- Saint-Colomban (Loire-Atlantique)
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Saint-Colomban
DétailAdministration Pays France Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique Arrondissement Arrondissement de Nantes Canton Canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu Code commune 44155 Code postal 44310 Maire
Mandat en coursPatrick Bertin
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Grand Lieu Site web st-colomban.fr Démographie Population 2 972 hab. (2008) Densité 83 hab./km² Gentilé Colombanais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 2 m — maxi. 37 m Superficie 35,72 km2 Saint-Colomban est une commune française, située dans le département de la Loire-Atlantique et la région des Pays-de-la-Loire.
Saint-Colomban comptait 2 972 habitants au recensement de 2008. Ses habitants s'appellent les Colombanaises et les Colombanais.
Sommaire
- 1 Géographie
- 2 Histoire
- 3 Emblèmes
- 4 Administration
- 5 Démographie
- 6 Lieux et monuments
- 7 Personnalités liées à la commune
- 8 Associations
- 9 Notes et références
- 10 Annexes
Géographie
Situation
La commune fait partie de la Bretagne historique, dans la Pays de Retz.
Saint-Colomban est située près du confluent de la Logne et de la Boulogne et à une dizaine de kilomètres en amont du Lac de Grand-Lieu. Le bourg se trouve à 20 km au sud de Nantes et 6 km au sud-est de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.
Les communes limitrophes sont Corcoué-sur-Logne au sud, La Limouzinière, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et Geneston en Loire-Atlantique, Saint-Philbert-de-Bouaine en Vendée.
Selon le classement établi par l’INSEE en 1999, Saint-Colomban est une commune rurale monopolarisée qui fait partie de l’aire urbaine de Nantes et de l’espace urbain de Nantes-Saint-Nazaire (cf. Liste des communes de la Loire-Atlantique).
Hydrographie
Son territoire est couvert de forêts, landes et zones marécageuses. Le nom des villages de la Lande, la Douve et le Marais Gâté en perpétuent le souvenir. Il se situe entre la Logne et la Boulogne, qui se jettent dans le lac de Grand-Lieu. Les inondations sont encore récurrentes au dernier tiers du XVIIe siècle dans la vallée du ruisseau du Redour. La dernière rupture de digues près du lac de Grandlieu entraîna une catastrophe au XVe siècle à laquelle remédia promptement le duc de Bretagne.
Histoire
Antiquité
Des outils préhistoriques attestent le passage de chasseurs-cueilleurs à l'âge dit de la pierre polie. La présence celte se manifeste par des micro-toponymes. Politiquement elle se situe dans la zone de la confédération des peuples armoricains, peuples marins allant de la Seine à la Garonne. Les régimes politiques sont majoritairement, selon César dans sa Guerre des Gaules, des républiques aristocratiques. La future Saint-Colomban est sur le territoire d'une petite tribu, les Ambiliates du futur Pays de Retz, bordée à l'est par la Sèvre, et le territoire des Anagnutes qui s'étendent sur les Mauges. Leur nom en celte comprend le mot "Ambi" qui veut dire (peuple vivant) de chaque côté (du fleuve), probablement la Boulogne. César dans son autobiographie, rédigée à des fins de propagande, intitulée De Bello Gallico la "Guerre des Gaules" envoi son lieutenant Crassus mater la confédération Armoricaine - Ar mor signifie "les gens près de la mer" -, jadis trustée par les Osismes de Côte d'Armor et à présent par les Vénètes du Morbihan. Sollicité de répondre, les Ambiliates, nommés pour la première fois par César sous la forme Ambiliatos (livre III,9) entrent dans la coalition. Mais grâce à la collaboration des Santons de Charente et des Pictons de Vendée, Crassus peut disposer d'arsenaux pour contrer leur flotte.
La fédération est vaincue en 56 av. n.e., les Ambiliates sont donnés, en gage de ses services, au roi des Pictons Duratios, pour le remercier de sa collaboration contre la flotte des Vénètes du golfe du Morbihan. Le roi prendra même le nomen de son bienfaiteur, Iulius, aura droit de battre monnaie et son peuple, selon le Géographe Pline au Ier s. de n.e. est déclaré "ami et allié du peuple romain". Tout le sud de la Loire est rattaché à la province d'Aquitaine, un peuple non celtique entre la Garonne et les Pyrénées. Les Pictons abandonnent leur capitale (actuellement Vieux Poitiers) pour la ville nouvelle de Lemonum (Poitiers) et se mettent à la mode romaine, abandonnant la langue et les noms celtes avant la fin de la dynastie des Julio-Claudien (terminée avec le suicide de Néron en 68). Ils fondent la ville de Ratiatum (Rezé) pour concurrencer Condevincum (Nantes), devenue entre le milieu du IIIe s. et le début du Ve s. Portum Nammetum. Les Romains apportent l'usage de la tuile, la culture de la vigne, et édifient voies pavées, bains, bâtiments administratifs, etc.
Au IVe siècle commence l'évangélisation impulsée par Saint Martin de Tours. A Rezé une chapelle rappelle un certain Lupus devenu Saint Lupien, tandis que Rome installe à Tiffauges des mercenaires Taifales, venus d'Ukraine et anciens sujets des Goths. Au Ve siècle les pirates saxons et francs écument les côtes, les Alains venus du sud de la Russie actuelle et de langue indo-européenne, ravagent l'intérieur des terres. L'un de ses chefs de guerres est même qualifié de rex ferocissimus. Une révolte sociale endémique, la bagaude - du celte bagad qui veut dire groupe de gens, bande - empoisonne la vie des grands propriétaires de villae, les obligent à des concessions, à remettre les dettes de leurs métayers. En Égypte avec les boucoloi "les conducteurs de bœufs" et au Maghreb avec les circoncellions "gens (rodant) autour des maisons" se manifestent la même volonté d'un meilleur partage des terres, des ressources en eau et bois, et d'une correction des abus financiers des prêteurs.
Peu romanisé, l'ouest de la Gaule parle encore le gaulois durant cette époque, et devant le danger, les arboryques qui ont conscience de leur passé, font sécession de l'empire vers 460, selon Procope, historien byzantin. C'est là qu'il faut placer les activités d'un grand général britto-romain, Aurélius Ambrosianus, qui régna des deux côtés de la Manche. Mais ce rêve ne dure qu'un temps, les Gallois et les Corniques (de Cornouailles) envahissent la péninsule armoricaine, tandis que les Francs progressent sous le père de Clovis vers la vallée de la Loire, où ils avaient une colonie militaire dès le Ve siècle et qu'enfin les Wisigoths écrasent le roi des Armoricains Riothame. Le sud du département connaît alors une paix relative lorsque les Wisigoths s'adjugent l'espace entre la Loire et les Pyrénées, pour presque un siècle.
Haut Moyen Âge
Un saint ermite Martinus, s'installe à Vertou au VIe s. il évangélisa en profondeur les campagnes de la région, et souvent il est confondu avec son homonyme tourangeau. Plus à l'ouest agit le fameux Saint Filibertus. La commune actuelle porte le nom du célèbre saint et évangélisateur irlandais du VIe siècle, Saint Colomban. Ce dernier fonda maints monastères et termina sa vie dans l'un d'eux, à Bobbio, en Italie. On l'orthographiait Saint Colombin (XVII-XXe siècle) et auparavant Coulombin. Le nom complet de la paroisse est « Notre-Dame de Saint Colombin ». Cette dédicace à la mère de Jésus est un gage de sa grande ancienneté, selon l'historien Noël-Yves Tonnerre. Second indice, elle est presque intacte dans ses frontières, car celles-ci sont presque toutes naturelles ou anciennes : au nord le ruisseau du Redour la sépare de Montbert, à l'ouest la rivière de la Logne de Saint Philbert de Grandlieu, la Limouzinière et Saint Jean Corcoué, à l'est la rivière de la Boulogne et des landes communes la sépare de Saint Philbert de Bouaine puis une voie romaine plus au sud la sépare de Saint Jean de Corcoué. L'église reçu en don une statue représentant le saint d'un Templier procureur des eaux et forêts dans les années 1720. La présence d'isolés irlandais atteste que la paroisse leur était connue pour son saint : les registres paroissiaux mentionnent au XVIIe siècle une jeune veuve qui y accouche et au XVIIIe siècle un prêtre qui y meurt.
