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Saint-Lumine-de-Coutais
Eglise Saint-Léobin
DétailAdministration Pays France Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique Arrondissement Arrondissement de Nantes Canton Canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu Code commune 44174 Code postal 44310 Maire
Mandat en coursYannick Rabillé
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Grand Lieu Démographie Population 1 814 hab. (2008) Densité 103 hab./km² Gentilé Luminois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 1 m — maxi. 48 m Superficie 17,64 km2 Saint-Lumine-de-Coutais est une commune française, située dans le département de la Loire-Atlantique et la région Pays de la Loire.
Ses habitants s'appellent les Luminois et les Luminoises.
Saint-Lumine-de-Coutais comptait 1 814 habitants au recensement de 2008.
Sommaire
Géographie
Situation
La commune fait partie de la Bretagne historique, dans le pays traditionnel du pays de Retz et dans le pays historique du Pays nantais.
La commune de Saint-Lumine-de-Coutais est située au sud-ouest du lac de Grand-Lieu, auquel le bourg est relié par un canal, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes et 6 km à l'ouest de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Les communes limitrophes sont Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et Machecoul.
Selon le classement établi par l’INSEE en 1999, Saint-Lumine-de-Coutais est une commune rurale monopolarisée qui fait partie de l’aire urbaine de Nantes et de l’espace urbain de Nantes-Saint-Nazaire (cf. Communes de Loire-Atlantique).
Toponymie
Le nom de Saint-Lumine-de-Coutais vient de Saint Lumine (ou Lupin, Lubin, Léobin[N 1]), l’un des évangélisateurs du pays de Retz ; Coutais viendrait du latin costa : “coteau”, “côte” (ou de cestris : “camp”, “château”, ou du breton couët : “bois”).
Histoire
Cette ville est une ancienne cité gallo-romaine. Une allée de buis, bimillénaire, est le seul vestige de cette époque. Bien que proche, le lac de Grand-lieu est difficilement accessible. Ainsi, au Moyen Âge, un canal ("La Douve du Grand Port"), a pu remédier à ce problème, la côte ouest du lac étant encombrée de levis (îlots flottants de végétation se déplaçant suivant le vent).
En 1424, le duc Jean V cède à son frère, Richard de Bretagne, les pêcheries de Saint-Lumine-de-Coutais.
Premier édifice religieux de la paroisse, la chapelle Notre-Dame du Châtellier (XVIe siècle) abrite aujourd'hui un musée d'art sacré, regroupant une collection d'objets antérieurs à la Révolution.
Pendant la guerre de Vendée, Saint-Lumine-de-Coutais, eut à subir la répression républicaine. À la sortie du bourg, un moulin transformé en mémorial garde les noms des 272 habitants victimes de la Révolution.
Fête du Cheval Mallet
Une fête folklorique locale d'origine médiévale portant le nom de « jeu du cheval Mallet » (ou cheval Merlet, cheval Merlette) fut organisée dans la paroisse de la commune pendant fort longtemps.
Cette fête est attestée dès 1644 où elle était mise en scène par neuf personnes, plus le sergent de la juridiction. Elle est mentionnée une nouvelle fois en 1678 avec huit acteurs, puis en 1723 avec sept[1],[2].
La fête était censée être liée à la nécessité de « rendre aveu à sa Majesté pour les marais et communs qu'il possède dans la paroisse »[2].
Elle est ensuite mentionnée régulièrement tout au long du XVIIIe[1]. L’Église eut une réaction très violente à l'égard de cette tradition en raison d'une chanson annuelle où étaient détaillés tous les faits honteux liés aux habitants de la commune, et les textes témoignent de profonds désaccords entre l'autorité religieuse et politique. L'archidiacre Binet, qui visita la paroisse du village le 2 juillet 1683, accusa la fête du cheval Mallet de causer des impiétés, désordres, ivrogneries et médisances, et menaça de refuser les sacrements à ceux qui participaient à cette tradition[3]. Malgré les foudres des ecclésiastiques, la fête du cheval Mallet continua à être organisée, comme le constata le recteur Chevalier en 1768[4].
Le district de Machecoul interdit la fête du cheval Mallet le 25 mai 1791. Les habitants l'organisèrent pour la Pentecôte de cette année-là comme toutes les autres, et en représailles, le 11 juin 1791, « les vêtements, ustensiles et instruments servant à l'exercice du jeu connu en la dite paroisse sous le nom de Cheval Mallet ou Merlet » furent saisis, au prix de nombreuses protestations[5]. Une autre source indique qu'« au début de 1793, un détachement de force armée se rendit à St-Lumine et y enleva le Cheval Mallet »[4].
