Charles-Francois Lebrun

Charles-Francois Lebrun

Charles-François Lebrun

Charles-François Lebrun
Charles-François Lebrun (1739-1824), French statesman (small).jpg
Naissance 19 mars 1739
La Bouchelière
Décès 14 juin 1824 (à 85 ans)
Sainte-Mesme
Nationalité France France
Profession(s) Consul, prince-architrésorier de l’Empire
Autres activités duc de Plaisance
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Charles-François Lebrun, duc de Plaisance, né à la Bouchelière, petit village tout proche de Saint-Sauveur-Lendelin dans le diocèse de Coutances (Manche), le 19 mars 1739 et mort à Sainte-Mesme (Yvelines), le 14 juin 1824, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 5), a été troisième consul et prince-architrésorier du Premier Empire.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et période précédant la Révolution

Quatrième fils de Paul Lebrun, petit propriétaire exploitant et de Louise Le Cronier, il fut éduqué comme ses sept autres frères par un abbé et une parente leur donnant une instruction rudimentaire, avant de l’envoyer au collège de Coutances, puis au collège de Grassin, à Paris, qui accueille principalement des jeunes gens du diocèse. Il y apprendra le latin, le grec, l’italien, l’espagnol et l’anglais, langues qu’il parle couramment à l’âge de 20 ans. Il poursuivra ensuite des études de philosophie au collège de Navarre. Découvrant Montesquieu, il souhaite ardemment étudier la constitution du royaume de Grande-Bretagne. Pour cela, il part dans un long périple le menant en Belgique, en Hollande et arrive enfin en Angleterre en 1762. Il assistera régulièrement aux séances du Parlement et apprend à apprécier ce système qu’il aurait aimé pouvoir adapter à la France.

De retour en France, il entreprend des études de droit auprès du professeur Lorry, qui le présentera au premier président du parlement de Paris, René Nicolas de Maupeou, par qui il sera engagé comme précepteur pour son fils.

Durant cette période il traduit l'Iliade d’Homère, plus tard il traduira aussi l'Odyssée[1].

Maupéou nommé en 1768 chancelier, Lebrun en profitera pour jouer un rôle dans la Chancellerie à tel point que l’on dira : « Que serait Maupéou sans Lebrun ? » Grâce à la bienveillance de Maupéou, Lebrun est nommé dès 1765 censeur du Roi, poste donnant droit à un revenu fort avantageux. Il achètera la charge de Payeur des rentes trois ans plus tard (encore une fois grâce à Maupéou, qui lui octroiera un prêt). De 1771 à 1774 lors du lancement d’un programme de réforme soutenu par le roi, Lebrun crut qu’il pourrait jouer un rôle important et faire évoluer la monarchie française vers un régime à l’anglaise, mais la disgrâce de Maupéou, venant avec la mort de Louis XV, entraînant celle de Lebrun, mais aussi l’arrêt de la réforme, il ne put réussir dans ce projet qui aurait certainement retardé l’explosion de 1789. Bien que suivant son protecteur dans sa disgrâce, Lebrun conserve ses revenus et se lance dans l’écriture après un mariage avec une fille de la bourgeoisie, Anne Delagoutte dont il aura un fils, Anne Charles Lebrun. Il publiera peu après une traduction du Tasse : La Jérusalem délivrée. La légende voudrait que ce livre ait fait partie des lectures de Bonaparte encore à Brienne. En 1779, il achète une terre près de Dourdan, très exactement à Grillon Page d'aide sur l'homonymie[2], et s’y retire souvent loin de l’agitation parisienne, pour vivre selon les principes de Rousseau. Il faudra attendre le gouvernement de Necker pour que l’on refasse un peu appel à lui mais seulement en tant que conseiller et sûrement par amitié de la part de Necker.

De la Révolution au 18 brumaire

En 1789, peu avant la Révolution, il publie: La voix du Citoyen, livre que certains qualifient de prémonitoire sur la suite des événements. Le 25 mars 1789, il est élu député du bailliage de Dourdan par le tiers état, aux États généraux. À cette occasion, il renonce à ses privilèges « pécuniaires et onéreux pour le tiers état ». Le 5 mai, il prête Serment du jeu de paume. Il s’investira beaucoup dans la fonction de député, à tel point qu’il sera nommé membre du comité des contributions de la Constituante et sera le rapporteur ainsi que le rédacteur de nombreux projet de loi. Il fera en sorte de n’adhérer à aucun club et par conséquent de rester indépendant. Ceci lui vaudra l’amitié de nombreux députés modérés, à tel point qu’il sera proposé à la présidence de l’assemblée, mais il sera battu de justesse par l’abbé Montesquiou.

