Viktor Korchnoi

Viktor Korchnoi

Viktor Kortchnoï

Viktor Lvovitch Kortchnoï
Kortchnoï en 1993
Kortchnoï en 1993

Nom de naissance Виктор Львович Корчной
Naissance 23 mars 1931 (78 ans)
Leningrad, URSS
Nationalité Suisse Suisse
URSS Union soviétique
Profession(s) Joueur d’échecs

Viktor Lvovitch Kortchnoï (en russe : Виктор Львович Корчной)[1] (né le 23 mars 1931 à Leningrad, URSS - ) est un joueur d’échecs soviétique qui obtint l'asile politique de la Suisse en 1978, puis la nationalité helvétique en 1992. Après sa défection de l'union soviétique, en 1976, Kortchnoï a disputé deux matchs de championnat du monde d'échecs (en 1978 et en 1981) contre le numéro un soviétique Anatoli Karpov, de vingt ans son cadet. Grand maître international en 1956, Kortchnoï fut un des dix meilleurs joueurs du monde de 1957 à 1990[2].

Bien qu’il n’ait jamais été champion du monde, Kortchnoï est un joueur au palmarès des plus prestigieux, connu pour sa ténacité et sa constante volonté de vaincre. Il a été candidat au championnat du monde en un nombre record de 10 occasions (en 1962, puis, sans interruption, de 1968 à 1991[3]). Il fut quatre fois finaliste du cycle des candidats : en 1968 et 1977 face à Boris Spassky, en 1974 contre Karpov et en 1980 contre Robert Hübner ; il a remporté deux finales des candidats (1977/78 et 1980).

Quadruple champion d’URSS (en 1960, 1962, 1964/65 et 1970) et de Suisse (en 1982, 1984, 1985 et 2009), Kortchnoï a remporté quatre fois le tournoi de Wijk aan Zee (en 1968, 1971, 1984 et 1987[4]), et reçu l’Oscar du meilleur joueur de l’année 1978 (devant Karpov). Il fut cinq fois champion d’Europe par équipes avec l’URSS (dont deux fois meilleure performance individuelle) et six fois membre de l’équipe d’URSS qui remporta les Olympiades d'échecs (en 1960 et de 1966 à 1974). Il a également remporté la médaille d'or individuelle au premier échiquier avec l'équipe de Suisse, lors de l'olympiade d'échecs de 1978 ainsi que trois médailles d'or et trois médailles de bronze individuelles lors des olympiades disputées avec l'équipe d'URSS.

D’une longévité sans équivalent dans le circuit professionnel, Kortchnoï a affronté tous les champions du monde depuis Botvinnik jusqu’à Kramnik, Anand et Topalov. Il a un score égal face à Botvinnik et Bobby Fischer. Il a un score positif face aux champions du monde Mikhaïl Tal, Tigran Petrossian et Boris Spassky qu'il a rencontrés et battus lors des matchs des candidats.

Kortchnoï est devenu champion du monde senior en septembre 2006. En avril 2007, à 76 ans, il comptait encore parmi les 100 meilleurs joueurs du monde. En juillet 2008, il était encore crédité de 2602 points Elo. En juillet 2009, au tournoi open de Grächen il a été consacré pour la quatrième fois champion de Suisse[5], devenant, à 78 ans, un des plus vieux joueurs d'échecs à remporter un titre national[6].

Sommaire

Biographie et carrière

Années de formation

D’origine ukrainienne-polonaise, Kortchnoï naquit à Leningrad le 23 mars 1931 et connut une enfance très difficile. De caractères dissemblables, ses parents se séparèrent très tôt. Sa mère, d’origine juive ukrainienne était une femme excentrique, une pianiste, dont le souci principal était de pouvoir nourrir son fils, ce qu’elle ne réussissait pas car elle n’avait pas d’argent. Elle laissa Viktor à son époux, un ingénieur en réfrigération, d’origine catholique polonaise, membre du parti, professeur de langue et de littérature russe et qui s’était remarié. Kortchnoï survécut au terrible siège de Léningrad (septembre 1941- janvier 1944) : les élèves de Leningrad étaient évacués à la campagne, lui resta en ville[7]. Son père fut envoyé au front et tué en novembre 1941. Son oncle disparut. Viktor se réfugia chez sa grand-mère paternelle, une aristocrate polonaise ruinée, qui mourut à son tour. Kortchnoï et un voisin enveloppèrent le cadavre dans un drap et allèrent l’ensevelir, en secret, au cimetière, ce qui lui permit de toucher deux rations. Sa belle-mère le prit définitivement avec elle. En 1942, Viktor fut envoyé à l’hôpital : il souffrait de dystrophie. Kortchnoï hérita de cette période un tempérament de lutteur qui ne renonce jamais dans l'adversité ainsi que la persévérance face aux épreuves et après les défaites.

À l’âge de 6 ans, il avait appris à jouer aux échecs avec son père, et, en 1943, lorsque l’étau du siège de Leningrad se déserra, il participa à son premier tournoi junior. À l’automne 1944, il s’inscrivit au club d’échecs (ainsi qu’aux clubs de musique et de récitation[8]) des Pionniers de Leningrad. Il fut entraîné par Abraham Model (un ancien entraîneur de Mikhaïl Botvinnik), Andrei Batuyev et, à la fin de la guerre, Vladimir Zak[9]. Kortchnoï progressa rapidement. En 1946, il remporta le championnat de Leningrad junior et se qualifia pour le championnat d’URSS junior, remporté par Tigran Petrossian, où il termina 11e-12e[10]. En 1947, il remporta le championnat d’URSS junior[11], et il récidiva l’année suivante en terminant premier ex æquo avec Ivo Nei[12]. En 1949, il marqua 5½ points sur 6, au premier échiquier de la très forte équipe junior de Leningrad, au championnat national junior par équipes, ce qui lui valut le titre de candidat maître.

Parallèlement à sa passion pour les échecs, il étudia pendant six ans à l’université de Leningrad pour devenir historien et décrocha un diplôme en histoire en 1954.

Grand maître international (1956)

En 1950, Kortchnoï termina deuxième du championnat de Leningrad (+8 -3 =2) et battit le vainqueur Mark Taimanov. Lorsque le grand maître Aleksandr Tolouch lui proposa de l’entraîner et de faire de lui un maître en deux ans, Kortchnoï répondit : « j’y arriverai sans vous », ce qu’il fit, mais il regretta plus tard sa décision lorsqu'il vit que Boris Spassky, le jeune prodige de Leningrad, faisait des progrès plus rapides avec Tolouch[13]. En 1950, lors de sa première demi-finale[14] du championnat d’URSS[15], à Toula, Kortchnoï commença le tournoi par un point sur neuf (=2, -7), mais il réussit néanmoins à finir 11e-13e avec (+4,=4,-7). En 1951, il termina 5e-7e de la finale du mémorial Tchigorine[16][17] et réalisa à cette occasion une première norme de Maître (soviétique). Peu après, en mai-juin 1951, il termina 5e-8e de la demi-finale[18] du XIXe championnat d’URSS 1951 à Leningrad (+6, =8, -4), et il succéda à Pétrossian comme plus jeune maître soviétique (à 20 ans)[19], mais manqua la qualification pour la finale du championnat d'URSS qui était un tournoi zonal.

De 1952 à 1959, Kortchnoï participa à 8 demi-finales du championnat d’URSS et réussit à chaque fois à se qualifier pour la finale (il termina deux fois premier de sa demi-finale : en 1957 et en 1959[20]) mais ses résultats en finale furent irréguliers, alternant réussites et désastres. En 1952, Kortchnoï finit 2e-4e (devant Averbakh, Flohr et Kholmov) de la demi-finale[21] à Minsk. Lors de sa première finale du championnat d’URSS, à Moscou, en novembre-décembre, il devança Keres, Smyslov (qu’il battit) et Bronstein au classement et termina 6e du championnat remporté cette année par Mikhaïl Botvinnik devant Taimanov et Geller. Cette série de succès échiquéens attira l’attention de la direction du comité des sports de l’URSS qui l’enrôla dans l’équipe des athlètes d’État. Il perçut, à partir de 1954[22], un salaire, dépendant de ses résultats, qui lui permit de se consacrer entièrement aux échecs. En février 1954, Kortchnoï finit 2e-3e, ex æquo avec Mark Taimanov, du XXIe championnat d’URSS à Kiev[23] (+10 =6 -3). Grâce à ce succès, il fut autorisé à participer à son premier tournoi international à Bucarest et le remporta devant Rashid Nezhmetdinov. La FIDE lui accorda le titre de maître international à l’automne 1954, mais, l’année suivante, en février-mars 1955, au XXIIe championnat d’URSS à Moscou qui était un tournoi zonal qualificatif pour le championnat du monde d'échecs[24], il termina 19e sur 20 participants (+1, =10, -8).

Après l'échec lors du tournoi zonal de 1955, Kortchnoï fit une pause, partit se reposer au bord de la mer Noire, arrêta pour la première fois de fumer et se concentra sur sa préparation physique et théorique. Trois mois après, il remporta le championnat de Leningrad (+16 -1 =2), en juin 1955, avec 17 points sur 19 et trois points d’avance sur Tolouch et Semion Fourman. Puis, en décembre 1955-janvier 1956, il remporta son deuxième tournoi à l'étranger : le tournoi d’Hastings. En février 1956, il finit 4e du XXIIIe championnat d’URSS à Leningrad et se qualifia[25] ensuite pour sa cinquième finale consécutive du championnat d'URSS (1957) où il finit 7e-8e à égalité avec Petrossian. À la fin de l'année 1956, Kortchnoï reçut le titre de grand maître international.

Champion d’URSS (1960) et candidat au championnat du monde (1962)

En 1957, Kortchnoï remporta sa demi-finale du XXVe championnat d'URSS (1957/58), mais, en janvier-février 1958, il ne fut que 9e-11e de la finale à Riga qui était un tournoi zonal qualificatif pour le championnat du monde. Cependant, il réussit à battre le vainqueur et futur champion du monde Mikhaïl Tal[26].

En 1958, Kortchnoï épousa une arménienne, native de Tbilissi (Géorgie), Isabela, qui habitait Moscou et qui lui donna un fils, Igor (en 1959). Il continua à habiter à Leningrad avec sa famille.

En 1959, Kortchnoï termina premier de sa demi-finale du championnat d'URSS à Tcheliabinsk et remporta le tournoi de Cracovie. En février 1960, il décrocha son premier titre de champion d’URSS à Leningrad devant Geller, Petrossian, Polougaïevsky, Smyslov, Taimanov, Spassky, Bronstein et 12 autres joueurs soviétiques[27]. Deux rondes avant la fin, Geller était premier et avait marqué 9 points sur 10 lors des dix précédentes parties. Kortchnoï et Petrossian étaient deuxièmes à ½ point. Lors de la pénultième ronde, Petrossian annula sa partie tandis que Kortchnoï affrontait Geller. Il défit son adversaire avec les pièces Noires, en jouant une défense Alekhine. Lors de la dernière ronde, les trois leaders remportèrent leurs parties, laissant Kortchnoï seul vainqueur sur le score de : +12 =4 -3.

Grâce à son titre de XXVIIe champion d’URSS obtenu en février 1960, Kortchnoï put participer à trois tournois en Argentine (il remporta ceux de Buenos Aires et de Córdoba), et fut sélectionné dans l’équipe d’URSS qui remporta l’olympiade d'échecs de 1960 de Leipzig (où débuta également Bobby Fischer).

En février 1961, un an après son premier titre de champion d'URSS, Kortchnoï remporta ses 4 dernières parties du XXVIIIe championnat d’URSS (remporté par Pétrossian), termina seul 2e de la finale et se qualifia pour la première fois pour le tournoi interzonal de Stockholm (remporté par Fischer) en 1962, puis pour le tournoi des candidats qui eut lieu à Curaçao quelques mois plus tard : Kortchnoï ne finit que 5e sur 8 avec le score de 13½ / 27 (et 2½ à 1½ contre Fischer).

Rafleur de tournois (1963-1969)

Parallèlement à la lutte pour le titre mondial, Kortchnoï multiplia, dans les années 1960, les premiers prix dans les tournois, distançant à chaque fois largement ses adversaires. En 1961, il remporta le tournoi de Budapest avec deux points d'avance sur Bronstein ; en 1963, La Havane devant Tal, Geller et Pachman ; en 1965, Erevan avec un point d'avance sur Petrossian, Stein et Portisch ; en 1966, Bucarest (12,5/14), Sotchi (11,5/15, devant Spassky et Polougaïevski) ; en 1967, Leningrad (13/16), Budva (devant Tal, Gligoric et Geller). Kortchnoï remporta également quatre fois le championnat d’URSS (en 1960, en 1962, en 1964/65, avec le score de 15/19, meilleure performance réalisée lors d'une finale avec au moins 19 participants[28], sans défaite et deux points d'avance sur Tal, Stein et Bronstein, et en 1970, 16/21, meilleur score lors d'une finale avec au moins 22 participants), le championnat de Leningrad 1964 (14/16 et 4 points d'avance) et deux fois les tournois de Wijk aan Zee (en 1968, avec 3 points d'avance sur Tal et Portisch, et en 1971, devant Petrossian et Gligoric) et de Palma de Majorque (en 1968, avec un point d'avance sur Spassky, Larsen, Petrossian, Gligoric, et en 1972), devant les meilleurs joueurs mondiaux, Fischer excepté. Il participa aussi, de 1960 à 1974, à 6 olympiades d’échecs remportées par l’équipe d’URSS[29]. Sa soif de victoires[30] et ses nombreux succès dans les années 1965-1969 l'ont fait qualifier de « Larsen de l'est ».

