- Rue Saint-Honore
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Rue Saint-Honoré
Pour les articles homonymes, voir Saint-Honoré.1er, 8e arrt.rue Saint-HonoréArrondissement(s) 1er, 8e Quartier(s) Halles
Palais-Royal
Place-Vendôme
MadeleineDébut 21, rue des Halles Fin 14, rue Royale Longueur 1840 mètres Largeur 20 mètres (sauf en deux endroits, 17,50 m et 14,60 m) Ancien(s) nom(s) Voir texte Géocodification Ville de Paris : 8860
DGI : 8635
Nomenclature officielle La rue Saint-Honoré est une rue de Paris située dans les 1er et 8e arrondissements. Elle doit son nom à l'ancienne église collégiale Saint-Honoré (portant le nom de saint Honoré d'Amiens) située autrefois dans le cloître Saint-Honoré.
Située près du jardin des Tuileries et du marché Saint-Honoré, cette rue offre une multitude de musées.
Historique
La rue Saint-Honoré est une voie très ancienne de Paris, prolongement vers l'Ouest du decumanus maximus gallo-romain de Lutèce. Elle porta les noms suivants :
- entre la rue de la Lingerie et la rue de la Tonnellerie : rue de la Chausseterie, de 1300 au XVIIe siècle
- entre la rue Tirechappe (disparue) et la rue de l'Arbre-Sec : rue du Chastiau Festu (1300) ou du Château Fêtu
- entre la rue de l'Arbre Sec et la rue du Rempart (disparue) : rue de la Croix du Trahoir, rue de la Croix du Tiroir, rue du Traihoir ou du Traihouer, du Trayoir ou du Trahoir, du Triouer ou du Trioir entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle ; puis rue de la Chaussée Saint-Honoré à partir de 1450 ;
- entre la rue du Rempart (disparue) et la rue Royale : chemin de Clichy (1204), grand chemin Saint-Honoré (1283), chaussée Saint-Honoré (1370), grand chemin de la porte Saint-Honoré (1392), chemin Royal (1393), nouvelle rue Saint-Louis (1407), grand'rue Saint-Louis (1421), rue Neuve Saint-Louis (1430), grande rue du Faubourg Saint-Honoré (1609), chaussée Saint-Honoré (1634), rue Neuve Saint-Honoré (1638)
En 1966, la partie comprise entre le Palais-Royal, le Théâtre Français et la place André-Malraux a été dénommée place Colette.
Bâtiments remarquables
- no 145 : temple protestant de l'Oratoire du Louvre.
- nos 146, 148 et 150 : restes de l'enceinte de Philippe Auguste.
- no 182 : Immeuble des Bons-Enfants, antenne du Ministère de la Culture, construit entre 2000 et 2004. Les façades sur rue, œuvre de l'architecte Léon Vaudoyer, sont habillées d'une résille métallique. Architectes : Francis Soler et Frédéric Druot.
- no 204 : Palais-Royal
- no 211 : Ancien Hôtel de Noailles, puis Bertin, construit en 1715 par Pierre Cailleteau dit Lassurance sur l'emplacement de l'ancien hôtel Pussort (subsiste en partie, englobé dans les bâtiments de l'hôtel Saint-James et Albany).
- no 263 et 265 : église de l'Assomption
- no 284 : église Saint-Roch
Une rue « révolutionnaire »
Rue de toutes les révolutions, où fut en quelque sorte inventée la "barricade", à l'angle de la rue de l'Arbre-Sec, lors de la journée du même nom (Journée des barricades), le 12 mai 1588. Épisode qui vit la victoire de Guise sur Henri III et la fuite de ce dernier hors de Paris.
C'est dans cette rue, entre la rue de l'Échelle et la rue de Rohan, que se déroulèrent les premiers combats des Trois glorieuses, le 27 juillet 1830, et que fut dressée la première barricade ; combats qui inspirèrent à Eugène Delacroix son fameux tableau "La Liberté guidant le peuple".
