- Siege de Leningrad
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Siège de Léningrad
Le siège de Léningrad désigne le siège de la métropole russe, aujourd'hui connue sous le nom Saint-Pétersbourg, par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale. L'opération allemande avait pour nom de code Opération Nordlicht (Aurore boréale). Le siège, d'une durée de 872 jours, débute le 8 septembre 1941 pour se terminer définitivement le 27 janvier 1944.
Les troupes allemandes arrivent devant les premières lignes de défense de Léningrad, au début du mois de septembre. La prise de la ville, dont la défense est organisée par Joukov, se révèle vite impossible. Les Allemands renonçant à un assaut direct, décident de l'investir progressivement pour l'affamer, avec l'aide des Finlandais. Malgré des pertes humaines colossales, la ville résistera jusqu'à son dégagement en 1944, au cours du siège le plus long de l'histoire moderne.
L'encerclement de Léningrad par les troupes allemandes et finlandaises n'a été que partiel et précaire. En effet, du ravitaillement parvenait aux Russes chaque hiver, en passant sur le lac Ladoga gelé, par la route de la vie, ce qui leur a permis de tenir mais un million de civils sont morts de faim pendant le siège.
Sommaire
L'attaque allemande
En juillet-septembre 1941, les troupes allemandes du groupe d'armées Nord, ayant vaincu la résistance des troupes soviétiques, foncèrent vers les faubourgs de Léningrad et le lac Ladoga, coupant la ville de l'arrière du pays. Le 4 septembre, les bombes commencèrent à tomber sur Léningrad. Le 8, la ville était presque entièrement encerclée. Aucun camion ne pouvant atteindre la ville, les ravitaillements durent se faire par la voie des airs et par le lac Ladoga. Mais le 9 novembre, la "chaussée" Moscou-Leningrad, nom donné au pont aérien qui reliait les deux cités, fut stoppée par les Allemands à Tikhvine. Il était vital pour les Soviétiques de trouver un moyen de ravitailler Léningrad. Aussi, le 6 décembre, de nouvelles routes de ravitaillement passant par Zaborie, Novaïa Ladoga et par le lac Ladoga (alors gelé) entrèrent en service.
Après des mois de préparation, les Soviétiques lancèrent une contre-offensive en février 1942. Elle fut arrêtée par la Wehrmacht. Hitler envoya von Kleist en Crimée avec son état-major et cinq divisions blindées, croyant que le reste de ses forces à Léningrad suffiraient amplement à conquérir la ville. À ce moment de la bataille, les Russes manquaient de tout : munitions, armes, vivres et matériel en tout genre. La famine fit son apparition chez les civils comme chez les soldats soviétiques, forçant les autorités à produire des ersatz.
L'enlisement
L'opération Nordlicht, supervisée par Hitler en personne, avait pour but d'enfoncer les défenses soviétiques de Léningrad. Mais celle-ci fut annulée car l'armée de Mannerheim ne put atteindre la ville à temps, retenue plus au nord. En août et en septembre 1942, le groupe d'armées du front de Volkhov tenta d'effectuer une jonction avec la IIIe armée, mais toutes ses tentatives échouèrent. La contre-attaque soviétique de janvier 1943 échoua également. Hitler changea plusieurs fois le commandement de ses forces à Léningrad, beaucoup de ses généraux condamnaient cela mais n'intervinrent pas. Plusieurs officiers haut gradés furent également rappelés en Allemagne dans les mois qui suivirent.
La contre-attaque soviétique
Le siège s'éternisait et Léningrad devenait une ville fantôme. À la fin de 1943, les Russes reçurent d'importantes quantités d'armes provenant des nouvelles usines de l'ouest de l'Oural ainsi que des T-34 qui leur permirent de lutter contre les Panzer III et IV allemands. Ils reçurent également des camions surmontés de lance-roquettes, appelés « Orgues de Staline » par les Allemands et Katiouchas par les Russes. Avec ce nouveau matériel, une offensive était maintenant envisageable pour les Soviétiques. Une ultime réunion de préparation se tint à Smolny le 11 janvier. Le début de l'opération était prévu pour le 14 à partir du secteur d'Oranienbaum, l'attaque à partir de Poulkovo devant être lancée le 15. Le 14 janvier 1944, quatre armées russes réparties entre le lac Ilmen et le lac Ladoga (soit un front de 18 km) attaquèrent les positions allemandes. La résistance fut vive mais les généraux Meretskov (commandant de l'armée de Volkhov) et Govorov (commandant de l'armée de Léningrad) effectuèrent leur jonction le 25 janvier.
Le siège prit définitivement fin le 27 janvier 1944. En mars, les troupes allemandes étaient à 250 km de Léningrad. Ce blocus, qui fut le plus long de la guerre avec ses 31 mois (plus de 900 jours), coûta aux Soviétiques 1 800 000 hommes (dont plus d'un million de civils). Quant aux forces de l'Axe, elles déploraient la perte de 200 000 de leur soldats.
Bibliographie
- Harrison E. Salisbury, Les 900 jours, le siège de Léningrad, Albin Michel, 1970.
Notes
- ↑ Wykes, Alan (1972), The Siege of Leningrad, Ballantines Illustrated History of WWII, p.9-11
Brinkley, Douglas & Mickael E. Haskey (2004), The World War II. Desk Reference, Grand Central Press, p.210
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