Vignoble du Muscadet

Vignoble du Muscadet

Muscadet (AOC)

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Vignoble du Val de Loire
Galissonnière Muscadet 2007.jpg
Muscadet Muscadet-Sèvre et Maine sur lie
Désignation(s) Vignoble du Val de Loire
Appellation(s) principale(s) Muscadet
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1937
Pays France France
Région parente Pays de la Loire
Localisation Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée
Climat climat tempéré océanique
Superficie plantée 13 000 hectares
Cépages dominants Melon (ou Melon de Bourgogne)
Vins produits vin blanc
Production 727 000 hectolitres (1999)[1]

Le vignoble du Muscadet est un vignoble du Val-de-Loire qui produit des vins blancs secs. Ce vignoble, classé AOC depuis 1937 (dernières modifications par le décret du 19 septembre 2001), couvre une superficie de 13 000 hectares dans la région Pays de la Loire au sud de Nantes dans le département de la Loire-Atlantique, l'un des départements de la Bretagne historique. Il déborde sur les départements de Maine-et-Loire et de la Vendée.

Le vignoble du Muscadet comporte plusieurs appellations : le Muscadet-Sèvre et Maine le Muscadet-Côtes de Grandlieu, le Muscadet-Coteaux de la Loire et le Muscadet sans dénomination particulière .

Sommaire

Histoire

Préhistoire et antiquité

La tradition de la viticulture, dans la région ou est produit le Muscadet, date d’un décret de l’Empereur romain Probus dont les soldats plantèrent les première vignes sur le territoire[2][3].

Moyen-Âge

La viticulture se développe au cours du Moyen-Age dans la région sous l’impulsion des moines des abbayes de la région nantaise.

Renaissance

Période moderne

Il est suggéré que Louis XIV ordonna la plantation du Melon de Bourgogne après les gelées dévastatrices du « Grand Hiver » de 1709.

Par la suite, le cépage Melon fut introduit dans cette région viticole car il se révèle plus résistant au froid[4]. Les origines exactes du vin de Muscadet, et son association avec le Melon de Bourgogne sont peu clairs.

Un domaine proche de Nantes, le Château de la Cassemichère soutient que les premiers vins issus de Melons de Bourgogne utilisés pour produire du Muscadet furent transportés de Bourgogne et plantés dans le vignoble nantais en 1740[5].

Cependant, la plupart des ampélographes pense que le cépage Melon de Bourgogne fut introduit dans le Pays nantais au XVIIIe siècle par des marchands hollandais.

L’expert français en viticulture, Pierre Galet, suggère que Louis XIV ordonna lui-même la plantation du Melon de Bourgogne après les gelées dévastatrices du « Grand Hiver de 1709 »[6]. Le cépage fut introduit dans cette région viticole car il se révèle plus résistant au froid[7].

La fin du XIXe siècle voit le vignoble nantais (muscadet et gros-plant) touché par le phylloxéra. ce puceron importé accidentellement d'Amérique vers 1860 mange les racines de la vigne et provoque la mort du cep. Un seul traitement se révèle efficace : le greffage. cette technique consiste à fixer un greffon de vigne Melon de Bourgogne (pour le muscadet) sur un porte-greffe, plant américain résistant au phylloxéra[8]. Des pépinières sont créées à partir de 1889 et le greffage est enseigné dans les écoles[9].

Période contemporaine

Vignoble du Muscadet à Remouillé

Au XXe siècle, le Muscadet n'est plus aussi en faveur dans le monde viticole et fut taxé de vin homogène et simple. La fin du XXe siècle voit sont retour au premier plan dans la région où il est produit avec d’ambitieux producteurs de vin expérimentant de nouvelles techniques de vinification visant à amener plus d’arôme et de complexité dans le vin. Les années 1980 virent un essor dans l’utilisation de barriques en chêne pour la cuvaison et la fermentation sur lie. Les années 1990 introduisent l’utilisation de la technique de macération avant la fermentation. Ces différentes techniques amenèrent une grande diversité de style et de qualité du muscadet[10].