Le 30 juin 1806, une notice sur la cérémonie du cheval Mallet fut lue à l'académie celtique par M. Thomas de Saint Mars, qui en détailla le déroulement, notamment l'utilisation d'un chêne érigé en mât, d'un bâton fleuri, et d'un chevalet, ou chibalet[6]. En 1846, Alfred de Nore a également décrit le déroulement de la fête du cheval Mallet en détail[7].
Certains habitants de la commune cherchent à faire revivre cette ancienne coutume depuis 1988[8].
Il s'agissait apparemment un jeu annuel (« mistère »), lié à un ancien droit seigneurial féodal dont l'origine est toujours inconnue[9], on sait simplement qu'elle demandait de nombreux préparatifs et nécessitait neuf acteurs[5]. L'origine de la fête pourrait ainsi être beaucoup plus ancienne que le Moyen Âge, et liée au culte des druides comme semblent le prouver l'utilisation d'un chêne, du cheval et de baguettes fleuries[9]. La cérémonie du cheval Mallet fut unique dans le canton[9].
La fête aurait eu plusieurs fonctions, entre autres celle de rituel du carnaval (où l'hiver était symboliquement tué), de catharsis, ou de célébration du renouveau de la nature, comme le prouve l'utilisation d'un bâton fleuri[3]. Yann Brekilien mentionne une « danse du cheval Mallet » qui était un véritable ballet liturgique en l'honneur du printemps dans le pays nantais[10].
Héraldique
Blasonnement De gueules à Saint Lubin évêque debout nimbé d'or bénissant, posé sur une terrasse de sinople, accosté de deux grappes de raisin feuillées d'or, au chef d'argent chargé de trois canes passantes de sable.Commentaires : L'évêque Saint Lubin est le patron de la paroisse ; les raisins évoquent la vigne ; les cannettes rappellent les oies élevées sur les marais de Grand-Lieu. Blason conçu par l'abbé Boutin en 1945, enregistré le 19 juillet 1972.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité ???? ???? Abbé Chevalier 1860 1876 Félix Platel dit Ignotus ???? ???? Etienne Loiseleur ???? ???? François Amailland ???? ???? Pierre Pinsonneau ???? ???? ?????? Beillevaire ???? ???? ?????? Biron ???? ???? ?????? Toublanc ???? ???? ?????? Bonnet ???? 1989 Jean Baudouin 1989 Yannick Rabillé MoDem enseignant Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
En 2008, Saint-Lumine-de-Coutais comptait 1 814 habitants (soit une augmentation de 36 % par rapport à 1999). La commune occupait le 5 500e rang au niveau national, alors qu'elle était au 6 681e en 1999, et le 154e au niveau départemental sur 221 communes.
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Saint-Lumine-de-Coutais depuis cette date. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Saint-Lumine-de-Coutais, cela correspond à 2004, 2009, etc. Les autres dates de « recensements » (2006, 2008, etc.) sont des estimations[11],[N 2].
Histogramme Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (14 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,9 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (52,7 % contre 48,4 % au niveau national et 48,5 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 52,7 % d’hommes (0 à 14 ans = 25,5 %, 15 à 29 ans = 19 %, 30 à 44 ans = 25,4 %, 45 à 59 ans = 17,4 %, plus de 60 ans = 12,6 %) ;
- 47,3 % de femmes (0 à 14 ans = 23,1 %, 15 à 29 ans = 18,9 %, 30 à 44 ans = 25,9 %, 45 à 59 ans = 16,6 %, plus de 60 ans = 15,5 %).