À l'époque probable de sa fondation, celle de Geneston n'existe pas (fondée au XIIe siècle), celle de la Chevrolière non plus, son siège étant à Passay (jusqu'au XIIIe siècle). Cette bourgade aujourd'hui bien déchue fut assez puissante pour qu'un seigneur gallo-romain germanisé y fasse frapper monnaie au VIe siècle tout comme le fit Saint-Philbert de Grandlieu, ses monnaies nous donnant son nom primitif : Déas. Elle abrita jusqu'aux raids vikings des IXe siècle les reliques de son saint éponyme : elle était un sanctuaire très renommé. Montbert, aussi dédiée à Notre-Dame, était déjà là, née à l'impulsion d'un seigneur ermite portant un nom franc avec la composante Bert. La Limouzinière abrite les descendants d'une colonie de Lemovicii (tribu gauloise du Limousin) installée durant l'empire romain et Saint Philbert de Bouaine, dont le nom est celtique, orthographié Boueinc ou Bouing, est sans doute déjà conséquente. Le Bignon est une terre sauvage, aux deux tiers forestière, avec un sanctuaire païen aux divinités de l'eau et de la terre.
A l'opposée de cette dernière, le territoire Colombanais est largement défriché dès le XII-XIIIe siècle, comme en témoigne l'abondance des noms de villages se terminant en -erie et-ière et un habitat extrêmement dispersé. Toutefois la moitié du territoire devait l'être déjà auparavant car ils ne sont pas majoritaires. Le pouvoir appartenait au IXe siècle au seigneur d'Herbauges, et pour le contrer, le roi carolingien donna, comme pour Rollon plus tard en Normandie, une principauté aux vikings norvégiens et danois à cheval sur le cours inférieur de la Loire. Indisciplinés et pilleurs, elle ne durera pas plus de vingt ans et tombera aux mains du prince de Bretagne, Alain Barbe Torte. Fort de ce succès, il parachèvera la conquête de territoires au sud de la Loire, commencée sous les rois Salomon et Pascweten, les arrachant définitivement au territoire poitevin.
Du bas Moyen Âge à 1789
Les seigneuries
Au XIVe siècle le territoire actuel est partagé entre plusieurs seigneuries.
1 - La seigneurie du Grand Bois, dont le centre était le lieu noble éponyme, comprenait en plus quelques villages de la paroisse de Saint-Étienne de Corcoué. Elle fut absorbée au premier quart du XVe siècle par le mariage de sa dernière héritière avec un seigneur de la Touche-Limouzinière. L'un d'eux, Robin De La Touche, vers 1400, fut un véritable rançonneur qui profita de l'abaissement de l'autorité ducale à la faveur de la Guerre de Cent Ans. Un vieux parchemin montre un malheureux colombanais obligé de lui remettre une forte somme. Ses extorsions innombrables furent jugées devant la cour du puissant seigneur de Rocheservière où il dut se soumettre et rentrer dans le rang. Les comptes de la Touche conservés pour une année en 1505-06 montrent sous un tout autre jour son successeur : c'est un homme paisible, mais embarrassé : il est absorbé par ses procès. Il aime à déguster les poissons de Passay, son épouse et ses enfants les dragées qu'elle fait venir d'Auvergne. Il porte un riche chapeau de Bourgogne. Il envoie des commis faire les courses aux foires locales, et parfois même plus loin, jusqu'à Montaigu ou Machecoul. Fait révélateur, il boude ostensiblement celle de Villeneuve, pourtant située au Bignon. Luxe suprême, il peut même s'acheter des oranges, vendues à l'unité, au port de Nantes. Enfin, il ne dédaigne pas d'embaucher qui des artisans, qui des cultivateurs de Saint-Colombin pour des plantations.
Quoique réunie à celle de la Touche, la juridiction du Grand Bois continua d'avoir ses propres assises, alternativement tenues au bourg et au Noyers, chacun de ces deux lieux ayant leurs notaires pour rendre compte des plaids généraux. Elles réunissaient tous les habitants et les propriétaires non résidents de la seigneurie, et avait valeur de tribunal arbitral de première instance. Courant XVe siècle les affaires mineures sont les seules traitées : contestations de terrains, non paiement de droits seigneuriaux, amendes, qui pleuvent d'autant qu'elles sont diversifiées (divagation de bétail, dégradations). A l'époque classique, la Touche perd en importance et c'est à Machecoul, capitale du duché-pairie de Retz, seigneurie dont ils dépendent, que ses sujets font l'essentiel de leurs démarches.
Les registres de ses assises sont uniques en Loire Atlantique par leur très grande ancienneté : ils remontent à février 1395. Pour donner une idée de la fréquence des assemblées notons que de février 1395 à mars 1418 il y eu 73 plaids généraux. Le traité de Troyes, unifiant France et Angleterre coupa le royaume en deux : au nord de la Loire les anglo-bourguignons, au sud, le royaume de France, dont Bourges fut la modeste capitale.
Les désordres du temps interrompirent la tenue des assises, qui ne reprennent qu'en septembre 1427. Mais la guerre de Cent Ans les empêchera encore en 1432 et 1434. Le premier cahier de parchemin s'interrompt en août 1437. Un second cahier s'ouvre en mai 1486 et s'achève en 1498. Des rares copies ou fragment subsistent pour le XVIe siècle, et c'est ensuite un troisième cahier, courant de 1603 à 1609. Son intérêt est de lister tous les habitants convoqués. Pour l'anecdote une forte minorité de sujets ne s'y rend pas. Il ne subsiste de ce vieux domaine que les communs et une entrée monumentale datant du XVIIe avec portail en fer forgé et pilastres surmontés chacun d'un lion de pierre. Le château actuel ne date que du XVIIIe siècle.
2 - La juridiction de Villeneuve en Saint Colombin, est une seigneurie ecclésiastique dépendante de l'abbaye de Villeneuve au Bignon (actuellement restaurant sur le territoire des Sorinières). Elle couvrait une assez vaste portion de Saint-Colomban. Ce sont les moines de Villeneuve qui présentaient le recteur de la paroisse, sans doute depuis sa fondation au XIIIe siècle. Nous ne conservons rien de ses assises si ce n'est par copie éparses pour les besoins de procédures. Elle se tenait elle aussi dans le bourg, à concurrence du Grand Bois. Conscient de cette bizarrerie, les habitants soutenaient plutôt les prétentions du seigneur de la Touche, d'où d'interminables procès entre ceux-ci et les moines au XVIIe siècle. La situation financière précaire de l'abbaye ne fut pas à même dans ces temps là de toujours bien payer son personnel (procureur, greffier et sergents) et l'on vit même dans les années 1660 des hommes masqués et en armes surgir dans l'enceinte du lieu des plaids, qui donnèrent la chasse à l'un de ses magistrats ! Dans un autre cas, elle n'a même pas quelqu'un de disponible afin auditionner un saint colombanais emprisonné pour dettes. Elle ne possède pas de geôle, et c'est à la prison du Bouffay à Nantes que sont envoyés les condamnés. A l'époque classique elle devient la juridiction autochtone par excellence, par opposition à celle de la Touche-le Grand Bois affiliée au duché de Retz, et est nommée de plus en plus souvent à partir de Louis XIV "juridiction de Saint Colombin".
3 - La seigneurie des Huguetières, a comme sujets plusieurs villages le long du ruisseau du Redour, séparant la paroisse d'avec celle de Montbert (qui s'étendait 4 kilomètres plus à l'ouest qu'actuellement) et de Geneston (alors toute petite, avant les annexions de 1860). Son siège était un château situé dans un bois sur la Chevrolière, qui fut réunit dès le XVIIe siècle, tout comme le Grand Bois / la Touche-Limouzinière, sous la juridiction du duché de Retz, dont la capitale était à Machecoul.
