Eburons

Eburons

Éburons

Ambiorix

Les Éburons étaient un peuple belge, établie au nord-est de la (grande) Gaule au Ier siècle av. J.-C.. Jules César les décrit comme étant d'origine germanique.

Sommaire

Territoire

Leur territoire correspond aux provinces modernes du Limbourg et de Liège en Belgique, au Limbourg hollandais, et à une partie avoisinante de l'Allemagne jusqu'à Aix-la-Chapelle. La région sableuse (Campine belge) parle encore ce dialecte aux chants typiques qui font partie du groupe linguistique néerlandais. Selon Jules César  : « les Eburons, dont la plus grande partie habite entre la Meuse et le Rhin, et qui étaient gouvernés par Ambiorix et Catuvolcos »[1].

Atuatuca est une forteresse située « au centre de leur territoire »[2].

Étymologie

Eburo est expliqué par le celtique *eburo- « if » ou par le germanique *ebura « sanglier »[3].

Les Éburons étaient connus pour la culture de l'if[4]. Cet arbre donne un bois fibreux, élastique et solide, d'une excellente qualité pour la fabrication des arcs et flèches. Le meilleur bois d'if se cultivait dans les régions sableuses, où la croissance est lente et les fibres du bois d'une grande densité. L'if se taille bien, et les haies que l'on retrouve actuellement ont une descendance attestée dans l'antiquité[5].

L'if des Éburons était tellement apprécié en Gaule, qui avait son propre if, que cette qualité fut nommée éburo[6].

Le nom de la ville anglaise de York, la civitas eburacum et plus au nord se trouve une région appelé Yorkshire Moors (les bruyères du comté de York). Les fermiers locaux supplémentaient, tout comme les Éburons belges, leur maigre revenu avec la culture de l'if. Le village devait être connu pour son marché du bois d'if, d'où la référence romaine.[réf. nécessaire]

La ville suisse d'Yverdon s'appelait *Eburodunum dans l'antiquité. Eburo (if, taxus) + dunon (*dun, colline, village fortifié). Autres villes ayant le mot 'if': Isbergues, Ijhorst, Hijfte.

Le mot latin pour if est taxus, il permet d'expliquer la dénomination plus récente de cette région, la Toxandria ou Taxandrie.[réf. nécessaire]

Historique

Ambiorix, un des deux chefs éburons avec Catuvolcos, est connu pour avoir exterminé la 14e légion romaine avec ses 5 cohortes supplémentaires, lors de la bataille d'Aduatuca. Ceci se passa peut-être dans la vallée du Geer, en 54 avant J.-C.. Il s'agit de la plus importante perte romaine de la Guerre des Gaules (8 000 légionnaires ainsi que les suiveurs : marchands, serviteurs, prostituées, etc.).

L'attaque du camp d'hivernage de Q. Cicéron est moins heureux : la coalition des Éburons, Atuatuques et Nerviens est battue par César, venu à la rescousse.[7] Pourtant, César rapporte que le sauvetage était 'tout juste' en suggérant que pratiquement la moitié de cette légion fut déjà détruite. Les pertes de César en Belgique s'élèveraient ainsi à 10.000 hommes au moins, soit près d'un quart de son armée (estimée à 8 légions, soit entre 40.000 et 45.000 légionnaires).

À cause de cette rébellion, César tenta d'exterminer le peuple Éburon, mais le manque de chiffres annoncé dans son ouvrage, alors qu'il était si prolixe et trop heureux d'annoncer le nombre d'ennemis tués et d'esclaves vendus lors de ses victoires, montre que César eut bien du mal à mettre la main sur les Éburons. D'après César, ceux-ci, sur ordre d'Ambiorix, prirent le maquis et leur armée se divisa, menant pendant deux années une guerre d'usure et de guérilla. Ambiorix ne fut jamais capturé par César, qui lui adresse quelques lignes épiques dans la Guerre des Gaules...

Strabon[8] les cite encore vers 20 av. J.-C., mais le nom de leur civitas fut remplacé par celle des Tungri[9] , associant alors les Atuatuques et les Condruses.