Suite à la dissolution de la Constituante, le 16 mai 1791, et à l’impossibilité pour ses députés de se représenter pour un mandat de député, il retourna dans son département, la Seine-et-Oise, dont il deviendra président du directoire. L’année 1792 marque un tournant, avec l’assassinat du maire d’Étampes, puis le pillage des appartements du roi par la foule le 20 juin 1792.

Suite à une intervention à la tribune de l’assemblée, le faisant taxer de « fougueux modéré » ou d’« aristocrate forcené » par les Jacobins, il sent la tension monter et préfère démissionner de son poste de directeur et se retire une nouvelle fois à Dourdan le 7 août. La prise des Tuileries le 10 août 1792, le choque particulièrement, lui qui reste royaliste.

Vers la fin août, il est désigné, par la population de Dourdan qui continue de l’estimer, pour faire partie du collège électoral chargé d’élire les députés de Seine-et-Oise à la Convention.

Poussé par ses compatriotes, il accepte de se présenter, ce qui déclenchera une nouvelle cabale contre lui.

Il sera arrêté à deux reprises durant la Terreur :

  • le 15 fructidor an I, en tant que suspect il est enfermés aux récollets de Versailles. Il sera libéré grâce au représentant Joseph-Augustin Crassous qui, suite à une mission en Seine-et-Oise, est intrigué et étudie son dossier, et finalement ordonne sa remise en liberté. Lebrun rentre à Grillon le 27 pluviôse An II.
  • le 26 prairial An II, alors qu’il fait une demande pour un certificat de civisme, il est renvoyé en prison aux récollets et, ironie de l’histoire, sur ordre de Crassous. Lebrun craint pour sa tête mais sera sauvé par sa nièce Henriette Lebrun qui réussira à voler son dossier d’accusation provocant ainsi un retard. Retard qui fit que la tête de Robespierre tomba avant la sienne. Il sera remis en liberté, sur ordre du Comité de sûreté générale, le 20 vendémiaire an II (11 octobre 1794). Cette mise en liberté fut tardive à cause de l’obstination de Crassous.

Après le coup d’État du 9 Thermidor et l’installation du Directoire, il sera élu au Conseil des Anciens. Royaliste modéré, il y fut considéré comme un spécialiste des questions financières. Il prôna notamment la réconciliation nationale ou l’amnistie des émigrés, en s’opposant par exemple aux proscriptions décrétées après le coup d’État anti-royaliste de fructidor.

Le 18 brumaire et ses suites

Sous le Consulat, il devint troisième consul, particulièrement chargé des finances. Avec Bonaparte et Jean-Jacques-Régis de Cambacérès, il fut l’un des fondateurs de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale

C’est donc tout naturellement qu’il devint ensuite prince-architrésorier du Premier Empire, en 1804. Napoléon Ier le fit duc de Plaisance. En 1807, il participa à la création de la Cour des comptes. En 1810, il fut chargé d’organiser le rattachement à la France du royaume de Hollande. Lors de la chute de Napoléon, il fut nommé pair de France par Louis XVIII. Il accepta pendant les Cent-Jours la charge de grand maître de l’Université, ce qui le priva de la pairie lors du retour définitif de la monarchie. Il se retira alors dans sa propriété de Sainte-Mesme, où il mourut à l’âge de 85 ans. Charles-François Lebrun, duc de Plaisance, sera inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Le nom de Charles-François Lebrun a été donné au lycée de Coutances et sa statue se trouve non loin de la cathédrale.

Un vitrail de l’église de Saint-Sauveur-Lendelin célébrant la participation de Lebrun à l’élaboration du concordat et à la paix religieuse, a été inauguré en septembre 2002, ainsi qu’un monument situé dans le village. Un portrait en habit d’archi-Trésorier est exposé dans la Mairie, un portrait en pied par Robert Lefèvre, est conservé au musée de Coutances, un autre orne la salle Lebrun de la Cour des Comptes.

Le Grand Dictionnaire Encyclopédique du XIXe siècle fournit la conclusion d’une brève biographie de Lebrun : « Il est un des hommes de la Révolution dont l’élévation a été la plus surprenante, car elle ne fut l’œuvre ni de l’ambition, ni de l’intrigue. Comblé de faveurs (…), il sut toujours garder son indépendance et son franc-parler. C’était l’homme de la modération ».

Notes et références

  1. -Bibliographie des publications de l'Iliade et l'Odyssée traduites par Charles-François Lebrun
  2. Cette mention d’un écart doit venir du site histoire-empire.

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Laisney : Charles-François Le Brun - Revue du département de la Manche - Tome 15, Fasc. 59-60 – Juillet-octobre 1973.
  • François-Amédée Curial de Brévannes. Charles-François Le Brun, duc de Plaisance, architrésorier de l’Empire. Paul Roubaud, Aix-en-Provence, 1941.
  • Marquis de Comont La Force. L’Architrésorier Lebrun, gouverneur de la Hollande. Plon, Paris, 1907.

Liens externes

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