4 - La seigneurie de Rocheservière, n'avait qu'un assez petit territoire sur la paroisse. Son centre était à Rocheservière, dans le nord de la Vendée.
Les nobles avaient le droit outre de haute et basse justice, de prélever des rentes en argent ou en nature (céréales, chapon, poulets, agneaux, naves pour Saint Colomban) mais pouvaient retenir pour eux les terres sans héritiers, les épaves dérivantes, percevoir une taxe sur les successions, ou les mariages, appelée « droit de cuidage ». Ils avaient autour d'eux des domestiques. L'une d'elle parvint à épouser un gros propriétaire étranger à la paroisse, s'unissant fort romantiquement dans la chapelle noble de son maître.
Le duché de Bretagne étant rattaché par François 1er en 1532, toutes ces seigneuries sont sous la seule férule d'un même État.
La révolution a aboli toutes ces juridictions en créant cantons et départements, centralisant la justice au chef-lieu de ce dernier.
Les anciennes familles nobles
Les vrais nobles, qui portent le titre d'« escuyer » sont peu très nombreux dans la population. Une branche de la famille de marchands et plumitifs, connue depuis le XIVe siècle, les Templier, sieurs du Chiron ou de la Rabatelière, obtinrent la noblesse dans les années 1670.
La famille Rocquet est la plus ancienne, attestée dès le XIIe siècle. Elle se scinde en deux branches vers 1500, l'aîné qui resta noble, et la cadette, tombée dans la roture. Ils ont pour origine le lieu noble de Besson et portèrent le titre notamment de « sieur de la Tribouille ». Elle a des liens très forts avec Saint Philbert de Bouaine. Sous Louis XIII elle s'éteint sur le territoire, ses membres vivants ailleurs, et leurs lointains cousins roturiers oseront s'attribuer un temps le titre de « sieur de Bessons » qu'elle affectionnait aussi. Elle avait son enfeu dans l'ancienne église de Saint Colomban. Ce lieu de sépulture fut sans doute refait à neuf au cours du XVIe siècle. Les généalogistes du XVIIIe siècle les ont affublés de titres longs comme le manche et parfaitement ridicules. Les documents montrent une titulaire bien plus modeste. Le regretté Pierre Parois, du groupe histoire de Saint Philbert de Bouaine estime qu'à l'origine il ne s'agissait que d'un simple chef de troupe, tenant garnison, et gardant la frontière sud du duché, et rien d'autre.
La vie paroissiale
Les recteurs et le personnel religieux
Le premier curé dont on connaît le nom a vécu au XIIe siècle. Le second connu n'apparaît qu'au XIVe. Dans la deuxième moitié du XVe siècle la famille Deniau donna plusieurs recteurs. L'un d'eux tint si mal la cure qu'il fut démis et remplacé par un de ses parents. Au milieu du XVIe siècle la cure et le cimetière menacent ruine, de simples prêtres s'adonnent à la boisson dans les cabarets, imitant en cela ceux de la Chevrolière. Lors de la tournée diocésaine de l'évêque dans les années 1550 et 1560, ils ont même interdiction de paraître devant lui.
Durant les guerres de religions maints troubles eurent lieu : deux prêtres assassinés au Bignon, saccages dans l'église d'Aigrefeuille, cure contestée entre plusieurs prétendants au Bignon et à Saint-Colomban dans le début des années 1590.
Il y eu quelques rares protestants à Saint-Colomban, au moins un Guillebaud fabriquant de serge, et tout du moins des sympathisants dans les familles aisées. On le repère aux noms bibliques de leur progéniture, qui est une de leur signature onomastique, un village entier est passé à la réforme à Saint-Philbert de Bouaine, quelques familles à Saint-Étienne de Corcoué, un tisserand à la Grolle (actuelle Rocheservière). En témoignent les actes d'abjurations des registres paroissiaux. En effet, la honteuse révocation de l'Édit de Nantes de 1683 les fit disparaître, et avec eux la communauté hollandaise de Nantes, qui commerçait principalement le vin blanc qu'elle réexportait en Haute Bretagne et surtout vers les ports flamands, afin de confectionner de l'eau-de-vie pour les marins. Seuls ceux qui renonçait à l'« hérésie de Luther et Calvin », à la « Religion Prétenduement Réformée », abrégé R.P.R., selon la formulation des catholiques, purent demeurer sur le territoire. La plus importante communauté et la seule qui eut un pasteur, fut celle de Vieillevigne, composée de nobles, bourgeois, professions médicales, liée à l'armurerie et surtout au tissage. Une partie choisit l'exil en Angleterre.
Comme partout en France, la restauration se fera à la suite du concile de Trente, qui dura plusieurs décennies, au XVIIe siècle. Le séminaire fut généralisé et la formation de prêtres grandement améliorée. Tout prêtre devait pouvoir justifier de 200 livres de revenus annuels pour postuler à une cure. C'est une forte somme. Ainsi s'explique que, comme partout ailleurs, les familles de Saint-Colomban ne fourniront désormais plus les curés, mais seulement les vicaires, leurs seconds, et les simples prêtres. Leur nombre ne cessera de diminuer tout du long du XVIIIe siècle. Un excellent recteur, quoique affaiblit par une maladie chronique, Bourgevin, dirigea la paroisse de 1656 à 1679. Quand survint la Révolution le curé était un certain L. Giraud. Les simples prêtres comme le vicaire se procurent un revenu avec les chapellenies. Elles sont édifiées dans l'église même ou sur un domaine rural. L'on connaît au XVIIe siècle une chapelle à la Mandironnière et une autre, plus tardive au lieu-dit de Besson. Il se rémunéraient sur les prières dites pour le repos de l'âme des morts, assez coûteuses, dans des fondations créées par la famille du défunt. Elles étaient alimentées par les bénéfices d'exploitation de terre ou encore par de l'argent donné à la paroisse, et qu'elle prêtait contre intérêts ou plaçait. Notons encore que les sacristains sont recrutés dans une même famille élargie : les Picard du bourg (tout comme les Deniau du bourg à Montbert qui le furent plusieurs siècles).
Le conseil de fabrique
Autour du « recteur », nom donné à la fonction de curé en comté de Nantes et en Anjou, la population masculine, majeure et bonne catholique, élisait annuellement deux marguilliers, qui présidaient le conseil de fabrique, ancêtre du conseil municipal. Nous avons incidemment quelques noms depuis le XVIe siècle : ils sont notables, artisans, laboureurs. Le conseil avait à gérer l'entretien de l'église, de la cure et le cimetière et les objets du culte. Ceux-ci n'étaient jamais à l'abri d'un vol, notamment les habits sacerdotaux, comme l'atteste un cambriolage dans la petite église de Saint-Christophe de Chartreuse (actuellement annexé à Rocheservière) dans les années 1760. Le conseil gérait encore les comptes de la paroisse, établissait la liste des pauvres à nourrir.
Il devait encore aider aussi le pouvoir royal à répartir l'assiette de l'impôt, tel que les fouages (impôt par foyer) et depuis Louis XIV celui de la capitation, très impopulaire (impôt par tête). Enfin, il devait tirer au sort au moins deux jeunes hommes pour aller accomplir leur service dans les armées du roi comme « milicien » : nous connaissons dans les années 1670 un Desramé et un Deniau qui furent garde-côtes. Quand la population n'a pas envie de les laisser partir, elle paye des remplaçants, en général de pauvres Bretons bretonnants, qui étaient les immigrés de l'époque, avec les Irlandais.
Les papiers comprenant les délibérations du conseil et les titres de propriété de la paroisse étaient conservés dans un coffre et un responsable gardait la clef. Ses archives sont malheureusement intégralement perdues avant la Révolution, jusqu'à preuve du contraire.
