Révolution culturelle

Révolution culturelle
Chine
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Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Chine,
sous-série sur la politique.


v · d · m

La grande révolution culturelle prolétarienne (en chinois : 无产阶级文化大革命, pinyin : wúchǎn jiējí wénhuà dàgémìng), plus couramment la grande révolution culturelle (文化大革命 wénhuà dàgémìng), ou simplement la révolution culturelle (文革 wéngé), est une période de l'histoire chinoise qui commence en 1966 et s'achève à la mort de Mao Zedong en 1976. D'autres auteurs estiment que les événements de la révolution culturelle stricto sensu concernent la période qui va de septembre 1965 à avril 1969[1].

En 1966, Mao décida de lancer la révolution culturelle qui lui permit de revenir au pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays. Le dirigeant souhaitait purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge devinrent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remirent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste. Les intellectuels, de même que les cadres du Parti, furent publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafouées, les valeurs culturelles chinoises traditionnelles et certaines valeurs occidentales dénoncées au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries ». Le volet culturel de cette révolution a tenu en particulier à éradiquer les valeurs traditionnelles. C'est ainsi que des milliers de sculptures et de temples (bouddhistes pour la plupart) furent détruits. L'expression politique s'est libérée par le canal des « dazibao », affiches placardées par lesquelles s'exprimaient les jeunes révoltés. Une période de chaos s'ensuivit qui mena la Chine au bord de la guerre civile, avant que la situation soit peu à peu reprise en main par Zhou Enlai. Cette agitation permit à Mao de reprendre le contrôle de l'État et du Parti communiste.

Selon le sinologue Simon Leys : « La révolution culturelle, qui n’eut de révolutionnaire que le nom, et de culturelle que le prétexte tactique initial, fut une lutte pour le pouvoir menée au sommet entre une poignée d’individus, derrière le rideau de fumée d’un fictif mouvement de masse[2] ». Pour l'historien Eric Hobsbawm, la révolution culturelle a été une « campagne contre la culture, l'éducation et l'intelligence sans parallèle dans l'histoire du XXe siècle[3] ». Pour le philosophe Alain Badiou, la révolution culturelle chinoise a été la dernière révolution attachée au motif de la lutte des classes et elle a exercé une grande influence sur les maoïstes français[4].

Sommaire

Contexte historique

Le Grand Bond en avant

Article détaillé : Grand Bond en avant.

Suite aux conséquences de la politique économique décidée par Mao lors du Grand Bond en avant de 1958, celui-ci quitta son poste de président de la République populaire de Chine. Le Congrès national populaire élit alors Liú Shàoqí comme successeur de Mao Zedong. Même s'il reste officiellement à la tête du Parti communiste chinois (PCC), Mao fut peu à peu éloigné de la gestion des affaires économiques du pays qui fut confiée à une élite plus modérée, essentiellement dirigée par Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et quelques autres.

Le conflit entre Mao Zedong et Liu Shaoqi

Liu Shaoqi décida de mettre un terme à beaucoup d’initiatives du Grand Bond en avant, comme les communes rurales, et de revenir aux politiques économiques qui l’avaient précédé.

Grâce au succès de ses réformes, il assit son prestige parmi de nombreux membres du parti, aussi bien au sein du gouvernement central que dans les masses populaires. De concert avec Deng Xiaoping, il commença à planifier de retirer graduellement à Mao tout pouvoir réel et de ne lui laisser qu’une fonction représentative « d’icône de la révolution ».

Mao Zedong considérait ses anciens alliés comme corrompus par le pouvoir et « infectés » par le « révisionnisme ». Il jugeait que le principal obstacle au socialisme était l’affaiblissement de l’esprit révolutionnaire, en particulier chez les cadres du parti communiste. Devenu minoritaire, il a recours à la mobilisation des masses contre les représentants du parti. C'est le début de la révolution.

Historique de la révolution culturelle

Les premiers signes

À l’automne 1965 débute une campagne de presse visant à critiquer les milieux littéraires, intellectuels et universitaires. Le 10 novembre 1965 paraît un article de Yao Wenyuan dans le Wenhuibao de Shanghai qui dénonce la pièce de théâtre La Destitution de Hai Rui (une critique de la destitution de Peng Dehuai), écrite par Wu Han, le vice-maire de Pékin. Mao avait demandé la destitution de Wu Han sans l'obtenir. C'est le maire de Pékin Peng Zhen qui se trouve alors visé, considéré comme chef d'une « bande noire ».