Étymologie

C’est au domaine de l’Oiselinière à Gorges que l'on trouve le plus ancien parchemin daté de 1636, mentionnant l’existence du plant « Muscadet »[11]. L’origine de l’appellation « Muscadet » est une exception. En effet, les vins AOC sont nommés d’après leur région de production ou leur cépage (ce dernier cas pour les vins d’Alsace seulement). Or, le terme Muscadet semble se référer à l’une de ses caractéristique : un « vin qui a un goût musqué ». Cependant, l’expert en vin Tom Stevenson note que le Muscadet n’est pas beaucoup musqué comme le pourrait être un vin issu de Muscat[12].

Situation géographique

Orographie

Le vignoble du Muscadet est traversé par différents terroirs allant des faibles coteaux longeant les rivières aux collines vallonnées et aux plats pays fertiles le long de l’estuaire de la Loire.

Géologie

Dans tout le territoire du Muscadet, les sols drainent très bien, ce qui est nécessaire dans une région aussi humide que le Pays Nantais. Les terrains primaires, tour à tour sableux, schisteux et granitiques[13]. Le sol du muscadet AOC sans dénomination est à prédominance limoneux et sableux. Le sol du Muscadet-Sèvre et Maine est riche en magnesium et potassium, est constitué d’argile, grave et sable. Le sous-sol est quant à lui constitué de gneiss, schiste, granite et pierre volcanique. Le sol du Muscadet-Coteaux de la Loire a une forte concentration de schiste et le sol du Muscadet-Côtes de Grandlieu est un mélange de granite et schiste[14].

Climatologie

Le secteur géographique couvert par la zone de l'AOC est principalement sous influence d'un tempéré océanique. L'influence de ce climat est largement facilitée par l'estuaire de la Loire et l'absence de relief notable[15]. Les hivers sont doux (min --5 °C / max 10 °C) et pluvieux. Quoique relativement beaux et doux également (min 17 °C / max 35 °C), les étés connaissent chaque année au moins un épisode caniculaire de quelques jours. Sur l'ensemble de l'année, les pluies sont fréquentes mais peu intenses. Les précipitations annuelles sont d'environ 820 mm[16] et peuvent fortement varier d'une année à l'autre. Les chutes de neige y sont exceptionnelles.

Climatologie de Nantes en 2007 :

Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures maximales moyennes (°C) 11,1 12,5 13,1 20,5 18,6 21,9 21,5 22,4 21,2 17 12,2 9,4 16,8
Températures minimales moyennes (°C) 5,4 6,3 4,2 9 11,1 12,9 13,5 13,1 9,6 8,4 3,8 2.1 8,3
Températures moyennes (°C) 8,3 9,4 8,7 14,8 14,9 17,4 17,5 17,8 15,4 12,7 8,0 5,8 12,5
Source : Climatologie mensuelle de 2007 - Nantes, France

Vignoble

Présentation

Ce vignoble en AOC comprend 13 000 hectares, exploité exclusivement en vin blanc. Il est implanté principalement dans la partie sud de la Loire-Atlantique, et quelques communes de Vendée et Maine-et-Loire.

Le vignoble du Muscadet comporte plusieurs appellations :

Muscadet-Sèvre et Maine

Zone AOC Muscadet-Sèvre-et-Maine

L’appelation Muscadet-Sèvre-et-Maine est la plus notable et la plus productive du vignoble du Muscadet, engendrant plus du quart de la production totale de Muscadet. Cette appellation est plus produite qu’aucune autre AOC de la vallée de la Loire. Située au sud-est de Nantes, cette appellation tire son nom des deux rivières, la Sèvre nantaise et la Maine qui arrose son territoire. Son sol est composé majoritairement de granite et de shiste, comme aux alentours de Saint-Fiacre-sur-Maine et d’argile comme à Vallet[17]. Environ 45 % du vin Muscadet-Sèvre-et-Maine est élevé sur lies lui donnant une texture perlante. Ce vin est souvent charpenté et se caractérise par un arôme fruité et une acidité[18].

Le Muscadet-Sèvre et Maine est défini par le décret du 9 octobre 1936, couvre une superficie de 8 800 hectares sur 23 communes. Sa production annuelle est d'environ 418 000 hl. Le rendement moyen est de 55 hectolitres par hectare[19].