La paroisse était divisée en subdivisions appelées « trèves ». Elles étaient au nombre de trois et recouvraient respectivement les limites des juridictions du Grand Bois, de Villeneuve et des Huguetières. Chacune élisait les responsables de la collecte de l'impôt, le collecteur et celui chargé d'aller porter au trésor à Nantes la précieuse cassette. La perte des notaires de la paroisse nous prive des rôles (listes) de l'impôt des fouages. Ceux de la capitation sont conservés aux Archives Départementales de Loire Atlantique. Ils détaillent ce que paye chaque chef de famille.
Les habitants participèrent à une grande procession mémorable en direction de Saint-Sébastien, dans les années 1670, en partant à l'aube, et effectuant plus de quinze kilomètres à pied, dans la journée.
La vie quotidienne de 1620 à 1789
La population avant la Révolution était moins importante qu'aujourd'hui. La grande peste de 1346, les guerres, les épidémies de peste et de dysenterie des années 1620 et 30 en réduisirent le nombre.
Après les guerres de religion la dévaluation de la livre fut si importante que les plus riches habitants de Saint Colombin lui préférèrent la monnaie d'or espagnole, la pistole. À partir de Louis XIII une reprise économique très nette a lieu dans la région. Une puissante veuve d'un gros propriétaire de la paroisse, et qui réside à Nantes, joue dans les années 1620 le rôle de banquière en finançant uniquement des investissements productifs. Elle aida maints entrepreneurs, marchands, artisans de Saint Colombin. Une douzaine d'acte d'un petit notaire des Noyers, Charier, conservés par son parent nantais dans ses archives, nous permettent d'entrevoir ce que fut la vie quotidienne à cette époque.
Mais la population nous est connue surtout, et encore, par les registres paroissiaux. Ils remontaient à avant 1556 puisque l'évêque de Nantes mentionne leur tenue, et ont été détruits durant la guerre civile de Vendée. Il ne subsiste que les doubles, institués en 1668 pour la province de Bretagne (contre 1737 pour le Poitou). Conservés à Nantes, et actuellement aux Archives Départementale de Loire Atlantique, ils débutent en janvier 1669. Mais nous manquent les périodes 1680 à 1695 et 1700 à 1702. Le dernier double reçu par le présidial de Nantes est celui de l'année 1789, tout comme Geneston. Les troubles qui suivirent ne permirent plus d'en envoyer d'autres. Ils sont remarquablement tenus au début, tant par le curé Bourgevin que son successeur. Les sépultures donnent le lieu de décès, les baptêmes celui de naissance, avec ondoiement à la maison en cas de péril de mort des enfants, et motif d'absence du père dans les années 1670, qui est une rareté et est très intéressante sociologiquement. Celui-ci en effet est souvent parti, notamment pour affaires. C'est par ces indications que l'on devine qu'une épidémie frappa la population en 1669. À partir des années 1690 nous avons l'âge de décès. Les mariages livrent les noms des parents, les dates de fiançailles (années 1670 seulement), l'attestation de majorité ou de minorité (à 25 ans avant le Code Civil), et donnent les témoins.
L'écrasante majorité des habitants était attachée à la terre, laboureurs, métayers, mais toute une hiérarchie existait. Les plus riches s'auto-intitulaient « sieur », et bien souvent étaient passés auparavant par le stade de marchand. Certains allaient de métairie en métairie, sur les plus mauvaises terres. La plupart vivait en communauté de producteurs, ce qui leur assurait une assurance maladie et vieillesse. Elle tenait régulièrement ses comptes. La vigne était exploitée en commun et pouvait être « franche », c'est-à-dire sans redevance seigneuriale. Mais dans la plupart des cas elle était soumise à devoir du quart de la vendange à mener au pressoir du propriétaire. Il existait aussi les très impopulaires corvées, des jours de travail non payés dues au seigneur, en général des travaux de voirie et d'entretien au XVIIIe. Néanmoins les hommes étaient nourris. Ainsi, ce sieur de la Roulière, convoquant de trente chefs de familles pour réparer les moulins à eau de Pont James, dont quelques fortes ? femmes.
L'activité artisanale est elle aussi bien représentée au XVIIe siècle, quoique bien moindre qu'à Legé, par exemple, et connait un certain repli au XVIIIe siècle : la diversité des métiers s'amenuisant. Une dynastie de forgerons y fut renommée sous Louis XIV. L'industrie utilise les forces naturelles : l'eau et le vent, avec les moulins. Les premiers servaient à la fabrication de tissus, les seconds à moudre les blés. Au XVIe siècle il y avait pas moins de quatre moulins à Pont James, tant à vent qu'à eau. Les marchands formaient une forte minorité, instruite et concourant à développer l'alphabétisation. Ils s'adonnent principalement au commerce du vin blanc, très lucratif, tandis que les débits de boissons étaient souvent entre les mains d'étrangers à la paroisse. En s'enrichissant ils se faisaient appeler « sieur » de ceci ou de cela, et leurs épouses « damoiselle » ou « dame » et pour les plus en vue, « noble homme ». Citons pour mémoire la famille Mainguy. Bien souvent elles trustaient en même temps les emplois de plumitifs ou les sergentises auprès des juridictions locales.
Un habitant de Saint-Colomban, coupeur de bois de son métier, fut l'un des cinquante fondateurs de Montréal au Canada, où il partit s'installer au milieu des années 1650. Un autre fut assassiné par des bandits opérants à partir des franges du Bignon, dans les environs de Villeneuve. Sa foire annuelle attirait non seulement les marchands, mais les noceurs et les bagarreurs. On signale plusieurs noyades, dont l'une due à une chute dans un puits, dans les années 1670.
La sage femme la plus renommée dans les années 1670 était de la Limouzinière et exerçait ses services aussi à Saint-Colomban, qui avait les siennes, à peine d'égale valeur. Les chirurgiens, qui accomplissaient tout acte nécessitant une intervention sur et dans le corps, ne restaient pas longtemps en poste, mais celui-ci est toujours occupé au moins dans le dernier tiers du XVIIe siècle. Les meuniers étaient des familles atteignant facilement l'aisance. Le moulin se transmettait de père et fils. Sa partie la plus essentielle n'est pas comme on le penserait les ailes, aisément réparables, mais la meule à broyer. Elle avait même son artisan spécialisé : l'amoulangeur. Elles étaient confectionnées, à ce qu'on puisse en juger, dans les carrières autour de Nantes, selon un acte notarié du XVIIe siècle où un De La Tribouille s'emporte de voir ses meules débarquées sans ménagement d'une barge en Loire et de les retrouver en dizaines de morceaux, toutes cassées.
Le mobilier des habitations se composait selon les inventaires des XVIIe siècle surtout de coffres, d'une table, de bancs et c'est tout. Les chaises et les armoires sont pour les gens aisés. L'essence utilisée est massivement le chêne. Avant le XIXe siècle les gens du communs ne connaissent même pas la fourchette. C'est au XIXe siècle seulement, que le vin devint de consommation courante, générant un alcoolisme problématique dès la Belle époque. Les laboureurs fabriquent leurs outils agricoles. Saint-Colomban est la seule paroisse de la région dont un inventaire du XVe siècle est connu, transcrit chez le notaire Nepvouet de Saint-Philbert de Grandlieu.
Du fait de la mortalité infantile peu de familles ont plus de trois enfants parvenant à l'âge de se marier. Les notables, parce qu'ils vivent mieux, sont souvent ceux qui en ont le plus de vivants. Un notaire Guillemot eut seize enfants dans les années 1670-1700, dont sept survivront, mais une famille plébéienne comme les Desramé recèlent un couple de vieillards qui ont cinq, et peut-être six fils, qui tous seront mariés et père d'une progéniture, ce qui reste un cas exceptionnel mais leur assurant pour le coup une nombreuse descendance.