Cependant, lors de la domination de Tigran Petrossian à la tête du titre mondial (1963-1969), la carrière internationale de Kortchnoï fut freinée à plusieurs reprises : de 1963 à 1967, il ne participa à aucun tournoi international en Europe de l’Ouest ou en Amérique (exceptée La Havane). En 1963, la fédération soviétique reçut une invitation accompagnée d'un billet d'avion pour la coupe Piatigorsky à Santa Monica et envoya la femme de Pétrossian à la place de Kortchnoï, pourtant champion d'URSS. En 1965, il fut invité personnellement au tournoi international de Zagreb, mais, bien qu'il eût remporté le championnat d'URSS, en janvier, la fédération soviétique voulut l'envoyer à la place à un petit tournoi en Hongrie, ce qu'il refusa. À l'issue du championnat d'Europe par équipes, en 1965, pour tenter d'améliorer sa situation, Kortchnoï adhéra au parti communiste par opportunisme, mais, en mai-juin 1967, il fut écarté du très fort tournoi du club central de Moscou où participaient Stein, Smyslov, Tal, Bronstein, Portisch, Spassky, Geller, Keres, Petrossian[31] et inscrit au tournoi international de Leningrad qu'il remporta sans défaite (+10, =6).

Prétendant au championnat du monde (1967-1971)

En 1964, au tournoi zonal de sept joueurs organisé par la fédération soviétique, Kortchnoï termina 5e-6e et manqua la qualification pour le Cycle des candidats 1964-1965, qui vit la victoire de Boris Spassky.

Après un match de barrage qui l’opposa à Mark Taimanov et à Gipslis, et grâce à un meilleur départage au championnat d’URSS de février 1967, Kortchnoï se remit dans la course au championnat du monde : 2e-4e à l’interzonal de Sousse en 1967, il battit Samuel Reshevsky à Amsterdam, en 1968, lors du premier match du tournoi des candidats. Ensuite, ce fut le tour de Mikhaïl Tal battu sur un score très serré (5½ à 4½) à Moscou ; puis, en finale du tournoi des candidats, il affronta Boris Spassky qui se révéla trop fort pour lui[32].

Après sa finale des candidats de 1968, Kortchnoï fut exempté des qualifications interzonales pour le cycle suivant (1970-1972) et il fut directement admis au tournoi des candidats de 1971 : il remporta facilement son premier match contre Efim Geller, mais perdit ensuite en demi-finale des candidats contre l’ex-champion du monde, Tigran Petrossian par 4½ à 5½ (neuf parties nulles suivies d'une défaite)[33].

L’adversaire de Karpov (1972-1974)

En 1969, l'entraîneur de Kortchnoï, Semion Fourman, le quitta pour s’occuper du jeune Anatoli Karpov, champion du monde junior en 1969, vingt ans plus jeune que Kortchnoï et la nouvelle étoile des échecs soviétiques. Fourman fut remplacé, en 1970, comme entraîneur de Kortchnoï, par Gennadi Sosonko, qui devint vite grand maître après son émigration aux Pays-Bas en 1972.

En 1972, Kortchnoï fumait toujours beaucoup et ses tempes commençaient à grisonner. Il gagnait des parties en zeitnot et jouait encore avec succès des coups à double tranchant dans des positions difficiles ou peu claires, refusant les propositions de nulle. Au terme de deux saisons 1971/72 et 1972/73 en-deçà de ses résultats précédents — il perdit son match contre Pétrossian en 1971, termina seulement 11e du très fort tournoi mémorial Alekhine à Moscou, en décembre 1971, fut 2e du tournoi d’Amsterdam 1972, seulement 8e du championnat de Leningrad 1973 et perdit son mini-match contre Semion Fourman au match-tournoi des sélections, en avril 1973 — il réalisa qu’avec l’âge[34] (il avait dépassé 40 ans), et sans changement, il ne pourrait plus continuer à remporter des parties en prenant les mêmes risques, à jouer sur le fil du rasoir.

Kortchnoï trouva la volonté pour effectuer des changements radicaux. Il commença à pratiquer des exercices physiques : de la marche et du yoga (il avait toujours été critiqué comme étant un joueur peu athlétique[35]), fit plus attention à sa santé et arrêta une nouvelle fois de fumer avant l’interzonal de juin 1973 à Leningrad. Il ne but plus une goutte d'alcool, se mit à porter des lunettes noires d’homme d’affaires et apparut beaucoup plus calme qu’auparavant.

Au début 1971, Kortchnoï et Karpov avaient disputé un match d’entraînement amical de 6 parties (+2 =2 -2)[36]. En janvier 1972, il partagèrent la première place du tournoi d’Hastings (1971/72). En juin 1973, il occupèrent la première place du tournoi interzonal de Leningrad (avec 11 victoires et une seule défaite sur 17 parties pour Kortchnoï), puis, en octobre 1973, la deuxième place du XLIe championnat d’URSS.

En 1974, dans les matchs du tournoi des candidats, Kortchnoï battit d’abord assez facilement (7½ à 5½) la jeune star brésilienne Henrique Mecking (vainqueur de l’autre tournoi interzonal à Petrópolis), puis fut ensuite opposé à l’ancien champion de monde Tigran Petrossian. Les deux adversaires n’étaient plus alors dans les meilleurs termes. Le match disputé à Odessa, fut riche en incidents divers[37]. Bien que le match fût prévu pour durer jusqu’à ce que l’un des joueurs obtienne 4 victoires, Petrossian abandonna après seulement cinq parties, pour des raisons médicales, sur le score de 3 victoires à 1 pour Kortchnoï (et une seule nulle). Sa victoire sur Petrossian en 1974 propulsait à nouveau Kortchnoï en finale du tournoi des candidats dont le vainqueur affronterait le tenant du titre Bobby Fischer en 1975. Le dernier adversaire de Kortchnoï fut Anatoli Karpov.

Kortchnoï contre le Kremlin (1974-1975)

La finale des candidats de 1974 était organisée sur 24 parties, autant qu'un championnat du monde, à Moscou[38]. Cette finale des candidats fut la plus longue de l'histoire et dura plus de deux mois, du 16 septembre au 22 novembre. Après avoir mené rapidement 2 victoires à 0, puis, après 11 parties nulles, 3 à 0[39], Karpov se fit remonter 3 victoires à 2 et finit par remporter la finale sur le score de 12½ à 11½ (+3, -2, =19). Durant ce match Kortchnoï ne reçut le soutien que de son ami David Bronstein, qui fut sanctionné durement dans les années suivantes par les autorités soviétiques[40], et de Paul Keres, qui proposa une aide que Kortchnoï déclina. En novembre 1974, lors de la cérémonie de clôture, Kortchnoï comprit qu’il devrait quitter l’URSS[41]. L'année suivante, Karpov devait rencontrer Bobby Fischer.

En décembre 1974, Kortchnoï donna une interview à un journaliste yougoslave[42], dont une partie parut dans le journal Politika. Il osait dire qu’il ne se considérait pas inférieur à Karpov, dont la supériorité sur Polougaïevski, Tigran Petrossian ou Spassky ne lui paraissait pas évidente. Il dénonçait les conditions dans lesquelles s’était déroulé le match de 1974. Il estima que Karpov, bien que très bon joueur, était encore jeune et que c’était en profitant de toutes les possibilités offertes par l’appareil qu’il était arrivé au plus haut échelon[43]. Kortchnoï soutenait aussi la revendication de Fischer de ne pas compter les parties nulles lors des matchs de championnat du monde[19]. Aussitôt après leur publication, Kortchnoï regretta ses paroles imprudentes : dès son retour en URSS, le 20 janvier 1975, des explications écrites lui furent demandées par le comité des sports de l'URSS.

Kortchnoï refusa ensuite, en février 1975, d’aider Karpov dans sa préparation contre Fischer. Les premières sanctions visant Kortchnoï tombèrent : il fut exclu pendant un an de la sélection nationale et son salaire diminué. Lors d’une campagne de presse dans le but de promouvoir Karpov, Tigran Petrossian attaqua dans un article l’attitude « anti-sportive » de Kortchnoï dans son interview. En avril, Karpov devint le nouveau champion du monde, par défaut, puisque Bobby Fischer renonçait à défendre son titre. Les autorités centrales (le comité des sports) empêchèrent Kortchnoï de jouer pendant un an (la durée fut réduite à dix mois par la suite) dans des tournois internationaux — et de voyager à l’étranger[44]. À Leningrad, il fut privé du droit de publier des articles d’échecs et de faire des commentaires sur les échecs à la télévision. Soupçonné de vouloir partir en Israël, son appartement fut mis sur table d’écoute[45]. Il ne reçut plus les magazines yougoslaves ou en anglais et il lui fut interdit de faire des simultanées ou des cours.

La défection et le boycott (1976-1977)

À la fin de 1975[46], Kortchnoï fut autorisé à participer à un tournoi international à Moscou (3e-5e du mémorial Alekhine, en octobre-novembre), puis, en décembre 1975, à jouer lors du tournoi d’Hastings (il finit 4e). Il en profita pour emmener des livres d'échecs auxquels il tenait et des albums de photos qu'il fit parvenir à Sosonko maintenant fixé aux Pays-Bas. À l’issue du tournoi IBM d’Amsterdam, qu’il remporta en juillet 1976 à égalité avec Tony Miles, Viktor Kortchnoï demanda à Tony Miles comment prononcer l’expression « asile politique » en anglais. Le lendemain, il se rendit dans une gendarmerie et demanda l’asile politique aux Pays-Bas. Après quinze jours passés en cachette dans une chambre sous les toits, il se vit accorder un permis de séjour de six mois. Il devint, dès le 12 août 1976, membre de la fédération néerlandaise d’échecs dont il remporta le championnat en 1977. Il fut nommé capitaine de l’équipe olympique des Pays-Bas qui se rendit à l’olympiade d'échecs de 1976 à Haïfa. Depuis il a changé deux fois de pays (des Pays-Bas à l’Allemagne et au canton d’Argovie en Suisse en 1978). Kortchnoï laissait derrière lui sa femme et son fils Igor, qui se virent refuser un visa de sortie (en novembre 1977) et devinrent des otages du régime communiste. Leurs passeports furent confisqués.

La fédération soviétique instaura un boycott contre Kortchnoï. Les organisateurs de tournois furent mis devant un choix clair : ou bien la présence des joueurs soviétiques, ou bien celle de Kortchnoï. Les pressions s’accentuèrent encore lors de ses tentatives de ravir le titre de champion du monde à Anatoli Karpov, de 1977 à 1981. Dans les années 1970, plusieurs forts joueurs d’échecs abandonnèrent l’URSS[47], et Kortchnoï fut le plus prestigieux d’entre eux, ce que ni la fédération soviétique d’échecs, ni même le Kremlin[48] ne lui pardonnèrent jamais. Une lettre de condamnation fut publiée, signée par presque tous les grands maîtres soviétiques : seuls Mikhaïl Botvinnik[49], David Bronstein (son ami fidèle), Boris Spassky (parti vivre en France) et Boris Gulko (futur champion d’URSS en décembre 1977 et dissident) refusèrent de la signer. Parallèlement Karpov écrivit sa propre lettre plus modérée. Le nom de Kortchnoï fut rayé des livres d’échecs et des revues soviétiques, les photos le représentant détruites, ses parties ne furent pas publiées en URSS. Les autorités soviétiques demandèrent à la fédération internationale de lui retirer son titre de grand maître.

En 1977, la fédération soviétique tenta de le disqualifier au prétexte que le championnat du monde se dispute entre fédérations et non entre individus, et que Kortchnoï ne pouvait plus valablement représenter la fédération soviétique. Lors du cycle des candidats, en 1977, Kortchnoï affronta successivement trois joueurs soviétiques : Lev Polougaïevski et les deux précédents champions du monde : Tigran Petrossian et Boris Spassky, qu’il battit d’une manière convaincante. Il termina ensuite 2e (devant Ulf Andersson, Jan Timman, Miguel Najdorf, Tony Miles, Henrique Mecking, Gennadi Sosonko et Lubomir Kavalek) du fort tournoi de Wijk aan Zee remporté par Lajos Portisch (en 1978), et remporta aussi le tournoi de Beer-Sheva.