Seul ont droit à l'appellation Muscadet Sèvre et Maine les vins récoltés sur les territoires des[20] :

Aigrefeuille-sur-Maine, Basse-Goulaine, La Chapelle-Basse-Mer, La Chapelle-Heulin, Château-Thébaud, Clisson, Gorges, La Haie-Fouassière, Haute-Goulaine, Le Landreau, Le Loroux-Bottereau, Maisdon-sur-Sèvre, Monnières, Mouzillon, Le Pallet, La Regrippière, Saint-Fiacre-sur-Maine, Saint-Julien-de-Concelles, Saint-Lumine-de-Clisson, Vallet et Vertou.

Saint-Crespin-sur-Moine et Tillières.

Muscadet-Côtes de Grandlieu

Zone Muscadet-Côtes de Grandlieu

Le Muscadet-Côtes de Grandlieu est défini par le décret du 29 décembre 1994. Ce vignoble tire son originalité du microclimat du lac de Grandlieu. L'appellation couvre une superficie de 300 hectares sur 19 communes, dont 2 situées en Vendée. Sa production annuelle est d'environ 10 500 hl. Le rendement moyen est de 55 hectolitres par hectare[21].

Seul ont droit à l'appellation Muscadet-Côtes de Grandlieu les vins récoltés sur les territoires de[20] :

Bouaye, Bouguenais, Brains, La Chevrolière, Corcoué-sur-Logne, Legé, La Limouzinière, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-Père, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, Saint-Colomban, Saint-Léger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, Sainte-Pazanne et Touvois.

Rocheservière et Saint-Philbert-de-Bouaine.

Muscadet-Coteaux de la Loire

Zone Muscadet-Coteaux de la Loire

Le Muscadet-Coteaux de la Loire est défini par le décret du 14 novembre 1936, couvre une superficie de 200 hectares sur 24 communes. C'est un vin sec assez corsé, nerveux, mûrissant bien en bouteille. Sa production annuelle est d'environ 11 900 hl. Le rendement moyen est de 55 hectolitres par hectare[22].

Seuls ont droit à l'appellation Muscadet-Coteaux de la Loire les vins récoltés sur les territoires[20] :

Ancenis, Anetz, Barbechat, Le Cellier, Couffé, Ligné, Mauves-sur-Loire, Mésanger, Mouzeil, Oudon, Saint-Géréon, Saint-Herblon, Saint-Sébastien-sur-Loire, Teillé, Thouaré-sur-Loire et Varades.

Bouzillé, Champtoceaux, La Chapelle-Saint-Florent, Drain, Landemont, Liré, Saint-Florent-le-Vieil et La Varenne.

Muscadet sans dénomination

Muscadet sans dénomination et prétendant à la mention « sur lie »

Le Muscadet sans dénomination particulière est défini par un décret datant de 1937, couvre une superficie de 3 600 hectares. Il peut être produit n'importe où, c'est la zone d'appellation la plus vaste. Sa production annuelle est d'environ 214 000 hl. Le rendement moyen est de 65 hectolitres par hectare [23].

Seuls ont droit à l'appellation Muscadet sans dénomination et prétendant à la mention « sur lie », les vins récoltés sur les territoires[20] :

Aigrefeuille-sur-Maine, Ancenis, Anetz, Barbechat, Basse-Goulaine, Carquefou, Le Cellier, La Chapelle-Basse-Mer, La Chapelle-Heulin, Château-Thébaud, Clisson, Couffé, Gorges, Haute-Goulaine, La Haye-Fouassière, Le Landreau, Ligné, Le Loroux-Bottereau, Maisdon-sur-Sèvre, Mauves-sur-Loire, Mésanger, Monnières, Mouzeil, Mouzillon, Oudon, Le Pallet, La Regrippière, Saint-Fiacre-sur-Maine, Saint-Géréon, Saint-herblon, Saint-Julien-de-Concelles, Saint-Lumine-de-Clisson, Saint-Sébastien-sur-Loire, Teillé, Thouaré-sur-Loire, Vallet, Varades, Vertou, Le Bignon, La Boissière-du-Doré, Bouaye, Bouguenais, Bourgneuf-en-Retz, Brains, La Chevrolière, Corcoué-sur-Logne, Frossay, Geneston, Gétigné, Legé, La Limouzinière, Montbert, Le Pellerin, La Planche, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-Père, la Remaudière, Remouillé, Rezé, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-Colomban, Sainte-Pazanne, Saint-Hilaire-de-Clisson, Saint-Léger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, Les Sorinières, Touvois, Vieillevigne