En mai 1966 se constitue un « groupe de Révolution culturelle du comité central » qui critique le groupe de Peng Zhen. La circulaire du 16 mai 1966 dénonce tous les « révisionnistes » présents dans la culture, la politique et l'armée du pays[5]. Le 29 mai 1966, la première organisation de gardes rouges vit le jour au sein de l’université Tsinghua. Les gardes rouges étaient des jeunes, pour la plupart des collégiens[6] et étudiants organisés en factions et dont le but était d'appliquer la révolution culturelle, si besoin par la contrainte. Celle-ci avait pour objectif l’élimination des intellectuels et des ennemis politiques de Mao. Cependant, les gardes rouges se divisèrent rapidement selon leur degré de radicalité et s'opposèrent même de façon violente[7]. Les gardes rouges furent rejoints par les exclus du Parti, les ouvriers précaires et quelques cadres opportunistes[8].

Le 1er juin 1966, le Quotidien du peuple, journal officiel du Parti, déclarait que tous les « impérialistes », toutes les personnes liées aux « impérialistes » ainsi que tous les intellectuels « impérialistes » devaient être purgés. La lecture à la radio du dazibao d'une étudiante contre le révisionnisme de Khrouchtchev mit également le feu aux poudres. Bientôt prit corps un mouvement destiné à purger les présidents des universités ainsi que d’autres intellectuels prééminents. Le 28 juillet 1966, des représentants des gardes rouges écrivirent une lettre formelle à Mao justifiant de la nécessité sociale et politique de lancer des purges massives. Ainsi se développe la révolution culturelle.

1966 : « La voie de la démocratie »

Le 8 août 1966, le comité central du parti communiste chinois émit un projet de loi (sans doute rédigé par Mao) concernant les « décisions sur la grande révolution culturelle prolétarienne ». Ce texte constitue une forme de charte de la Révolution culturelle. Dans cette « Décision en seize points » le gouvernement chinois se déclarait en faveur d’une purge au sein du parti communiste et parmi les intellectuels. La révolution culturelle visait les « quatre vieilleries », c'est-à-dire les traditions et le passé chinois.

« La grande révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l’idéologie bourgeoise, à implanter l’idéologie prolétarienne, à transformer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, à réaliser sa révolution idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste. Nous devons abattre les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste. Nous devons abattre les sommités académiques réactionnaires de la bourgeoisie et tous les “monarchistes” bourgeois. Nous devons nous opposer à tous les actes de répression contre la révolution. Nous devons liquider tous les génies malfaisants. Nous devons extirper énergiquement la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes de toutes les classes exploiteuses. Nous devons réformer toutes les parties de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme. Nous devons purger la terre de toute la vermine et balayer tous les obstacles ! »

Le texte prévoit que l'on ne devra pas prendre de mesure contre les étudiants et élèves des universités et des écoles (article 7), ce qui assure à la jeunesse une forme d'impunité. Les groupes ne sont pas soumis à l'autorité du parti communiste, mais obéissent à une forme de démocratie de masse avec un système d'élection qui doit être semblable à celui de la Commune de Paris. En revanche, les forces armées continuent d'être soumises au comité central (article 15). Le texte exprime ainsi la « contradiction fondamentale » de la Révolution culturelle prise entre la spontanéité des masses et l'autorité de l'État[9].

Des millions de gardes rouges venant des quatre coins du pays se rassemblèrent à Pékin. Le 18 août, du haut de Tian'anmen, Mao et Lin Biao firent de fréquentes apparitions pour se faire acclamer par environ un million de gardes rouges[10]. Mao attise la rébellion par ses discours : « on a toujours raison de se révolter » et « nous ne voulons pas la gentillesse, nous voulons la guerre[11] ». Un autre grand rassemblement eut lieu sur la place Tian'anmen le 25 novembre 1966. Le mouvement s'étend à tout le pays à travers les organisations révolutionnaires.

Les gardes rouges

Article détaillé : Garde rouge (Chine).