Sources primaires

« Ambiorix ne rassembla pas ses troupes : le fit-il de propos délibéré, parce qu’il estimait qu’il ne fallait point livrer bataille, ou bien faute de temps et empêché par la soudaine arrivée de notre cavalerie, qu’il croyait suivie du reste de l’armée ? On ne sait ; toujours est-il qu’il envoya de tous côtés dans les campagnes dire que chacun eût à pourvoir à sa sûreté. Une partie se réfugia dans la forêt des Ardennes, une autre dans une région que couvraient sans interruption des marécages ; ceux qui habitaient près de l’océan se cachèrent dans des îles que forment les marées ; beaucoup quittèrent leur pays pour aller se confier, eux et tout ce qu’ils possédaient, à des peuples qu’ils ne connaissaient aucunement. Catuvolcos, roi de la moitié des Eburons, qui s’était associé au dessein d’Ambiorix, affaibli par l’âge et ne pouvant supporter les fatigues de la guerre ou de la fuite, après avoir chargé d’imprécations Ambiorix, auteur de l’entreprise, s’empoisonna avec de l’if arbre très commun en Gaule et en Germanie »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 31.

« À l'Ouest des Trévires et des Nerviens habitent les Sénons et les Rèmes, auxquels il faut ajouter les Atrébatiens et les Eburons ; puis, à la suite des Ménapes, sur le littoral même, viennent les Morins, et, après eux, les Bellovaques, les Ambianiens, les Suessions et les Calètes jusqu'à l'embouchure du Sequanas. Le pays des Morins, des Atrébatiens et des Eburons offre le même aspect que celui des Ménapes, l'aspect d'une forêt, mais d'une forêt d'arbres très peu élevés, qui, tout en présentant une superficie considérable, n'a pourtant que les 4000 stades d'étendue que les historiens lui donnent. On désigne cette forêt sous le nom d'Arduenne. Habituellement, en cas de guerre et d'invasion, les gens du pays entrelaçaient ensemble les branches de ces arbustes, qui sont épineux et rampants comme des ronces, pour que l'ennemi trouvât tous les passages obstrués ; dans certains endroits même ils enfonçaient en terre de gros pieux, après quoi ils allaient se cacher eux et leurs familles au plus profond des bois dans les petites îles de leurs marais. Seulement, s'ils trouvaient là, durant la saison des pluies, d'impénétrables retraites, il devenait aisé de les y atteindre quand commençait la sècheresse... »

— Strabon, Géographie IV, 3, 5.

Notes

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre V, 24
  2. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 32
  3. Ugo Janssens, Ces Belges, « les Plus Braves », Histoire de la Belgique gauloise, 2007, Racine, p. 50.
  4. César, B.G., VI, 31.
  5. César, B.G., II, 18.
  6. Citation Information. Zeitschrift für celtische Philologie. Volume 55, Issue 1, Pages 50–55, ISSN (Print) 0084-5302, 09/May/2007
  7. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre V, 38-51.
  8. Strabon, Géographie, IV, 3, 5.
  9. hypothèse: le mot 'tong' (Néerlandais signifie langue, l'organe, ainsi qu'en vieux bas francique, vieux Saxon, vieux norvégien 'tunga', vieux frison, vieil anglais 'tunge', vieux latin 'dingua', latin classique 'lingua'. Tous ces mots réfèrent à la fois à l'organe et au parler. Nous savons qu'après César eut 'exterminé' les Éburons, qu'ils furent remplacés par les 'Tungri'. Pourtant, ni César ni Tacite, ni aucun auteur Romain ne mentionne cette tribu, sauf sur le territoire des Éburons. Une plaque commémorative retrouvée en Angleterre mentionne la présence d'une cohorte de Tungri. Il est peu probable que les Éburons aient disparu. Il est plus probable que les Éburons se nommaient eux-mêmes 'Tunger' et que ce nom a été repris par respect pour César.

Liens externes

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