Nous connaissons certains pauvres au XVIIe siècle, parce que par dévotion, les sieurs De La Tribouille choisirent parmi eux en 1669, temps de calamité on l'a vu, les parrains et marraines de leurs enfants. Ils furent imités par une autre famille. Pour améliorer l'ordinaire il y avait la contrebande, notamment l'alcool distillé chez soi, deux cas connus au Bignon dans les années 1680, ou encore le sel. À Vieillevigne, qui touche le Poitou, les anciens parlent encore d'un chemin des contrebandiers, car la très impopulaire gabelle, l'impôt sur le sel, ne s'appliquait pas à la Bretagne, en vertu d'un accord lors du rattachement de la province, créant ainsi un différentiel de prix très tentant de part et d'autre de l'ancienne frontière.
La fin du règne du roi soleil fut calamiteuse. Le taux d'alphabétisation, on le voit par les signatures des registres, s'effondre dans les années 1690-1700, les titres relevés par les familles enrichies s'effacent en partie. En 1709 une épidémie décime la population, principalement les enfants et les jeunes adultes. À la suite d'un froid polaire (la Loire gela et était traversable à pied) le Régent ordonna en 1720, au nom du jeune Louis XV, une enquête sur l'état de l'agriculture. Pour le territoire du département nous conservons les rapports, paroisse par paroisse, dans les papiers Meslier, du nom d'un maire de Nantes dans les années 1720. À Geneston presque tout le gros bétail a été abattu pour manger, quelques vaches plus mortes que vives. A Montbert, le curé confirme la disette et dénonce les « coquards », autrement dit les gens du voyage, les accusant de vol, mais surtout, de ne pas vivre en sédentaire. Fort insidieusement, les autorités avaient, juste après la rubrique épizootie, introduit celle concernant les troubles, et les gens indésirables. À Nantes, le roi fait déporter en Louisiane quelques turbulents jeunes gens, selon un registre d'entrée à l'hôpital central de Hôtel Dieu de 1726.
Au premier quart du XVIIIe siècle l'on constate que si l'un des conjoint meurt, c'est dans la majorité des cas, un remariage dans l'année qui suit, parfois même quelques mois après. Une relative tolérance se fait jour au 1er quart du XVIIIe siècle vis-à-vis des couples non mariés en attente d'un enfant ; le plus souvent on les marie, le plus vite si faire se peut, que la future soit déjà mère ou visiblement enceinte. Lorsqu'il y a eu scandale, les futurs sont quitte pour expier leur péché en implorant Dieu dans la chapelle de la Miséricorde, à Nantes, qui semble dédié à l'union de tels couples.
C'est au dernier tiers du siècle que les choses commencent à se gâter à nouveau, principalement d'abord à cause du climat : d'après les registres paroissiaux de la Chevrolière on sait encore qu'il y a eu de fortes gelées en 1766, qui tuèrent presque toute la vendange. Le prix des alcools subséquemment monta en flèche.
Des progrès dans l'agriculture relancèrent celle-ci dans le nantais sous Louis XV. En témoignent châteaux et manoirs édifiés en style néo-classique au XVIIIe siècle dans toute la région. La source principale de richesse restant la terre, ils en sont les éclatants symboles. La présence successive à Nantes de deux architectes titulaires du prestigieux Prix de Rome a eu pour effet de stimuler cette frénésie architecturale de recherche du beau et du fonctionnel. Le mouvement ne s'arrêtera que dans les années 1820, avec la Garenne Lemot à Clisson dans un goût fortement inspiré par l'Italie. Saint-Colomban en possède plusieurs, tous du XVIIIe siècle, hélas très abîmés pour la plupart durant la guerre civile. Ainsi le château de la Mouchetière, bâti en 1781 par la famille Guillermo fut-il incendié en 1794, tout comme le manoir du Pay-Richereau. De l'ancien château de la Roulière ne subsiste que le colombier, édifié en 1784, et les douves.
De la Révolution à la Libération
La période révolutionnaire
Suite à l'effervescence en 1788 des parlements locaux (Bretagne, journée des tuiles à Grenoble) et vu l'état alarmant de ses finances, le roi convoqua, pour la première fois depuis le XVIIe siècle, les Etats Généraux. Le 24 janvier 1789 en fut fixé le Règlement Général : chaque bailliage ou sénéchaussée élirait son député. Or la paroisse est en région de Marche Commune, entre Bretagne et Poitou, qui ne relevait d'aucun bailliage ni ne formait une sénéchaussée. Grâce à l'appui du syndic général des Marches et au marquis de Juigné et de Montaigu un règlement spécial leur octroya le 19 février une représentation. L'assemblée des Marches, annoncée le 26 février, se tint du 31 mars au 3 avril au château de Montaigu. 85 personnes sont présentes, dont 18 pour le clergé et 16 pour la noblesse. Parmi le tiers états se trouvent les deux représentants de Saint Colomban, élus le 22 février par délibération des habitants : François Leraulle sieur de la Goulinière, propriétaire, et Hugues Hervouet sieur de la Jaufraire, maître chirurgien. Ils participèrent à l'élection des deux députés du tiers : un avocat de Legé et un médecin, trésorier des Marches, de Montaigu, puis leurs suppléants.
Les trois ordres, fait remarquable, rédigèrent en commun le 2 avril leurs doléances dans un document unique, comprenant cinq articles, vraisemblablement sous l'influence de l'abbé Richard, d'opinion traditionaliste et, docteur en droit. L'adresse au roi est fort respectueuse et cela ne doit pas encore surprendre. Noblesse et clergé n'arrivent pas à s'entendre toutefois avec le tiers états sur le droit de chasser les bêtes nuisibles pour les cultivateurs, ni sur l'institution d'un maître d'école par paroisse. C'est plus tard, au cours du printemps, que Saint Colomban rédigea son propre cahier de doléances. Mais hélas, la guerre civile de Vendée en a fait disparaître les originaux, à part pour la partie Bretagne de la Trinité de Machecoul et de Saint Etienne de Corcoué. Pis, selon l'historien de Gétigné, les doubles auraient brûlés dans l'incendie du château de Montaigu le 21 septembre 1793. Pour en avoir une idée on pourra se reporter à celui de Montbert, qui est tout proche et hors des Marches.
La Constitution Civile du Clergé, abrégé C.C.C., provoqua le rejet massif des prêtres jureurs ou assermentés. A Saint Aignan de Grandlieu il est persécuté par les habitants, tandis que les prêtres restés fidèles à Rome doivent s'exiler, au Portugal pour celui de Geneston. Les vicaires prennent alors la relève des pasteurs en fuite et quand se déclenchera l'insurrection, prendront le maquis. A Legé le curé est resté et dans ses registres clandestins il relate les horreurs : le massacre de 200 prisonniers républicains, bouches en trop à nourrir pour les insurgés, en représailles aux tueries massives des Colonnes Infernales, nom que l'histoire catholique leur donnera.
En mars 1793, refusant la levée en masse de 200 000 hommes, les provinces de l'Ouest se soulevèrent, chassant les prêtres favorables au régime, massacrant les républicains (Machecoul, Saint Philbert de Bouaine). La constitution de l'an II consacrait le « droit à l'insurrection » contre l'oppression du gouvernement. Ils ont donc usé de cette possibilité. Le soulèvement est mi-spontané, mi-complot d'éléments royalistes. Mais rapidement c'est le peuple qui mènera la lutte en allant quérir de lui-même ses généraux. Au nord de la Loire il est rapidement écrasé et survivra sporadiquement mais de façon endémique sous le nom de « chouannerie ». Au sud elle est victorieuse et tient un vaste territoire durant près d'un an. Mais l'envoi de troupes aguerries par les combats sur la frontière de l'est va changer la donne. L'un des chapitres les plus sanglants de l'histoire de la commune va alors s'écrire.
Après une série de revers subit par les troupes républicaines devant le général Charrette, le général républicain Florent Duquesnoy, à la tête de 4 000 hommes, est décidé à en découdre. Une rencontre a lieu à Saint Colombin le 10 février 1794. Face à lui 3 000 hommes commandés par François De Charette et Charles Sapinaud. La bataille tourna à son avantage, nous ignorons ses pertes, mais il n'a que 100 blessés. En face 300 à 400 morts ou blessés. C'est donc « après » les combats qu'eut lieu, au village de Pont James, le massacre de 500 habitants, qu'une plaque commémorative, sur la façade du clocher, rappelle depuis 1947. Toutefois il semble qu'ont été inclus les tués au combat, ce qui donnerait un chiffre exagéré. Il est avéré que plusieurs tueries ont eu lieu au Luc sur Boulogne, mais que le curé les aient regroupés en un bloc. Cela ne change donc rien au nombre des pertes, mais est plus à même d'entretenir le souvenir.