Pendant trois ans, jusqu’en 1969, les gardes rouges étendirent leur influence et accélérèrent leurs efforts en vue de « la reconstruction socialiste ». Ils commencèrent en distribuant des prospectus qui expliquaient leur objectif de développement et de renforcement du socialisme et en affichant publiquement des noms de prétendus contre-révolutionnaires. Les gardes rouges instaurèrent progressivement un climat de terreur, perquisitionnant au hasard les maisons pour trouver des preuves compromettantes de « déviance ». Les foyers étaient alors vandalisés ; 150 000 logements furent confisqués rien qu'à Shanghai[12]. Ils organisaient des grandes réunions et écrivaient des pièces de théâtre destinées à édifier le peuple. Ils s'en prenaient aux monuments et aux lieux de culte : plusieurs temples bouddhistes furent détruits ou endommagés ; plusieurs briques de la Grande Muraille de Chine furent enlevées pour construire des porcheries[13]. Dans les régions musulmanes de l'ouest, des Corans furent détruits dans de grands autodafés[13]. Déchirer une affiche de Mao Zedong était considéré comme un outrage sacrilège[12].

Les gardes rouges faisaient faire leur auto-critique en public aux personnes soupçonnées d’idées contre-révolutionnaires, auto-critique qui serait ensuite retenue comme élément à charge lors de leur procès. La plupart de ceux considérés comme contre-révolutionnaires furent exécutés en public à titre d’exemple ou exilés dans des camps de travail, où les morts à la suite de mauvais traitements étaient légion. Plusieurs intellectuels se suicident (Lao She, Fu Lei), d'autres sont assassinés (Teng To). Au total, la « Terreur rouge » fit 1 700 morts à Pékin[12].

En parallèle, les professeurs et les intellectuels sont envoyés dans les campagnes pour être « rééduqués » par le travail manuel. Une fraction très importante de la jeunesse urbaine subira le même sort durant les dix années suivantes (les zhiqings).

1967 : Les combats du pouvoir politique

La révolution fait peu à peu glisser le pays dans le chaos et la guerre civile, dont l'apogée est l'été 1967[14]. Les exactions des gardes rouges, leurs divisions idéologiques, les rapports de classe expliquent le tournant de la révolution culturelle qui devient confuse. Elle s'étend géographiquement et socialement, surtout lorsque le 9 décembre 1966, Mao Zedong appelle les ouvriers à prendre une part active aux événements[15]. Le 15 décembre 1966, il incite les villages à faire de même. Le 28 janvier 1967, le dirigeant donne à l'armée un rôle important dans la révolution culturelle et la charge de protéger les usines et de secourir les « vrais révolutionnaires ». Elle doit également établir des comités révolutionnaires.

La Commune de Shanghai

Article détaillé : Commune populaire de Shanghai.

Pendant l'hiver 1966-1967, Shanghai connaît des troubles politiques et sociaux. Les ouvriers des usines s'engagent dans le mouvement révolutionnaires. Les jeunes révolutionnaires sont d'abord minoritaires, mais ils reçoivent l'appui d'une partie des cadres et de l'armée et prennent le pouvoir. En décembre 1966, la municipalité est renversée. Les rebelles (ouvriers et étudiants) désirent mettre en place un système semblable à la Commune de Paris. Cette « prise de pouvoir » s'étend au reste du pays. Les plus importantes grèves de l'histoire de la ville[16] paralysent la vie économique. Dans les premiers mois de l'année 1967, les gardes rouges et les rebelles se procurent des armes à feu, la production industrielle baisse et l'administration est désorganisée[17]. Zhou Enlai demeure néanmoins le garant de l'État.

L'incident de Wuhan

Article détaillé : Incident de Wuhan.

En juillet 1967, dans la ville industrielle de Wuhan, des groupes d'ouvriers, soutenus par l'armée et les autorités locales, et des groupes maoïstes s'opposent. Les affrontements provoquent des centaines de morts et blessés. Envoyés par le comité central, Xie Fuzhi et Wang Li sont arrêtés par les autorités et montrés à la population et le comité révolutionnaire mis en état d'arrestation. Les troubles s'étendent à la ville de Canton, générant une situation de guerre civile[18],[19],[20].

Le 22 juillet 1967, Jiang Qing demanda aux gardes rouges de prendre la place de l’Armée populaire de libération quand nécessaire. Suite à cela, les gardes rouges commencèrent à voler et à piller les casernes et autres bâtiments militaires. Cette activité, à laquelle la hiérarchie militaire ne put mettre un terme, continua jusqu’à l’automne 1968. Des affiches apparaissent contre Zhou Enlai. En août 1967, l'ambassade du Royaume-Uni est incendiée à Pékin[14]. Les intérêts occidentaux sont visés.