Première finale du championnat du monde à Baguio (1978)

La première finale du championnat du monde de Kortchnoï, en 1978, à Baguio (Philippines), qu’il perdit 5 à 6, est restée dans les annales de l’histoire du noble jeu. Elle dura plus de trois mois (du 17 juillet au 18 octobre 1978) et 32 parties très disputées. Le match eut lieu pendant la saison des pluies. Il fut l’occasion d’un incessant combat psychologique et d'une discussion théorique. Pour déconcentrer le challenger et tenter de le déstabiliser, les Soviétiques firent appel à un « parapsychologue »[50], le Dr Zoukhar, directeur du Laboratoire central de psychologie de Moscou[51]. Dans le domaine des ouvertures, l'équipe de Karpov comprenant Igor Zaïtsev et Mikhaïl Tal mit au point plusieurs nouveautés dans la variante ouverte de la partie espagnole.

Après 17 parties, Karpov avait une confortable avance de 4 à 1. Kortchnoï gagna la 21e partie, mais Karpov remporta la 27e, ce qui le plaça à une victoire du titre. Kortchnoï ne s'avoua pas vaincu et remporta trois victoires sur les quatre parties qui suivirent, pour égaliser le score à 5 victoires partout. Karpov remporta cependant la 32e partie et emporta le match +6 -5 =21[52].

Deuxième match pour le championnat du monde (1981)

Peu après la première finale du championnat du monde, Kortchnoï remporta la médaille d’or au premier échiquier à l’olympiade d'échecs de 1978 à Buenos Aires, qui vit la victoire de la Hongrie. Les journalistes lui décernèrent également l’Oscar du meilleur joueur de l’année 1978, devant Anatoli Karpov. En 1979, il remporta quatre forts tournois, toujours sans la participation de joueurs soviétiques.

Pendant ce temps, en mai 1978, le fils de Kortchnoï reçut sa convocation au service militaire et décida de se dérober. Après 12 mois vécus dans la clandestinité, il finit par se rendre à la police. À la fin de l’année 1979, Igor Kortchnoï fut condamné à deux ans et demi de prison dans un camp de travail pour désertion aggravée de parasitisme. Un temps apatride, Kortchnoï n’obtint l’asile politique en Suisse, et le statut de réfugié politique[53], qu’après l’olympiade de 1978. Il n’acquit la citoyenneté helvétique qu’en 1992[54], le délai nécessaire pour les réfugiés issus d’Union soviétique étant de 12 ans minimum.

En 1980, lors du tournoi des candidats, après avoir battu difficilement Tigran Petrossian (quatrième match des candidats entre les deux joueurs, après ceux de 1971, 1974 et 1977), il battit à nouveau Lev Polougaïevski (gagnant la partie décisive dans un match très disputé) et Robert Hübner (qui abandonna en cours de match). Puis, en 1981, Kortchnoï perdit nettement son deuxième championnat du monde (son troisième match après ceux de 1974 et de 1978) contre Karpov à Merano, en Italie (+2, =10, -6) — après quatre parties, Karpov menait déjà 3 victoires à 0. Les Soviétiques avaient auparavant encore refusé à sa femme et son fils de venir le rejoindre.

Match contre Kasparov (1983) et fin du boycott soviétique (1984-1991)

Après le match perdu de 1981, les joueurs soviétiques continuèrent le boycott des tournois qui acceptaient Kortchnoï. En juillet 1982, sa belle-mère, Roza, sa femme, Bella, et son fils, Igor, purent enfin le rejoindre en Suisse. Ils obtinrent le statut de réfugié politique mais, malheureusement, ils ne formaient plus une famille unie. Viktor et Isabela entamèrent une procédure de divorce qui dura trois ans[55].

En 1983, Kortchnoï battit Lajos Portisch en quart de finale des candidats et la Fédération Internationale des Échecs (FIDE) décida que Kortchnoï devrait affronter Garry Kasparov, en demi-finale des candidats, à Pasadena en Californie. La fédération soviétique refusa d’envoyer Kasparov aux États-Unis et Kortchnoï gagna le match par forfait. Des négociations commencèrent entre Kortchnoï et les Soviétiques pour rejouer le match. Kortchnoï acceptait de rejouer à Londres, à condition que les Soviétiques mettent fin au boycott, ce qu'ils concédèrent avec une réparation financière pour le dissident. Lors d'une confrontation précédente entre les deux joueurs disputée lors de l'Olympiade de Lucerne (en 1982), Kasparov avait battu Kortchnoï ; lors de la première partie du match de demi-finale disputé à Londres en novembre 1983, Kortchnoï surprit Kasparov dans l'ouverture et gagna. Suivirent 4 parties nulles, qui permirent à Kasparov de se remettre dans le match. Lors de la sixième partie, Kortchnoï commit une erreur lors d'un finale de tours et perdit la partie. Kasparov enchaîna ensuite avec 3 victoires et deux nulles et élimina Kortchnoï du cycle des candidats.

En 1984, après la défaite contre Kasparov (4 à 7), Kortchnoï put à nouveau rencontrer les joueurs soviétiques en tournoi et il multiplia les participations dans les tournois internationaux. Il remporta deux fois le fort tournoi de Wijk aan Zee (en 1984 avec Aleksandr Beliavski et en 1987 avec Nigel Short). En 1985, il remporta le fort tournoi de Bruxelles, puis en 1986, le tournoi open de Vienne (devant Anatoli Karpov) ; en 1988, il remporta celui d'Amsterdam, et en 1990, Rotterdam. Ses résultats lors des autres super-tournois furent irréguliers, notamment à Tilburg (8 joueurs jusqu'en 1991) : 1er-3e en 1985, dernier (8e) en 1986, 4e en 1987, 2e derrière Kasparov en 1988, et avant-dernier (7e) en 1991[56]. Après 1985, il ne participa plus aux super-tournois de Linarès[57]. Lors des tournois de la coupe du monde organisée par la GMA (Grandmaster Association) en 1988-1989, il termina 4e à Barcelone en mars 1989 et trois fois dans les dernières places[58].

Parallèlement à sa carrière dans les tournois, Kortchnoï ne dépassa plus le stade des quarts de finale du cycle des candidats au championnat du monde. Il termina 13e-14e sur 16 au tournoi des candidats de Montpellier, en 1985. En 1987, il remporta le tournoi interzonal de Zagreb et il se qualifia pour le cycle des candidats où il fut éliminé, en 1988, par le grand maître islandais Jóhann Hjartarson (lors du départage). Lors du tournoi interzonal de Manille, disputé en 1990, il se qualifia pour les matchs des candidats où il battit d'abort Hort mais fut éliminé par Jan Timman en quart de finale, en 1991. En 1993, il échoua d’un demi-point, battu par Anand[59] lors de l'avant-dernière ronde du tournoi interzonal FIDE (à Bienne) et il obtint moins de la moitié des points lors de l'interzonal (PCA) de Groningue.

Champion du monde senior (2006)

Après 14 ans passés comme résident suisse, Kortchnoï obtint la nationalité helvétique en 1992. En 1990, Mikhaïl Gorbatchev lui avait rendu la nationalité soviétique, par reconnaissance pour ses contributions au développement des échecs en URSS. Il put revenir à Saint-Pétersbourg (Leningrad) après la chute de l’Union soviétique, au printemps 1992. Le 23 mai 1992, il avait épousé son amie Petra Leeuwerik, une victime du régime soviétique, qui avait dirigé sa délégation à Baguio en 1978.

Depuis 1994, Kortchnoï a participé à de nombreux événements échiquéens dans l’ancienne Union soviétique. Il est revenu en 1994 à Moscou pour participer au grand-prix Intel rapide et à l’olympiade d'échecs de 1994. Il a remporté le tournoi de Saint-Pétersbourg en avril 1997, devant Svidler, Khalifman, Salov... Ses autres victoires importantes en tournoi furent réalisées à Madrid, en 1995 ; à Sarajevo, en 1998, et, à 70 ans, en juillet 2001, au Festival d'échecs de Bienne remporté devant Svidler, Gelfand, Grischuk et Lautier. Kortchnoï a participé à trois reprises au championnat du monde FIDE (en 1997, 1999 et 2001). En janvier 2000, il fut invité au très fort tournoi d'échecs Corus de Wijk aan Zee, remporté par Kasparov et où participaient Anand, Lékó, Morozevitch et Kramnik (il ne marqua que 5 / 13). En janvier 2001, il a fait jeu égal dans un match contre le futur champion du monde FIDE Ruslan Ponomariov (+2-2=4).

En septembre 2006, Kortchnoï a remporté le 16e championnat du monde senior, qui s’était tenu à Arvier sur un score de 9 à 2. Il avait marqué 7½ dans les huit premières parties, puis annulé dans les 3 dernières[60]. C’est le premier titre de champion du monde individuel remporté par Kortchnoï.

En avril 2008 (à 77 ans), Kortchnoï a joué aux côtés d’Anatoli Karpov, dans l’équipe Oural sud de Tcheliabinsk, lors du championnat de Russie par équipes à Dagomys (autour de Sotchi) [61]. En avril 2009, il a réalisé la meilleure performance individuelle au championnat d'Europe par équipes sénior. En juillet 2009, il a été consacré pour la quatrième fois (après 1982, 1984 et 1985) champion de Suisse[62] au tournoi open de Grächen où il a terminé 2e-5e (7/9) avec un meilleur départage, derrière le GMI Anglais Simon Williams (7½/9) contre lequel il avait perdu.

Le style de Kortchnoï : un lutteur acharné

Dans les années 1950, le style de Kortchnoï privilégiait la contre-attaque agressive. Il excellait dans les positions défensives difficiles et dans les finales. Pendant les années 1960, son style devint plus polyvalent, apprenant à prendre l’initiative et maîtrisant tout l’éventail technique pour devenir un candidat au titre mondial.

Bill Harston a écrit[63] : « Parmi les grands joueurs du monde, Viktor Kortchnoï est unique. Quand il s’installe en face d’un jeu, il y apporte un mélange de concentration, de détermination et d’énergie non rivalisé par aucun grand maître. Pour Kortchnoï les échecs sont par dessus tout une lutte. Lorsqu’il joue, tout ce qui lui importe est le résultat du jeu. Les amitiés sont oubliées et les problèmes mis au rancart ; la bataille sur l’échiquier devient priorité absolue ; cette volonté immense de gagner rend le jeu de Kortchnoï toujours intéressant. Jamais satisfait d’une simple routine de jeu, il poursuit une stratégie complexe cherchant la manœuvre suprême dès les premières étapes du jeu. Cela lui crée souvent un problème de pression de temps mais là Kortchnoï est souverain. Quand la pendule lui montre que seulement des minutes lui sont laissées, il entre dans un état de concentration totale, presque en transe, employant entièrement le temps occupé par son adversaire à penser... » Kortchnoï a déclaré[64] que son idole était Emanuel Lasker, et son jeu décontenançait autant ses adversaires[65].

Kortchnoï est connu pour sa franchise et son franc-parler : En 1968, il jugea le jeu de l'ancien champion du monde et ami Tal, qu'il venait de battre difficilement, stéréotypé. Après sa défaite contre Boris Spassky en finale des candidats, il reconnut la supériorité de son adversaire et lui prédisit la victoire contre Pétrossian. En 1972, Kortchnoï fut le premier grand maître soviétique à affirmer ouvertement, sans attendre l’accord des autorités, que Bobby Fischer avait battu Spassky parce qu’il jouait le mieux et qu’aucun autre joueur (lui compris) n’aurait gagné. Au début de 1974, il affirma qu'aucun des joueurs soviétiques n'aurait une chance contre Fischer en 1975[66].

Kortchnoï est, dans ses analyses de parties, d'une sévérité extrême envers les insuffisances de son jeu, qu'il cherche à améliorer, ne pouvant se contenter d'une partie nulle.

Bilan

Garry Kasparov a dit de lui[67] : « Dans toute l’histoire des échecs vous ne trouverez pas un autre joueur avec une telle constance dans la discipline, la vigueur et la férocité... Kortchnoi, même dans sa septième décennie, recherche encore la vérité dans les échecs. »

Sa participation aux cycles des candidats a été très longue. Il a participé, de 1962 à 1993, à 7 tournois interzonaux (dont deux victoires en 1973 et 1987), à deux tournois des candidats (en 1962 et en 1985) et à 19 matchs dans les sélections des candidats au championnat du monde — dont 13 victoires de 1968 à 1991[68].

Entre 1970 et 1990, les meilleurs classements FIDE de Kortchnoï ont été les suivants[69] :

  • 2e-3e avec Spassky (1970),
  • 3e-4e avec Larsen (janvier 1971),
  • 3e (juillet 1971),
  • 5e-6e avec Portisch (juillet 1972 et juillet 1973),
  • 3e (mai 1974 et janvier 1975),
  • 2e (janvier 1976),
  • 2e-3e avec Petrossian (janvier 1977),
  • 2e (janvier 1978 et janvier 1979),
  • 3e (janvier 1980),
  • 2e-3e avec Portisch (juillet 1981),
  • 3e (janvier et juillet 1982),
  • 3e-4e avec Ljoubojevic (janvier 1984),
  • 5e (juillet 1984),
  • 7e (janvier 1985),
  • 5e (juillet 1985),
  • 6e (janvier 1986),
  • 4e (juillet 1986),
  • 5e (janvier 1987),
  • 5e-7e (juillet 1987, avec Timman et Beliavski),
  • 5e (janvier 1988, juillet 1989),
  • 10e-11e avec Ljoubojevic (janvier 1990).