Pendant la révolution de 1848, le Club du Rhône se réunissait près de la chapelle de l'Assomption, le Club des Amis fraternels y avait son siège au no 19, et Étienne Cabet y tenait ses réunions Icariennes... Une foule d'autres clubs y organisaient leurs assemblées.
C'est dans cette rue qu'avait demeuré l'abbé Morellet, adepte du libéralisme économique, encyclopédistes protégé de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin dite Mme Geoffrin ; ce qui ne l'empêcha pas d'être embastillé pour sa "Préface de la Comédie des philosophes", le 11 juin 1760.
C'est là aussi que logea Jean-Baptiste Drouet, le maître de poste de Sainte-Ménehould qui avait fait arrêter Louis XVI à Varennes et était devenu député à la Convention. Il participe à la Conjuration des Égaux qui se réunit chez lui pour préparer la tentative d'insurrection contre le Directoire en mai 1796.
On rencontre aussi dans les parages de nombreux personnages de romans, comme le Bossu de Paul Féval qui, revenu à Paris pour confondre Gonzague, s'y cache avec Aurore-de-Never
Au no 22 se trouvait à partir de 1849 le magasin central de l'Association Laborieuse et Fraternelle des ouvriers cordonniers, coopérative d'inspiration fouriériste.
no 47 : Demeure d'Antoine de Lavoisier, éminent chimiste mais aussi Fermier général, qui fut à ce titre, comme tous ses collègues, guillotiné en 1794.
no 60 : Siège du Club des Prévoyants pendant la Révolution de 1848.
no 75 : Demeure de Napoléon Bazin, membre de plusieurs sociétés secrètes républicaines, impliqué dans l'attentat de Quénisset contre le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe 1er, à son retour d'Algérie en 1841.
no 82 : Demeure de François Chabot, ex capucin, auteur du "Catéchisme des sans-culottes", député à la Convention, membre du Comité de sûreté générale, impliqué pour trafic d'influences dans le scandale de la Compagnie des Indes, jugé avec Danton et guillotiné le 5 avril 1794.
no 93 : Boutique de l'apothicaire d'Henri IV dans laquelle celui-ci aurait reçu des soins après son assassinat le 14 mai 1610.
Au 96 (et à l'angle du 2 rue Sauval anciennement rue des Vieilles-Etuves) : Emplacement du pavillon des singes, maison dans laquelle naquit Jean-Baptiste Poquelin, le futur Molière, le 15 janvier 1622.
no 96 : Demeure de Richard Wagner lors d'un séjour à Paris en 1839.
no 108 : Demeure de Jean-Jacques Pillot, membre de l'Association Internationale des Travailleurs, signataire de l'affiche rouge, élu à la Commune en 1871.
no 111 : Carrefour de la Croix du Trahoir, un des plus animés de Paris pendant des siècles. Station des chaises à porteurs, créées en 1639. Il s'y trouve une fontaine depuis 1359. Celle que l'on voit aujourd'hui est de 1776. C'est là qu'a lieu l'arrestation de Pierre Broussel, conseiller au parlement de Paris. Elle va constituer le point de départ de la Fronde, le 26 août 1648.
no 115 : C'est dans une boutique située à cet emplacement qu'Axel de Fersen achète l'encre sympathique qu'il utilise pour correspondre avec Marie-Antoinette dès 1774.
no 118 : Demeure de Jean-Baptiste Treilhard, membre du Comité de Salut Public puis Directeur.
Du 121 au 125 : Hôtel d'Aligre. Atelier de Philipp Wilheim Mathe, dit Creutz ou Kreutz, dit Curtius, anatomiste et barbier invité en France par le prince de Conti en 1770. Il sculpta les effigies en cire des personnages en vue de l'époque ; bustes qui, pendant la Révolution, furent pour certains l'objet de manifestations triomphales, comme ceux de Necker et du duc d'Orléans, et pour d'autres l'occasion d'autodafés, comme ceux du Pape et de La Fayette.
no 123 : Emplacement de la Cour d'Aligre où s'est tenue une réunion politique publique à la fin du Second Empire.
no 129 : Maison natale de Louis Hébert, premier colon français de Nouvelle-France, installé en Acadie en 1575.
no 145 : Ancienne chapelle royale du Louvre dans laquelle prêchèrent Jacques-Bénigne Bossuet et Nicolas Malebranche. Vouée au culte réformé depuis 1811. Ci-devant Oratoire du Louvre pendant la Révolution, siège de la Section de l'Oratoire de 1790 à 1792, devenue Section des gardes-françaises de 1793 à 1795.