Bouzillé, Champtoceaux, La Chapelle-Saint-Florent, Drain, Landemont, Liré, Saint-Crespin-sur-Moine, Saint-Florent-le-Vieil, Tillières, La Varenne

Cugand, Rocheservière, Saint-Hilaire-de-Loulay, Saint-Philbert-de-Bouaine

Encépagement

Une jolie grappe de Melon de Bourgogne en fleur (Muscadet)

Le melon de Bourgogne est un cépage faiblement producteur et très sensible au mildiou (maladie cryptogamique). Sa culture est donc à réaliser avec soin. Les jeunes ceps de melon de Bourgogne sont élevés dans une pépinière, puis greffés sur des pieds américains avant de pouvoir être plantés dans le sol[8]. La taille en Guyot, adaptée au climat tempéré et à la mécanisation du vignoble est la plus employée sur le territoire du Muscadet. Le cep à une forme en Y[8].

Méthodes culturales

Les périodes les plus critiques de la viticulture dans la région du muscadet sont les gelées d'hiver et du printemps et la menace du mildiou à l’approche des vendanges. Le Melon de Bourgogne s’est cependant bien adapté à ses conditions, étant résistant au gèle et au mûrissement précoce.

Les vendanges ont lieu de mi-septembre jusqu’à la fin du même mois bien que récemment des viticulteurs ont expérimenté des récoltes tardives (de plusieurs jours à 2 semaines plus tard). La méthode traditionnel est de vendanger tôt dans le but de maintenir l’acidité qui est une des caractéristique clé du Muscadet.

Les rendements varient selon les années: des rendements butoirs sont fixés par l'INAO afin d'éviter une éventuelle surproduction. Régulièrement le rendement s'échelonne de 51 hectolitres par hectare pour le Muscadet « Sèvre et Maine Sur Lie », appellation la plus prestigieuse de la zone, à 60 hectolitres par hectare pour le Muscadet sans déclinaison particulière.

Vinification et élevage

Le cépage utilise pour produire le Muscadet, le Melon de Bourgogne, est relativement neutre. Les technique de vinification sont devenues complexes dans la région pour s’adapter au limitation du melon et lui conférer plus de saveur et de complexité.

Elevage sur lies

Sédiments de levures dans un tonneau

La technique la plus connue est celle dite « sur lie » ou le vin est en contact avec un dépôt de cellules mortes de levure (la lie) qui s’est formé au fond du tonneau. La découverte de ce procédé est quasiment accidentelle au début du XXe, car les vignerons du pays nantais avaient l’habitude de garder la meilleure barrique de la récolte pour fêter les grands événements familiaux. Conservée sans soutirage, cette « barrique de noces » donnait à ce vin un caractère particulier, plus frais en bouche avec un bouquet plus complet[24].

La dénomination « sur lie » peut être ajoutée à l'appellation. Dans ce cas, les vins doivent avoir passé un seul hiver en fût ou en cuves et se trouver encore sur leurs lies de fermentation au moment de la mise en bouteille, qui se situe entre le 1er mars et le 30 juin ou entre le 15 octobre et le 30 novembre[25].

La fin du XXe siècle voit arriver une vague d’innovation et la popularisation de plusieurs techniques de vinification du muscadet. On voit, au cours des années 1980, un usage accru de la barrique de chêne pour la fermentation au détriment des cuves en acier inoxydable. Le procédé de mélange de la lie, dit « bâtonnage », devient aussi répandu[26].

Mise en bouteille

Le muscadet est généralement mis en bouteille au printemps ou à l’automne suivant les vendanges mais peut aussi êtes un vin primeur (à l’instar du Beaujolais nouveau) et commercialisé à partir du troisième jeudi de novembre[27].