Il est le joueur qui a le plus de parties publiées dans les cent premiers volumes de l'informateur d'échecs (de 1966 à 2007) avec 1709 parties publiées, suivi de près par Jan Timman (1703 parties publiées)[70].

L’humeur de Kortchnoï dictait largement son plan de jeu. À l’aise avec ou sans l’initiative, il pouvait attaquer, contre-attaquer, jouer positionnel, et était un expert respecté dans les finales. Il est connu comme un maître de la contre-attaque. Étrangement, il fut la bête noire de l’ancien champion du monde Mikhaïl Tal, un pur attaquant, contre lequel il avait un score positif : +13, =29, -6, de même que contre Tigran Petrossian (+12, =47, -11) et Boris Spassky (+22, =35, -14). Il avait un score égal contre Bobby Fischer (+2, =4, -2), Mikhaïl Botvinnik (+1, =2, -1) ainsi que David Bronstein (+6, =13, -6). Il a battu les huit champions du monde de Mikhaïl Botvinnik à Garry Kasparov, ainsi que les champions du monde FIDE, Ruslan Ponomariov et Veselin Topalov.

Il a aussi publié un certain nombre de monographies sur les ouvertures, les finales et plusieurs ouvrages sur ses meilleures parties. Il a, par exemple, signé les articles consacrés à la partie anglaise, au Gambit du roi (code ECO C30-C39), à la défense française et à la variante ouverte de la partie espagnole dans les deux premières éditions de l’Encyclopédie des ouvertures d’échecs. Il a apporté des innovations importantes dans de très nombreuses variantes comme la variante Tartakover du Gambit dame refusé (dans les années 1970) et la variante de Scheveningue de la défense sicilienne (dans les années 1960[71]). Il est connu pour son score très élevé avec les Blancs avec la partie catalane et contre la défense est-indienne.

Un palmarès hors du commun

Kortchnoï possède un palmarès[72] unique, à la fois par son ampleur et sa longévité :

Titres

  • 1950 : maître ès sport de l'URSS, 1951 : maître soviétique, 1954 : maître international
  • 1956 : grand maître de l'URSS et grand maître international
  • Champion d'URSS en 1960, 1962, 1964-1965 et 1970
  • Champion de Suisse en 1982, 1984, 1985 et 2009
  • Champion d'URSS junior en 1947 et 1948
  • Vainqueur (avec l'URSS) des Olympiades en 1960, 1966, 1968, 1970, 1972 et 1974
  • Détenteur de l'Oscar du meilleur joueur de l'année en 1978.
  • Vice-champion du monde d'échecs de 1978 à 1983
  • Champion du monde senior en 2006.

Championnats d’URSS

De 1952 à 1973, Kortchnoï a participé à 16 finales du championnat d'URSS et fut quatre fois seul vainqueur (en 1960, 1962, 1964/65 et 1970). Il a terminé six fois entre la deuxième et la sixième place (en 1952, 1954, 1956, février 1961, 1966/67 et 1973). Kortchnoï a aussi participé aux championnats d'URSS 1955 (zonal, 19e), 1957 (7e-8e), 1958 (zonal, 9e-11e), 1959 (9e), 1963 (10e) et décembre 1965 (10e-12e). De 1952 à 1966, il n' a manqué qu'une édition sur 15 : en décembre 1961. À l'exception des éditions de 1955 et de décembre 1965, Kortchnoï a toujours marqué plus de 52% des points lors des finales. Il a terminé deux fois invaincu : en 1964/65 et en 1966/67.

Ed. Date Lieu Note Classement Score Principaux adversaires battus Champion
18 1950 Toula demi-finale 11e-13e de la demi-finale 6 / 15 (+4 -7 =4) (demi-finale remportée par Averbakh) Keres
19 1951 Léningrad demi-finale 5e-8e de la demi-finale 10 / 18 (+6 -4 =8) Kan, (demi-finale remportée par Smyslov) Keres
20 1952 Moscou 6e de la finale 11 / 19 (+8 -5 =6) Smyslov, Aronine, Ilivitski, Lipnitski Botvinnik
21 1954 Kiev 2e-3e de la finale
avec Taïmanov
13 / 19 (+10 -3 =6) Geller, Flohr, Ilivitski, Nezhmetdinov,
Lilienthal, Ragozine, Sokolski
Averbakh
22 1955 Moscou tournoi zonal Avant-dernier (19e) 6 / 19 (+1 -8 =10) Geller
23 1956 Léningrad 4e de la finale 11 / 17 (+6 -1 =10) Spassky, Polougaïevski, Simaguine Taimanov
24 1957 Moscou 7e-8e de la finale 12 / 21 (+6 -3 =12) Boleslavski, Nezhmetdinov Tal
25 1958 Riga tournoi zonal 9e-11e de la finale 9,5 / 18 (+5 -4 =9) Tal, Geller, Gourguenidze, Krogious Tal
26 1959 Tbilissi 9e de la finale 10 / 19 (+6 -5 =8) Tal, Geller, Bronstein, Gourguenidze, Petrossian
27 1960 Léningrad Champion d'URSS 14 / 19 (+12 -3 =4) Geller, Polougaïevski, Smyslov, Spassky,
Krogious, Souétine, Goufeld, Nei
28 1961
(février)
Moscou tournoi zonal 2e de la finale 13 / 19 (+9 -2 =8) Spassky, Polougaïevski, Taimanov,
Bronstein, Goufeld, Fourman
Petrossian
En décembre 1961, lors du 29e championnat, Kortchnoï préparait l'interzonal de 1962
30 1962 Erevan Champion d'URSS 14 / 19 (+10 -1 =8) Tal, Spassky, Stein, Bannik,
Krogious, Souétine, A. Zaïtsev, Savone
31 1963 Léningrad 10e de la finale 11 / 19 (+4 -3 =12) Souétine, Polougaïevski, Bondarevski Stein
32 1964
/1965
Kiev Champion d'URSS
avec 2 points d'avance
15 / 19 (+11 =8) Bronstein, Tal, Kholmov, Krogious,
Shamkovitch, Loutikov, Averbakh, Vassioukov
33 1965 Tallinn 10e-12e de la finale 9 / 19 (+6 -7 =6) Goufeld, Mikenas Stein
34 1966
/1967
Tbilissi tournoi zonal 3e-5e de la finale 12 / 20 (+4 =16) Souétine Stein
Après 1966, Kortchnoï n'a participé qu'aux éditions de 1970 et 1973.
38 1970 Riga Champion d'URSS
avec 1,5 points d'avance
16 / 21 (+12 -1 =8) Balachov, Gipslis, Karpov, Savone,
I. Zaïtsev, Vaganian, Mikenas
41 1973 Moscou Ligue supérieure 2e-6e de la finale 10,5 / 17 (+5 -1 =11) Savone, Toukmakov, Smyslov, Svechnikov Spassky

Championnats de Leningrad

  • 1950 : 2e : 9 / 13 (+8 -3 =2) (championnat remporté par Taïmanov)
  • 1952 : 4e : 6½ / 13 (+6 -4 =3) (championnat remporté par Taïmanov)
  • 1953 : 2e : 9½ / 13 (+8 -2 =3) (championnat remporté par Fourman)
  • 1955 : champion de Leningrad avec 3 points d'avance sur Tolouch et 5,5 points d'avance sur Fourman : 17 / 19 (+16 =2 -1)
  • 1957 : champion de Leningrad : 13 / 17 (+11 =4 -2, ex æquo avec Fourman)
  • 1964 : champion de Leningrad : 14 / 16 (+12 =4) avec 4 points d'avance sur Osnoos
  • 1973 : 9e-10e : 7 / 14 (+5 -5 =4) (championnat remporté par Taïmanov)

Autres championnats individuels

  • 1946 : 11e-12e du championnat d'URSS junior à Leningrad : 5 / 15 (+4 -9 =2), remporté par Petrossian
  • 1947 : champion d'URSS junior à Léningrad : 11½ / 15 (+8 =7)
  • 1948 : champion d'URSS junior à Tallinn (avec Ivo Nei) : 5 / 7 (+5 -2)

-

  • 1977 : vainqueur du championnat des Pays-Bas à Leeuwarden : 12 / 13 (+11 =2), avec 3½ points d'avance sur Donner et Jan Timman,
  • 1982, 1984, 1985 et 2009 : champion de Suisse
  • 2006 : 16e champion du monde senior : 9 / 11, +7 =4 (7½ / 8 au début)

Tournois

Les listes suivantes donnent les tournois où Kortchoï a terminé entre la première et la cinquième place et quelques tournois importants où il a fini sixième en marquant plus de la moitié des points.
Sources principales : Rusbase[73] (compétitions soviétiques), Korchnoi Chess Games (jusqu'en 1977), Chess is My Life (jusqu'en 2005), Chessbase News[74] (après 2001).

1947-1960 : un grand maître soviétique

Année Seul vainqueur Co-vainqueur Deuxième Troisième à sixième
1947 Championnat d'URSS junior
1948 Championnat d'URSS junior[75]
1950 Championnat de Leningrad Leningrad[76] (4e) : 8,5/14
1951 Mém. Tchigorine[77] (5e-7e) : 7,5/13
Leningrad[78] (5e-8e) : 10 / 19
Odessa[79] (6e-7e) : 6,5/12
Leningrad[80] (4e-6e) : 9 / 15
1952 Minsk[81] (2e-4e) (+7 -3 =7) Championnat de Leningrad (4e)
Championnat d'URSS (6e)
1953 Odessa[82] : 12 / 14 (+10 =4) Championnat de Leningrad Vilnius[83] (3e-4e) : 9/14
1954 Bucarest[84] (+10 -1 =6) Championnat d'URSS (2e-3e) Erevan[85] (3e-5e) : 13/20
1955 Championnat de Leningrad : 17 / 19 Riga[86] (4e-5e) : 11/18
1956 Frounze[87] : 17 / 18 (+17 -1)
Poltava[88] : 12 / 16 (+10-2=4)
Hastings (1955/56)[89] (+5 =4) Championnat d'URSS[90] (4e)
Tbilissi[91] (3e-4e) (+7-2=10)
1957 Ouzbékistan[92]
Sverdlovsk[93] (+8 =11)
Championnat de Léningrad[94]
1958 Sotchi[95] (2e-4e) : 12/19,
Tachkent[96] (2e-3e) (+9 -2 =4)
1959 Arménie[97] : 12 /14
Cracovie (+6 =5)
Tcheliabinsk[98] : 12 / 15 (+9 =6)
1960 Championnat d'URSS
Sierra de Córdoba[99] : 6 / 7 (+5 =2)
Buenos Aires [100] (+9 -2 =8) Moscou[101] (3e) : 8 / 11
Santa Fe[102] (4e) : 4,5 / 7

1961-1976 : rafleur de premiers prix

Année Seul vainqueur Co-vainqueur Deuxième Troisième à cinquième
1961[103] Budapest[104] : 11½/15 (+9 -1 =5) Championnat d'URSS (février)
1962 Championnat d'URSS Interzonal de Stockholm (4e-5e)
Tournoi des candidats[105] (5e)
1963 La Havane[106] (+14-2=5)
1964 Championnat de Leningrad
Championnat d'URSS (1964/65)
Belgrade[107] (2e-3e) (+9 -3 =5)
1965 Gyula[108] : 14½ / 15
Erevan[109] : 9,5 / 13 (+6=7)
1966 Bucarest (+11 =3)
Sotchi[110] : 11½ / 15 (+10 -2 =3)
1966/1967 :
Championnat d'URSS (3e-5e)
1967 Leningrad (+10, =6)
Budva[111] (+5 =6)
Interzonal de Sousse (2e-4e)
1968 Wijk aan Zee[112] (+10-1=4)
Palma de Majorque[113] (+11 =6)
Tournoi des candidats (finaliste)
1969 Sarajevo : 12 / 15 (+9 =6)
Luhacovice[114] (+8 =7),
Leningrad[115] : 7 / 9 (+5 =4)
La Havane[116] (+8-1=6) Palma de Majorque (3e-4e) : 10,5/17
1970 Championnat d'URSS Rojini/Zagreb[117] (2e-5e) : 11 / 17 Herceg Novi (Blitz)[118] (3e) : 14 / 22
1971 Wijk aan Zee[119] (+7 -2 =6) Hastings (1971/72)[120] (+8-1=6) Moscou (Blitz) (+11 -3 =1) Tournoi des candidats (½-finaliste)
1972 Palma de Majorque[121] (+7-2=6) Amsterdam[122] (+7 =8) Moscou (Blitz)[123] (3e-4e) : 20,5 / 32
1973 Interzonal de Leningrad[124] Championnat d'URSS (2e-6e)
1974 Tournoi des candidats (finaliste)
1975 Lors du premier semestre 1975, Kortchnoï fut interdit de tournoi par la fédération soviétique. Moscou[125] (3e-5e) (+8 -4 =3)
Hastings (1975/76) (4e) : 9 / 15
1976 Tbilissi[126] : 5 / 7 Amsterdam[127] : 9,5/15 (+5-1=9)
En 1976, à l'issue du tournoi d'Amsterdam, Kortchnoï demanda l'asile politique des Pays Bas.

