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François Chabot
Pour les articles homonymes, voir Chabot.François Chabot Surnom(s) Augustin en religion Naissance 23 octobre 1756
Saint-Geniez-d'OltDécès 5 avril 1794 (à 38 ans)
ParisNationalité France François Chabot, né le 23 octobre 1756 à Saint-Geniez-d'Olt et guillotiné à Paris, le 5 avril 1794, est un homme politique révolutionnaire français.
Fils d’Étienne Chabot, cuisinier au collège de Rodez, François Chabot entra dans les ordres, en 1772, au couvent des Capucins de Rodez. Il se fait remarquer par son libertinage, ce qui lui vaut une interdiction de prêcher, en 1788.
À l'époque de la Révolution, il adhéra à la constitution civile du clergé et fonda la première société jacobine de Rodez, avant de devenir vicaire de l’évêque Grégoire à Blois.
Député à l’Assemblée législative, il siégea à l’extrême-gauche, formant, avec Basire et Merlin de Thionville le « trio cordelier ». Avec ces derniers, il fut membre du comité de surveillance de la Législative, qui avait succédé à l'ancien comité des recherches de la constituante. Avec ses deux collègues, Chabot avait une prédilection pour le Palais-Royal où il n'avait que des amis. C'est en effet lui qui accordait sa protection intéressée aux maisons de jeux - casinos avant la lettre - où l'on brassait des sommes considérables. C'est ainsi qu'il allait de l'une à l'autre, entre promesses et pourboires, au coeur des intrigues liées à la Bande noire et aux arrangements nés du pouvoir et de l'argent.
Élu député à la Convention par le département du Loir-et-Cher, il fut membre du Comité de sûreté générale, où il sut négocier ses « mises à l’écart » de suspects moyennant compensations. Ce moine, capucin défroqué, aimait effectivement les femmes autant que l’argent. Il vivait rue d'Anjou-Saint-Honoré, dans le somptueux hôtel particulier que la comtesse de Mun, fille Mme Helvétius, louait aux frères Dobruska ses amis, deux hommes d'affaires autrichiens qui se regardaient comme des citoyens du monde et par conséquent "libres". D'où leur nom d'emprunt "Frey".
Le 8 juillet 1793, Chabot qui était violemment anti-Girondin, dénonçait Condorcet à la Convention. Dans le même temps, il se compromettait avec les agents des "riches capitalistes" comme on disait alors. Pour justifier l'origine d'une partie de sa fortune si soudainement acquise - les pots-de-vin que lui versèrent pendant l'été les actionnaires de la Compagnie des Indes - il contracta un mariage blanc avec Léopoldine Dobruska, la sœur de Junius Frey et Emmanuel Frey qu'il dota secrètement lui-même, ce qui lui permit de blanchir au moins 700 000 livres. Déjà suspectà la fin de l'été 1793 il ne fut pas conservé au Comité de sûreté générale renouvelé à la demande de Robespierre. Tous ses membres étaient soupçonnés, non sans raison, de pratiquer la protection intéressée des émigrés rentrés. Quand ils ne pouvaient pas résilier un ordre d'arrestation généralement lancé par les sections, la Commune ou l'administration du Département, Chabot et ses collègues Jean Julien de Toulouse, Joseph Delaunay, Charles-Nicolas Osselin faisaient en sorte que la personne poursuivie, moyennant finances, soit assignée à résidence. Mais ils n'étaient pas les seuls, en 1793, à pratiquer cette activité lucrative qui s'apparente au rançonnement. Quoi qu'il en soit le vent commença à tourner pour eux à l'automne 1793.
Fabre d'Églantine le dénonça comme participant de la « conspiration de l’étranger », le 14 octobre 1793. En retour, le 14 novembre 1793, François Chabot dénonce lui aussi cette « conspiration de l’étranger », citant Cloots, Jacques-René Hébert et le comte de Proly.
Extrême dans sa mise et ses prises de positions, compromis dans de nombreuses affaires de trafic d’influence et notamment celle de la Compagnie des Indes, François Chabot est arrêté le 17 novembre 1793.
Jugé avec Danton, il sera guillotiné le 16 Germinal an II.
Malgré son nom, cet homme n’a rien à voir avec Georges Antoine Chabot de l'Allier, qui prendra part aux événements ultérieurs de la Révolution.
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