Les débuts de la remise en ordre

Mao dit en septembre que « rien d'essentiel ne divise la classe ouvrière ». Il donne un rôle plus important à l'armée. L'armée intervient contre les rebelles et les étudiants retournent en cours à la fin de 1967. Le groupe d'extrême-gauche de Wang Li est éliminé. Cependant, les affrontements se poursuivent dans le sud du pays. Wei Guoqing utilise des bombes au napalm pour réduire les rebelles à Wuzhou[21],[22]. Des milliers de prisonniers sont exécutés par l'armée, les milices du PCC.

Les ouvriers dans les universités

Après le « contre-courant de février », Mao donne à nouveau son soutien au début de 1968 aux groupes révolutionnaires. Afin d'éviter l'écrasement des gardes rouges, des milliers d'ouvriers sont envoyés à l'université de Pékin pour désarmer les factions et rétablir l'autorité. On dit alors que « la classe ouvrières doit diriger en tout » et que « les ouvriers resteront longtemps et même toujours dans l'université ». Mao convoque Kuai Dafu, le chef des gardes rouges de l'université de Pékin. Ce débat clôt le mouvement des « gardes rouges ». Mao entame la reconstruction du parti[23].

Épilogue

Pendant l'hiver 1968-1969, vingt millions de jeunes sont déplacés de force (mouvement des jeunes instruits Xiafang) et les gardes rouges disparaissent. Entre 1968 et 1976, un million de Shanghaiens sont ruralisés de force[22]. Les meneurs radicaux sont exécutés publiquement en avril 1968[24]. Le 9e congrès du PCC réuni le 24 avril 1969 entérine la purge et la réorganisation du Parti.

Les suites de la révolution culturelle

Les tentatives de Lin Biao pour élargir la base de son pouvoir

Après avoir été confirmé comme successeur de Mao, lors du 9e Congrès du Parti, Lin Biao se mobilisa pour la restauration de la position de Président de la République qui avait été abolie par Mao suite au retrait de Liu Shaoqi. Le but de Lin Biao était de devenir vice-président tandis que Mao aurait été président.

Cependant, il devint de plus en plus impopulaire dans l'armée et se heurta à l'hostilité de Zhou Enlai. Mao se mit à le soupçonner de vouloir hâter la prise de succession et au plénum de Lushan qui se déroula en août 1970, il fut mis en minorité.

L’histoire officielle dit que Lin Biao tenta un coup d’État et que suite à son échec il s’enfuit avec sa famille vers l’Union soviétique, le 13 septembre 1971. En route, l’avion se serait écrasé en Mongolie, tuant tous ses occupants. Sa mort et les circonstances l’ayant entourée ne fut cependant dévoilée à la population par la presse chinoise qu’en 1972.

L’époque de la Bande des Quatre

La campagne de critique de Lin Biao et de Confucius

Tombe de Confucius à Qufu, qui souffrit des attaques des gardes rouges durant la révolution Culturelle.

1976 : La fin de la révolution culturelle

  • Décès de Mao Zedong ;
  • Fin de la révolution culturelle selon l'historiographie chinoise (l'historiographie occidentale la considère achevée dès 1969) ;
  • Réhabilitation d'une grande partie des victimes de la révolution culturelle.

L’après-révolution

Mao disparait en 1976, la Bande des Quatre est arrêtée en octobre 1976 et Deng Xiaoping est réhabilité en juillet 1977.

Hu Yaobang est alors chargé de la réhabilitation des dirigeants du Parti éliminés par Mao au cours de la Révolution culturelle. Les intellectuels sont réhabilités par milliers. Les dirigeants du Parti éliminés reprennent peu à peu leur place : Peng Zhen, Chen Yun, Bo Yibo… Les victimes décédées sont aussi réhabilitées : Peng Dehuai, Liu Shaoqi… En 1979 c'est au tour des « droitiers ». En 1980 Hu Feng est aussi réhabilité[25].

Bilan

Quarante ans plus tard, en 2006, le souvenir de la Révolution culturelle tend à disparaître en Chine, où il est interdit d'évoquer le passé. Le lancement de la Révolution ne fait pas l'objet de commémorations officielles. On dit que c'est une catastrophe, mais personne n'en parle[26].

