de Millau, sur le plateau du Larzac, on a également découvert des plaques de plomb portant des inscriptions en langue gauloise. Il s'agit peut être d'invocations rituelles de sorcières.
- Des traces d'installations Rutènes ont été retrouvé autour de Puylaurens dans le Tarn et près de Sorèze.
Sources
Bibliographie
- Alexandre Albenque, Les Rutènes,1948, Rodez.
- Histoire du Rouergue, Privat, Toulouse, 1987.
Notes
- ↑ Ceci ne préjugeant bien entendu pas d'un marqueur naturel systématique (Histoire du Rouergue, p.38, Privat, Toulouse, 1987).
- ↑ Pro Fonteio III, 4.
- ↑ Bellum Gallicum I, 45.
- ↑ Bellum Gallicum, VII, 5 ; VII, 7.Clients des Arvernes, les Cadurques ont joué le rôle d'intermédiaires entre leurs voisins Rutènes et la cité de Vercingétorix.
- ↑ Bellum Gallicum,VII, 7 ; VII, 64.
- ↑ Soit autant que les Séquanes, Sénons, Bituriges, Santons, et Carnutes.
- ↑ Bellum Gallicum, VII, 90.
- ↑ Bataille du confluent
- ↑ Bellum Gallicum, VII, 7. Pour contrer la menace de Lucterius, César place des garnisons in Rutenis Provincialibus.
- ↑ Alexandre Albenque situe ce démenbrement entre 120 et 59 av.J.C. sur un territoire correspondant à celui du diocèse d'Albi (A.Albenque, Les Rutènes,1948, Rodez.). Selon André Soutou la zone d'installation des Ruteni Provinciales se trouverait au sud du Tarn (rivière) (A.Soutou, Approches du problème des Rutènes Provinciaux, 1974.)
- ↑ La situation géographique et topographique du lac correspond à l'intersection de frontières entre trois peuples (Rutènes, Gabales et Arvernes) ; actuellement entre trois départements (l'Aveyron, la Lozère, et le Cantal) et trois régions (le Midi-Pyrénées, le Languedoc-Roussillon et l'Auvergne).
Articles connexes
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