Entre les no 148 et 152 : Emplacement de la 1re Porte Saint-Honoré de l'enceinte de Philippe Auguste, de 1190 à 1533. Entre les no 148 et 150, un très ancien puits traverse plusieurs niveaux de cave.
Entre les no 155 et 161 : Emplacement de l'hospice des Quinze-Vingts créé par Louis IX pour abriter 300 chevaliers revenus aveugles des croisades en 1254. N'oublions pas qu'à cette époque nous ne comptions pas en base 10 mais en base 20 ou 12. Sous Charles IX, on y organisa des combats d'aveugles pour la distraction du roi et de la cour...
no 155 : Premier "café de la Régence" où se tinrent vers 1750 des réunions de mise au point de l'Encyclopédie. Fréquenté par Voltaire, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Marmontel, Benjamin Franklin, Le Sage, etc. S'y disputaient depuis 1715 de mémorables tournois d'échecs. C'est dans ce café que Diderot situe le début de son "Neveu de Rameau", écrit en 1762. Ce café était situé sur le trajet des charrettes qui emmenaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde, lorsque la guillotine y était installée. C'est de sa terrasse que David dessina Marie-Antoinette et Danton partant vers l'échafaud. Il fut le théâtre, en 1815, au début de la Restauration, de nombreux affrontements entre officiers napoléoniens démobilisés et officiers royalistes.
C'est au café de la Régence que Friedrich Engels retrouve Karl Marx, le 26 août 1844. Ils ne s'étaient jusqu'alors croisés qu'une fois à Cologne en 1842. Ils sont venus à Paris pour créer la revue "Les Annales franco-allemandes" qui ne connaîtra, devant les réticences des "socialistes" français (le mot venait d'être inventé), qu'un seul numéro double. C'est à cette époque qu'ils écrivent ensemble "la Sainte famille".
À l'entrée des versaillais dans Paris, le 21 mai 1871, le Grand hôtel du Louvre est réquisitionné par le bataillon des "Tirailleurs de Belleville" et les "Vengeurs de Flourens". C'est dans son grand salon que Napoléon Gaillard père, directeur des barricades sous la Commune, installe son quartier-général.
no 161 : Emplacement en 1380 de la Porte Saint-Honoré de l'enceinte de Charles V ; 2ème porte de ce nom, dite aussi porte des Aveugles. Elle sera démolie en 1636. C'est en tentant de la prendre d'assaut que Jeanne d'Arc est blessée le 8 septembre 1429. Une des principales issues du Paris fortifié, elle verra de nombreux événements, dont l'entrée des troupes royales dans Paris contre la Ligue le 12 mai 1588, et la "Journée des Farines" : attaque de soldats d'Henri IV déguisés en âniers, le 20 janvier 1591 pour tenter de prendre la ville dont il faisait le siège et qui lui résistait.
no 173 : Siège du journal "Le Canard enchaîné" dans lequel furent découverts des micros posés par la DST le 3 décembre 1973. Gros scandale...
no 185 : Demeure d'Alexandre Dumas père entre 1864 et 1866.
no 194 : Demeure de Paul Barras en 1789.
no 195 : Maison natale de Félix Tournachon, qui prendra le pseudonyme de Tournadar puis de Nadar. Né le 6 avril 1820.
no 198 : Café du Garde-Meuble. Demeure de l'abbé Barbotin, député du clergé aux États généraux ; un des plus violents opposants au vote par tête qui provoquera la rupture entre le roi et l'Assemblée.