Au moment de la mise en bouteille, un peu de dioxyde de carbone peut être encore présent dans le vin, lui donnant une très légère effervescence ; on parlera alors de vin perlant (ou perlé). Le degré d'alcool fixé par le label AOC ne doit pas dépasser les 12 % (après chaptalisation), faisant du Muscadet le seul vin non-muté ayant une recommandation sur le volume d’alcool maximum autorisé[28].

La bouteille type contenant le Muscadet est dérivée de la bouteille dite « bourguignonne »[29] avec ses épaules fuyantes et son air pensu. La « Muscadet » quand à elle est plus élégante et plus fine. L'inscription Muscadet est gravéee au bas du fût, ainsi que le terme « sur lie » sur sa partie supérieure si le vin a été vinifié sur lie.

Structure des exploitations

Château du domaine de l'Oiselinière, Gorges.

L'activité viticole, a marqué l'architecture de l'habitat rural. Dans les hameaux, les maisons de vignerons se distingent par leurs escaliers de pierre extérieurs protégés par un auvent. Par le passé, on trouvait des murs d'enceinte entourant les domaines viticoles[30]. Avec le style italianisant en vogue dans la vallée de Clisson au début du XIXe siècle, plusieurs domaines viticoles du pays nantais témoigne de cette particularité architecturale.

Terroir et vins

Les vins du Muscadet sont vinifiés en blanc sec à partir d'un cépage unique, le melon (appelé Muscadet localement, on le retrouve aussi sous les dénominations de melon de Bourgogne, gamay de Bourgogne ou melon musqué). D’autres cépages sont cultivés dans le vignoble nantais mais n’ont pas le droit à l’appellation muscadet. On peut citer la Folle blanche, le Cabernet franc, le Gamay, le Cabernet Sauvignon, le Pinot noir, le Chenin blanc, le Pinot gris, le Grolleau et la Négrette[31]. Cependant il peuvent bénéficier d’autres appelations comme « Vin Délimité de Qualité Supérieure » (Coteaux d'Ancenis, Fiefs Vendéens[32] ou Gros Plant du Pays Nantais[33]).

Le Muscadet se caractérise par sa légère acidité, son côté minéral, son côté floral mais surtout par son perlant (légère effervescence qui se ressent sur le bout de la langue) qui en fait un vin très rafraîchissant.

Gastronomie, température de service et durée de garde

Il accompagne à merveille les fruits de mers[34], les poissons en sauce, les sardines, la plupart des fromages (principalement le chèvre), mais aussi les charcuteries (en particulier lorsqu'il s'agit de millésimes plus ancien : 2003, 2005 qui furent de très bonnes années).

Millésimes du Muscadet

Les millésimes sont liés à des années de soleil et à leur très bonne maturité. Voici les principaux millésimes du Muscadet AOC : 1949, 1959, 1969, 1976, 1979, 1989, 1990, 1893, 1996, 1997, 2000, 2002, 2003, 2004

Commercialisation

Le Muscadet et plus généralement le vignoble nantais sont membres de l'organisme interprofessionnel "Interloire" qui regroupe l'ensemble des professionnels de la viticulture ligérienne. Interloire représente 46 Appellations situées de Nantes à Blois. Lors des différents salons du vins se déroulant en France et à l'étranger, le Muscadet est partie prenante de l'organisme Interloire au côté des vins d'Anjou, Saumur et Touraine[35].

Au tournant du XXIe siècle, il y avait environ 2 500 vignes dans la region du Muscadet détenues principalement en petits terrains par des vignerons indépendants qui soit commercialisent leur propres vin ou vendent leur productions à un négociant en vin de la région. Les négociants font la vinification et la mise en bouteille sous leur propre étiquette[36].