Les ordres signés émanant de la capitale ont pourtant de quoi faire frémir : il est ordonné de brûler les bâtiments d'habitation et d'exploitation, les récoltes, d'arracher les vignes, couper les arbres, tuer tout porteur d'armes sans considération de sexe ou d'âge, d'interner les familles des « brigands ». Le curé de Legé atteste dans son registres clandestin avoir vu des bébés embrochés à la baïonnette, pour économiser des balles ! Les viols furent fréquents, générant ce qu'on appela pudiquement la « maladie bleue », autrement dit les enfants de la honte, qui allèrent remplir les orphelinats. De cela encore aujourd'hui, selon M. De Pressencé, on ne parle pas.
La guerre civile divisa les familles, un maire de Remouillé, réfugié à Nantes et craignant d'être accusé de tiédeur, dénonce son fils. Un cabaretier de Geneston, Louis Guisnel, soupçonné d'être un indicateur, est lynché par la population. À l'inverse, le vicaire de Saint Aignan se déguise pour se rendre à Nantes afin de sauver le fils d'un notable républicain, car sa science en médecine est grande, et ce au péril de sa vie. L'homme a rejoint le bocage après l'insurrection, mais conserve son humanisme d'avant tout du long.
À Nantes un véritable psychopathe, Carrier, fit noyer par centaines prêtres réfractaires, rebelles ou supposés tels, femmes y compris. Ses excès le firent dénoncer à son tour, et il fut désavoué par le Comité de Salut Public qui le rappela à Paris.
La paix ne revient que peu à peu à partir de 1796-1797, et c'est à ce moment que sont enregistrés civilement les décès de la guerre civile, et encore les enfants en bas-âge manquent-ils souvent. Le plus intéressant est celui de Pont Saint Martin, qui relate le lieu et les circonstances de leur mort. Un vieux laboureur de Geneston préféra fuir les tueries pour se réfugier dans sa belle famille à Saint Colomban : la grand route de Machecoul comme celle de Nantes étaient bien plus susceptibles d'apporter des soldats ennemis, qui - l'analogie avec l'Afghanistan est frappante - ne tenait guère que les grands axes et les gros bourg et leurs abords immédiats.
Reconstruction et reprise au XIXe siècle
La commune a été institué par la Révolution, le maire étant élu par l'ensemble des hommes majeurs. Napoléon Ier fera désigner celui-ci par le préfet, afin de tenir le pays sous sa poigne. L'usage perdurera jusqu'à ce que la révolution de 1848 et la Seconde République rétablisse l'élection. La majorité est portée à 21 ans en 1790, le cadastre institué au début du XIXe siècle, les cadres institutionnels (qui sont encore les nôtres) installés.
La guerre de Vendée a dépeuplé la contrée de ses élites, tant réactionnaire qu'inspirée par l'esprit des Lumières. La situation touche tout les secteurs. Celle qui survit s'est droitisé par ce spectacle d'une république dévoyée et assassine sous la Convention, corrompue et instable sous le Directoire. Elle songe dès le Consulat à rentrer dans ses biens, faire prospérer ses affaires et vivre en paix. C'est dire qu'elle se rallie par opportunisme au Premier Empire, faute de mieux, et s'en détourne dès les désastres d'Espagne et de Russie connus.
Des jeunes de Saint Colomban durent partir aux guerres napoléoniennes, puis plus tard aux expéditions coloniales. Le seul moyen d'y échapper, on le perçoit très bien en 1812 lors de la Campagne de Russie, fut de se marier en masse !
L'ancienne église de Saint Colomban, bâtie au XVIe siècle et on l'a dit, propriété des moines de l'abbaye de Villeneuve, fut avec la cure les seuls édifices ayant résisté après l'incendie du pays par les troupes de Duquesnoy. Il ne reste quasiment rien du patrimoine architectural antérieurement à cette date. Une croix du XVe siècle a tout de même pu être conservé jusqu'à nos jours. Elle appartenait à l'ancienne église. L'actuelle église fut bâtie en 1855 afin de remplacer la précédente devenue vétuste et trop petite. L'accroissement de la population au XIXe la rendait obligatoire. A l'origine il y avait une flèche de style Roman qui surmontait le beffroi mais une tempête l'ébranla. Elle fut bénit le 17 mai 1857 par l'évêque de Nantes, monseigneur Jacquemet. Ce dernier avait connu une certaine renommé sous le Second Empire, bien oubliée aujourd'hui, comme en témoigne sa biographie parue peu après sa mort et rééditée début XXIe siècle. Le mobilier de la sacristie date de 1874. Les trois cloches sont installées en 1885, l'année d'érection du calvaire de la Croix Jambu.
L'actuel presbytère a été édifié en 1850.
L'actuelle mairie bâtie en schiste et tuffeau date de 1866 et a pour particularité d'être encore ornée de l'aigle impérial, puisqu'elle sa construction fut initiée en 1863 par l'empereur Napoléon III.
Une fontaine fut édifiée au XIXe pour le village de Pont James. Elle est sise au lieu-dit des Noyers. L'eau y était réputée la meilleure du village. Elle subsiste toujours, bien qu'à présent tous les habitants soient raccordés au service d'eau
Un important exode rural a dépeuplé sous la Troisième République nos campagnes. Saint Colomban entame ce mouvement passé 1885, mais c'est la saignée de la Grande Guerre qui accentua le phénomène. Comme ses voisines, Saint Colomban ne retrouva sa population des années 1880 qu'au dernier quart du XXe siècle avec le mouvement que les sociologues, démographes et géographes appellent la « rurbanisation ». Ainsi le niveau de population des années 1820 ne fut-il atteint que durant les années 1990. Il faut toutefois nuancer : la population adulte, et donc productive, est beaucoup plus importante de nos jours.
Les premières moissonneuses sont d'abord actionnées par les chevaux, puis par la vapeur et enfin l'essence. La paysannerie restée sur place vit de mieux en mieux de son travail. La pomme de terre s'avère une denrée essentielle, avec le lait.
La médecine progresse lentement. Les annotations exceptionnelles dans les registres d'état civil d'un médecin légiste au Bignon montre que la mort subite des nourrissons est encore fréquente dans les années 1860.
En 1871 une épidémie de dysenterie ravage le pays, suite à la défaite de 1870, comme en témoigne les registres d'état civil de Montbert.
De la Belle Époque à 1944
La guerre scolaire suite à la loi de 1902 séparant l'Eglise et l'Etat, laissèrent des traces profondes et un ressentiment contre les radicaux républicains. Les bulletins paroissiaux de la Chevrolière est à ce titre éclairant. A l'entrée de Montbert une bagarre opposa dans les années 1910 les filles de la laïque à celle de l'école religieuse. Ces dernières, à en croire un témoignage d'une ancienne, eurent le dessus. A la suite de l'affaire Dreyfus, les idées antisémites progressèrent chez quelques uns des plus calotins. Des ligues de vertu prônant la « bonne presse » tentèrent d'imposer les choix de lecture aux habitants : elle échoua assez piteusement à la Chevrolière. A Saint Philbert de Grandlieu de grandes processions autour de l'ancienne église abbatiale culminèrent dans les années 1920. La paysannerie est puissamment encadrée. Dans les années 1920 elle sabota la projection d'un film muet jugé diffamatoire pour son métier en privant entièrement de courant la ville de Clisson ! Par solidarité, personne ne dénonça les coupables dans la population.
Les départements bretons et la Vendée a eux seuls fournirent entre 1860 et 1930 plus de prêtres et de missionnaires que toutes les autres régions française. L'attachement à la foi est viscéral. Trois continents furent évangélisés par eux.