Pertes humaines

Selon l'ouvrage Le Livre noir du communisme, la révolution culturelle serait responsable de la mort d'entre 400 000 et 1 million de personnes[27].

Cas de cannibalisme

L'historien et journaliste anglais Patrick French indique « qu'au milieu des années soixante, lors de la révolution culturelle, on a pratiqué en République populaire de Chine l'anthropophagie pour prouver une doctrine révolutionnaire ». Les organes humains considérés comme supérieurs, tel que le foie, étaient réservés aux hauts responsables du Parti communiste chinois[28]. L'écrivain chinois Zheng Yi enquêta sur les actes de cannibalisme commis dans la province du Shanxi. Le résultat de cette investigation publié sous le titre de Stèles rouges : du totalitarisme au cannibalisme est accablant pour les autorités locales, qui autorisèrent et institutionnalisèrent à grande échelle cette pratique[29]. Zheng Yi décrit des scènes de cannibalisme et affirme qu'au moins 10 000 personnes furent tuées et mangées en Chine durant cette période[30] D'autres sources évoquent 100 000 cas dans le Guangxi[31].

La révolution culturelle au Tibet

Article principal : Révolution culturelle au Tibet.

Le Tibet a souffert de plus grands excès encore que d'autres parties de la Chine de la part des gardes rouges[32]. Les milices de volontaires au service de l'État ont attaqué des civils qui étaient vu comme des traîtres au communisme.

Réaction internationale

Les réactions à l’extérieur du pays furent variées et inévitablement liées aux mouvements politiques de l’époque. L’opposition à la guerre du Viêt Nam favorisa les élans de sympathie pour les révolutions communistes et quelques observateurs occidentaux, majoritairement situés à gauche de l’échiquier politique, firent preuve de sympathie pour la révolution culturelle. La violence et les excès qui transparaissaient à travers certains témoignages furent souvent excusés ou réfutés comme de la « propagande de droite ». Les événements de la révolution culturelle furent significativement réévalués au sein de la gauche, particulièrement en Occident, une fois que toute l’étendue des dégâts apparut clairement.

Notes et références

  1. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p. 119.
  2. Simon Leys, Les Habits neufs du président Mao, Champ Libre, 1971.
  3. Eric Hobsbawm, L’Âge des extrêmes. Histoire du court XXe siècle, 1914-1991, Complexe, 2003, p. 652.
  4. Alain Badiou, L'hypothèse communiste, Nouvelles éditions Lignes, 2009, p. 85-133.
  5. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.122
  6. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.124
  7. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.125
  8. Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.608
  9. Badiou, op. cit., p. 99, p. 103, p. 105
  10. Voir pages 97-98 in Awaken: Memoirs of a Chinese Historian, Gu Chang-Sheng, AuthorHouse, 2009
  11. Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.612
  12. a, b et c Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.615
  13. a et b Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.614
  14. a et b Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.133
  15. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.126
  16. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p. 127
  17. Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p. 624
  18. Jacques Guillermaz, Le Parti communiste chinois au pouvoir, pp. 527-534.
  19. Simon Leys, Essais sur la Chine, pp. 71-75.
  20. Alain Badiou, L'hypothèse communiste, p. 113-119.
  21. Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p.135
  22. a et b Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.628
  23. Alain Badiou, L'hypothèse communiste, p. 120 et Sandro Russo, The conclusion scene. Mao and The Red Guards in July 1968, Positions, 13:3, 2005.
  24. Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.630
  25. Jean-Philippe Béja. Un modernisateur pragmatique et cassant. In: Perspectives chinoises. N°39, 1997. pp. 10-16.doi : 10.3406/perch.1997.2085 url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/perch_1021-9013_1997_num_39_1_2085 Consulté le 21 juillet 2011
  26. Reportage télévisé de France 2, http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoaftb5b.html
  27. Collectif, Le Livre noir du communisme, 1998, p.561
  28. Patrick French, Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, Pages 225 et suivantes traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005.
  29. Stèles rouges
  30. The cannibal within, par Lewis F. Petrinovich
  31. (en) Steven Bela Vardy, Agnes Huszar Vardy, « Cannibalism in Stalin's Russia and Mao's China », East European Quarterly, XLI, n° 2, Duquesne University, 2007
  32. Tibet: A quand l'Indépendance ?, par Armeline Dimier, Institut d'Etudes Politiques de Grenoble

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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