1977-1991 : réfugié politique en Suisse

Année Seul vainqueur Co-vainqueur Deuxième Troisième à cinquième
De 1977 à 1983, la fédération soviétique boycotta les tournois qui invitaient Kortchnoï
1977 Montreux (+4 =5)
Leeuwarden[128] : 12 / 13 (+11 =2)
1978[129] Tournoi des candidats (1977/78)
Beer-Sheva : 12 / 13 (+11 =2)
Wijk aan Zee [130] : 7½ / 11
1979 Bienne : 12 / 13 (+11 =2)
Johannesburg[131] (+6 -1 =5)
São Paulo[132] : 10 / 13 (+7 =6)
Buenos Aires[133] (+8 =5)
Linares[134] (2e-4e) (+6 -2 =5)
1980 Tournoi des candidats Londres[135] (+5 =7 -1) Wijk aan Zee (3e)
1981 Bad Kissingen : 9 / 10 (+8 =2)
Open de Lone Pine (+7 =4)
Rome : 8 / 9 (+7 =2)
Johannesburg (2e-3e) : 6,5 / 12 Las-Palmas (3e-4e)
Baden Baden (3e) : 8,5/13
1982 Open de Lugano (+7 =2)
Championnat de suisse : 8 / 9
Rome[136] : 7 / 9 (+6 -1 =2)
1983 Open de San Bernardino Brocco
Open du Liechtenstein (+8 =1)
Open des États-unis[137]
à Pasadena (+9 =3)
Tournoi des candidats (½-finaliste)
En 1984, les soviétiques mirent fin au boycott de Kortchnoï.
1984 Open du Liechtenstein (+8 =1)
Championnat de Suisse
Paris (+6 =3)
Wijk aan Zee[138] (+7 =6),
Beer-Sheva [139] (+6-1=6)
Sarajevo[140] (+5 =8)
Titograd[141] (+5 -1 =5)
Open de Zürich (2e-6e) : 5,5/9 Bienne (3e) (+5-2=4)
1985 Bruxelles[142] : 11 / 15 (+9 =4)
Championnat de Suisse
Tilburg[143] (+5-2=7)
Open de Toronto : 7 / 9
Open de Berlin-Ouest : 7½ / 9
Linares ( 3e-4e) (+5 -3 =3).
1986 Open de Lugano : 6,5 / 8 Open de Vienne[144] : 6½ / 9 Bruxelles (SWIFT[145]) (+5-2=4)
Bruxelles (OHRA[146]) (+3-2=5)
Cannes (2e-6e) (+3-1=5)
Jerusalem[147] (4e-6e) : 6 / 11
1987 Interzonal de Zagreb Wijk aan Zee [148] (+7 -1 =5)[4]
Beer-Sheva[149] (+6 =5)
Reykjavik[150] (4e-5e) : 5,5 / 11
Bruxelles (SWIFT)[151] (4e-5e) : 6,5 / 11
Tilburg (4e) : 7,5 / 14
Belgrade (4e-6e) : 6 / 11
1988 Amsterdam (+3-1=6)
Royan (+5 =4)
Madrid (rapide)[152] : 5,5 / 8 Beer-Sheva (2e-3e) (+7 -2 =5)
Hastings[153] (1988/89) : 8,5 / 14
Reggio-Emilia (1987/88) (4e-6e) : 5 / 9
Open de Lugano
Haninge (4e-5e) : 6 / 11
1989 Open de Lugano[154] (+7 =2)
Clermont-Ferrand[155] : 6,5 / 11
Amsterdam (2e-3e) (+3 -2 =5)
Tilburg[156] : 8½ / 14
Barcelone[157] (4e) : 9½ / 16
1990 Open de Val Maubuee : 7,5 / 9,
Beer-Sheva : 5 / 9
Rotterdam[158] (+2 =4)
Pampelune (1990/91) : 6 / 9 Interzonal de Manille (5e-11e)
Amsterdam (3e) : 5 / 10
1991 Harlingen : 2,5 / 3 Las Palmas[159] (+5 -2 =2) Salamanque (3e-4e) : 7 / 11
Amsterdam[160] (5e) : 4,5 / 9

1992-2009

En 1992, Kortchnoï obtint la nationalité helvétique et la possibilité de retourner en URSS.

Année Seul vainqueur Co-vainqueur Deuxième Troisième ou quatrième
1992 Berne (entraînement) : 5,5 / 6 Polanica Zdroj (+4 =7) Wijk aan Zee (3e-4e) : 7,5 / 13
Tilburg[161] (quart de finaliste)
1993 Anvers[162] (+5-1=4) Open de Wijk aan Zee : 7,5 / 12 Buenos-Aires (3e) : 6,5 / 11
1994 Ostrava (+4 =6) Open d'Anvers (+6 -1 =2) Dortmund (4e-7e) : 4,5 / 9
Horgen[163] (4e-5e) : 6,5 / 11
1995 San Francisco (+5 =6)
Open de Hambourg : 7½ / 9 (+6 =3)
Madrid[164] : 6½ / 9 (+5 -1 =3)
Ptuj[165] (2e-3e) (+6 =8) Open d'Anvers : 6,5 / 9
1996 Cannes : 9,5 / 10
Malmö : 7½ / 9 (+6 =3),
Open de Copenhague (+8 =2 -1)
Open de Münster (+5 =3) New-York (3e-6e) : 6,5 / 11
1997 Ceska Trebova[166] (rapide),
Open de Baden (Argovie) (+6 =3)
Open de Hambourg (+6 =3)
Enghien les bains[167] : 6½ / 9
Saint-Pétersbourg [168] (+4 -1 =6)
Anvers[169] : 5 / 7
1998 Sarajevo[170] : 7 / 9
Bad Homburg[171] : 7 / 9 (+5 =4)
Zürich[172] : 8 / 10
Roquebrune-Cap-Martin[173] (+6 =6)
Cannes : 5 / 8 Open de Bratto (3e-8e) : 6,5 / 9
Dresde[174] (3e-6e) : 7 / 11
1999 Zurich (+4 =6)[175]
Marbella : 7,5 / 10[176]
Arnhem[177] : 4 / 6 Open de Willingen (3e-4e) : 7 / 9
2000[178] Münich[179] : 7,5 / 10 Open de Reykjavik (2e-7e) : 6,5 / 9
2001 Bienne[180] (+4 -2 =4)
Amsterdam[181] (+6 -1 =3)
Buenos-Aires[182] (2e-3e) (+3 =6)
2002 Open de Curaçao[183] : 7 / 9 Bienne (4e) : 5 / 10
2003 Reykjavik[184] (2e-3e) (+4 -1 =4)
2004 Paks[185] : 7½ / 10
Beer-Sheva (rapide)
Open de Montréal (+6 =3)
2005 Beer-Sheva (rapide) (+9 -1 =5) Mainz[186] (+3 -2 =1) Open de Copenhague (2e-13e)
Paks [187] (+4-2=4)
Drammen (4e-6e) : 4,5 / 6
2006 Open de Banyoles[188] : 7 / 9
Championnat du monde senior
2007 Banja Luka (+4 =5)
2008 Wijk aan Zee, groupe honoraire[189] (2e-3e) (+2 -2 =2)
2009 Open de Grächen[190] (2e-5e) : 7 / 9

Tournois interzonaux et cycles des candidats

1955-1974  : premières finales des candidats

En 1955, Kortchnoï termina 19e du championnat d'URSS qui était un tournoi zonal, et il fut éliminé du cycle 1955-1957.

En 1958, Kortchnoï termina 9e-11e du championnat d'URSS qui était un tournoi zonal, et il fut éliminé du cycle 1958-1960.

1961-1962 :

  • février 1961 : 2e du championnat d'URSS, tournoi zonal,
  • février-mars 1962 : 4e-5e au tournoi interzonal de Stockholm : 14 / 22 (+9 -3 =10)
  • mai-juin 1962 : 5e au Tournoi des candidats de Curaçao (+7 -7 =13)
    • 1 / 4 contre Petrossian (=2 -2)
    • 1,5 /4 contre Keres, Geller et Benko (=3 -1)
    • 1,5 / 3 contre Tal (+1 =1 -1)
    • 2,5 / 4 contre Fischer (+2 =1 -1)
    • 4 / 4 contre Filip (+4).

En 1964, à Moscou, Kortchnoï termina 5e-6e du tournoi zonal et fut éliminé du cycle 1964-1966.

  • 1967-1968 :
    • 3e-5e du championnat d'URSS (février 1967) qui était un tournoi zonal. Ce tournoi ne qualifiait que quatre joueurs. Le mini-tournoi de départage se termina par l'égalité entre Gipslis, Kortchnoï et Taimanov. Taimanov qui avait un moins bon départage fut éliminé et Kortchnoï se qualifia pour le cycle 1967-1969.
    • 2e-4e au tournoi interzonal de Sousse (remporté par Bent Larsen) : 14 / 22 (+9 -3 =10)
    • Match contre Samuel Reshevsky à Amsterdam, gagné +3 =5
    • Match contre Mikhaïl Tal à Moscou, gagné +2 -1 =7
    • Finale : match contre Boris Spassky à Kiev, perdu +1 -4 =3

Lors du cycle 1970-1972, Kortchnoï fut qualifié directement pour le cycle des candidats de 1971.

Éliminé en demi-finale, Kortchnoï fut admis directement au tournoi interzonal de 1973.

1977-1993 : après la défection

Lors du cycle 1976-1978, Kortchnoï fut qualifié directement au tournoi des candidats de 1977.

  • 1977-1978 : vainqueur
    • Match contre Tigran Petrossian à Il Ciocco (Toscane, Italie), gagné +2 -1 =9
    • Match contre Lev Polougaïevski à Évian, gagné +5 -1 =7
    • Finale : match contre Boris Spassky à Belgrade, gagné +7 -4 =9 (novembre 1977-janvier 1978)

Lors du cycle 1979-1981, Kortchnoï fut qualifié directement au tournoi des candidats de 1980.

Lors du cycle 1981-1984, Kortchnoï fut qualifié directement au tournoi des candidats de 1983.

Lors du cycle 1985-1987, Kortchnoï fut qualifié directement au tournoi des candidats de 1985.

  • 1985 : 13e-14e au Tournoi des candidats de Montpellier : 6,5 / 15 (+2 -4 = 9)

Lors du cycle 1987-1990, Kortchnoï dut disputer un tournoi interzonal.

Lors du cycle 1990-1993, Kortchnoï dut disputer un tournoi interzonal.

En 1993, lors des cycles FIDE et PCA 1993-1996, Kortchnoï a participé, sans succès, aux tournois interzonaux :

  • interzonal de Bienne (FIDE) : 7 / 13 (+4 -3 =6), 73 participants ;
  • interzonal de Gröningen (PCA) : 5 / 11 (+1 -2 =8), 54 participants.

1997-2001 : matchs FIDE

Kortchnoï n'a pas participé au championnat du monde FIDE de novembre-décembre 2000 disputé à Téhéran et New Delhi (finale remportée par Anand).

Kortchnoï n'a pas participé au championnat du monde FIDE de juin-juillet 2004 à Tripoli (remporté par Rustam Qosimjonov).

Championnats du monde contre Karpov (1978 et 1981)

En 1971, Kortchnoï a disputé un match d'entrainement contre Karpov (+2 -2 =2). En 1974, Karpov a battu Kortchnoï en finale des candidats (+3 -2 =19)

Compétitions par équipes (résultats individuels)

Championnats inter-clubs

Championnats d'URSS par équipes
Avec le club Nauka (Odessa) :

  • 1952 : 3e-5e au quatrième échiquier, à Odessa : 4,5/8
  • 1953 : 7e-8e au premier échiquier, à Minsk (championnat d'URSS par équipes des syndicats)  : 4,5/10
  • 1954 : 4e au premier échiquier ,à Riga : 5,5/10

Avec l'équipe du club Troud (Travail) :

  • 1960 : 2e-3e au premier échiquier, à Moscou, tournoi quadrangulaire : 1,5 / 3
  • 1961 : 1er-3e au premier échiquier, à Moscou : 3 / 5
  • 1966 : 1er au deuxième échiquier, à Moscou : 7,5 / 9, le premier échiquier était occupé par Botvinnik.
  • 1976 : Vainqueur au premier échiquier de la coupe d'URSS par équipes (Kubok), à Tbilissi : 5 / 7 (un point d'avance devant Karpov, Petrossian, Tal et Smyslov)
  • Spartakiades de Léningrad : en 1959, 1963, 1964, 1967 et 1976.