Les idées socialistes ne progressèrent que lentement et étaient au début le fait de quelques fortes têtes, qui agissant en milieu jugé hostile, n'étaient pas loin des idées anarchistes. Leur présence est de peu d'importance avant l'entre deux guerre. Participe de ce courant la projection en 1937 à Saint Philbert de Grandlieu d'« un grand film pacifiste », dixit un prospectus, À l'Ouest, rien de nouveau, qui traite de la guerre de 1914-18. Mais ce sentiment est partagé aussi par une large fraction des électeurs de droite. Dans toute la région les électeurs sont très majoritairement à droite, depuis que les élections libres existent, donnant des scores supérieur à la moyenne de la Loire Atlantique au Front National et à Philippe De Villiers. Toutefois, concernant le Front National, il faut remarquer que son score y reste néanmoins très inférieur à la moyenne nationale. Legé fut beaucoup plus tentée par le vote protestataire conservateur.
L'attachement des habitants à leurs notables est indiscutable. Mais les changements sociologiques récents commencent à inverser la tendance, notamment par le départ de Nantes et de sa périphérie, dont les loyers flambent une foi libérés dans les années 1990, d'une population nouvelle dans les années 1970 et 80. La disparition de la petite paysannerie, programmée de longue date par l'OCDE et l'Union Européenne, y est aussi pour une bonne part dans le changement récent de majorité dans toute la région.
La Grande Guerre fut la seconde hécatombe moderne frappant cette commune. Un monument aux morts perpétue le souvenir du sacrifice de toute une génération.
Les généraux incapables de 1940 provoquèrent en quelques semaines une défaite subite qui, selon l'historien Paxton, n'avait rien d'inéductable. Le pays est occupé par l'armée allemande en juin 1940. Les réfugiés du nord et de l'est viennent s'installer dans le pays. À Geneston la werhmart réquisitionne une école. Selon sa correspondance avec l'institutrice Mlle Padiou, son commandant est un franc antisémite et nazi fanatique. Le curé de cette paroisse, selon les registres paroissiaux de cette époque dépouillée par l'institutrice Cécille Mabit, montre que plusieurs enfants juifs furent baptisés discrètement et échappèrent ainsi à la déportation. Les bombardements américains de jour sur Nantes, apportèrent une deuxième vague de réfugiés. La correspondance d'un cadre de l'industrie nantaise en mentionne à Vieillevigne.
Un arrêté préfectoral interdit en 1943 le démarchage à domicile car « les terroristes s'introduisent chez les habitants sous d'habiles subterfuges ». Un autre réquisitionne pour l'Allemagne tout les travailleurs dans le bâtiment, dont une partie ira construire fours et fumisteries, participant bien malgré eux à la « solution finale » hitlérienne. D'autres, bien payés et plus chanceux, doivent aller travailler sur le mur de l'Atlantique, notamment pour notre région à la base sous-marine de Saint Nazaire. Une division SS composée d'Ukrainiens collaborateurs les surveillait. Un camp d'internement existait près de Châteaubriant. Dès 1939, des communistes, surtout espagnols, puis aussi, sous Pétain, des gens du voyage, en constituaient les plus gros effectif. Il n'est fermé que vers 1946.
Au début de l'année 1944, le conseil municipal de Montbert, renouvelle ses voeux au maréchal Pétain : peu croient encore la libération proche. Après le débarquement du 6 juin, l'occupant ordonne de faire réquisitionner tout le fil de fer barbelé, à la grande colère des exploitants agricoles. Un maquis se forme dans le bois des Huguetières à la Chevrolière en été 1944. Il est démantelé par la milice française grâce à un subterfuge : tous sont déportés ou abattus. Les troupes américaines du général Patton libèrent la région en août 1944.
Les grèves générales de 1936 et surtout celle de 1968, la guerre d'Indochine et plus encore d'Algérie laissèrent des traces.
Le crash du B17 en 1943
Le dimanche 4 juillet 1943, une « forteresse volante » B-17, bombardier géant immatriculé 42-5053 qui participait au raid aérien contre le terrain et les ateliers aéronautiques de Château Bougon, fut abattue par la DCA allemande et tomba en flamme au lieu-dit de Besson[1]. À son bord, dix hommes d'équipage : deux périrent lors du crash, six furent capturés par l'armée allemande et les deux autres réussirent à fuir puis à rejoindre l'Angleterre.
Depuis 2004, une stèle commémore le souvenir de ce drame et des deux soldats américains tués au combat : Earl Sell et Bernard McKnight[1]. Des citoyens américains sont venus se recueillir devant elle[1]. Une cérémonie civique s'y déroule tout les 8 mai.
De la Libération à nos jours
La municipalité depuis 1945
Le nom de la commune change par décret du 26 mai 1972 et devient Saint-Colomban, graphie celtisée plus exacte du nom du Saint Patron. Par délibération du 6 septembre 1985, le conseil municipal convient d'un blason pour la commune.
Jean-Luc Gautier fut élu conseiller municipal en 1988, puis maire de Saint Colomban en 1995. Il fut réélu en mars 2001. Dans sa page du 12 septembre 2007 une plate forme d'information nantaise en ligne annonça qu'il ne se représenterait pas, afin de se consacrer à sa vie de famille[2]. Aux municipales de mars 2008, deux listes se présentent : "Un nouveau souffle pour Saint-Colomban"[3] menée par Jean-Marie Blais, 57 ans, éducateur spécialisé et conseiller municipal. Lui était opposée la liste "Agir ensemble pour Saint-Colomban"[4] menée par Patrick Bertin, 44 ans, technicien EDF, qui remporta les élections. Sa tête de liste devint tout naturellement le nouveau maire, actuellement toujours en poste, et dont le mandat court jusqu'en 2014.
Notons un accroissement peu commun de la population au début du XXIe siècle : elle augmenta de 29 % entre 1999 et 2004. Il s'agit sans doute d'un rattrapage, certes fulgurant, de la commune quant à son "retard" à s'équiper de plus de lotissements.
Progrès matériels au XXe siècle
L'agriculture passe peu à peu au productivisme. Une coopérative laitière existe dans les années 1920 à Saint Philbert de Grandlieu. Elles sont nées dans le dernier quart du XIXe siècle. La crise de 1929 a durement touché la paysannerie locale, ralentissant d'autant sa croissance. Le tracteur commence à se répandre dans les années 1950. Ceux de Vierzon sont les plus connus. Ils fonctionnaient avec toutes sorte de carburants : élaborés même à partir d'alcool de patate, d'huile de fois de morue, ou de copeau de bois, selon un film publicitaire de l'entreprise récemment exhumé chez un collectionneur ! Les premiers producteurs bio apparaissent à la fin du XXe siècle. Toute une famille est passée à ce mode de production dans au moins un village de Saint Colombin. La question du recyclage des déchets a motivé la construction de stations d'épurations modèles à Corcoué sur Logne et Saint Philbert de Bouaine.
Les transports mécaniques arrivent avec le train dans la région sous le Second Empire. Dans les années 1930 il y avait encore une gare à Montbert, une des stations la plus proches. Le premier avion est aperçu autour de 1910. Une vieille femme de Geneston contait dans les années 1980 qu'il volait si bas qu'elle s'est jetée sous un pommier afin de l'éviter ! Il provenait de ce qui n'était encore qu'un terrain vague, de Château-Bougon, où se trouve le grand aéroport actuel. Dans les années 1970 un « revival » fit revenir les mongolfières. Les ULM eurent la faveur à la décennie suivante. Un pilote a photographié du ciel toute la région dans les années 1980, et vendait des vues du ciel, ce bien avant qu'exista Google Map. Les premiers camions apparaissent dans les années 1920 chez les marchands de denrées périssables, les voitures dans les années 1910 chez les gens les plus aisés : la Dion Bouton est la première marque à avoir les faveurs de la clientèle. Son usage se généralisera entre 1955 et 1965.