L'identité des vins du vignoble nantais

L'identité bretonne des vins de Nantes existent à travers un certain nombre de faits actuels et usuels : citons notamment que statutairement l'objet de la confrérie bacchique des chevaliers Bretvins est de célèbrer "les produits nantais et la culture de Haute-Bretagne" (pays Nantais, ...)[N 1], certaines étiquettes de vins font référence à la Bretagne : carte de Bretagne à 5 départements, carte de la province de Bretagne, hermine sur l'étiquette principale, blason nantais herminé en collerette...[N 2],[N 3] sans compter que le Comité Interprofessionnel des Vins de Nantes lui-même a fait une campagne sur le thème « le muscadet, le plus breton des vins » et rappelle dans ses plaquettes que le château des Ducs de Bretagne se situe à Nantes[37]. Jusqu'il y a quelques années existaient un Vin de Pays des Marches de Bretagne, s'étendant sur des communes du sud Loire. Les emballages de certains vins de Clisson font référence au carrefour des 3 provinces : Poitou, Bretagne et Anjou. Un nouveau cépage, donnant un vin rosé, en cours de sélection et d'essai au Landreau, porté par plusieurs vignerons dont l'ancien président du SDAOC muscadet, Marcel Jussiaume, s'appelle le melon de Bretagne ou melon rouge.

Mais un contexte institutionel complexe, où la région cuturelle et historique "Bretagne" est contredite par des régions administratives différentes non correspondantes et une communication "val de Loire", l'appartenance géographique des vins du Pays nantais est trouble[N 4],[N 5]. Malgré cela, des négociants et une coopérative viticole nantaise ont adhéré à la marque collective "Produit en Bretagne", plusieurs muscadets, gros-plants sont vendus comme des vins bretons, en portant le logo de la marque et sont valorisés dans les opérations de communication commerciale consacrées aux "produits bretons" des GMS[38]. En outre, plusieurs groupes professionnels, associatifs, syndicaux viticoles et œnologiques nantais s'évertuent à valoriser l'identité bretonne de leur vins, par attachement culturel, par fidélité à l'identité du terroir et à la gastronomie bretonne, ou/et par intérêt commercial envers le reste de la Bretagne, la diaspora bretonne, les pays celtiques et pour bénéficier de l'image internationalement reconnue de la Bretagne[39].

Musée

Le « Musée du Vignoble Nantais » situé à au Pallet décrit à l'aide d'objets l'histoire et l'évolution du vignoble nantais.

Galerie

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Pierre Galet, Cépages et Vignobles de France, Édition Lavoisier, Paris, 2004 (ISBN 2-7430-0680-3) 
  • (fr) Benoît France, Grand Atlas des Vignobles de France, Verlag Éditions Solar, Paris, 2002 (ISBN 2-263-03242-8) 
  • (fr) Michel Mastrojanni, Les Vins de France (guide vert solar), Éditions Solar, Paris, 1992-1994-1998 (ISBN 2-263-02796-3) 
  • (en) K. MacNeil, The Wine Bible, Workman Publishing, 2001 (ISBN 1563054345) 
  • (en) J. Robinson, The Oxford Companion to Wine, Third Edition, Oxford University Press, 2006 (ISBN 0198609906) 
  • (en) T. Stevenson, The Sotheby's Wine Encyclopedia, Dorling Kindersley, 2005 (ISBN 0756613248) 

Notes et références

Notes

  1. Presse Océan, 2 mai 2008 : "60 ans que ces défenseurs des produits du terroir, drapés dans leur robe noire, poursuivent un triple but : « La mise en valeur des grands vins du pays Nantais et de la cuisine régionale, le maintien et le rétablissement des fêtes, coutumes et traditions du folklore haut-breton et le développement du tourisme au pays Nantais. »"
  2. Site du vignoble Cheneau
  3. Site de Bretvins ; plaquettte de présentation de l'Ordre pour les 60 ans ; La Feuille de Vigne, mai 2009, p. 4 : « Rappelons que l’un des buts de l’Ordre est le rétablissement des fêtes, coutumes et traditions du folklore haut-breton (§ 2 de nos statuts). » [1]
  4. Ouest-France, 15 septembre 2009 : "Alan Coraud, maire de La Remaudière, conteste le positionnement des vins nantais en Val de Loire, avec les quincy, sancerre, vouvray, etc. « C'est une erreur majeure que d'enlever aux vins nantais leur identité bretonne, celle de vins marins liés à l'océan », critique l'élu, producteur et patron d'une agence de communication. (...) Délégué régional d'Interloire, Emmanuel Torlasco, rappelle que « les vins bretons n'ont pas d'existence sur le plan réglementaire ». (...) Et si toute référence bretonne est gommée sur le site internet des vins de Loire, « c'est qu'il faut nous laisser le temps d'intégrer les différentes identités, dont la composante bretonne. (...) Ce qu'en dit l'Unesco. Dans sa réponse, Mechtil Rössler, responsable de la section Europe et Amérique du Nord pour la culture, écrit : «... le château des Ducs de Bretagne à Nantes et les vignobles nantais ne font pas partie du périmètre du bien inscrit (NDLR : Val de Loire) ».  »."
  5. Le Télégramme, 4 mars 2009, Loire-Atlantique en Bretagne. Une réalité déjà bien ancrée : "Dans le même esprit, des viticulteurs de Monnières (sud de Nantes), Christophe et Philippe Chéneau, ont réussi à faire reconnaître par la justice leur droit à apposer une étiquette "Breizh gwin gwen" (vin blanc breton) sur leurs bouteilles. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) les avait poursuivis pour "tentative de tromperie" et "étiquetage non conforme", mais la plainte avait finalement été rejetée en 2006 par le parquet de Nantes."