no 202 : Une des premières salles de l'Opéra de Paris. Les Italiens, qui avaient été chassés par Louis XIV, y font un retour triomphal avec la troupe de Luigi Riccoboni dit Lélio, sous la Régence de Philippe d'Orléans le 18 mai 1716. L'opéra du Palais Royal subira plusieurs incendies et sera finalement remplacé par la salle du Théâtre de la Porte Saint-Martin.
no 203 : Hôtel des Trois Pigeons où loge Ravaillac le 13 mai 1610, la veille de l'assassinat d'Henri IV.
no 209 : Demeure et cabinet du docteur Joseph Ignace Guillotin après la Révolution. Grand humaniste ; un des principaux rédacteurs de notre "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen". C'est là qu'il meurt en 1814, ayant échappé de peu à la machine qui porte injustement son nom.
no 211 : Hôtel de Noailles. Demeure de la future femme du marquis de La Fayette, amie de Marie-Antoinette. C'est là qu'ils se marient, le 11 avril 1774. Marie-Antoinette vient y accueillir La Fayette à son retour d'Amérique, le 15 février 1779. Ce sera également la demeure de Charles-François Lebrun, Troisième Consul, en 1802. Il abritera plus tard, sous le nom d'Hôtel St James et Albany, Francis Scott Fitzgerald, sa femme Zelda et leurs enfants en mai 1921 et, en octobre de la même année, Sinclair Lewis qui travaille alors sur son personnage "George F. Babbitt". Cet hôtel est également cité par Graham Greene dans les "Voyages avec ma tante", écrit en 1969.
no 214 : Siège du club "Les Hommes libres" pendant la Révolution de 1848.
no 216 : Bureau d'Alexandre Dumas père de 1823 à 1830. Il travaille alors au service du duc d'Orléans, futur Louis-Philippe 1er avec lequel il se brouillera.
no 219 : Siège du "Club des Bureaucrates" pendant la Révolution de 1848. Titre rarement revendiqué depuis !...
Entre les no 229 et 235 : Emplacement du couvent des Feuillants où demeure quelques temps Jean de La Fontaine, hébergé par Marguerite Hessein de la Sablière, dite Mme de La Sablière en 1673. On rencontre aussi, dans son salon, Jean Racine, Nicolas Boileau, Charles Perrault...
C'est dans ce couvent des Feuillants que s'installent les bureaux de l'Assemblée Constituante, qui siège dans la salle du Manège toute proche, après son transfert de Versailles à Paris. Jacques Louis David y peint son "Serment du jeu de paume" en 1790. Une scission du club des Jacobins y élit domicile à partir du 16 juillet 1791, prenant le nom du lieu : ce sera le club des Feuillants, dont les membres les plus connus seront La Fayette, Barnave, les frères Lameth, Du Port, Le Chapelier, Siéyès, Talleyrand... Monarchistes constitutionnels, ils rompent avec les Jacobins sur la question du sort de Louis XVI. La famille royale y sera détenue 3 jours, avant son transfert au Temple, suite à la prise des Tuileries le 10 août 1792.
no 239 : 1er salon de Louise d'Épinay, dite Mme d'Épinay, près du cimetière des Capucins. Célèbre salon où se rencontrent artistes et philosophes des Lumières, de 1748 à 1762.
no 247 : Ateliers d'Henry Lepaute depuis 1829, célèbre horloger fabricant de pendules pour édifices publics qui équipèrent au XIXe siècle nombre de gares et de mairies.
no 251 : Salle Valentino, dite aussi du bal Valentino. Lieu de réunions politiques dans lesquelles interviennent Étienne Cabet, Louis Blanc, Ferdinand Flocon... Friedrich Engels décrit la façon dont il sème les mouchards qui le surveillent en 1844. Y est organisé, entre autres, un immense banquet de 1500 couverts en soutien à la Pologne insurgée, le 29 novembre 1847. Mais c'est aussi une salle de bal où la polka est introduite à Paris la même année. Le 25 décembre 1848 s'y tient le premier banquet des femmes socialistes. Elle est le siège du Club de la Délivrance, club modéré qui y tient 6 réunions avec Eugène Yung à la fin du Second Empire, en 1870.