À la Belle Époque le vélo triomphe et un magasin en vend à Geneston dans les années 1930, Le phonographe est quant à lui rare, et il faut attendre le Teppaz dans les années 1950 et le transistor dans les années 1960 pour que le plus grand nombre ai accès à la musique portable. L'électricité est installée dans le premier tiers du XXe siècle, les derniers branchements se faisant durant l'Occupation. Saint Philbert de Grandlieu à son cinéma tout proche. La radio est l'apanage des gens aisés et de la classe moyenne : un marchand de grains à Montbert, par exemple, en détenait une durant la dernière guerre. Chez lui comme chez bien d'autres, on y écoutait Radio Londres. La télévision se répand dans les années 1960 et plus encore les années 1970. Le téléphone apparaît d'abord avec les cabines publiques avant de toucher les particuliers aux années 1970. Les portables, à l'exception des anciens, sont adoptés dans les années 1990. Les habitants ont accès à internet depuis les années 2000.
Travaux d'Histoire sur Saint Colomban
Il existe un seul ouvrage d'histoire à proprement parler, dû à un curé et paru dans les années 1930, depuis longtemps épuisé et fort heureusement réédité il y a quelques années. Mais, il traite peu de la vie quotidienne, comme l'usage de l'époque le voulait, et bien plutôt des notables et de l'histoire ecclésiastique. Il était capable de lire les registres des insinuations religieuses du XVIe siècle, ce qui en fait un historien amateur plus instruit que l'abbé Deniau, le mémorialiste émérite de Geneston, qui peinait à déchiffrer les anciennes archives. Il reste pour l'heure la source indépassable et inégalée pour cette commune.
La société des historiens du pays de Retz avec son bulletin annuel s'est intéressé au territoire, depuis sa création au XIXe siècle. Ses bulletins sont conservés à la Médiathèque de Nantes. Ils couvrent toute l'histoire, surtout avant 1900.
Gérard Gouraud, ancien pharmacien de Geneston est le spécialiste incontesté et infatigable de la préhistoire du sud Loire - il est auteur d'une thèse à ce sujet - et l'on se reportera à lui pour la période avant l'arrivée des romains, en 56 avant notre ère.
Thierry Jaumouillé, plus connu comme généalogiste local, publiera ses travaux sur cette paroisse, en deux volumes, en 2011. Mais il ne couvrira que de la période 1350 à 1735. L'auteur s'est échiné à recenser tout les habitants qu'il a pu trouver avant 1700. Chaque personne est classée alphabétiquement, avec ses liens familiaux et une courte biographie l'accompagne. Ce travail demanderait à être réécrit à la manière d'un livre d'histoire. Sa motivation est venu du fait qu'il a maints ancêtres sur cette commune et que la lacune de 1680 à 1695 bloquait beaucoup de ses branches.
Si la période contemporaine attend donc encore des bonnes volontés, un chercheur passionné de la commune, Didier Giraudeau, ne l'a pas attendu. Il a entrepris maints travaux, autre autres sur ce fameux crash de 1943.
Jean Bertin en est un autre, qui a fait des recherches sur les apparitions de la Vierge revendiquées dans les années 1880 par une pieuse et modeste fillette habitant de la paroisse[5],[6]. Il a consulté aux archives départementales de Loire Atlantique les très intéressants rapports, fort sceptiques ne le nions pas, de l'évêché. Celui-ci fit condamner les dévotions ostentatoires autour de la voyante, tuant dans l'œuf un pelérinage en pleine croissance qui, à un moment, attira près de 3 000 personnes. Il avait précédemment fait des recherches sur l'histoire de Lincuire, où il réside.
Emblèmes
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes de la Loire-Atlantique.Blasonnement Écartelé : au premier, de sinople aux deux burelles ondées d'azur côtoyées d'argent ; au deuxième, d'argent au buste de Saint Colomban de carnation mitré et vêtu d'or et senestré d'une crosse contournée du même ; au troisième, aussi d'argent au cœur croiseté de gueules ; au quatrième, de sinople à la grappe de raisin d'or brochant sur trois épis de blé du même croisés en barre.Devise
La devise de Saint-Colomban : Unius Sumus Corporis Commembra.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 mars 2008 Jean-Luc Gauthier SE mars 2008 Patrick Bertin SE Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
En 2008, Saint-Colomban comptait 2 972 habitants (soit une augmentation de 47 % par rapport à 1999). La commune occupait le 3 427e rang au niveau national, alors qu'elle était au 4 532e en 1999, et le 95e au niveau départemental sur 221 communes.
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Saint-Colomban depuis cette date. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Saint-Colomban, cela correspond à 2004, 2009, etc. Les autres dates de « recensements » (2006, 2008, etc.) sont des estimations[7],[N 1].
Histogramme Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (13,8 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,9 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (51,1 % contre 48,4 % au niveau national et 48,5 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 51,1 % d’hommes (0 à 14 ans = 26,6 %, 15 à 29 ans = 17,5 %, 30 à 44 ans = 27 %, 45 à 59 ans = 16,5 %, plus de 60 ans = 12,4 %) ;
- 48,9 % de femmes (0 à 14 ans = 26,8 %, 15 à 29 ans = 16 %, 30 à 44 ans = 25,7 %, 45 à 59 ans = 16,3 %, plus de 60 ans = 15,1 %).
Lieux et monuments
L'église a perdu son clocher dans les années 1970.
Personnalités liées à la commune
Un des habitants de la commune fit partie des 40 familles fondatrices de la ville de Montréal, et fut célébré comme tel par la mission célébrant le 350e anniversaire de la ville. Le directeur du château des Ducs à Nantes a centralisé les informations sur ceux provenant du département. Cet homme, nommé Picard, portait l'un des noms les plus répandus à l'époque moderne (XVI-XVIIIe) sur Saint Colombin. Thierry Jaumouillé fut chargé d'étudier son ascendance, sa vie, du peu qu'on en sait, sur Saint Colombin. Il appartenait au milieu très spécial et intégrant beaucoup de marginaux ou déracinés de la société du temps, celui des coupeurs de bois.
Associations
Notes et références
Notes
* pour 2004 et 2005 la population réelle publiée dans la base Cassini (attribuée par convention à l'année 2006 par l'EHESS) si elle existe ;
* la population 2006, première population légale connue post-1999 publiée par l’Insee ;
* les populations suivantes correspondant aux années réelles de recensement publiées par l’Insee ;
* la dernière population légale publiée par l’Insee.
Par convention, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de 5 ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de présenter :
Références
- Dernier vol du B17 n° 42-5053 tombé en flammes à St-Colomban le 4/07/1943 - Site personnel de Didier Giraudeau
- http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-Saint-Colomban-le-maire-ne-se-representera-pas_-442580--BKN_actu.Htm
- http://elections-2008.ouestfrance.fr/municipales-2008/loire-atlantique-44/candidats/Saint-Colomban-44155-Un-nouveau-souffle-pour-Saint-Colomban.html
- http://elections-2008.ouestfrance.fr/municipales-2008/loire-atlantique-44/candidats/Saint-Colomban-44155-Agir-ensemble-pour-Saint-Colomban.html
- (fr) (en) Site consacré aux « apparitions » au village de la Lande
- Les faits de la Lande : 1882 – 1883 - Jean Bertin, 5 décembre 2008 [PDF]
- Calendrier de recensement sur insee.fr. Consulté le 28 avril 2011
- Saint-Colombin 1836 sur Archinoë portail d'indexation collaborative. Consulté le 28 avril 2011
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur insee.fr. Consulté le 26 juillet 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur insee.fr. Consulté le 1er mars 2011
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur Base Cassini de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 26 juillet 2010
- Évolution et structure de la population sur insee.fr. Consulté le 26 juillet 2010
- Résultats du recensement de la population de la Loire-Atlantique en 2007 sur insee.fr. Consulté le 28 avril 2011
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Site internet de Saint-Colomban
- Histoire et patrimoine de Saint-Colomban sur InfoBretagne.com
- L'histoire de Saint-Colomban sur le site de la commune
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