Après sa défection :

  • 1988 : Meilleure performance individuelle à la coupe d'Europe des clubs à Rotterdam

Avec l'équipe de Leningrad ou de la fédération de Russie

  • 1949 : Meilleure performance au championnat d'URSS junior par équipes : 5½ / 6

Championnats d'URSS par équipes

  • 1953[191] : 3e-5e au deuxième échiquier, à Leningrad : 4 / 8
  • 1955 : 1er au deuxième échiquier, à Vorochilovgrad : 8 / 9 (+7 =2)
  • 1958 : 2e au premier échiquier, à Vilnius : 5 / 8
  • 1960[191] : 4e au premier échiquier, à Moscou : 3,5 / 6
  • 1962[191] : 2e-3e au deuxième échiquier, à Leningrad : 5 / 8

Spartakiades / Olympiade d'URSS

  • 1959 : 1er-4e au troisième échiquier, à Moscou (spartakiade) : 5 / 8
  • 1963 : 1er-2e au premier échiquier, à Moscou (spartakiade) : 5,5 / 8
  • 1967 : 2e au premier échiquier, à Moscou (spartakiade) : 3,5 / 5
  • 1972 : 3e au premier échiquier, à Moscou (olympiade d'URSS) : 5 / 8
  • 1975 : 2e au deuxième échiquier, à Riga (spartakiade) : 6 / 9

Matchs Leningrad-Moscou :
Les matchs annuels traditionnels Leningrad-Moscou, initiés en 1922[192], se jouaient aux jeux d'échecs et de dames, à double tour, sur plusieurs échiquiers, en général 40 et parfois moins, dont des échiquiers masculins, féminins et juniors.

Matchs internationaux

  • 1957 : Léningrad-Hongrie contre Szilayi (2e échiquier), égalité (=2)
  • 1959 : Hongrie-Léningrad, à Budapest, contre Barcza, gagné (+1 =3)
  • 1961 : Budapest-Leningrad contre Szabo, gagné (+3 =1)
  • 1964 : Léningrad-Belgrade (2e échiquier) contre Matanovic à Moscou, gagné (+1 =1)
  • 1965 : Belgrade-Leningrad contre Gligoric, gagné (+1 =1)
  • 1968 : Bucarest-Léningrad
  • 1970 : Prague-Léningrad

Autres matchs

  • 1955 : Lettonie-Russie à Riga : 4 / 5 ??
  • 1964 : Léningrad-Moscou par téléphone
  • 1967 : Léningrad-Biélorussie contre Veresov (2e éch.), gagné (+2)
  • 1972 : Léningrad-Lettonie contre Tal (1er éch.), égalité (=2)
  • 1975 : Estonie-Leningrad contre Paul Keres à Tallinn, gagné (+1 =1)

Avec l'équipe d'URSS

Olympiades universitaires (championnats du monde des étudiants) : premier échiquier de l'URSS

  • 1954, à Oslo : 3e-4e, 4,5 / 7 (olympiade remportée par la Hongrie)
  • 1956, à Uppsala : 6 / 7 (+5 =2)

Championnats d'Europe par équipes :

  • 1957 : 8e échiquier : meilleure performance individuelle absolue à Vienne et Baden (Autriche) : 5½ / 6
  • 1961 : 6e échiquier : meilleure performance individuelle absolue à Oberhausen : 8½ / 9
  • 1965 : 3e échiquier : meilleure performance des 3e échiquiers à Hambourg : 5½ / 8 (+4 =3 -1)
  • 1970 : 2e échiquier de l'URSS à Kapfenberg : 4 / 6 (+2 =4 -0)
  • 1973 : 3e échiquier de l'URSS à Bath : 4 / 6 (+3 =2 -1)

Matchs URSS-Yougoslavie :

  • 1956, à Belgrade : 4,5 / 8 (+2 -1 =5)
  • 1957, à Leningrad : 6 / 8 (+5 =2 -1), meilleure performance individuelle (avec Gligoric et Taimanov)
  • 1958, à Zagreb : match contre Ivkov, égalité (+1 -1 =2)
  • 1959, à Kiev : match contre Karaklajic, gagné (+1 =3)
  • 1961, à Belgrade (+2 =4),
  • 1963, à Rijeka (+3 -1 =2),
  • 1964, à Léningrad : 4,5 / 6 (+3 =3),
  • 1965, à Vrnjačka Banja : 4 / 5
  • 1966, à Sukhumi (+3 -1 =1)
  • 1967, à Budva (+5 =6)
  • 1971, à Erevan : 4 /5 (+3 =2)
  • 1972, à Ohrid : 2,5 / 4

Autres matchs

Olympiades d'échecs avec l'URSS

Année Lieu Échiquier Médaille individuelle Score Composition de l'équipe d'URSS
1960 Leipzig quatrième échiquier médaille de bronze +8 =5[194] Tal, Botvinnik, Keres, Kortchnoï et, en réserve, Smyslov et Petrossian
En 1962, Kortchnoï fut remplacé par Efim Geller (3e du tournoi des candidats).
En 1964, Geller et Tal furent remplacés par Boris Spassky (co-vainqueur de l'interzonal) et Leonid Stein (champion d'URSS).
1966 La Havane premier remplaçant médaille d'or +9-1=3 Petrossian, Spasski, Tal, Stein et, en réserve, Kortchnoï et Polougaïevski.
1968 Lugano troisième échiquier médaille d'or +9 =4 Petrossian, Spasski, Kortchnoï, Geller ; réserve : Polougaïevski et Smyslov.
1970 Siegen troisième échiquier médaille de bronze +8 =6 -1[34] Spasski, Petrossian, Kortchnoï, Polougaïevski ; réserve : Smyslov et Geller.
1972 Skopje deuxième échiquier médaille d'or +8 =6 -1 Petrossian, Kortchnoï, Smyslov, Tal ; réserve : Karpov et Savone.
1974 Nice deuxième échiquier médaille de bronze +8 =7 Karpov, Kortchnoï, Spasski, Petrossian ; réserve : Tal et Kouzmine.

En 1976, Kortchnoï prit part, en tant que capitaine, à la préparation de l'équipe hollandaise à l'olympiade d'échecs de 1976 de Haïfa. Elle termina 2e derrière les États-Unis.

Matchs URSS/Russie - Reste du monde

Avec l'équipe d'URSS (au 3e échiquier), en 1970 : match contre Lajos Portisch à Belgrade : perdu -1 =3.

Avec l'équipe du reste du monde (au 3e échiquier), en 1984 : match contre Lev Polougaïevski à Londres : gagné +1 =3.

En 1988[195] fut organisé un match rapide de bienfaisance URSS - Reste du monde, à Madrid, sans Karpov, avec Kasparov et Kortchnoï aux premiers échiquiers. Kortchnoï marqua : 5½/8 (+3, =5).

En 2002, Kortchnoï participa au match Russie - Reste du monde en tant qu'entraîneur-secondant de l'équipe du Reste du monde (qui remporta le match).

Avec l'équipe de Suisse

Pour la Suisse, Kortchnoï joua toujours au premier échiquier :

Olympiades

Kortchnoï fut absent en 1980, 1984, 1986, 1996 et 1998.

Championnats du monde par équipes à Lucerne

Championnats d'Europe par équipes sénior

  • 2004 : Meilleure performance individuelle à Dresde (+6 =1), la Suisse termina deuxième ;
  • 2005 : Dresde (+6 -1 =1), la Suisse termina deuxième ;
  • 2009 : Meilleure performance individuelle à Velden (Autriche) : 7,5 / 9[197]

Matchs (hors championnat du monde)

Matchs d'entraînement :

Depuis 1993 :

Parties

Viktor Kortchnoï, Bent Larsen, Palma de Majorque, 1968 Voir la partie sur un échiquier

Cette partie a été élue meilleure partie du tournoi de Palma de Majorque 1968 et deuxième meilleure partie du numéro 6 de l'informateur (parties du deuxième semestre 1968) :

1. c4 c5 2. Cc3 Cf6 3. Cf3 d5 4. cxd5 Cxd5 5. e3 e6 6. d4 Cc6 7. Fd3 Fe7 8. O-O O-O 9. a3 Cxc3 10. bxc3 Ff6 11. Tb1 g6 12. Fe4 Dc7 13. a4 b6 14. a5 Fa6 15. axb6 axb6 16. Te1 Ta7 17. h4 Ca5 18. h5 Td8 19. Cd2 Fg7 20. hxg6 hxg6 21. Df3 Cc4 22. Cxc4 Fxc4 23. Td1 b5 24. Fd2 Ta2 25. Fc6 Da5 26. Dg4 Fd3 27. Tbc1 Fc2 28. Te1 cxd4 29. exd4 Fxd4

30. Dg5? Fxf2+ ! 31. Rxf2 Txd2+ 32. Rg1 Dxc3 33. Dxb5 Dd4+ 34. Rh1 Dh4+ 35. Rg1 Fe4 36. Db8+ Rh7 37. Fxe4 Txg2+ 38. Fxg2 Df2+ 39. Rh2 Dxg2# 0-1


Viktor Kortchnoï, Boris Spassky, Belgrade, 1977, finale des candidats, 7e partie Voir la partie sur un échiquier

Cette partie a été élue meilleure partie du numéro 24 de l'informateur (parties du deuxième semestre 1977) :

1.c4 e6 2.Cc3 d5 3.d4 Fe7 4.Cf3 Cf6 5.Fg5 0–0 6.e3 h6 7.Fh4 b6 8.Tc1 Fb7 9.Fxf6 Fxf6 10.cxd5 exd5

11.b4 c6 12.Fe2 Cd7 13.0–0 a5 14.b5 c5 15.dxc5 Cxc5 16.Cd4 Dd6 17.Fg4 Tfd8 18.Te1 Te6 19.Fxe6 fxe6 20.Cc6 Fxc6 21.bxc6 Fxc3 22.Txc3 Tac8 23.Dc2 e5 24.c7 Td7 25.Tc1 d4 26.Tc6 Td5 27.Db1 d3 28.Dxb6 d2 29.Td1 Dxa2

30.h3! Da4 31.Txd2 Txd2 32.Db7 Tdd8 33.cxd8D+ Txd8

34.Tc7! Da1+ 35.Rh2 e4 36.Dxe4 Df6 37.f4 Df8 38.Ta7 Dc5 39.Db7 Dc3 40.De7 Tf8 41.e4 Dd4 42.f5 h5 43.Txa5 Dd2 44.De5 Dg5 45.Ta6 Tf7 46.Tg6 Dd8 47.f6 h4 48.fxg7 1-0


Viktor Kortchnoï, Jon Loftur Arnason, Beer-Sheva, 1987 Voir la partie sur un échiquier

Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
Chess zhor 26.png
après 40. e3
La tour noire a 12 cases de fuites mais aucune ne la sauve !

Cette partie a été élue deuxième meilleure partie du numéro 43 de l'informateur (parties du premier semestre 1987) :

1. c4 e5 2. Cc3 Cf6 3. Cf3 Cc6 4. g3 d5 5. cxd5 Cxd5 6. Fg2 Cb6 7. O-O Fe7 8. b3 O-O 9. Fb2 Te8 10. Tc1 Fg4 11. d3 Ff8 12. Cd2 Dd7 13. Te1 Tab8 14. Cce4 Cd4 15. Cc5 Dc8 16. Cf3 Cd7 17. Cxd4 Fxc5 18. Cf3 Fb6 19. Tc4 Fe6 20. Th4 f6 21. d4 g5 22. Th6 Rg7 23. dxe5 Rxh6 24. exf6 Tg8 25. Dd2 Rh5 26. h3 Cc5 27. g4+ Fxg4 28. hxg4+ Dxg4 29. Ce5 Dh4 30. Dc2 Ce4 31. Dxe4 Fxf2+ 32. Rf1 Dxe4 33. Fxe4 Fxe1 34. Rxe1 Tbd8 35. f7 Tgf8 36. Fa3 Txf7 37. Cxf7 Rd4 38. Fxb7 g4 39. Ce5 Rh4 40. e3 1-0

Dans la partie suivante, Kortchnoï domine l'ancien champion du monde Petrossian qui, dans une position difficile, ne voit pas un mat.