no 254 : Demeure de Pierre-Toussaint Durand de Maillane dit Durand-Maillane, un des porte-paroles de la Plaine à la Convention.
no 263 : Couvent des Dames de l'Assomption où se retiraient certaines dames de la Cour sous l'ancien régime. Il fut transformé en caserne pendant la Révolution, en 1793. C'est dans ce couvent que se cacha Gracchus Babeuf, le 5 décembre 1795, après la publication en novembre de son "Manifeste des plébéiens". De sa chapelle partit le cortège funèbre de Jean Maximilien Lamarque, général mort du choléra le 5 juin 1832. Ses obsèques allaient provoquer le déclenchement d'une insurrection qui serait réprimée dans le sang par un ministre de l'intérieur nommé Adolphe Thiers : c'est cet événement qui inspirera à Victor Hugo une scène célèbre de ses "Misérables" ; celle ou il fait mourir Gavroche sur une barricade. Cette même chapelle abritera le club de la Butte des Moulins pendant la Révolution de 1848.
no 270 : Demeure de Marie Olympe Grouze, dite Olympe de Gouges. Féministe qui rédigea en 1791 la “déclaration des droits de la femme et de la citoyenne”.
no 272 : Demeure de Marc Vadier, député Montagnard, membre du Comité de sûreté générale, qui rejoindra la Conjuration des Égaux.
no 273 : Demeure de l'ex abbé Emmanuel Joseph Sieyès, que Robespierre surnommait "la taupe de la Révolution". Auteur en janvier 1789 du pamphlet "Qu'est-ce que le Tiers-état" qui eut un grand retentissement.
no 275 : Maison du Héron. Cachette de Jean-Paul Marat au 3e étage, après qu'il a demandé la pendaison des 800 députés de la Constituante en 1790.
no 284 : Demeure du marquis Louis de Fontanes, poète ami de François-René de Chateaubriand, en 1800.
no 286 : Église Saint-Roch qui vit la conversion au catholicisme du banquier écossais protestant John Law de Lauriston, apppuyée d'un don de 100 000 F, ce qui lui permit de devenir contrôleur général des finances sous la Régence, en 1719. Sur son parvis eut lieu, le 23 mai 1750, une émeute contre les rafles de la police destinées à peupler la Louisiane. S'y trouve entre autres le tombeau de Denis Diderot, inhumé le 2 août 1784. Sur ses marches se déroula un des principaux épisodes de la répression de l'émeute du 13 Vendémiaire (5 octobre 1795). Le jeune officier d'artillerie Napoléon Bonaparte, recruté par Barras, y fit donner le canon contre les sectionnaires venus investir l'Assemblée. Une récente rénovation a pratiquement effacé les traces qui subsistaient de ce mitraillage. La grande fierté du personnage César Birotteau de Balzac était d'avoir été blessé lors de cette journée. L'église fut consacrée "Temple du Génie" par décret du 6 Brumaire an VII (27 octobre 1798). Une émeute d'un tout autre genre eut lieu le 7 janvier 1815. St Roch fut saccagée, aux cris de "mort aux prêtres", par 5000 manifestants qui protestaient contre le refus par l'Église d'enterrer chrétiennement la comédienne Marie Saucerotte, dite Françoise Raucourt (ou la Raucourt).
no 300 à 302 : Auberge du Lyon d'Or, à l'angle de la rue St Roch. Demeure de Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan (le vrai).
no 308 : Maison louée par Mme de La Sablière pour Jean de La Fontaine en 1685.
no 310 à 316 : Demeure du compositeur espagnol Juan Cristomo de Arriaga. Compositeur précoce, mort à 20 ans, qui composa "les Esclaves heureux" en 1826.
no 315 : Demeure de Joseph Fouché, duc d'Otrante, ministre de la police de tous les régimes. Demeure également de Nicolas-Louis François de Neufchâteau, député à la Législative.
no 317 : Demeure de l'évêque constitutionnel Claude Fauchet, député à la Convention, fondateur du journal "La Bouche de fer", guillotiné avec les Girondins. Demeure également du marquis Claude-Emmanuel de Pastoret, membre de l'Assemblée Législative.