Autres éléments
Structure de la population
- Hommes : 50,3%
- Femmes : 49,7%
Chiffres clé (2004)
- Rang national (population) : 6 579e
- Population active totale : 649
- Taux de chômage : 6,5%
- Revenus moyens par ménage : 12 864 €/an
Lieux et monuments
- L'église Saint-Léobin (1888-1901). Le clocher n'est édifié qu'en 1901 ;
- La chapelle Notre-Dame-du-Châtellier (XVIe siècle), édifiée à l'emplacement d'un ancien camp romain. La chapelle est citée pour la première fois dans un acte daté du 9 juillet 1406 sous le vocable de "capellania beate Marie du Châtellier". L'édifice a été remanié plusieurs fois et a servi longtemps comme église paroissiale. Le maître-autel, en bois polychrome, date du XIXe siècle. La statue de Saint-Jean-Baptiste, en bois polychrome, date du XVIIe siècle. La statue de Notre-Dame-du-Châtellier, en bois polychrome, date du XVIIIe siècle. La statue de Sainte-Marguerite, en bois polychrome, date du XIXe siècle ;
- Le prieuré de Saint-Symphorien (1434). Il semble que la paroisse de Saint-Lumine-de-Coutais ait été sous l'influence des moines de Saint-Philbert et des moines de l’abbaye de Villeneuve qui fondent un prieuré ;
- Le presbytère (XVIIIe siècle), situé au n° 19 rue de Verdun. On y trouve un four du XVIIIe siècle ;
- Le moulin à vent de l'Ebaupin (XIXe siècle) ;
- Le moulin du mémorial des guerres de Vendée (XVIIe siècle), situé route de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Personnalités liées à la commune
- L'abbé François Chevalier ou Chevallier (26 février 1733, Héric[18] - 24 juin 1813, Saint-Lumine-de-Coutais), religieux et homme politique français. Curé à Saint-Lumine-de-Coutais depuis le 15 juin 1764, il est député du clergé aux états généraux de 1789.
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
Notes
- Léobin (et son féminin Léobine) était un prénom qui se donnait encore dans les campagnes environnantes de la ville aux XVIIe et XVIIIe siècle.
- Par convention, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de 5 ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de présenter :
* pour 2004 et 2005 la population réelle publiée dans la base Cassini (attribuée par convention à l'année 2006 par l'EHESS) si elle existe ;
* la population 2006, première population légale connue post-1999 publiée par l’Insee ;
* les populations suivantes correspondant aux années réelles de recensement publiées par l’Insee ;
* la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
- Gilles Perrodeau, « « Le mystère du cheval Merlette » - Un charivari institutionnalisé » sur http://paysderetz.online.fr, p. 1. Consulté le 3 octobre 2009
- Académie celtique, Société nationale des antiquaires de France, Mémoires de l'Académie Celtique: ou recherches sur les antiquités celtiques, gauloises et françaises, vol. 2, Dentu, 1808 [lire en ligne], p. 380-381
- Gilles Perrodeau, « « Le mystère du cheval Merlette » - Un charivari institutionnalisé » sur http://paysderetz.online.fr, p. 2. Consulté le 3 octobre 2009
- Folklore de France, numéros 103-123, Confédération nationale des groupes folkloriques français, 1969 [lire en ligne], p. 57-60
- « Le jeu du Cheval Mallet décapité par la Révolution », dans La France pittoresque, no 23, juillet-août-septembre 2007 [texte intégral]
- Académie celtique, Société nationale des antiquaires de France, Mémoires de l'Académie Celtique: ou recherches sur les antiquités celtiques, gauloises et françaises, vol. 2, Dentu, 1808 [lire en ligne], p. 375-378
- Alfred de Nore, Coutumes, mythes et traditions des provinces de France, Périsse, 1846, 304 p. [lire en ligne], p. 203-205
- Le cheval Mallet sur http://museepaysderetz.free.fr/, Musée du pays de Retz. Consulté le 3 octobre 2009
- Académie celtique, Société nationale des antiquaires de France, Mémoires de l'Académie Celtique: ou recherches sur les antiquités celtiques, gauloises et françaises, vol. 2, Dentu, 1808 [lire en ligne], p. 382-383
- Yann Brekilien, La vie quotidienne des paysans en Bretagne au XIXe siècle, Hachette, 1966, 366 p. [lire en ligne], p. 317
- Calendrier de recensement sur insee.fr. Consulté le 1er mai 2011
- Saint-Lumine-de-Coutais 1836 sur Archinoë portail d'indexation collaborative. Consulté le 1er mai 2011
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur insee.fr. Consulté le 27 juillet 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur insee.fr. Consulté le 1er mai 2011
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur Base Cassini de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 27 juillet 2010
- Évolution et structure de la population sur insee.fr. Consulté le 27 juillet 2010
- Résultats du recensement de la population de la Loire-Atlantique en 2007 sur insee.fr. Consulté le 1er mai 2011
- Village de la Meltière.
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