Viktor Kortchnoï, Tigran Petrossian, Odessa, 1974, demi-finale des candidats, 1re partie Voir la partie sur un échiquier

1. c4 Cf6 2. Cc3 e6 3. Cf3 b6 4. e4 Fb7 5. d3 d6 6. g3 Fe7 7. Fg2 O-O 8. O-O c5 9. b3 Ca6 ?! 10. Te1 e5 11. Fh3 Cc7 12. Ch4 g6 13. Cg2 Ce6 14. f4 exf4 15. gxf4 Ch5 16. Cd5 Ff6 17. Tb1 Fd4+ 18. Rh1 Cc7 19. Cde3 ! Cg7 20. f5 Cce8 21. Tf1 Cf6 22. Cc2 Fe5 23. Fg5 De8 24. Cce3 Rh8 25. De1 Cfh5 26. Fg4 Tg8 ?
(voir diagramme)

Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
Chess zhor 26.png
après 26. ... Tg8
Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
Chess zhor 26.png
après 34. ... h6

27. f6 ! Ce6 28. Dh4 Cxg5 29. Dxg5 Fd4 30. Fxh5 gxh5 31. Dxh5 Tg6 32. Cf5 De5 33. Tf3 Txf6 34. Th3 h6

(voir diagramme)
35. Dg5 ! Te8?? (la suite logique était 35. ... Tg6 36. Txh6+ Txh6 37. Dxh6+ Rg8 38. Cxd4 cxd4 39. Tg1 Fxe4 40. dxe4 Dxe4 41. Dxd6 et les Blancs doivent gagner) 36. Dg7 mat 1-0

Publications

  • (en) Kortchnoï et Zak, V. G. (1974). King's Gambit. Batsford. ISBN 9780713429145.
  • (de) Ein Leben für das Schach. Rau-Verlag, Düsseldorf 1978
  • (de) Mein Leben für das Schach. Die Autobiographie. Olms-Verlag, Zurich 2004 ISBN 978-3-283-00409-5,
    • (en) Chess is my life, Olms-Verlag, 2004
  • (de) Meine besten Kämpfe. 1952 bis 1978. Rau-Verlag, Düsseldorf 1979
  • (de) ANTISCHACH. Mein Wettkampf um die Weltmeisterschaft gegen KARPOW in Baguio City 1978. Eigenverlag, Wohlen 1980
    • (fr) Le jeu de la destruction, Jacques Grancher, éditeur, 1981
    • (en) Persona non grata, 1981
  • (de) Praxis des Turmendspiels. Olms-Verlag, Zurich 1999 ISBN 978-3-283-00287-9,
    • (en) Pratical rook endings, Olms-Verlag (1999, 2002)
  • (de) Meine besten Kämpfe, Bd. 1, Partien mit Weiß. Olms-Verlag, Zurich 2001 ISBN 978-3-283-00407-1,
    • (en) My Best Games, Vol.1: Games with White Éditions Olms, 2e édition 2002, ISBN 3-283-00404-8
  • (de) Meine besten Kämpfe, Bd. 2, Partien mit Schwarz. Olms-Verlag, Zurich 2001 ISBN 978-3-283-00408-8,
    • (en) My Best Games, Vol. 2: Games with Black, Édition Olms, 2001 ISBN 3-283-00405-6

Encyclopédie des ouvertures d’échecs

  • Encyclopédie des ouvertures d'échecs Volume C, 2e édition, Belgrade, 1981
  • A29. Ouverture anglaise, Informateur d'échecs, Belgrade, 1993
  • C18-19. Défense française, Informateur d'échecs, Belgrade, 1993
  • C 80-81. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994
  • C 82. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994
  • C 83. Partie espagnole - Défense ouverte, Informateur d'échecs, Belgrade 1994

Sources

  • (fr) Patrick Derreumaux : Cavalier seul ! - Le style de Kortchnoi, L'impensé radical, 1977
  • (fr) Albéric O'Kelly, S. Zinser : Baguio 1978, championnat du monde d'échecs, ed. Diffec
  • (fr) Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des échecs. Traité complet, collection Bouquins, Robert Laffont, 1993
  • (fr) Paul Keres, Ivo Nei, Mes parties favorites de Fischer, Spassky, Kortchnoï et Larsen, Editorial Chessy, 2006

Avec des symboles :

  • (fr) (en) David Levy & Kevin O'Connell : Korchnoi's Chess games, Oxford university press, 1978

Livres en anglais ou allemand :

  • (en) Bernard Cafferty & A.J. Gilman, Chess with the masters, The Chess Player, Nottingham, 1977 (ISBN 090-0-92895-6) ,
  • (en) Bernard Cafferty et Mark Taimanov, The Soviet Championships, Cardogan Chess 1998
  • (en) Andrew Soltis, Soviet Chess 1917-1991, McFarland & Company, Jefferson, États-Unis, 2000
  • (en) Garry Kasparov, My great predecessors, Part V : Kortchnoï & Karpov, Everyman Chess 2006

Livres de Kortchnoï :

  • (en) (de) My Best Games, Vol.1 : Games with White ; Vol. 2 : Games with Black, Édition Olms, 2001
  • (de) Mein Leben für das Schach, PraxisSchach, Édition Olms, 2004 (+CD des 4250 parties)
    • (en) Chess is my life
  • (fr) Le jeu de la destruction, Jacques Grancher, éditeur, 1981.