Références

  1. Vignoble de Loire sur www.oenologie.fr consulté le 19 septembre 2009
  2. Culinaire Saisonnier, hiver 2006/07
  3. The Nantais sur www.thewinedoctor.com, consulté le 11 septembre 2009
  4. Michel Mastrojanni 1992-1994-1998, p. 165
  5. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  6. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  7. Michel Mastrojanni 1992-1994-1998, p. 165
  8. a , b  et c Le travail du vigneron sur www.vigneron-amailland.com consulté le 19 septembre 2009
  9. Médaille de greffage sur www.vignoble-nantais.eu consulté le 19 septembre 2009
  10. J. Robinson 2005, p. 463
  11. http://www.valleedeclisson.fr/Gorges-Histoire.927.0.html
  12. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  13. Guide Vert Solar : Vins de France, p. 182 dans Muscadet
  14. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  15. climat de Loire-Atlantique
  16. nantes.fr Climat
  17. J. Robinson 2005, p. 463
  18. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  19. Les vins du Val de Loire - Muscadet Sèvre-et-Maine sur www.vinsdeloire.fr consulté le 19 septembre 2009
  20. a , b , c  et d Décret no 2008-1140 du 3 novembre 2008 relatif aux appellations d’origine contrôlées sur www.legifrance.gouv.fr consulté le 20 septembre 2009.
  21. Les vins du Val de Loire - Muscadet Côtes de Grandlieu sur www.vinsdeloire.fr consulté le 19 septembre 2009
  22. Les vins du Val de Loire - Muscadet Coteaux de la Loire sur www.vinsdeloire.fr consulté le 19 septembre 2009
  23. Les vins du Val de Loire - Muscadet sur www.vinsdeloire.fr consulté le 19 septembre 2009
  24. K. MacNeil 2001, p. 262-263
  25. Décret du 29 décembre 1994 visant à la reconnaissance de l’appellation d’origine contrôlée << Muscadet Côtes de Grand Lieu >> sur www.legifrance.gouv.fr consulté le 19 septembre 2009
  26. J. Robinson 2005, p. 463
  27. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  28. J. Robinson 2005, p. 463
  29. Les différentes formes de bouteilles, sur www.cavusvinifera.com, consulté le 4 octobre 2009.
  30. Le patrimoine architectural sur www.vignoble-nantais.eu, consulté le 1er septembre 2009
  31. T. Stevenson 2005, p. 200-201
  32. J. Robinson 2005, p. 463
  33. Gros Plant, sur www.vinsdeloire.fr, consulté le 2 octobre 2009
  34. André Dominé : Le Vin. Sur Des vins blancs entre mer et fleuve, p. 220
  35. http://www.vinsdeloire.fr/cave_touristiques/cave_accueil.aspx
  36. K. MacNeil 2001, p. 262-263
  37. Conseil culturel de Bretagne, 30 décembre 2006, Victoire pour le vin breton du pays nantais : Bretagne Réunie s'en réjouit [2]
  38. Produit en Bretagne [3] [4]
  39. Ouest-France, 15 septembre 2009
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