no 320 : Demeure de Bertrand Barère de Vieuzac, membre du Comité de Salut Public, appelé l'Anacréon de la guillotine.
no 334 : Petit hôtel de Noailles, demeure de Marivaux en 1744.
no 339 : Demeure de Jean Antoine Debry, auteur d'un essai sur l'éducation nationale. C'est lui qui prononça l'éloge funèbre de Mirabeau. Conventionnel opportuniste rallié à Bonaparte puis à Louis XVIII.
no 343 : Demeure d'Antoine-Adrien Lamourette, évêque constitutionnel de Lyon, qui fut à l'initiative du "baiser Lamourette", baiser de réconciliation devant l'ennemi adopté par la Convention le 7 juillet 1792. Demeure également de Georges Couthon, Conventionnel Montagnard, promoteur actif de la Terreur, membre du Comité de Salut Public, Guillotiné avec son ami Robespierre le 10 Thermidor. Demeure encore de Robert Lindet, ex-évêque marié en 1792. Conventionnel, membre du Comité de Salut Public, thermidorien, il siègera au Conseil des Anciens.
no 350 : Demeure de Savalette de Langes, qui cache en 1794 Bertrand Barère de Vieuzac, que Jules Michelet nommera "le menteur patenté du Comité de salut public".
no 352 : Demeure, à l'entresol, de Sophie de Condorcet, veuve de Condorcet née Sophie de Grouchy, sœur du général Grouchy, qui avait tenu à l'Hôtel des Monnaies un des salons les plus avancés de la fin des Lumières, fréquenté entre autres par Benjamin Franklin.
no 359 : Siège du Club des Condamnés politiques en 1848.
no 367 : Chapelle St Hyacinthe du couvent de l'Assomption, siège du Club démocratique des Libres-penseurs en 1848.
no 368 : Demeure de Jean Maximilien Lamarque, général revendiqué comme un des leurs par les Républicains, ce qui provoquera l'insurrection du 1er juin 1832.
no 370 : Demeure de Jeanne Poisson, marquise de Pompadour, qui tient un salon que fréquentent Crébillon père et Voltaire. Elle protège les Encyclopédistes.
no 374 : Salon de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, dite Mme Geoffrin, qui rassemble Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, Grimm, d'Alembert, Helvétius, Marmontel, d'Holbach, Diderot, Hume... de 1749 à 1777.
no 374 : Demeure de François-René de Chateaubriand, ministre sous la Restauration, en 1825.
no 377 : Demeure de Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne, dit Rabaut Saint-Étienne, Conventionnel Girondin qui proposa d'inclure la liberté de conscience dans la Déclaration des droits.
no 382 : Demeure et salon de Claudine Guérin de Tencin, dite Mme de Tencin, qui réunissait Fontenelle, Marivaux... Un des salons du début du Siècle des Lumières, prenant la suite du salon d'Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles dite Mme de Lambert, de 1717 à 1728.
no 397 : Adresse où Honoré de Balzac situe la parfumerie "La Reine des roses" de César Birotteau, qui fait faillite en 1819.
no 398 : Demeure du menuisier Simon Duplay (alors 366 rue St Honoré), qui hébergea Maximilien Robespierre (2 dernières fenêtres à gauche dans la cour, au 1er étage) de 1791 à 1794. Duplay participa par la suite à la Conjuration des Égaux. C'est là que Robespierre prépara avec Chaumette et Fournier l'Américain, la journée du 10 août 1792. C'est là aussi qu'il fut victime d'une tentative d'assassinat le 4 prairial an III (23 mai 1794). La Charrette qui menait l'Incorruptible à la guillotine, le 28 juillet 1794, s'arrêta devant cette maison qui avait été badigeonnée de sang.
no 422 : Emplacement de la Porte Saint-Honoré de l'enceinte de Louis XIII (la 3e), construite en 1634 et détruite en 1773. C'est par cette porte que Louis XIV fait son retour à Paris pour soumettre les princes et le parlement, le 21 octobre 1652.
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