Notes

  1. Chess Notes, C.N. 5591. Корчной (chesshistory.com), en mai 2008, donne 19 transcriptions différentes dans les alphabets latins du nom de Kortchnoï
  2. à l'exception des années 1983 et 1988, d'après chessmetrics.com
  3. sans compter les championnats du monde FIDE de 1997, 1999 et 2001 auxquels Kortchnoï participa.
  4. a  et b Il y a une erreur dans certains sites : à Wijk aan Zee en 1987, le résultat de la partie Kortchnoï-Flear fut 1-0
  5. Echecs : fin du championnat suisse individuel à Grächen
  6. The Guardian, Victor Korchnoi outshines Anatoly Karpov despite age gap
  7. Sa mère craignait les bombardements des trains et vint le chercher dans le camp où il se trouvait.
  8. Il rêvait de devenir acteur, mais n’avait pas une prononciation correcte (Chess is my life)
  9. Vladimir Zak, avec lequel Kortchnoï signa une monographie sur le Gambit du roi dans les années 1970, ainsi que Kortchnoï le rapporte dans Mein Leben für das Schach, page 20. Ce fut lui qui « découvrit » Boris Spassky en 1946.
  10. Après cinq rondes, il faisait partie de la tête du tournoi, mais il perdit ensuite une partie et se démobilisa.
  11. D’après ce que Kortchnoï lui-même rapporte, il gagna parce qu’on aurait forcé deux de ses rivaux à perdre contre lui. MLfdS, p.21 et 22
  12. « Presque sans aide », précise Kortchnoï.
  13. En 1952, Tolouch avait fait ses offres à Boris Spassky qui remporta le tournoi de Bucarest en 1953 — à seize ans, devint maître international en 1954, se qualifia pour le tournoi des candidats de 1956 et termina 1er-3e du championnat d’URSS en 1956. Spassky, avec un autre entraîneur, devint champion du monde en 1969.
  14. En 1949, Kortchnoï avait terminé 8e-10e du quart-de-finale à Lvov avec 7,5/15, [1] ; en novembre-décembre 1950, il finit 4e du quart-de-finale à Leningrad avec 8,5 /14 ; en novembre 1951 il finit 4e-6e du quart de finale à Leningrad avec 9 /15.
  15. demi-finale 1950, remportée par Youri Averbakh
  16. plusieurs milliers de joueurs prirent part aux phases préliminaires
  17. La finale du mémorial Tchigorine fut remportée par Vassily Smyslov
  18. demi-finale remportée par Smyslov
  19. a  et b Andrew Soltis : Soviet Chess
  20. Il finit 2e-4e de sa demi-finale en 1952, 3e-4e en 1953, 3e-5e en 1954, 4e-5e en 1955, 3e-4e en 1956, 2e-3e en 1958.
  21. Demi-finale remportée par Isaac Lipnitski, 2e-4e du championnat d'URSS en 1950
  22. Chess is my life, p. 29
  23. Dans la dernière ronde, il affronta le leader Youri Averbakh (qui termina invaincu avec le score de 14/19) et eut une finale gagnante, qui se termina par la nulle
  24. Ce fut le dernier championnat d’URSS auquel participa Mikhaïl Botvinnik
  25. En 1955, il remporta son quart de finale du championnat d'URSS 1956/57 avec 17 / 18 (+17-1) et finit 3e-4e de la demi-finale devant Tal et Polougaïevski.
  26. Devenu champion du monde en 1960, Tal aimait dire qu’il avait un score de 5-5 contre Kortchnoï : 5 nulles et 5 défaites (Kortchnoï : Chess is my life)
  27. Il ne manquait que Kéres, Botvinnik et Tal qui disputaient leur championnat du monde
  28. Les meilleures performance au championnat d'échecs d'URSS sont 15/17 (88%) par Botvinnik en 1945 et Bogolioubov en 1923, et 13,5/17 (79,4%) par Botvinnik en 1931 mais Kortchnoï a réalisé la quatrième meilleure performance, la meilleure avec au moins 19 participants.
  29. Aux olympiades Kortchnoï joua au 2e échiquier en 1972 et 1974, et au 3e échiquier en 1968 et 1970.
  30. En 1965, il remporta le mémorial Aztalos avec 14½ points sur 15.
  31. Participaient également : Najdorf, Gheorghiou, Gligoric, Pachman, Uhlmann et Filip. Bobby Fischer ne fut pas invité.
  32. Le match eut lieu à Kiev et Kortchnoï dut s'y rendre sans son entraîneur Semion Fourman inopinément retenu par une compétition militaire. Spassky devint d’ailleurs champion du monde en 1969.
  33. D’après Karpov dans Russians versus Fischer, la fédération soviétique aurait décidé quel joueur affronterait Fischer en finale des candidats, en échange de la participation de Kortchnoï à trois tournois à l’étranger en 1972, ce que dément formellement Kortchnoï dans Chess is my life, p.76
  34. a  et b En 1970, à l’olympiade de Siegen, il perdit une partie par forfait en ne se réveillant pas après une partie ajournée lors de la ronde précédente.
  35. Chess with the masters
  36. Dans 5 des 6 parties, Karpov avait les Blancs et Kortchnoï lui avait annoncé l’ouverture qu’il avait l’intention de jouer, afin qu’il puisse se préparer (Chess is my life, p. 73).
  37. Kortchnoï protesta contre l'habitude que son adversaire avait d'agiter constamment ses jambes sous la table, ce qui la faisait remuer. On en arriva presque aux injures et tous les deux s'accusérent mutuellement d'attitude anti-sportive (Kortchnoï : Chess is my life). Une rumeur rapporte que les joueurs se seraient donnés des coups de pied sous la table durant le match, ce que Kortchnoï a toujours démenti. Selon lui, Petrossian, nerveux, avait seulement heurté involontairement la table. Nicolas Giffard rapporte certaines rumeurs insistantes affirmant même que les deux adversaires en vinrent aux mains.
  38. Dans ses mémoires, Kortchnoï raconte que la décision de jouer le match à Moscou lui avait été extorquée par la fédération soviétique (qui soutenait Karpov) : Batourinski rajouta un paragraphe à un papier que Kortchnoï avait signé.
  39. Durant le match, un incident amusant survint lors de la 21e partie. Kortchnoï joua une nouveauté théorique dans l’ouverture et, après une terrible gaffe de Karpov se retrouva dans une position gagnante. Durant la partie, Kortchnoï se leva, se dirigea vers l’arbitre, et montrant une surprenante ignorance des règles du jeu, lui demanda s’il avait le droit de roquer avec sa tour en prise. L’arbitre, Albéric O'Kelly de Galway, lui ayant répondu qu’il en avait le droit, Kortchnoï roqua, et Karpov abandonna la partie
  40. Tom Furstenberg in David Bronstein : L’Apprenti sorcier, pages 280-281
  41. La décision définitive ne fut prise que lorsqu’il fut empêché d’apparaître en public, de faire des cours l’année suivante : « Already in November 1974, at the close of my match with Karpov, when i attended my humiliation ceremony, I realised : 'I'm leaving...' But i did not yet sever all connections with this country » Chess is my life, p.90
  42. Ce journaliste avait arbitré son match contre Henrique Mecking
  43. Botvinnik émit une analyse analogue dans une interview neuf ans plus tard, cf. Chess is my life, p.89 : « Karpov, he explained, forced all the chess players in the country to work for him »
  44. Même invité par Paul Keres et Ivo Nei à participer à un tournoi à Tallinn en Estonie, en mars 1975, il ne fut pas autorisé à jouer, et Keres comme Nei furent réprimandés.
  45. Chess is my life, p.90
  46. Dans une conférence en 2006 à Londres, Kortchnoï mentionna que l’autorisation de réapparaître à l’étranger n’arriva qu’après que Karpov eut hérité du titre mondial. Certains observateurs contestaient la manière dont Karpov était devenu champion du monde. Comme ses adversaires Kortchnoï, Spassky et Polougaievski étaient invisibles du public car tombés en disgrâce, et qu’il n’avait pas affronté Bobby Fischer, on pouvait penser que le titre de Karpov était de moindre valeur (et par conséquent que la victoire de Karpov n’était pas vraiment significative)
  47. Soviet Chess. Chapitre 15 : Target: Kortchnoi
  48. Il semble que les manœuvres de déstabilisation et le boycott dont a été victime Kortchnoï venaient des plus hautes instances du pays. (Soviet Chess p. 347)
  49. D'après Kasparov (My great predecessors, tome II) les crédits pour l'école Botvinnik furent amputés les années suivantes et son école dut être fermée
  50. Le terme est utilisé, avec celui de psychologue, par Karpov pour désigner l'assistant de Kortchnoï, Zagainov, qu'il accusait de vouloir l'hypnotiser, en 1974, Soviet Chess (Soltis)
  51. Soviet Chess, p 348
  52. (en) World Chess Championship : 1976-78 cycle : 1978 Karpov - Korchnoi, Mark-weeks.com
  53. Sa première demande d’asile politique auprès des autorités néerlandaises lui avait été refusée, Chess is my life
  54. Chess is my life
  55. Sa femme mourut d’une maladie incurable en 1995.
  56. Il fut dernier (12e) en 1998
  57. D'après Chess is my Life pp. 193-194, Kortchnoï fut invité à participer avec Karpov en 1989, mais il s'opposa à la désignation de Baturinski comme arbitre en chef et quitta Linarès pour Lugano, où il remporta le tournoi open avec 8 points sur 9
  58. 15e/17 à Bruxelles en avril 1988, 17e/18 à Reykjavik en octobre 1988 et 14e-15e/16 à Skelleftea en août 1989
  59. Anand obtint sa qualification pour les matchs des candidats grâce à sa victoire contre Kortchnoï.
  60. www.scacchivda.com
  61. Europe Échecs
  62. Echecs : fin du championnat suisse individuel à Grächen
  63. en 1977 dans Korchnoi chess games
  64. Andrew Soltis, préface de Why Lasker matters.
  65. Après la victoire de Kortchnoï contre Mecking en 1974, un journaliste s’étonna que le joueur soviétique obtint rarement un avantage de l’ouverture que ce soit avec les Blancs ou avec les Noirs, et que ses victoires « étaient d’une étrange sorte qui ne découlait pas logiquement de la position... ». Mikhaïl Tal répondit dans une interview  : « — Mais c’est tout Kortchnoï ! C’est un joueur avec un style inimitable, un combattant sans compromis et sans peur. Il n’est pas difficile d’avoir une ouverture favorable contre lui, il vous laisse vous y engager, mais pour ce qui est d’aller à la victoire... c’est une toute autre histoire. » Chess with the masters, p. 49
  66. Chess with the Masters
  67. Préface de Chess is my life.
  68. De 1968 à 1991, dans les matchs des candidats, Kortchnoï a rencontré quatre fois Tigran Petrossian (trois victoires et une défaite), deux fois Boris Spassky (une victoire et une défaite), deux fois Lev Polougaïevski (deux victoires), une fois Anatoli Karpov (en finale), Kasparov, Hjartarson et Timman (défaites), une fois Tal, Geller, Portisch, Reshevsky, Mecking, Hübner, Sax (victoires).
  69. Classements FIDE
  70. 1000 The Best of the Best, éd. Chess. Informant
  71. Garry Kasparov My great Predecessors, vol.5, Kortchnoï & Karpov.
  72. Une grande partie du palmarès est extrait de la notice consacré à Viktor Kortchnoï dans Le Guide des échecs de Nicolas Giffard, page 793-794, complété par le livre de Garry Kasparov, la table à la fin de l’autobiographie de Kortchnoï : Chess is my life et les tables à la fin de Korchnoi Chess games (David Levy & Kevin O'Connell, 1978).
  73. Rusbase 1920-1994
  74. Chessbase News
  75. co-vainqueur avec Ivo Nei
  76. quart de finale du championnat d'URSS 1951, disputé en décembre 1950 et remporté par Batuev et Reshko devant Cherepkov
  77. finale du mémorial Tchigorine, disputée à Léningrad en janvier-février 1951 et remportée par Smyslov devant Aronine, Taimanov et Simaguine
  78. demi-finale du championnat d'URSS 1951, disputée en mai-juin 1951 et remportée par Smyslov devant Terpugov, Moiseev et Kopylov
  79. (+6 -5 =1) championnat du club Nauka remporté par E. Geller, il eut lieu l'été 1951 d'après Chess is my Life (p. 23)
  80. quart de finale du championnat d'URSS 1952, disputé en novembre 1951 et remporté par Klaman devant Borisenko
  81. demi-finale du championnat d'URSS 1952 remportée par Lipnitski devant Averbakh, Flohr, Antochine et Kholmov
  82. championnat du club Nauka
  83. demi finale du championnat d'URSS 1954, disputée en juin 1953 et remportée par Kholmov
  84. devant Rashid Nezhmetdinov, Ratmir Kholmov, Miroslav Filip, Semion Fourman, Luděk Pachman, Albéric O'Kelly de Galway, Gideon Ståhlberg
  85. demi-finale du championnat d'URSS 1955, disputée en 1954 et remportée par Antochine devant Kotov
  86. demi-finale du XXIIIe championnat d'URSS 1956, disputée en novembre-décembre 1955 et remporté par Tal devant Bannik et Borisenko
  87. quart de finale du XXIVe championnat d'URSS 1957
  88. vainqueur du championnat du club des volontaires du sport (Burevestnik) après un match de départage contre Kotkov (gagné +3, =3)
  89. avec Fridrik Olafsson et devant Mark Taimanov
  90. championnat d'URSS remporté par Taïmanov, Averbakh et Spassky devant Kortchnoï suivi de Polougaïevski et Tal.
  91. ½-finale du championnat d'URSS 1956/57 remportée par Petrossian, devant Tal, Krogious et Polougaïevski
  92. D'après Rusbase, Kortchnoï a remporté le championnat open d'Ouzbékistan (hors concours) devant Moukhitdinov et Grouchevski, Championnat d'Ouzbekistan 1957.
  93. demi-finale du XXVe championnat d'URSS 1957/58, avec 1½ point d'avance sur Polougaïevski et Averbakh
  94. (+11 =4 -2) ex æquo avec Fourman
  95. 2e-4e, avec Lev Polougaïevski et Fourman, du championnat de Russie (hors concours) à remporté par Nezhmetdinov
  96. ex æquo avec Geller de la ½-finale du championnat d'URSS 1958/59 remportée par Kholmov
  97. vainqueur (hors concours) du championnat disputé en avril 1959 [2] avec deux points d'avance devant Kalachian et Mnatsakanian.
  98. demi-finale du XXVIIe championnat d'URSS 1959/60, avec 1,5 point d'avance sur Goufeld et Taimanov
  99. devant Taïmanov
  100. ex æquo avec Samuel Reshevsky  : 13 / 19 devant Szabo, Evans, Taïmanov, Olafsson, Gligoric, Uhlmann, Benko, Ivkov, Fischer et Pachman)
  101. Tournoi international du club d'échecs central de Moscou remporté par Smyslov devant Kholmov
  102. tournoi remporté par Taimanov devant Szabo et Gligoric
  103. En 1961, Kortchnoï remporta également un tournoi contre des candidats-maîtres à Svetlogorsk (entrainement) : 5,5/7
  104. mémorial Maroczy, remporté avec deux points d'avance sur Bronstein et Taimanov
  105. tournoi quadruple ronde disputé à Curaçao (+7-7=13)
  106. devant Tal, Geller et Pachman
  107. tournoi remporté par Spasski : 11,5 / 17
  108. mémorial Aztalos : 14½/15, 5,5 points d'avance sur Honfi et Lengyel : 9/15
  109. Tournoi international remporté avec un point d'avance sur Petrossian, Stein, Portisch et Averbakh.
  110. Mémorial Tchigorine, remporté devant Spassky et Polougaïevski
  111. match-tournoi URSS-Yougoslavie, avec 1½ point d'avance sur Tal, Gligoric, Geller et Taimanov
  112. avec 3 points d'avance sur Vlastimil Hort, Lajos Portisch et Tal
  113. avec un point d'avance sur Spassky, Larsen, Petrossian, Gligoric, Ivkov, Benko et Gheorghiu)
  114. (Tchécoslovaquie), devant Keres et Hort
  115. spartakiade des syndicats
  116. co-vainqueur avec Alekseï Souétine
  117. remporté par Bobby Fischer
  118. Championnat du monde de blitz, Kortchnoï fut le seul joueur à marquer un point sur deux face au vainqueur Bobby Fischer
  119. devant Borislav Ivkov, Tigran Petrossian, Svetozar Gligorić, Robert Hübner, Fridrik Olafsson
  120. ex æquo avec Karpov : 11 / 15
  121. avec Oscar Panno et Jan Smejkal : 10 / 15
  122. tournoi remporté par Polougaïevski : 11 / 15
  123. ex æquo avec Kholmov, derrière Karpov et Toukmakov
  124. ex æquo avec Anatoli Karpov : 13,5 / 17 (+11 -1 =5)
  125. mémorial Alekhine, remporté par Efim Geller devant Spassky, Kortchnoï, Vaganian et Kholmov, suivis de Hort, Petrossian, Beliavski, Tal et Byrne
  126. Premier échiquier de la coupe des clubs (Kubok), devant Tal, Petrossian, Smyslov, Karpov et Bronstein
  127. co-vainqueur avec Tony Miles du tournoi au terme duquel Kortchnoï demanda l'asile politique
  128. Championnat open des Pays-Bas
  129. En 1978, Kortchnoï remporta l’Oscar des échecs (devant Anatoli Karpov) et la médaille d'or au premier échiquier de l'olympiade de Buenos Aires
  130. tournoi remporté par Lajos Portisch
  131. grand prix Oude Meester
  132. co-vainqueur avec Ljubomir Ljubojević
  133. co-vainqueur avec Ljubomir Ljubojević
  134. tournoi remporté par Larry Christiansen
  135. co-vainqueur avec Ulf Andersson et Anthony Miles
  136. co-vainqueur avec Jozsef Pinter
  137. Championnat open des États-unis, co-vainqueur, avec Larry Christiansen
  138. avec Aleksandr Beliavski
  139. co-vainqueur avec Sergueï Koudrine
  140. avec Jan Timman
  141. avec Velimerovic et devant Mikhaïl Tal et Mark Taïmanov
  142. devant Boris Spassky
  143. avec Robert Hübner et Tony Miles
  144. : co-vainqueur (avec Aleksandr Beliavski) devant Anatoli Karpov, Boris Spassky et John Nunn
  145. tournoi disputé en mars, remporté par Karpov
  146. tournoi disputé en décembre, remporté par Kasparov
  147. tournoi remporté par Dimitri Gourevitch
  148. co-vainqueur avec Nigel Short
  149. ex æquo avec jonathan Speelman, avec 2 points d'avance sur Gourevitch
  150. tournoi remporté par Short devant Tal, Timman, Kortchnoï, Portisch et Polougaïevski
  151. tournoi remporté par Kasparov et Ljoubojevic devant Karpov, Timman, Kortchnoï, suivi de Tal, Larsen, Torre, Van der Wiel, Hübner, Winants et Short
  152. co-vainqueur (avec Kasparov et Gavrikov) du match-tournoi rapide urss-reste du monde
  153. remporté par Nigel Short
  154. avec Margeir Pétursson
  155. co-vainqueur avec Sax, Renet, Dolmatov et Ehlvest
  156. tournoi remporté par Kasparov devant Kortchnoï, suivi de Sax, Ljoubojevic, Ivantchouk, Hjartarson, Agdestein et Piket
  157. tournoi de la coupe du monde
  158. mémorial Euwe, devant Jan Timman et Nigel Short
  159. Co-vainqueur avec Veselin Topalov et Franco Ocampos
  160. Memorial Euwe remporté par Short et Salov devant Karpov et Kasparov, suivis de Kortchnoï, Hjartarson, Timman, Gourevitch, Van der Wiel et Ljoubojevic
  161. Tournoi de Interpolis, K.O. : 8 / 12 (victoires sur Christiansen, Piket, et Tiviakov, match nul contre Gelfand).
  162. avec Piket et devant Mikhaïl Gourevitch
  163. tournoi remporté par Kasparov
  164. devant Salov, Youssoupov, Judit Polgár, Beliavski, Nigel Short et Jan Timman
  165. tournoi zonal
  166. Kettler Cup
  167. avec Étienne Bacrot,
  168. avec Khalifman, Salov et devant Svidler
  169. Tournoi d'Anvers remporté par Topalov
  170. devant I. Sokolov, Bareev, Lputian, Georgiev et Nikolić
  171. devant Svidler et Youssoupov
  172. Mémorial Nagler
  173. match-tournoi Vétérans-Femmes
  174. tournoi zonal
  175. match-tournoi Suisse-Allemagne, mémorial Ehrat
  176. match-tournoi Vétérans-Femmes
  177. Tournoi Sonsbeek SNS, remporté avec Matthew Sadler
  178. En janvier 2000, Kortchnoï fut invité au très fort tournoi Corus de Wijk aan Zee (11e-12e avec 5 / 13.
  179. match-tournoi Vétérans-Femmes
  180. devant Svidler et Gelfand, 22 ans après sa première victoire
  181. match-tournoi Vétérans-Femmes
  182. Deuxième ex-æquo avec Radjabov du tournoi mémorial Najdorf remporté par Karpov
  183. vainqueur, devant Yona Kosashvili (au départage) et Jan Timman, du tournoi anniversaire (open) de Curaçao
  184. Deuxième ex æquo avec Bartłomiej Macieja, du tournoi remporté par Alexeï Chirov
  185. Hongrie, mémorial George Marx, devant Beliavski
  186. tournoi jubilé
  187. Hongrie, mémorial George Marx
  188. vainqueur, au départage, devant cinq autres joueurs ex æquo dont Sergei Tiviakov
  189. Deuxième ex æquo avec Timman
  190. Deuxième derrière Simon Williams, quatrième titre de champion de Suisse à 78 ans
  191. a , b  et c victoire de Léningrad
  192. Andrew Solitis, Soviet Chess
  193. Chessmetrics
  194. meilleure performance des quatrièmes échiquiers participant à la finale A
  195. URSS-Reste du monde 1988
  196. 1er : Ivantchuk, 2e Kortchnoï et Alexeï Chirov, suivis de Gata Kamsky et Vladimir Kramnik
  197. chessbase news

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