- Les Martyrs (Chateaubriand)
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Les Martyrs est une œuvre apologétique de François-René de Chateaubriand publiée en 1809. Elle mêle fiction et réflexion philosophique.
L'œuvre ressemble moins à un roman qu'à une épopée où Chateaubriand, à travers l'évocation de martyrs chrétiens, glorifie le merveilleux d'inspiration chrétienne et réalise une synthèse du mégalithisme et de l'ossianisme.
Synopsis
Eudore était un officier romain converti au christianisme. Gouverneur de Condate au IIIe, il fit libérer Velléda, fille d'un grand druide et elle-même druidesse qui avait été livrée à Rutilius Gallicus, puis conduite à Rome, pour avoir soutenu en 69-70 la révolte des Bataves (peuple germanique qui habitait la Hollande méridionale actuelle) contre l'empereur romain Titus Flavius Vespasien (9-79). La révolte était conduite par Civilis mais Velléda poursuivra la lutte après la soumission de ce dernier.
Prisonnière puis libérée, Velléda tomba follement amoureuse d'Eudore, mais le chrétien refusa de rencontrer la prêtresse germanique. Éprise de ce dernier, qui se refuse à la rencontrer, "elle resta longtemps appuyée contre un arbre à regarder la forteresse" (Chateaubriand, Les Martyrs). De dépit, Velléda finit par se trancher la gorge.
La fin d'Eudore ne sera guère plus heureuse. Il périra, avec sa bien-aimée Cymodocée, dans l'arène, sous les crocs d'un tigre "connu pour sa férocité".
Avec cette figure, Chateaubriand met en scène, encore une fois, la tentation qui rapproche deux amants de cultures différentes et, pour une fois, la transgression de l'interdit.
Anecdotes
- Une statue de Velléda se trouvait dans l'ancienne Pépinière du Luxembourg, thébaïde de plusieurs générations romantiques désaffectée et saccagée à la fin de 1866. Beaucoup d'écrivains, de poètes ou de prosateurs ont parlé de cet endroit campagnard, plein de vigne et de roses, sous la protection de la Velléda. C'était le lieu favori des rendez-vous amoureux, au milieu d'un hémicycle de treillage rustique.
- "Velléda contemplant la demeure d'Eudore" (1844), sculpture française en pierre d'Etienne Hippolyte Maindron (Sénat et jardin du Luxembourg, Zone est). La statue de Maindron connaîtra un immense succès en son temps. Réplique faite par l'auteur placée au musée du Luxembourg en 1871, puis au jardin des Tuileries en 1889. Entrée au Louvre vers 1920
- "Velléda" (Vers 1868 - 1870, Musée du Louvre), peinture de Jean-Baptiste Camille Corot (Paris, 1796 - Paris, 1875). Emma Dobigny, un des modèles favoris du peintre, posa pour cette figure mélancolique se détachant sur un fond de paysage brumeux, caractéristique des dernières années de Corot. C'est plus tard qu'on la baptisa "Velléda".
- La tour dans le parc de la maison de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, où François-René de Chateaubriand avait installé son bureau et sa bibliothèque, est appelée tour Velléda en hommage à l'héroïne du roman.
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